Samedi 4 février 2006, 13 h 00, Melbourne. Le départ de la troisième régate inshore de la Volvo Race vient d’être donné. Juste après avoir passé la ligne, ABN two fait demi-tour. Dans la foulée, Ericsson est rappelé pour faux départ, mais il met près d’une minute avant de retourner sur la ligne. Après avoir vérifié leurs instruments de bord (GPS) , l’équipage d’Ericsson demeure convaincu de la régularité de leur départ. Peu de temps après la régate, les hommes de Neal McDonald obtiennent le tournage vidéo de la régate, filmé par le bateau comité. La bande son révèle, selon Ericsson, une confusion :
Peter Moor : « J’ai rappelé Brasil ! Vous ne l’avez pas rappelé ? »
Ross Wilson (Contrôleur sur la ligne de départ) : « Hum »
PM : « Vous n’avez pas rappelé Brasil ? »
RW : « Non »
PM (vraisemblablement par radio) : « JT…JT…Apparemment, il n’y a qu’un bateau rappelé. »
RW : « Deux bateaux. »
PM : « Deux bateaux, où sont-ils ? … Je n’ai rappelé que Brasil ! »
Déception
Oui, mais voilà, Ross Wilson a maintenu sa position : « Je ne pense pas avoir fait d ‘erreur. C’est très clair dans mon esprit et sur mon enregistrement audio : deux bateaux ont pris un mauvais départ. » Et, selon le jury international indépendant, Ericsson a mis trop longtemps à déposer sa réclamation, soit 30 heures (le dimanche 5 février, à 22h) au lieu de deux minutes ! Le nouveau règlement le spécifie : « Un bateau souhaitant déposer une requête, si les circonstances le nécessitent, doit clairement le montrer par un drapeau rouge, le plus tôt possible mais, au plus tard 2 minutes après la fin de la régate. » Neal McDonald a expliqué ne pas avoir eu le temps de regarder le film de la régate avant dimanche, 20h.
Suite à la décision du jury international, Neal McDonald a déclaré : « Nous sommes vraiment déçus de l’issue de l’audition. C’est vrai que nous n’avons pas hissé de pavillon rouge. Mais, nous n’avions pas de raison objective de le faire. C’est seulement à la fin de la course que nous avons découvert qu’il y avait eu confusion du bateau comité. Nous pensions donc qu’il était légitime d’adresser une réclamation. Le tournage vidéo est révélateur. C’est triste que le jury n’ait pas voulu le regarder, bien que nous respections sa décision. »
Matthieu Cotinat
Source :Ericsson/ VolvoOceanRace