Juste une semaine après la Course des Lions, je suis au départ d’une nouvelle régate, la première en solitaire pour moi. La Mini Solo, boucle de 110 milles au départ de Port Camargue.Je suis dans de bonnes dispositions. J’ai déjà beaucoup appris depuis le début de la saison et Eole est décidé à être clément. Ce ne devrait être que du bonheur.Départ dans la pétole et après la bouée de dégagement j’accroche le bon wagon. C’est parti ! Sauf que je m’allonge quelques instants sur le pont et patatras ! Un casier s’est pris dans ma quille et nous stoppe brutalement. Marche arrière- marche avant, affalage, rien n’y fait. Et les autres qui s’échappent ! Un peu dépité, mais très motivé, j’arriverai finalement à recoller une partie du groupe. Avant de commettre une nouvelle erreur. Pendant je suis en train de phosphorer sur la position des parcs ostréicoles interdits et l’évolution météo probable pour chercher un bon coup à jouer, ceux que j’avais recollé virent et s’échappent dans une veine de vent. Je reste scotché.Je passerai la bouée de mi-parcours avec plus de deux heures de retard sur le gros de la flotte !Je n’arrête pas de me dire « c’est pas possible ! » et je suis bien décidé à continuer à me battre.Pas très convaincu d’une option à terre, je tire au large des parcs ostréicoles et donne tout ce que je peux, pour une nuit qui sera sans sommeil (à l’arrivée, pensant n’avoir pas du tout dormi, j’apprendrai qu’un bateau accompagnateur m’a doublé au moteur en m’appelant et m’éclairant de leurs torches et que je n’ai pas bronché, affalé sur ma barre. Il paraît qu’on barre pas si mal en dormant !)De toute façon, le réveil tout neuf s’est cassé quand je l’ai fait tomber durant la première heure de course.
La chronique de Capian : du rêve… et de la réalité
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