« Lay line », « positionnement », « au contact », « à 100% »… Le vocabulaire employé à bord de Virbac-Paprec 3 et de MAPFRE en dit long sur l’intensité et le niveau d’exigence de la compétition qui se joue sur la crête des vagues du Pacifique Sud. A terre, les observateurs se plaisent à calculer entre deux classements le nombre de milles gagnés par les champions olympiques, ou ceux repris par les solides patrons de la course. Ces derniers ne se voyaient d’ailleurs pas à pareille fête, dans le feu de l’action et de la compétition, depuis le démâtage de Foncia, son meilleur ennemi en approche du cap Bonne-Espérance. Depuis Wellington, au prix d’une navigation aussi précise que combative, Iker Martinez et Xabi Fernandez n’ont en effet cessé de reprendre du terrain, au point de revenir ce matin à l’aube, à petits 8 milles dans le tableau arrière du bateau bleu. Quelques heures plus tard, Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron, plus prompts à empanner pour rejoindre la porte de sécurité de la mi-Pacifique, ont redressé la barre pour ramener l’écart à 24 milles. Avec des vitesses de progression qui vont aller crescendo dans les jours à venir, tout porte à croire que le cap Horn, distant de 2 400 milles environ, s’inscrive sur les tablettes des bords pour le milieu de la semaine prochaine.
1200 milles en arrière, Pachi Rivero et Tonio Piris sur Renault ZE doivent surveiller leurs arrières menacés par Neutrogena. A bord de l’ancien bateau de Roland Jourdain, Boris Hermann et Ryan Breymaier tirent profit de leur position plus au nord pour déjouer les pièges et les méandres d’une zone de transition entre deux systèmes et trouver un peu plus de pression. Résultat : les voilà revenus à moins de 50 milles derrière les Cantabriques, aux prises par ailleurs avec leur gouvernail qui les oblige à remettre les mains dans le cambouis et le nez dans la boîte à outils.
Pour les quatre bateaux qui suivent le trio des échappés du détroit de Cook, l’ennemi du jour se nomme « Atu ». Cette dépression d’origine tropicale promet de lever des vents soutenus de 35-40 nœuds, 55 dans les rafales, avec une mer très désordonnée et chaotique. Depuis 48 heures, les équipages de Groupe Bel et Estrella Damm ne font pas mystère des appréhensions et des craintes suscitées par la perspective de ce rendez-vous avec le Grand Sud de très méchante humeur. D’après les dernières prévisions, c’est demain samedi à 7h HF qu’ils devraient essuyer le plus fort de ce coup de tabac qui déboule du nord.
Quant à leur deux poursuivants, Gaes Auditivos et Hugo Boss, ils font actuellement cap au nord. L’objectif pour eux est de décaler du centre, et de positionner sur le bord supérieur de cette dépression très active, là où elle génèrera un fort flux de vents portants.
Escale pour FMC
A l’arrière, les esprits se tendent vers le détroit de Cook, perçu avant le Horn comme un premier cap de la délivrance. Tout particulièrement à bord de Forum Maritima Catala, qui progresse actuellement en mer de Tasmanie. Gerard Marin et Ludovic Aglaor ont en effet annoncé cet après-midi leur prochaine escale à Wellington. Ils doivent réparer leur dessalinisateur et remplir les cambuses du bord. Pointés à moins de 900 milles du détroit de Cook, ils sont attendus à partir de lundi prochain dans le port de la capitale néo-zélandaise.
Classement de 15h
1 Jean Pierre Dick – Loick Peyron VIRBAC-PAPREC 3 à 9278,3 milles de l’arrivée
2 Iker Martinez – Xabi Fernandez MAPFRE à 23,7 milles du leader
3 Pachi Rivero – Antonio Piris RENAULT Z.E à 1196,7 milles
4 Boris Herrmann – Ryan Breymaier NEUTROGENA à 1260,9 milles
5 Dominique Wavre – Michele Paret MIRABAUD à 1420,2 milles
6 Kito de Pavant – Sebastien Audigane GROUPE BEL à 1704,8 milles
7 Alex Pella – Pepe Ribes ESTRELLA DAMM à 1750 milles
8 Wouter Verbraak – Andy Meiklejohn HUGO BOSS à 1855,1 milles
9 Dee Caffari – Anna Corbella GAES CENTROS AUDITIVOS à 1906,2 milles
10 Gerard Marin – Ludovic Aglaor FORUM MARITIM CATALA à 3256,2 milles
11 Juan Merediz – Fran Palacio CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 3570,2 milles
12 Jaume Mumbru – Cali Sanmarti WE ARE WATER à 4356,9 milles