Les réactions de Michel Desjoyeaux et François Gabart

Michel Desjoyeaux
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Michel Desjoyeaux (Foncia) : " Actuellement je n’ai pas d’explication. Quand on fabrique un bateau, ce n’est pas pour le casser. Pour le moment nous n’avons pas les morceaux en mains, donc c’est difficile de connaître la raison de cette casse. Ces deux morceaux sont à 24m de haut toujours accrochés dans le gréement. La mer est trop importante pour prendre le risque de monter en tête de mât et récupérer les morceaux pour l’instant. La mer où nous nous trouvons subit un système dépressionnaire. C’est sûr, ce n’est pas la mer de Quiberon ! C’était plutôt animé avec 2-4m de vagues, mais le bateau est fait pour ces conditions de navigation et il aurait dû résister à cela ! On n’a pas réglé différemment le mât depuis cette nuit donc on ne comprend pas pourquoi cela s’est passé. La voile gigotait à l’avant. François était à la barre pour maintenir le bateau vent arrière. J’ai essayé de ramener la voile à bord, il y a eu un à-coup et mon pouce est parti avec la voile. J’ai un peu mal, mais ça va, il bouge encore, il y a juste une petite égratignure. La coque n’a rien subi, le balcon avant est un peu tordu, mais c’est tout. Avec François, nous sommes des gens assez pragmatiques. Il y a une situation de crise à gérer en urgence donc nous avons d’abord essayé de ramasser les morceaux et de sécuriser la situation. Le mal est fait, mais ce n’est pas la peine d’en vouloir à la terre entière. Maintenant il faut le vivre et le digérer tranquillement. Nous avons 4 jours pour le faire jusqu’à Cape Town. "


Les réactions de François Gabart : " Forcément je suis triste et je pensais que nous irions plus loin, mais pour moi c’est une aventure extraordinaire. Des moments difficiles, il y en a toujours et abandonner une course a déjà dû m’arriver, mais pas dans une course qui dure 3 mois. C’est assez dur, ça fait mal, ce n’est pas agréable à vivre, mais ça fait partie de la vie. Sur les bateaux il y a des moments forts et des moments plus difficiles, cela permet d’apprécier encore plus les bons moments. Je rêve de faire un tour de monde et naviguer dans la mer australe cela aurait été trop facile de le faire d’un coup d’un seul avec Michel Desjoyeaux. Je relativise et je me dis que ce n’est pas si facile de faire le tour de la planète… Je sortais le calepin tout à l’heure pour essayer d’occuper l’esprit en pensant à mon projet Vendée Globe. Je pense à un bateau avec un mât plus solide, mais pas de modifications majeures non plus. "

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