Vents d’espoir

Trophée Jules Verne, 2015 © Yann Riou | Spindrift racing

Les deux trimarans continuent leur remontée de l’Atlantique. IDEC a dépassé les 1000 milles de retard. C’est quasiment deux jours de retard par rapport à Banque Populaire. Spindrift en a fini quant à lui des bord de près, mais accuse un retard de plus de 600 milles.

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Atlantique Sud maudit
Les deux équipages se souviendront de ces jours qui suivirent le Cap Horn. Les deux trimarans étaient en avance. Fiers de leur parcours, fiers de ces 30 jours passés en mer. La remontée s’annonçait difficile. Ils ont été plus que servis. L’Equateur n’est pas encore atteint mais les équipages ont pris un coup au moral. IDEC surtout. A voir sa trajectoire, on comprend que cela n’a pas été simple. Mais la trajectoire est une chose, les manœuvres, la chaleur, la fatigue tout ce qui ne se voit pas mais qui pèsent, et pesés lourd ce matin. Le Cap Horn a été douloureux pour eux, l’Atlantique aura été cruel.

Des raisons d’espérer encore…
L’étau du temps se resserre et on ne pourra plus échapper à la réalité dans quelques jours.
1000 milles et encore 7 jours pleins. C’est beaucoup mais aussi si peu. On a vu IDEC à l’oeuvre dans l’Océan Indien. Ce n’est pas encore impossible. Reste à réunir les conditions nécessaires pour combler le retard. Passer rapidement l’Equateur, les Açores puis tout droit. Il reste encore une petite marge. Celle de la trajectoire de Banque Populaire qui avait fait un grand tour par l’Ouest. De quoi reprendre plusieurs milles en coupant plus court. Mais encore faut-il être en mesure de le faire. Il faut encore attendre.

IDEC
IDEC SPORT poursuit encore sa lente remontée vers le nord au large de la baie de Rio. Francis Joyon et ses hommes, pour contourner l’anticyclone de Sainte Hélène, doivent se rapprocher des côtes brésiliennes, en tirant des bords de près dans un vent de secteur nord nord est peu soutenu.

La vitesse du bateau ne dépasse, dans ces conditions, que rarement les 20 noeuds, une misère quand on connait le potentiel du géant. Cette navigation au plus près du vent oblige l’équipage à changer souvent d’amure, alternant bords rapprochants, cap au nord est, et bords pénalisants, cap vers les côtes brésiliennes et un gain dérisoire sur la route. Au terme d’une journée complète à tirer le meilleur du bateau et des conditions, IDEC n’a vraiment progressé que de 225 milles vers l’objectif, l’équateur. Encore quelques milles, et les prémices de l’alizé de sud est devraient se faire sentir sur la droite du bateau. IDEC SPORT pourrait ainsi progresser plus rapidement sur un cap efficace plein nord. Au 38ème jour de course, et alors qu’il reste plus de 4 800 milles à parcourir, l’Atlantique Sud a déjà « couté » six jours à IDEC SPORT depuis son passage au cap Horn le 23 décembre dernier.

Spindrift
A bord de Spindrift, le moral tient bon. Dona se livre : ” Nous sommes enfin sortis de l’essoreuse à salade ! Il y a deux moyens de voir les choses et de décrire ce que l’on a vécu ces derniers jours : une réaliste, brutale et prévisible et une plus ludique, joviale et lyrique. Je pense que la chanson des Beatles, Twist and Shout, correspond parfaitement à la situation. Rien a envier à la « Babe » des Beatles car le mouvement y était autant que le son. On a même eu droit à la lumière, tout comme dans un concert, lorsque la nuit noir a laissé place aux éclairs déchirant le ciel de leurs éclats. La foule, c’est-à-dire nous (non pas en délire mais à bout de nerfs), a acclamé Éole et Neptune qui ont pris un malin plaisir à jouer ce morceau en boucle. c’est maintenant tribord amure sur au moins 6 000km jusqu’à l’Anticyclone des Açores. “