Depuis qu’il est sorti de la zone de transition entre la dépression canarienne et l’anticyclone des Açores jeudi matin, Groupama 3 a aligné tranquillement plus de vingt-cinq noeuds de moyenne et le trimaran géant a tiré un trait de plus de 620 milles ces dernières 24 heures… Il faut dire que le vent est bien installé depuis l’archipel du Cap-Vert, débordé tout juste quatre jours après son départ de Ouessant (31 janvier à 14h 55′ 53”, heure française). Les alizés de Nord-Est sont en effet au rendez-vous et ce jusqu’aux abords du Pot au Noir qui se situe actuellement vers le 4° Nord.
Un Pot au noir peu actif
De fait, Franck Cammas et ses neuf équipiers ont encore pris un peu d’avance sur le plan de marche et le ralentissement prévu ce vendredi après-midi devrait être finalement modéré puisque les alizés capverdiens semblent tenir encore sur les 300 milles séparant ce matin le trimaran géant de la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT). Cette brise régulière oscillant entre 12 et 18 noeuds, est en effet générée par la bordure Sud de l’anticyclone des Açores et le Pot au Noir apparaît peu actif et très étroit du côté du 30° Ouest. Beaucoup plus réduit que lors de la tentative précédente de Groupama 3 en novembre dernier, puisqu’il s’étendait alors sur plus de 250 milles. Cette fois, cette zone orageuse à risque ne s’est développée que sur 80 milles et la masse nuageuse ne semble pas très violente…
La « porte d’entrée » dans le Pot au Noir se situe entre le 29° et le 30° Ouest et c’est la raison pour laquelle Franck Cammas et ses hommes glissent progressivement vers le Sud-Sud Ouest en maintenant une moyenne élevée : lorsque la brise va mollir ce vendredi après-midi, ils garderont la possibilité de lofer légèrement pour conserver de la vitesse. Et la situation derrière la ZCIT est plutôt favorable, car les alizés de l’hémisphère Sud, générés par l’anticyclone de Sainte-Hélène, ont une composante Est à Sud-Est : Groupama 3 n’aura donc pas à serrer trop le vent, ce qui signifie que sa moyenne va aussi rester élevée (à plus de 22 noeuds) lors de son passage de l’équateur, samedi matin. C’est donc un franchissement de la ligne annoncé en moins de six jours ! Pour une fenêtre météorologique étroite au départ de Brest, c’est déjà une belle performance en perspective.