Départ musclé, mais un ralentissement prévu

Départ des Sables 2014
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En une demie journée, les routages qui tentent de prédire ce qui sera réservé aux 36 solitaires encore en course n’ont pas arrêté de changer. Pas tant dans la forme que dans le fond. Car s’il y a toujours un renforcement du vent passager puisque de 20 à 25 nœuds de Nord-Ouest pour le départ, il doit tomber à moins de dix nœuds au coucher du soleil en basculant à l’Ouest. Avec une molle au large de Belle-Île la nuit prochaine associée à une rotation au secteur Sud. Mais c’est plutôt le timing de ces changements de programme qui peuvent modifier sensiblement le scénario…

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Le départ était donc musclé avec 22 nœuds à l’anémomètre et un mètre et demi de creux… Le coup de canon était donné pile à 17h00, juste devant la grande plage des Sables d’Olonne. En bout de ligne, Adrien Hardy s’imposait mais il fallait aussi prendre en compte le courant de marée montante… Et Nick Cherry (Redshift) parti bien lancé, prenait momentanément le commandement mais quand il a fallu virer de bord pour se recadrer vers la bouée de dégagement, ce sont les solitaires partis plutôt au bateau Comité qui reprenaient la main… A l’image de Charlie Dalin (Normandy Elite Team) et Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir) ! Après ce parcours préliminaire d’environ sept milles qui alternait bord contre le vent et vent arrière, la flotte devait se disperser au près avec deux grandes options dès la bouée des Barges parée : soit partir tout de suite vers le large pour aller chercher la bascule du vent, soit monter vers l’île d’Yeu pour profiter d’un effet de courant plus favorable et de se positionner sous le vent de la flotte lorsque la rotation de la nuit va redistribuer les cartes.

Il pourra donc y avoir beaucoup de dispersion latérale au large de Belle-Île la nuit prochaine : c’est le premier moment clé de cette quatrième étape même si normalement, l’effet d’entonnoir imposé par le passage extérieur aux îles de Sein et de Ouessant va compresser la troupe quand il faudra envoyer le spinnaker dans un vent de secteur Sud qui va forcir… Mais c’est surtout le grand bord le long des côtes anglaises jusqu’à l’île de Wight et la dernière traversée de la Manche jusqu’à Cherbourg qui restent plus incertaines quand aux conditions météorologiques.

Ils ont dit

Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Performance: « On est au moins cinq à pouvoir titiller Jérémie (Beyou, leader au classement général). Il y a des segments dangereux le long de l’Angleterre et la dernière traversée de la Manche. On risque toujours le hold-up ! Il y a plein de skippers qui vont oser… Il y aura des casse-cous qui vont tout tenter. »

Alain Gautier (Generali) : « C’est l’ultime ! Ce sera intéressant parce que la force du vent sera sinusoïdale… Il y a déjà un long bord de plus de 150 milles pour aller à l’Occidentale de Sein et le plan d’eau est ouvert côté large. Il y aura une petite dorsale à gérer après un départ au près. Pas mal d’allures différentes. Il y a juste le petit détour vers la bouée de Portsall qui me saoule un peu… C’est une étape qui me plaît bien et comme tout le monde, je vais tout donner, même si ça commence à fatiguer. »

Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir) : « C’est un parcours qui donne envie d’aller se promener du côté de l’île d’Yeu : il y a une petite accélération du courant, un peu moins de mer… Certains routages font partir tout de suite très à l’Ouest en tribord amures pour profiter de la bascule du vent du Nord-Ouest, à l’Ouest puis au Sud. La réalité, ce sera de lever le nez, regarder les nuages et d’évoluer en fonction de qu’il y aura au-dessus de nos têtes. Et le timing pour aller chercher la bascule est très important. On sera sous spi au large de Belle-Île jusqu’à Ouessant. La rotation à l’Est est prévue à ce moment là et en Angleterre, on va se faire avaler par une nouvelle dorsale… C’est assez ouvert ! »

Erwan Tabarly (Armor Lux-Comptoir de la Mer) : « On part avec du vent et il va falloir tirer des bords dans une brise qui va mollir. Avec une phase de transition au large de Belle-Île. Mais le jeu va vraiment s’ouvrir sous les côtes anglaises avec pas mal de louvoyage pour aller jusqu’à l’île de Wight avec un gros problème de timing pour passer la bouée Fairway. Les leaders seront favorisés par ces conditions météorologiques assez variées avec pas mal de manœuvres à faire. C’est une étape qui peut faire de l’écart… Surtout avec une dernière traversée de la Manche où une dorsale va nous couvrir. »

Passage à la bouée de dégagement

1-Gildas Morvan à17h35’58
2-Jérémie Beyou
3-Charlie Dalin
4-Thierrry Chabagny
5-Yann Eliès
6-Yoann Richomme
7-Vincent Biarnes
8-Nick Cherry
9-Adrien Hardy
10-Anthony Marchand