Un plateau en or massif

Solitaire Afflelou Le Figaro
DR

Parmi les favoris, deux anciens vainqueurs : Armel Le Cléac´h et Michel Desjoyeaux. Le premier, vainqueur en 2003 avec 13 secondes d´avance sur Alain Gautier, a laché la barre de son trimaran de 60 pieds pour s´offrir une bouffée d´oxygène sur un monotype qui lui a procuré beaucoup de joies. Le second n´est pas surnommé le “roi du solo”” pour rien. “”Je crois bien que, cette année, je vais avoir du mal””, lance le skipper de “”Géant””.

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Desjoyeaux : jamais deux sans trois ?

Info ou intox ? De la part de Mich´ Desj´, passé maître dans l´art de mettre la pression sur les épaules de ses adversaires, cette remarque est à prendre avec des pincettes : “”En 2003 déjà, il disait la même chose et ça ne l´avait pas empêché de terminer sur le podium derrière Le Cléac´h et Gautier. Alors méfiance””.
Jérémie Beyou, dont la côte est à 6 contre 1 auprès des bookmakers, possède un énorme capital confiance après sa victoire en juin dernier sur la Generali Solo. Mais il sait aussi que Desjoyeaux rêve d´une troisième couronne sur la Solitaire. Pour ainsi rejoindre Le Cam et Poupon dans le cercle très fermé des triples vainqueurs.

Tabarly, Drouglazet, Morvan, de Pavant…

Autre gros bras du circuit, Yann Eliès, 2e l´an passé à Quiberon, partage la même analye : “”Desjoyeaux et Le Cléac´h ont la fraîcheur de ceux qui veulent se faire plaisir. Ils viennent ici sans pression et possèdent les ressources nécessaires. Oui, ce sont de gros clients””. Le Costarmoricain, pas vraiment au mieux de sa forme en juin dernier sur la Méditerranée, pense que le danger peut également venir d´ailleurs : “”D´Erwan Tabarly qui m´a impressionné sur la Generali et de notre Drouglazet national, intouchable si les conditions sont musclées””. A côté du sujet en 2002 et 2003, Gildas Morvan a retrouvé la gnac cette année. Lauréat en 2002, l´Héraultais Kito de Pavant, lui, mise sur Beyou, Eliès et… de Pavant : “”C´est mon tiercé. Reste à connaître l´ordre à l´arrivée…””
Difficile de donner la formule gagnante sur cette épreuve disputée au temps et qui, au fil des éditions, a toujours su ménager le suspense. Néanmoins, au cours des quinze dernières années, la Solitaire a toujours couronné un skipper qui avait l´étiquette de favori collée sur le tableau arrière de son bateau.

Des filles ambitieuses

N´oublions pas non plus les outsiders que sont Audigane, Krauss, Petit, Duthil, Troussel et, bien sûr, les deux anciens vainqueurs, Lionel Péan (1983) et Dominic Vittet (1993). Chez les neuf bizuths, où Yannick Bestaven et l´Italien Pietro d´Ali semblent les mieux armés, aucun ne semble cependant en mesure de bousculer la hiérarchie établie.
En revanche, du côté des femmes, Samantha Davies et Jeanne Grégoire seront à surveiller de près. La Britannique n´a t-elle pas terminé 5e du Trophée BPE entre Saint-Nazaire et Cuba, juste devant la Française, transfuge du circuit Mini (4e de la Transat 6.50 en 2001) ? Quant à l´Australienne Liz Wardley, elle va poursuivre son apprentisage (50e l´an passé).
“”Cette année, le plateau est en or massif ! Il y a des costauds, des revenants au palmarès impressionnant, des anciens vainqueurs qui ont leur mot à dire, certains qui ont les dents longues et qui sont là depuis une dizaine d´années : ça fait du monde !””
Beyou a planté le décor. Aux 46 acteurs de jouer cette pièce entre quatre actes. Les trois coups seront donnés ce matin à 11 h à Perros-Guirec. Au programme de l´acte 1, 390 milles entre le port costarmoricain et Getxo-Bilbao (Euskadi) avec Ouessant et Sein à contourner à bâbord.

Philippe Eliès”