Le 29 juin au matin, le Comité de Course prenait la décision de retarder d’une journée le lancement de l’épreuve, à cause du vent violent qui soufflait alors sur Dunkerque. Depuis, un prologue, quatre manches sur parcours « banane » (en aller-retour) et deux ralliements totalisants plus de 200 milles ont été courus dans des conditions météorologiques souvent extrêmes.
En effet, les équipages du Tour de France à la Voile ont déjà essuyé deux BMS (bulletin météo spécial), une houle toujours très prononcée, et – malgré cela – ont même eu droit à un peu de pétole avant l’arrivée à Dieppe ! Daniel Souben, skipper sur Courrier Dunkerque, revient sur la météo de cette première semaine en Manche : « On a eu un vent très difficile, tant en force qu’en direction puisque nous avons fait les ralliements majoritairement au près. Les bateaux souffrent, et les coureurs aussi ». Les longs bords de rappel sont en effet douloureux pour les équipiers, qui doivent tout donner pour maintenir l’équilibre du bateau dans la brise. A ce jeu-là, « les équipages bien préparés sont favorisés », et le skipper vannetais, habitué du trimaran sur le circuit ORMA, ne se sent pas en marge. « Cela ne se passe pas trop mal pour nous depuis Dieppe, on est régulier, c’est l’essentiel. Il n’y a que comme ça qu’on peut arriver à bien se placer sur le Tour de France à la Voile ».
La régularité, c’est aussi ce qui a payé pour les favoris du trio de tête, Ile de France (Victor Lanier, Nicolas Pauchet), Tahiti et ses Iles (Teva Plichart) et Toulon Provence Méditerranée – COYCHyères (Fabien Henry). Ce dernier prend la place de Manche – Basse Normandie (Benoît Charon, Nicolas Jossier) sur la troisième marche du podium, les Normands ayant été contraints à l’abandon sur le ralliement entre Dieppe et Cherbourg par la casse de leur étai. Heureusement, tout comme EIGSI – Charente Maritime après son démâtage il y a trois jours, l’équipage a pu réparer les dégâts et sera présent sur la ligne du prochain départ.
Au briefing des skippers hier à 18 heures, le Comité de Course a laissé entendre que le départ ne serait vraisemblablement pas donné aujourd’hui : « le Raz Blanchard est démonté, et même dangereux au dire des professionnels du sémaphore qui enregistrent 25 nœuds de moyenne et des rafales à 35 noeuds. On imagine mal un Mumm 30 passer dans ces conditions ». Un nouveau briefing a été programmé pour demain à 11 heures.