Fidèle à sa réputation, le cap Horn se fait désirer sur cette édition de la Barcelona World Race. L’automne a en effet déjà frappé aux portes du Grand Sud. Il apporte son lot de tempêtes et de conditions rugueuses pour les prochains équipages inscrits sur la liste du 3è et dernier des grands caps ponctuant le parcours long de 25 000 milles. En 3è position, la paire espagnole de Renault ZE, la plus rapide entre les deux classements de ce dimanche, a entamé la dernière ligne droite qui mène au plus haut sommet de la course au large. D’après les dernières ETA, les Cantabriques, doivent rejoindre les grands espaces de l’Atlantique demain, sur les coups des 17-18h HF. Ils seront suivis ensuite par trois tandems, qui comptent tous à leur bord un bizuth du rocher aux mille et une légendes.
Du rythme, du sport, et des émotions à grands flots : assurément il ne manquera de rien au passage de Ryan Breymaier (Neutrogena), Kito de Pavant (Groupe Bel) et Alex Pella (Estrella Damm) qui s’apprêtent à rentrer dans le cercle fermé des cap-horniers. Gageons qu’un sentiment de soulagement l’emportera pour eux à l’heure de mettre le clignotant à gauche.
Avec leur bientôt onze passages à eux deux, Dominique Wavre et Michèle Paret remportent haut la main le prix du plus grand nombre de passages. Pourtant, ce Horn-là aura une saveur particulière : celle de la délivrance. Rappelons en effet que Mirabaud progresse depuis plusieurs jours déjà en configuration solitaire, ou presque. Dans un récent message, Dominique Wavre indique que sa compagne à la ville comme au grand large, souffrant d’anémie, reprend toujours des forces, même si la possibilité de s’arrêter à Ushuaia n’est pas complètement écartée.
En ce 65è jour de course, et en ce dimanche d’automne dans le Grand Sud, Jaume Mumbru et Cali Sanmarti, les complices de We Are Water qui ferment la marche de la flotte dans l’ouest du Pacifique, n’ont pas été épargnés. Cueillis par une violente tempête dans le détroit de Cook, à bout de force dans des vents contraires de plus de 40 nœuds et sur une mer démontée, ils ont été contraints de se mettre à l’abri, au mouillage, dans une baie protégée au nord de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande. Ils n’ont pas demandé assistance et manifestent l’intention de reprendre au plus tôt les chemins de la compétition. Idem pour les co-skippers de Central Lechera Asturiana. En escale à Wellington, Juan Merediz et Fran Palacio cherchent toujours une solution pour réparer leur mât qui s’est brisé en deux dans une tempête en mer de Tasmanie.
Sur la route retour
En tête de course, les duos de Virbac-Paprec 3 et de MAPFRE progressent désormais loin de ce Pacifique Sud survolté. Leur préoccupation se nomme anticyclone. Pour eux la course se poursuit sur un mode beaucoup plus stratégique pour tracer au mieux leur sillon au dédale de ces hautes pressions en place au large des côtes argentines. 264 milles séparent ces deux bateaux au dernier classement. Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron ont déjà choisi leur camp : cap au nord-est aux détours des vents favorables de sud-ouest qui soufflent sur la bordure extérieure de ce système.
Classement de 15h
1 Jean Pierre Dick – Loick Peyron VIRBAC-PAPREC 3 à 5785 milles de l’arrivée
2 Iker Martinez – Xabi Fernandez MAPFRE à 264 milles du leader
3 Pachi Rivero – Antonio Piris RENAULT Z.E à 1589,1 milles
4 Boris Herrmann – Ryan Breymaier NEUTROGENA à 1738,8 milles
5 Kito de Pavant – Sebastien Audigane GROUPE BEL à 1878,5 milles
6 Dominique Wavre – Michele Paret MIRABAUD à 1937,9 milles
7 Alex Pella – Pepe Ribes ESTRELLA DAMM à 2015,9 milles
8 Wouter Verbraak – Andy Meiklejohn HUGO BOSS à 2451,3 milles
9 Dee Caffari – Anna Corbella GAES CENTROS AUDITIVOS à 2771,7 milles
10 Gerard Marin – Ludovic Aglaor FORUM MARITIM CATALA à 4640,5 milles
11 Juan Merediz – Fran Palacio CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 5765,4 milles
12 Jaume Mumbru – Cali Sanmarti WE ARE WATER à 5816,9 milles