Yann Eliès et Jérémie Beyou, l’un comme l’autre, déçus de leur dernier Vendée Globe, avaient à cœur d’effacer, pour l’un son abandon survenu trop tôt, pour l’autre les journées de souffrance consécutives à son dramatique accident dans l’océan Indien. Engagés tous les deux aux côtés de Pascal Bidégorry pour partir à la conquête du Trophée Jules Verne, ils ont dû ronger leur frein tout l’hiver pour constater que la fenêtre météorologique tant attendue n’est jamais venue. Il leur fallait donc retrouver un nouveau projet. Partageant le même hangar, ils n’ont pas tardé à penser à la transat en double sur Figaro et à Generali pour les accompagner.
Entre-temps, Generali avait engagé Nicolas Lunven avec Jean Le Cam dans cette Transat, et il fallait alors aider Yann à obtenir un cofinancement avec Europ Assistance pour qu’il puisse se présenter avec Jérémie Beyou sur la ligne de départ. Les deux tandems Nicolas Lunven – Jean Le Cam (Generali) et Yann Eliès – Jérémie Beyou (Generali – Europ Assistance) seront certainement surveillés de près par leurs concurrents à compter du 18 avril à Concarneau.
Réaction de Yann Eliès : « Avec Jérémie, on était parti pour un hiver riche en milles parcourus autour du monde. Mais quand on a vu qu’on ne partirait pas, il fallait trouver une solution… Nous sommes voisins de chantier et dans le hangar, il y avait mon Figaro II qui prenait la poussière : forcément ça donne des idées. Maintenant, je suis ravi de naviguer avec Jérémie : c’est vraiment un bon copain et comme de surcroît, il navigue remarquablement bien, ça fait plein de raisons d’être heureux… »
Un avis partagé par Jérémie Beyou: « Partir avec Yann, c’est un vrai plaisir. On s’apprécie beaucoup en tant qu’adversaire, ce qui est une bonne manière de connaître l’autre. On a plus souvent navigué l’un contre l’autre qu’ensemble car, si mes souvenirs sont exacts, on a dû faire une régate de quartier à Perros-Guirec et un Championnat de France de First Class 8 quand on avait vingt ans… En plus, on est actuellement dans la même démarche : gagner le Figaro et trouver un budget pour le prochain Vendée Globe. »
