Depuis son arrivée à terre, Lionel Lemonchois n’a pensé qu’à une chose : sauver son bateau. Lui et son équipe ont donc tout mis en place pour que l’opération puisse débuter le plus rapidement possible. Restait cependant un paramètre immaîtrisable, celui de la météo. « Dernièrement, la situation s’est nettement apaisée dans la sud du golfe de Gascogne. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas perdre de temps et de partir dès ce matin. Hier, nous avons eu le temps d’organiser la logistique puis de rassembler les cinq tonnes de chaînes, les 200 mètres de gros bout et toutes les autres choses indispensables à notre mission », a expliqué Lionel, ce matin, au moment de quitter le quai du port Bayonnais. « Le « Jiss Xplorer » est un très beau bateau. Il est équipé d’une grue et de tous les engins de manutention dont nous allons avoir besoin. Sa vitesse affichée en croisière est de douze nœuds. Cela va nous permettre d’arriver sur la zone où se trouve Prince de Bretagne demain en milieu de journée. Le point positif, c’est que c’est précisément le moment où les conditions devraient être les plus calmes de cette fin de semaine », a détaillé le skipper Normand, précisant que son multicoque continue de dériver dans le golfe en direction des côtes françaises et qu’il se trouve aujourd’hui à 250 milles dans le sud-ouest de Lorient.
Deux options possibles
« Une fois que nous serons arrivés à proximité du trimaran, l’idée c’est de le prendre en remorque mais nous avons envisagé une seconde option qui consiste à le retourner en mer dans le cas où le remorquage à l’envers ne serait pas possible. C’est en fait ce que nous avions été obligés de faire il y a un an et demi au large du Brésil, à la suite de mon chavirage sur la tentative de record de la Mauricienne », a souligné le skipper emblématique des producteurs bretons, sans cacher sa nette préférence pour la première solution qui serait clairement moins dommageable pour le bateau. « C’est vraiment important pour moi de récupérer Prince de Bretagne et je suis touché parce que Bilou tient particulièrement à aller avec moi au bout cette histoire que nous avons débuté ensemble », a déclaré Lionel dont la capacité à rebondir et à aller de l’avant impressionne justement son acolyte. « Je suis vraiment épaté de la capacité de résilience de Lionel. Il y a un gros pépin mais « bim-bam », la vie continue et on est dans l’action ! Ca fait du bien de voir quelqu’un prendre les choses dans ce sens-là parce que ce n’est vraiment pas facile. De mon côté, il est certain que je ne me vois pas une seule seconde le laisser en plan et ne pas continuer avec lui. L’un comme l’autre, nous assumons et nous irons jusqu’au bout », a noté Roland Jourdain qui sait l’urgence de la situation pour ne pas que la balise du bateau cesse d’émettre, et que c’est au moins trois jours qu’il leur faudra pour rejoindre le Morbihan une fois Prince de Bretagne sécurisé et bien attaché au remorqueur.




















