M34, le nouveau bateau du Tour de France

TFV - M34 / premières images
DR

C’est à 9 heures ce matin à la Seyne-sur-Mer, juste avant le Post log de l’édition du Tour de France à la Voile 2009, que William Borel, le directeur de course de cette épreuve, a annoncé le choix du monotype qui succédera au Farr 30 en 2011. En présence de Henry Bacchini, Vice-Président de la FFVoile chargé du département habitable, et de Frédéric de Watrigant, Directeur de l’épreuve, il a révélé aux 23 équipages de l’épreuve le nom de l’heureux élu : il s’agit du projet M34 construit par le chantier Archambault et dessiné par le cabinet Joubert-Nivelt Design. Long de 10,34 m, soit près d’un mètre de plus que le Farr 30, ce monotype au look résolument moderne disposera d’une plus grande puissance grâce à un rapport surface de voilure/poids bien supérieur et sera capable de naviguer sur de plus grandes distances au large. Un atout qui a permis à William Borel d’annoncer une deuxième nouveauté : la création de la première transat en équipage sur monotype qui complètera ce circuit. Le premier départ de cette épreuve bi-annuelle, organisée comme le TFV par Larivière Organisation et soutenue par la FFVoile, sera donné à l’hiver/printemps 2011/2012. Elle devrait emprunter la route des Alizés et constituer un véritable run de vitesse sur l’Atlantique : de quoi faire rêver plus d’un régatier à travers le monde !

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Mars 2010

Emmanuel Archambault, le « boss » du chantier, et Alexandre Mercier, architecte du cabinet Joubert-Nivelt Design, ont confirmé que le premier exemplaire du M34 devrait voir le jour en mars 2010 et sera présenté officiellement dés la prochaine édition du TFV en juillet 2010. A partir de cette date, le M34 sera construit à raison de 5 unités par mois afin, comme l’a confirmé Frédéric de Watrigant, Directeur de l’épreuve, que le Tour de France à la Voile 2011 puisse se disputer sur ce seul monotype. L’épilogue d’un suspens long de neuf mois, depuis l’annonce du cahier de charges pour le nouveau bateau du Tour de France à la France en novembre 2008, pour mettre au monde plus qu’un bateau, une nouvelle aventure dans le monde de la course au large.

Changer de bateau pour le Tour de France à la Voile n’est pas chose banale. Six monocoques seulement se seront ainsi succédés en 32 ans : l’Ecume de Mer en 1978, le First 30 de 1979 à 1981, le Rush Royale en 1982 et 1983, le Sélection de 1984 à 1991, le JOD 35 de 1992 à 1998 et enfin le Farr 30 (ex Mumm 30) de 1999 à 2010. On observera une longévité qui s’est accrue avec le temps puisque les trois derniers monotypes ont, à eux seuls, couverts 26 ans d’histoire de l’épreuve ! C’est dire la carrière que s’apprête à connaître le nouvel élu. D’ailleurs l’un des dix commandements du cahier des charges, qui sont rappelés plus bas dans ce communiqué, exigeait une construction assez solide pour durer au moins dix ans au plus haut niveau.

Une exigence de polyvalence

Ce cahier des charges, véritable acte fondateur de ce changement, a été forgé en novembre 2008 à St Tropez lors d’une réunion de 12 personnalités de la voile menée par William Borel, le directeur de course du TFV en association avec la FFVoile. Pour conduire la sélection, ce dernier ne s’est jamais éloigné de l’esprit de ce document fondateur qui rappelait la volonté de pérenniser le format historique et original de cette épreuve qui mêle des régates techniques (type banane) et des parcours côtiers ou au large jusqu’à des étapes de 200 milles. Sans oublier de conserver l’esprit initial qui permet à des amateurs, des étudiants, de se confronter à armes égales à des navigateurs chevronnés ou professionnels sur une même ligne de départ et avec des bateaux strictement monotypes.
A travers les dix points on retrouvait également les exigences suivantes : un bateau au look résolument moderne, facilement transportable par la route, d’un tirant d’eau raisonnable pour entrer dans les ports, n’exigeant pas plus de 5 à 6 équipiers, disposant d’un bout-dehors rétractable afin de gréer un spi asymétrique et d’un prix raisonnable (120 000 euros HT avec la remorque). Globalement plus hauturier aussi. Enfin le chantier devait être capable d’assurer le respect de la jauge dans le temps et être doté d’une capacité internationale forte.

Au 31 janvier 2009, 23 avant-projets provenant de neuf pays différents avaient été reçus par William Borel, signe d’un intérêt majeur pour l’épreuve. Le 13 mars une short-list de trois noms était retenue : le JPK 998 présenté par JPK Composites et dessiné par Jacques Valer, le One Design T2011 présenté par K-Challenge et dessiné par le duo Russel Coutts/Andrej Justin et, enfin, le M34 présenté par le chantier Archambault et dessiné par le cabinet Joubert-Nivelt Design.
C’est donc ce dernier qui a finalement été retenu par William Borel après de nombreuses consultations. Pourquoi ?
« Il présentait les choix les plus innovants avec le projet K-Challenge. Je pense notamment à la quille relevable qui permet un tirant d’eau de 2,5 m en mer réduit au port ou pour le transport à 1,70 m. Et il s’agissait de celui qui respectait scrupuleusement le cahier des charges y compris en terme d’assurance du budget pour l’avenir. Le chantier Archambault présente également des garanties d’internationalisation avec pas moins de 1650 Surprises qui naviguent depuis 1977 partout dans le monde ».

M34, un nom provisoire

Le M34, appellation provisoire puisque Larivière Organisation annoncera plus tard son nom définitif tout comme celui de la nouvelle transat, va donc succéder au Farr 30 après 12 ans de bons et loyaux services. William Borel résume les avantages du prochain monotype du TFV vis-à-vis de son glorieux aîné :
« il est plus long, plus moderne, plus adapté au large, son rapport puissance de voile/poids est largement supérieur, il ira ½ nœuds plus vite au près et beaucoup plus vite au reaching grâce à son plus grand volume de coque et son spi asymétrique (130 m2 de spi contre 90 pour le Farr 30), enfin il sera plus aisément transportable grâce à sa quille relevable et aussi à un système de mât emboitable déjà utilisé par les RC44 qui permet de scinder ceux-ci en deux parties sur la remorque.».

Les qualités hauturières de l’Archambault M34 autorisent également une plus grande diversité d’épreuve. Ce qu’anticipe d’ailleurs Larivière Organisation en annonçant le même jour la création de la première transatlantique en équipage sur monotype de l’histoire (nom de code One Wave West : rien que pour faire rêver !). Adoubée par la FFVoile, cette nouvelle épreuve partira vers les Antilles au cours de l’hiver/printemps 2011/2012 soit juste après le premier TFV disputé sur M34. Enfin, dernière nouvelle, Cino Ricci, organisateur du Giro Vela, a annoncé que cette épreuve adopterait également le M34 lorsqu’elle changera de support. On le voit avec ce nouveau bateau, les organisateurs du TFV comptent également dynamiser et internationaliser encore davantage le circuit. Une bonne nouvelle pour le TFV.

Caractéristiques du Archambault M34
(entre parenthèses, caractéristiques du Farr 30)

Longueur HT : 10, 34 m (9,43)
Largeur : 2,98 m (3,08)
Déplacement : 2 400 kg (2 040 kg)
Tirant d’eau : 1,70 m/ 2,5 m (2,10 m)
Surface de voilure au près : 72 m2 (56 m2)
Spi : 130 m2 (90 m2)
Architectes : Joubert/Nivelt Design
Constructeur : Archambault
Prix avec remorque : 120 000 euros