On ne pourra pas dire que cette troisième tentative sur le Trophée Jules Verne aura été une balade de santé ! Depuis leur départ de Ouessant le 31 janvier, Franck Cammas et ses hommes alternent les phases rapides avec des ralentissements prolongés, des allures portantes avec du près, des situations de mer brutale avec des océans lisses comme un lac… Toute la nuit dernière a ainsi été caractérisée par un flux puissant de secteur Est sur une mer formée et malgré cela, Groupama 3 a réussi à endiguer la fuite des milles par rapport au temps de référence.
Maintenir le rythme
« Groupama 3 navigue dans des vents soutenus d’Est à Nord-Est depuis lundi soir. Les grains orageux associés aux dépressions qui évoluent dans la région vont passer à proximité de Franck Cammas et son équipage au cours des deux prochains jours. Il faudra donc rester vigilant ce mardi 9 en approche des systèmes orageux par le Sud. En effet des rafales jusqu’à 35 noeuds sont attendues sous les grains. Une fois en prise directe avec les dépressions orageuses (deux seront sur la trajectoire de Groupama 3), la navigation au près dans des vents fluctuants de secteur Nord reprendra la nuit prochaine et mercredi. La fin de cette phase très délicate en raison d’un vent très variable est prévue jeudi matin. D’ici là, l’équipage aura un travail éprouvant et difficile de permanente adaptation de la voilure et de la présence de nombreuses zones de vent très faible aux conditions changeantes pour s’extraire au plus vite de cette zone piégeuse, » indiquait Sylvain Mondon de Météo France
Avec 350 milles de retard sur Orange 2, Franck Cammas et ses hommes ont tout de même pu faire route à plus de vingt noeuds dans une mer forte et un vent de travers musclé. Sur trente-sept jours de mer, Groupama 3 aura ainsi été seize fois en retard par rapport à son concurrent virtuel. L’équipage va devoir mettre toutes ses forces dans cette partie du parcours pour se présenter devant Salvador de Bahia avec un écart inférieur à une journée. Orange 2 avait lui aussi eu bien du mal à remonter les côtes brésiliennes. Reste à savoir si ces zones orageuses vont de nouveau pénaliser le trimaran géant ou lui permettre de gagner rapidement des milles vers le Nord.