De Broc et Lemonchois jouent en tête à Cythère

B de Broc B Petit les mousquetaires
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L’écart est pour la première fois significatif depuis le départ de la deuxième étape après le détroit de Messine. Avec un peu de plus quatre milles d’avance, de Broc et Lemonchois ont creusé un léger écart sur le reste de la flotte emmenée par Tabarly et Attanasio. A six noeuds de vitesse, ce qui correspond à la vitesse de leur bateau lors du dernier relevé de positions, les leaders peuvent estimer leur avance à trois quarts d’heure. Pas de quoi reprendre leurs 88 minutes de retard sur le français de Pavant et l’italien Spina mais de quoi tenter une entrée en mer Egée avec un petit bonus et contrôler les autres concurrents.

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Car le sprint olympien vers Bozcaada va être sportif ! Les équipages les plus aguerris devraient tirer leur épingle du jeu d’une météo annoncée musclée. Et à ce jeu, Bertrand de Broc, ancien tourdumondiste avec deux Vendée Globe à son actif, et Lionel Lemonchois, lui- co-détenteur en 50 jours du record de vitesse autour de la planète à bord du maxi catamaran de Bruno Peyron, ont de l’expérience à revendre. Et des lauriers à disputer. C’est en tout cas ce que se disent les deux jeunes membres du centre d’entraînement breton du circuit Figaro-Bénéteau qui mènent le groupe de chasse. Erwan Tabarly et Romain Attanasio n’ont pas de tour du monde dans leur sillage. Mais ils connaissent leur bateau comme leur berceau. « On va reprendre la tête » prévient par mail Romain. La légion est en marche.

Moins d’un mille derrière, Kito de Pavant et Alberto Spina ne se contentent pas de regarder passer le train. Les vainqueurs de la première passe d’arme à Bonifacio suivent le groupe en compagnie de Laurent Pellécuer et André Radier. « Bel / Karper » et « Docteur Valnet» naviguent l’hiver au centre d’entraînement de Méditerranée dans le Sud de la France. L’école a du bon à l’Ouest comme au Sud. Mais attention, les « indépendants » sont aussi au rendez-vous à moins de 300 milles de l’arrivée en Turquie. Jacques Einhorn et Christophe Lebas sur Connivence suivent en cinquième place après un retour fulgurant dans la journée grâce à une option très sud. Ils devancent, en distance au but, Florence Arthaud et Luc Poupon. Ceux-là aussi n’ont pas pris la route de la Turquie pour viser trois après Troie. C’est vers l’or à Istanbul que ces duos veulent placer leurs chevaux.

Alors qu’Einhorn et Lebas tentent peut-être un coup sous Cythère, Marc Thiercelin et Eric Drouglazet ont mené Siemens près des côtes grecques. « On essaye toujours de chopper des brises thermiques mais là, c’est pétole totale. On va essayer de chopper le vent en premier sinon après c’est ir-ra-ttra-pa-ble ! » écrit ce midi le Breton Drouglazet. Résultat : à 14h00 TU, le bateau est bloqué à 3 noeuds quand les autres filent deux fois plus vite. Cela peut coûter cher. Marc est déjà blessé, une entorse. Alors pour se remonter le moral, les deux hommes ont suivi la victoire de l’équipe de France face au Brésil. « Le comité de course nous a annoncé le score France – Brésil ! Je me verrais bien le match France – Portugal sur un grand écran Siemens ! Moi je dis : 0-0 et pour la France 1-0 dans les prolongations ! » Hélas pour les marins-supporters, ils seront encore en mer pour le troisième et dernier run vers Istanbul lors de la demi-finale. Il leur reste à espérer une qualification de l’équipe de France pour la finale pour vivre leur second sport favori à la télévision.