Qu’est ce que tu préfères dans le kit Gill et pour quelle raison ?
Je ne pourrais pas me passer de la combinaison OC1 Ocean Racer à cause de ses caractéristiques techniques et du confort qu’elle m’apporte. Je suis également un grand fan des lunettes de soleil Reflex pour leur style.
En quoi est-ce important et quelle différence cela fait-il de porter des vêtements techniques sur lesquels on peut compter lorsque l´on fait une course ?
La navigation transocéanique est associée à des conditions difficiles : l´eau, l´humidité permanente, le froid, la chaleur, l´absence de douche… Le fait de porter des vêtements techniques est essentiel pour économiser de l´énergie et par conséquent rester efficace même si l´on navigue seul pendant des semaines, voire des mois. Quand tu te réveilles en pleine nuit après avoir dormi deux heures parce que tu sais que tu dois empanner ou changer de voile, c´est plus facile de sortir lorsque tu peux compter sur tes vêtements et lorsque tu sais que tu ne seras pas instantanément saisi par le froid ou mouillé.
Certains des plus grands noms de la navigation transocéanique ont déjà gagné la Route du Rhum, qu´est-ce que cela signifierait pour toi si tu avais ton nom à côté des leurs ?
Quand j´étais enfant, j´admirais tous ces champions. Concourir contre eux, c´est déjà une sorte de victoire. Bien sûr, je suis un compétiteur, donc je ferai de mon mieux pour les battre, même si c´est plus facile à dire qu’à faire.
Lorsque tu n´es pas au milieu des océans, est-ce que tu trouves quand même du temps pour pratiquer d´autres types de navigation ?
Bien sûr ! Je fais beaucoup de régates côtières et inshore sur mon Tizh 27 (IRC 4b). C´est un prototype de 27 pieds que nous construisons dans mon entreprise, BG RACE. Cette année, nous avons remporté l´une des régates les plus compétitives de France, Le Spi Ouest France, et de nombreuses courses en Bretagne Nord. C´est un bon moyen de s´entraîner lorsque mon IMOCA est en révision et en cours d´amélioration à sec.
Selon toi, quels sont les éléments les plus importants lors de l’entraînement et la préparation pour une course transatlantique en solo ?
Améliorer le bateau, parce que les IMOCA sont des prototypes en constante évolution et renforcer le lien entre l´homme et le bateau. Lorsqu´on navigue en solo, la chose la plus importante est sans doute de comprendre comment pousser les limites de son bateau sans prendre trop de risques. Quand la course approche, il faut travailler sa stratégie et étudier la météo avec beaucoup d´attention. Les transats sont “courtes”. Il faut être tout de suite dans le bon tempo et le système météo approprié.
La navigation transocéanique a clairement ses hauts et ses bas, que retiendrais-tu comme étant tes meilleurs et tes pires moments jusqu´à aujourd´hui ?
Meilleur moment : ma première transat sur IMOCA avec mon frère. C´était en 2011 pour la Transat Jacques Vabre. Tout le monde pensait qu’on finirait les derniers parce que nous étions jeunes et sans expérience, mais nous avons terminé à la 7ème place (sur 13) et nous avons occupé la 3ème place pendant une bonne partie de la course. C´était un grand moment, une expérience fantastique !
Pire moment : définitivement quand j´ai dû abandonner le Vendée Globe 2012 après une collision avec un bateau de pêche au large des côtes portugaises. J´ai tenté de rejoindre Les Sables d´Olonnne pour réparer le bateau mais c´était impossible, les risques de perdre le mât étaient trop importants. Tellement de travail pour toute mon équipe réduite en néant en un instant. Mais je reviendrai en 2016 pour la prochaine édition.
Selon toi, quel est le domaine essentiel à maîtriser si on veut avoir une chance de podium dans une catégorie aussi compétitive ?
Premièrement : finir la course. Les défaillances mécaniques arrivent souvent. Et, comme je l´ai déjà dit, il faut pousser les limites sans les dépasser. Pour moi, comme je n´ai pas le bateau le plus rapide, je dois vraiment me concentrer sur ma stratégie et sur la météo !
Au Royaume Uni, Gill soutient la navigation junior en étant sponsor en titre de l´Optimist Class, quel conseil donnerais-tu à un jeune navigateur qui souhaite faire de la course transocéanique ?
Croire en ses rêves et travailler dur. J´ai grandi à Paris. Si un jeune homme vivant à 300 km de la mer peut le faire, pourquoi pas vous ?
Louis Burton, qui admires-tu ou qui t´inspires ?
Les gens qui travaillent dur pour vivre leurs rêves. Et pour le fun, mon héros préféré est John McLane (Bruce Willis dans les films Die Hard).
Quelle est la première chose que tu feras lorsque tu arriveras en Guadeloupe, une bonne douche chaude peut être ?
Comme à chaque fois à la fin d´une course : embrasser ma petite amie, et ensuite boire une bière et manger un hamburger. La douche peut attendre, mon plus grand plaisir c’est passer des repas lyophilisés à la vraie bouffe !
Source : Gill
www.gillmarine.com