Des foils sur Sodeb’O : les explications

Thomas Coville - Sodebo
DR

Benoît Cabaret est bien connu pour les plateformes conçues en collaboration avec l’anglais Nigel Irens, dont le Fujifilm de Loïck Peyron, B&Q d’Ellen MacArthur, Idec de Francis Joyon et Sodeb’O de Thomas Coville. Malgré toute son expérience, il se dit surpris par les performances réalisées par IDEC et Sodeb’O.

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Benoît Cabaret : « Comme Idec, Sodeb’O est un trimaran conçu pour le solitaire. Nous partions donc du principe logique qu’il ne serait jamais mené à 100% à l’échelle d’un tour du monde. Nous considérions plutôt que cela tournerait autour des 60% et que la coque centrale sortirait très peu de l’eau. Mais dans la pratique, Thomas et Francis (Joyon, skipper d’Idec) ont été en permanence au-dessus des polaires. Ils ont navigué de façon plus aérienne, beaucoup plus sur le flotteur, à l’image des 60 pieds Orma. Cela nous a étonné et surtout énormément impressionné. Je me demande encore comment physiquement, ils ont réussi à faire ça. »

Pourquoi installer des foils maintenant à bord de Sodeb’O ?
« Ce qui freine un bateau, c’est tout ce qui est dans l’eau, coques, appendices…  L’objectif est de réduire au maximum cette traînée pour pouvoir accélérer. Avec la vitesse, le foil soulage le flotteur qui s’élève hors de l’eau. En réalité, nous l’avions prévu dès la conception. Les bras avants et les flotteurs avaient été renforcés en conséquence. L’idée était d’avoir un bateau évolutif dans le temps, en perspective des records devenant de plus en plus exigeants et aussi pour participer à des courses comme par exemple la Route du Rhum l’année prochaine. Il est difficile d’affirmer aujourd’hui que Sodeb’O ira de tant de nœuds plus vite à telle allure mais les foils auront un « effet turbo » évident sur le bateau, notamment aux allures de glisse pure, comme dans l’alizé, durant la Route du Rhum. Et enfin, dans de la mer formée, le système aide aussi à éviter l’enfournement (lorsque l’étrave plonge dangereusement dans la vague), un gain en sécurité comme en performance. C’est aussi une manière de renforcer la manière dont Thomas utilise déjà Sodeb’O avec la coque centrale hors de l’eau et un flotteur sous le vent allégé au maximum pour optimiser la vitesse et l’équilibre. Le bateau sera sûrement plus léger à manier et plus rapide mais il n’y a que lui qui pourra vraiment répondre après les premières navigations de tests en avril prochain. »

Source : Sodeb’O