Une nuit agitée pour les Solitaires

Départ seconde étape 2011
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Ce dimanche matin à 11 heures, les 47 Figaro Bénéteau quittaient dans la fraîcheur le bassin Saint-Pierre de Caen. Le départ était finalement donné à 16h49 pour un parcours côtier de 10 milles en baie de Seine. Le décor était parfait côté lumière, un peu plus chaotique au niveau du vent et de l’état de la mer. Au coup de canon, dans un flux de Sud-Ouest variant de 8 à 15 nœuds et un fort clapot, trois concurrents sont rappelés à l’ordre pour départ prématuré et doivent repasser la ligne : Paul Meilhat (Macif 2011), Gildas Morvan (Cercle Vert) et Sam Goodchild (Artemis).

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Le premier bord de près se jouait ensuite dans un vent très instable, avec un avantage à gauche du plan d’eau où la pression était plus forte. A la bouée de dégagement, Thierry Chabagny (Gédimat) passait en tête suivi d’Eric Péron (Macif 2009) et d’Erwan Tabarly (Nacarat). Derrière, la flotte était très groupée. Mais les trois bords suivants se chargeaient de modifier l’ordre des leaders et de disperser légèrement les troupes. A la marque Radio France, Eric Péron, Thierry Chabagny et Frédéric Duthil (Sepalumic) ouvraient le bal alors que le vent montait violemment sous un grain et que le ciel se chargeait de nuages, signes annonciateurs d’une nuit tourmentée et humide.

L’armada prenait ensuite son envol sous la pluie, au reaching, cap au Nord-Ouest, en direction de la pointe du Cotentin. Le vent était déjà fort devant Ouistreham. Il va encore fraîchir avec le passage du front. Au moment d’enrouler la pointe de Barfleur, vers minuit, les marins devraient se retrouver au près, avec des rafales à 35 nœuds et le courant contre eux, générant une mer très désagréable. Jusqu’au passage dans le Raz Blanchard, ou plus à terre, dans les cailloux du Gros du Raz, cette portion de parcours ne sera pas une partie de plaisir.

Ils ont dit
Fred Duthil (Sepalumic) : « Je pense qu’il y aura pas mal de passages assez compliqués et peut-être dangereux, comme au Raz Blanchard. Cela peut mettre quelques bateaux en difficulté et forcément créer des écarts. Il faudra être vigilant et naviguer avec prudence. Quand il faut aller faire du rase-cailloux dans 30 à 35 nœuds de vent en pleine nuit, sous la pluie, je suis peut-être un peu moins serein. Il ne faudra pas se mettre en difficulté dans des endroits comme ça. ».

Romain Attanasio (Savéol) : « Le passage du Gros du Raz, c’est un petit couloir de 100 mètres de large avec des cailloux au milieu, qu’on a passé sur La Solitaire il y a deux ou trois ans. Sous spi avec 20 nœuds de vent, ça faisait déjà peur. Donc de nuit, au près dans 30 nœuds, je ne sais pas ce que ça va donner. Mais on n’a pas trop le choix, parce que de l’autre côté, (par Aurigny au milieu du Raz Blanchard) la mer sera encore pire. Passer par le Gros du Raz permet de te protéger du courant et de la mer forte. »

Jean-Charles Monnet (Paris 15e- Château Peyrat Fourthon) : « Il faudra être bon la première nuit car c’est là que sera le plus délicat à négocier : le Raz Blanchard, l’atterrissage sur Guernesey…Une fois que Guernesey sera passé, tout le monde sera soulagé. Il faudra bien se reposer pendant la traversée de la Manche, faire marcher le bateau mais ne pas hésiter, si le pilote va bien, si la mer n’est pas trop dure, à récupérer. »

Le classement à la bouée Radio France
1- Eric Péron (Macif 2009) 18h13
2- Thierry Chabagny (Gedimat)
3- Frédéric Duthil (Sepalumic)
4- Jérémie Beyou (BPI)
5- Thomas Rouxel Bretagne Crédit Mutuel Performance)
6- Adrien Hardy (Agir Recouvrement)
7- Charlie Dalin (Keopsys) 1er bizuth
8- Morgan Lagravière (Vendée)
9- Francisco Lobato (Roff)
10- Erwan Tabarly (Nacarat)