A 10h00 ce matin, les 84 marins engagés étaient une nouvelle fois réunis sur les bancs de Science Po, tout près du bassin où est amarré l’ensemble des bateaux. Durant ce dernier face à face officiel avec l’organisation, certains coureurs ont essayé de faire vaciller la direction de course. Les conditions météo attendues inquiètent en effet plusieurs équipages. Chez les IMOCA, les nouveaux bateaux ont tenté le dialogue ; Armel Le Cleac’h ou Jean-Pierre Dick soulignant les risques liés à la grosse mer annoncée pour le début de semaine.
Vincent et Sébastien, élèves studieux bien installés dans l’amphithéâtre, ont écouté leurs adversaires mais n’ont exprimé aucune opposition à l’idée de s’élancer demain comme prévu. Le skipper de PRB habitué de ces situations reste serein et pragmatique. « On ne peut pas systématiquement décaler les départs pour les transats d’automne. C’est vrai que les prévisions météo ne sont pas très bonnes et chacun va devoir gérer pour ne pas casser son bateau. Mais c’est le rôle de chaque marin d’être en capacité de mesurer sa prise de risques » a expliqué Vincent à l’issue du briefing. Un avis visiblement partagé par la direction de course qui a souhaité maintenir ce départ.
Demain, vers 7h30, PRB quittera le bassin Paul Vatine pour rejoindre la zone de course. A 13h30, Vincent et Sébastien s’élanceront pour 10 000 kms à travers l’Atlantique. A quelques heures du coup d’envoi de cette douzième Transat Jacques Vabre, le duo de PRB nous livre son état d’esprit.
Vincent Riou, skipper de PRB:
« Je ne suis pas anxieux, le bateau est prêt. Nous le sommes également avec Sébastien. Nous allons en effet rencontrer des conditions très compliquées rapidement. Il va falloir essayer de trouver les bonnes solutions pour avancer en toute sécurité. C’est toujours un peu la même problématique : les conditions sont difficiles, il faut rester sage mais aller vite malgré tout. Ce n’est pas si simple de trouver la bonne alchimie. On ne pourra pas souffler avant mercredi voire jeudi je pense. Et puis, il reste pas mal d’inconnu. Va-t-on réussir à naviguer proche du vent et de la route ou au contraire aller chercher le centre de la dépression. La route ouest est plus rapide mais la mer sera forte. Tout n’est pas encore très clair. Même dans ces conditions, bien sûr, on observe les adversaires. Cela peut nous influencer mais on ne forcera pas le destin. Je crois surtout que l’on jugera sur place ! »
Sébastien Col, co-skipper de PRB :
« Pour ma part, oui je l’avoue il y a un peu d’appréhension. Ce sont des conditions de vent et de mer que je n’ai jamais vécues. Avec François Gabart, lors de ma dernière Transat Jacques Vabre, nous avions eu du vent fort mais a priori, cette fois, c’est encore plus fort ! Ce sont des conditions un peu limites. Je suis partagé entre une grande excitation de cette inconnue et rassuré car Vincent connait bien ces conditions-là. Demain, cela va être une montée en puissance entre le départ dans des conditions très maniables et l’arrivée de la dépression. Disons que nous allons avoir environ 24 heures pour nous mettre en jambes. C’est probablement mercredi que nous aurons le plus de mer. Nous avons un fonctionnement parfaitement établi avec Vincent. C’est important qu’il y ait un patron à bord et c’est évidemment Vincent. Mon rôle va être de l’assister au mieux et de le questionner de temps en temps sur la pertinence de ses choix. Pas pour le contredire mais pour que nous puissions nous nourrir de l’échange. »




















