La dernière ligne droite vers la cité du Ponant n’aura pas été simple. La remontée du sud de l’Espagne à la Bretagne s’est faite dans des conditions plutôt molles. « Le vent était faible et surtout contraire (Nord-Nord-Ouest) », a confié Bernard à son arrivée. « Le flux de sud est rentré seulement ce matin… C’est plutôt rageant, car nous étions pressés d’arriver, nous avons du boulot d’ici à lundi, jour où nous partons pour l’île de Wight. Mais ce n’est jamais inintéressant de naviguer dans ce type de conditions, on apprend toujours, on joue avec les réglages. Une chose est sûre, ça fait du bien de rentrer à la maison.»
Le 60 pieds Cheminés Poujoulat a été accueilli en rade par l’équipe d’Océanopolis qui œuvre, avec l’aide de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, sur le projet de mini laboratoire que le skipper a souhaité mettre en place dans son bateau.
Ce grand convoyage aura permis à Bernard de découvrir son nouveau monocoque au large, de tester, expérimenter, vérifier et valider le matériel mais également de faire découvrir son univers, sa façon de naviguer et ses attentes à ceux qui travaillent autour de son projet. Ainsi, Jean-François Cuzon son binôme sur la Transat Jacques Vabre et ingénieur électronique et informatique, Gautier Lévisse l’ingénieur projet, Emeric Lynch le responsable composite, Bruno Dubois maitre-voilier chez North Sails, Konstantin Starchev l’ingénieur en charge des caméras embarquées et de la reconstitution optique des voiles ou encore Jean-Claude Monnin de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne qui se penche sur la question du pilote automatique, ont parcouru quelques milles à bord de Cheminées Poujoulat.
« Sur ce parcours nous avons rencontré des conditions de vent et de mer très variées… Des périodes de petit temps, du vent soutenu, du près, des allures portantes… Nous avons ainsi pu valider pas mal de choses. D’autres sont encore à mettre au point comme les systèmes d’enroulement des voiles d’avant ou de barre, qui, bien que très réactif, reste un peu dur dans les conditions musclées. En tout cas, globalement, nous avons pu constater que le bateau réagit bien, qu’il se comporte comme on s’y attendait. Ca mouille un peu, mais nous allons améliorer cela ».
Cheminées Poujoulat va rester cinq jours dans le port du Château avant de larguer les amarres pour l’île de Wight en Angleterre où auront lieu les premières confrontations avec ses adversaires. L’Artemis Challenge (tour de l’île) en équipage pour débuter, suivi de la mythique Rolex Fastnet Race que Bernard courra en double avec Jean-François Cuzon pour commencer à préparer la transatlantique automnale.




















