Ayant paré la pointe d’Estaca de Barrès, les solitaires pensaient que le vent allait s’écrouler pour en terminer avec cette deuxième étape de La Solitaire du Figaro : il n’en fut rien. La brise de secteur Ouest qui était montée jusqu’à 20 nœuds au large de La Corogne a certes molli mais restait tout de même supérieure à douze nœuds après ce cap névralgique. Mais au fil des heures, la flotte se dispersait en latitude dans l’attente d’un changement de régime : Gildas Morvan (Cercle Vert) perdait de sa superbe avec le retour sur ses basques, de Jérémie Beyou (Maître CoQ), Morgan Lagravière (Vendée), Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls), Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) ou Anthony Marchand (Bretagne-Crédit Mutuel Performance)…
Bref à moins d’une demie journée de l’issue de cette manche, la tête de course est groupée et le bilan incertain. Surtout que certains solitaires se sont démarqués de la route directe pour aborder le rush final par le Nord. Sous la houlette de Michel Desjoyeaux (TBS), Alexis Loison (Groupe Fiva) et Paul Meilhat (Skipper Macif 2011) suivent une trajectoire plus septentrionale qui peut porter ses fruits quand il faudra aborder le dernier virage vers la ligne d’arrivée.
C’est au cap Penas le bien nommé, que tout le monde risque de peiner pour effectuer les dix derniers milles: un regroupement général est envisageable sachant que le vent d’Ouest a bien du mal à passer cette pointe. Là semble être la raison du décalage latéral au Nord de certains. Mais en attendant cette phase finale, les solitaires profitent encore d’une bonne glisse le long des côtes espagnoles.
Quant à Louis-Maurice Tannyères, il a été évacué de son Figaro-Bénéteau Joanna samedi à 23h00 après qu’il ait signalé être violemment tombé sur une épaule. Le skipper avait appelé le bateau accompagnateur à 21h23 pour consultation avec le docteur de la course, Jean-Yves Chauve. Le diagnostic incitait à l’évacuation rapide pour être hospitalisé : le PSP Flamant de la Marine Nationale a récupéré le blessé pour le transporter à La Corogne pendant que le voiler Direction de Course débarquait à bord de Joanna un équipier afin de rapatrier le Figaro-Bénéteau à Gijon.
Ils ont dit :
Joan Ahrweiller (Région Basse-Normandie) : « J’essaye d’être au large pour garder un maximum de vent et après il va falloir bien observé le ciel voir si il y a pourquoi pas un petit thermique qui se lève pour la fin si le ciel est dégagé, donc il faut rester vigilant ! Si le thermique se lève ce ne sera pas avant midi-14h donc d’ici là il faut rester au large, garder un maximum de vent et un angle le plus intéressant et après pourquoi pas suivant les observations plonger dans la botte… »
Vincent Biarnes (Prati’Bûches) : « La fin risque d’être un peu plus compliquée à gérer puisque ce vent devrait s’essoufler un peu et j’espère que ça va être le cas parce que j’ai besoin d’un petit coup de mistoufle pour revenir au contact. On a deux options : plus on va à la côte plus le vent tourne favorablement et par contre plus il y a de risque que l’on n’ait assez peu de vent. Si on va plus au large là on est sûr d’avoir du vent mais le vent tourne dans le mauvais sens donc ce sera peut être plus dur de revenir vers Gijon. Donc voilà les 2 options et en ce moment pas mal de gens hésitent dont moi également !»
Classement de 8h
1 CERCLE VERT Gildas Morvan à 41,11 milles de l’arrivée
2 BERNARD CONTROLS Jean-Pierre Nicol à 0,40 mille
3 BANQUE POPULAIRE Armel Le Cleac’h à 0,68 mille
4 VENDEE Morgan Lagraviere à 0,84 mille
5 GROUPE QUEGUINER – LEUCEMIE ESPOIR Yann Elies à 0,89
mille
6 MAITRE COQ Jeremie Beyou à 0,96 mille
7 GEDIMAT Thierry Chabagny à 1,14 mille
8 SEPALUMIC Frederic Duthil à 1,18 mille
9 DLBC Yoann Richomme à 1,42 mille
10 AGIR RECOUVREMENT Adrien Hardy à 1,50 mille