Plusieurs options pour aborder la dorsale anticyclonique

Départ de Horta 2013
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C’est un gigantesque jeu de billard à trois bandes qui se déroule entre les Açores et les Sables d’Olonne. Pour espérer toucher au but, il va donc falloir monter vers le nord, voire le nord nord-ouest par instants, pour ensuite infléchir une première fois sa route et tenter de traverser la dorsale anticyclonique là où elle sera la plus étroite, et enfin redescendre, route au sud-est vers les côtes de Bretagne puis de Vendée. En l’occurrence, cela signifie pour les concurrents : accepter par moments de faire une route qui les éloigne encore plus des Sables d’Olonne. Autant avoir, à cet instant, une bonne vision spatiale du plan d’eau pour accepter cette bizarrerie : plus je m’éloigne du but, plus je m’en rapproche…

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Pour corser la difficulté, les équipages ont dû composer toute la nuit durant avec un régime de vents variant du sud au sud-est, soit pratiquement du plein vent arrière, l’allure détestée des Class40. Avec leurs grands spis asymétriques, les tandems évitent le plein vent arrière et doivent alterner les bords de grand largue et les empannages. Ainsi Victorien Erussard et Thibault Vauchel-Camus ont-ils comptabilisés plus de quinze empannages dans la nuit, avec à la clé, non seulement le changement de voiles de côté, mais aussi les ineffables obligations corollaires comme le déplacement du matériel d’un bord à l’autre. Ce n’est donc pas : « fouff, fouff, je change la bôme de côté », c’est au final une manœuvre qui demande une bonne demi-heure de travail à chaque fois.

 Des écarts latéraux faibles

Au classement de 12h, ce sont à peine dix milles qui séparent le plus occidental de la flotte, Mr Bricolage, du voilier le plus à l’est, Groupe Picoty. Mais ces dix milles d’écart peuvent impliquer des différences de vitesses importantes. Pour l’heure, c’est l’équipage de GDF SUEZ qui semble avoir le mieux tiré son épingle du jeu. Fabien Delahaye, pilier de la série Figaro est parfaitement habitué à ces joutes au contact où il faut savoir saisir la moindre opportunité. Nul doute que son expérience aura joué. Derrière lui, quatre équipages sont plus ou moins sur la même diagonale nord-ouest – sud-est. Groupe Picoty, le plus à ‘est accuse un peu de retard mais serait le mieux place pour mettre le clignotant à droite. Légèrement en avant Jörg Riechers et Sébastien Audigane (Mare) sont à la lutte avec Olivier Grassi et Dominique Rivard (Marie-Galante) qui réalisent un début de course épatant. D’autres équipages restent à l’affut à quelques milles à peine comme Bet1128 (Gaetano Mura – Samuel Manuard), Red (Mathias Blumencron, Volker Riechers), Campagne de France (Halvard Mabire, Miranda Merron) ou bien encore Solidaires en Peloton (Victorien Erussard, Thibault Vauchel-Camus).

A l’arrière de la flotte, on est loin de ces batailles tactiques. A bord d’Ecoelec, Eric Darni et Erwan Rivallain se réjouissaient surtout d’avoir pu embarquer des vivres frais à l’escale d’Horta reléguant les sachets de lyophilisés aux oubliettes. Sur Croix du Sud, Michèle Zwagerman racontait avoir joué avec les dauphins une bonne partie de la nuit. Ecoelec a même eu la satisfaction de se voir classé un temps deuxième de la course, car étant encore un des plus proches de la route directe.

Classement de 16h
1          GDF SUEZ Sébastien Rogues / Fabien  Delahaye à 1175.6 milles de l’arrivée
2          Mare Jörg Riechers / Sébastien Audigane à 5.9 nm
3          Marie-Galante Dominique Rivard / Olivier Grassi à 7.2 nm
4          Groupe Picoty Jean Christophe Caso / Rémi Beauvais à 8.6 nm
5          Solidaires en Peloton Victorien Erussard / Thibaut Vauchel-Camus à 9.1 nm
6          Campagne de France Halvard Mabire / Miranda Merron à 10.6 nm
7          BET 1128 Gaetano Mura / Samuel Manuard à 10.9 nm
8          Momentum Ocean Racing Emma Creighton / Dan Dytch à 11.0 nm
9          RED Mathias Blumencron / Volker Riechers à 11.2 nm
10        Partouche Christophe Coatnoan / François Coquerel à 11.5 nm