Groupe Bel en sécurité à Ushuaïa

Groupe Bel Cap Horn BWR 2010
DR

Deux membres du Team Bel sont arrivés dans la soirée et s’attaquent dès ce jeudi à l’évaluation technique de la situation. Le monocoque doit être sorti de l’eau, pas une mince affaire dans la ville la plus Sud du monde… Depuis lundi, Kito et Seb vivaient avec l’idée que la quille de Groupe Bel pouvait se désolidariser d’un moment à l’autre de la coque et, au large du Cap Horn, cela donne des frissons… «  La quille faisait des mouvements de plus d’un mètre d’amplitude. Nous avions l’impression de talonner à chaque vague tellement le bruit était fort. Nous avions aussi une petite voie d’eau dans le bateau, le vérin ayant fait un petit trou dans la coque, » raconte le skipper de retour à terre alors que Groupe Bel est bien amarré au mouillage devant Ushuaïa.


L’expérience des deux marins a payé, chacun d’eux a déjà vécu des situations de crise, notamment Sébastien lors du chavirage de Groupama 3 au large de la Nouvelle-Zélande pendant le Trophée Jules Verne. L’équipage de Groupe Bel a su garder les idées claires : « nous étions conscients du niveau de danger. Le mot d’ordre, c’était la sécurité et l’anticipation d’un éventuel chavirage. Tout était prêt : les compartiments étaient fermés hermétiquement et nous étions habillés en combinaison de survie en permanence. Prêts à passer du temps dans le bateau retourné si nécessaire. »

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Du monde au bout du monde

Dans la journée de mercredi, Groupe Bel a remonté le Canal de Beagle entre les îles de Patagonie. « A l’aube, un zodiac nous a amené des pains au chocolat, du gasoil et plein de sucreries, l’accueil est formidable, » explique Kito, « Guillermo Altadill (coureur au large espagnol) est même monté à bord, c’est fou ces rencontres ! Il nous disait que d’après les gardiens du sémaphore du Cap Horn, une journée ensoleillée comme celle que nous avons eue au pied de la falaise, il y en a une par an ! Dès que nous avons amarré le bateau, un énorme grain de plus de 40 nœuds s’est abattu sur le port…»



Trouver des solutions

Mercredi soir, Kito et Seb s’avouaient « vidés par cette traversée du Pacifique. On s’est fait peur en voyant nos têtes dans le miroir de l’ascenseur de l’hôtel ! » Les deux navigateurs ont besoin du relais de l’équipe technique. «  La nuit porte conseille… Un bon lit, un bon steak argentin et quelques copains devraient aider, je ne veux pas tirer de conclusions hâtives. Nous allons sortir le bateau de l’eau, ce qui ne va pas être simple au bout du monde, ensuite nous évaluerons la quille et les solutions s’imposeront" concluait le Méditerranéen. 



A noter : au regard du règlement de course, si le bateau fait une escale technique, il doit rester à l’arrêt 48h. Groupe Bel est donc toujours officiellement en course.