L’Oberthur Atlantic Trophée: quand les rêves prennent le large

    Régate Oberthur
    Régate Oberthur

    A trois jours du départ de l’Oberthur Atlantic Trophée, les choses sérieuses se précisent sur les quais du Port Rhu. Entre inscriptions, mesures de jauge et contrôles de sécurité, les équipages doivent se sacrifier aux traditionnelles formalités. Mais loin de se laisser déborder par l’aspect administratif des opérations, l’esprit d’élégance rivalise avec la plus grande des cordialités à Douarnenez. Les yachts classiques engagés en course entre le Finistère et les Açores, ou effectuant le parcours en version rallye, sont prêts à en découdre, et attendent sagement leur heure, imposant le long du port leur incroyable grâce. Pour tous les équipiers, de la petite fille de 9 ans, aux retraités les plus mordus, l’heure du grand départ approche. 

    "Red Hackle", par amour et pour les Açores
     
    Jeudi prochain, ils seront dix-sept voiliers à prendre le départ en baie de Douarnenez pour espérer l’emporter à Horta au terme de près de dix jours de navigation. Mais sur l’eau, ce sont dix-huit yachts classiques qui salueront le Finistère toutes voiles dehors. Inscrit à l’Oberthur Atlantic Trophée en catégorie "rallye", Red Hackle est de ces voiliers qui font rêver marins et terriens. Jolies lignes, matières nobles, ce plan Frers de 60 pieds flatte les yeux autant que l’imaginaire. 

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    Construit en 1989, il est depuis 2009 la propriété de Guy François, un Belge passionné qui a fait de l’Aber Wrac’h son port d’attache. Monter à bord du sloop rouge, c’est embarquer pour une histoire de coup de foudre, d’amour et de rêve. "C’est l’histoire d’une rencontre inattendue. Nous étions allés voir un bateau à Lymington mais après deux bords, nous nous sommes rendus compte que ça n’allait pas. Nous étions dans la déception, alors nous sommes allés voir les autres voiliers dans le port… et puis nous l’avons vu ! Il venait se sortir de l’eau, il était brut et pas très net. Il m’a rappelé le Swann 36 que j’avais dans les années 80. Quand on est rentré à l’intérieur c’était le charme total. Ca a été un coup de foudre partagé". Un projet mené à deux, encouragé et soutenu par son épouse, Nana. 

    Mais pour cet homme qui place le respect des bateaux et le plaisir de vivre de beaux moments de mer au dessus de tout, il ne sera pas question de compétition. Ainsi, c’est en mode "rallye" qu’il mettra le cap sur les Açores : "J’ai choisi le rallye parce que je ne suis pas un homme de course. J’ai transformé ma vie en une course éreintante. Je n’aime pas faire mal aux bateaux. J’admire ceux qui font le tour du monde, mais le reste de ma vie est une régate. Ici c’est le bonheur, le ressenti. C’est magique !". 

    Comme un clin d’œil à l’histoire, la réplique du bateau personnel de Nat Herreshoff, l’Alerion, a été mise à l’eau aujourd’hui au Port-Rhu. L’occasion pour tous les passionnés de belle plaisance d’admirer les lignes et l’inspiration du plus grand architecte naval américain qui dessina, entre autres, six bateaux victorieux dans la Coupe de l’America en 50 ans de carrière. Ou quand les plus grandes lignées se perpétuent.