La lutte permanente se poursuit au sud des Canaries

A bord de Team Alvimedica
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Passionnant, forcément, mais usant nerveusement. Ils n’ont encore effectué que 15% de la route qui les mène vers le Cap. Le chemin est encore long et les leaders risquent de changer de nombreuses fois avant l’arrivée en Afrique du Sud. Cet après-midi, c’est l’équipage de Dongfeng mené par Charles Caudrelier qui menait la flotte. Les filles de Team SCA ferment la marche 23 milles plus loin.

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Les alizés sont situés bien plus sud qu’habituellement en cette période. Trouver enfin ces vents qui soufflent entre 20 et 25 nœuds donnera un sacré coup de mains aux équipages fatigués par ces premières journées de course intense et cette brise trop légère.

Mais le fait marquant après cinq jours de mer est le faible écart qu’il y a entre les bateaux, même si cet après-midi l’écart a tendance à se creuser pour dépasser 20 milles pour la première fois. Et forcément, dans ce contexte, c’est le mental qui entre en jeu. « Empannage pour Abu Dhabi!» crie avec force Pascal Bidégorry.
Tout est dit ! On comprend que la guerre qui se joue sur l’Atlantique est une guerre « à vue ». « Vous voyez nos feux, on voit aussi vos feux. » « Vous empannez, on empanne aussi. ». Dans ce contexte, les hommes dorment peu, le rythme est relevé, la pression est à son comble.

C’est le genre de compétition qui se joue habituellement sur des formats courts. « C’est vraiment difficile de décider ce qu’il faut faire,» reconnait Nicolas Lunven le navigateur de MAPFRE. « On a deux bateaux à côté de nous et un autre devant. La moindre erreur te fait perdre beaucoup de terrain. L’objectif est donc clair : faire moins d’erreurs que les autres.»

« On essaye de naviguer le plus vite possible, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept,» explique Annie Lush de Team SCA. L’équipage féminin était le premier à passer Gibraltar. Depuis, les filles ont occupé différentes places dans le classement et même la dernière cet après-midi. « L’idée était d’être sur le pont pendant quatre heures puis de se reposer quatre heures. Mais depuis le début, on n’a pas souvent été off pendant quatre heures !»

Les équipages ont souvent tout le monde sur le pont pour espérer lutter contre leurs adversaires. « J’ai été réveillé quatre fois pendant mon quart de repos,» bougonne Mark Towill de Team Alvimedica. Cette bataille à couteaux tirés permet à tous d’apprendre. Mêmes les équipiers les plus expérimentés ne cachent pas qu’ils ne cessent de tirer les leçons de ces phases de contact extrêmes. « Naviguer ensemble dans les mêmes conditions est inestimable en termes de connaissances, » explique Simon Fisher à bord d’Abu Dhabi Ocean Racing. « C’est l’opportunité rêvée pour comprendre ce qui fait avancer vite ces bateaux.»

Cette nuit, les bateaux devraient commencer à toucher les alizés de plus en plus soutenus. Le vent tournera au nord est progressivement pour permettre enfin à la flotte d’entamer sa grande traversée et son approche d’un nouveau passage à niveau : le pot au noir.

Classement de 18h
1. Dongfeng
2. Abu Dhabi à 8 milles
3. Mapfreà 12 milles
4. Alvimedica à 14 milles
5.Brunel à 17 milles
6. Vestas à 19 milles
7. Team SCA à 23 milles