Thierry Péponnet : « Notre force a été de travailler très vite à améliorer nos points faibles. On a pris le taureau par les cornes dès Alicante au lieu, comme certaines équipes, de dire ‘Oh, on a un bateau qui se traîne, c’est foutu …’ Ça a porté ses fruits. Au départ, on était à la ramasse dans le petit temps et aujourd’hui, on défend chèrement notre peau dans ces conditions qui ne nous sont pas favorables. »
Champion olympique de 470 et coach réputé, le Français a rejoint le team de Franck Cammas il y a plus d’un an. Il décrit un groupe qui fonctionne par « une remise en cause permanente et un leader incontesté. » Il parle d’un « Franck qui tire tout le monde vers le haut, dans tous les secteurs de cette entreprise de 60 personnes. » On a beaucoup parlé d’un problème d’entente entre les sept Français et les quatre étrangers du bord. Péponnet nie. « Le problème, ce n’était pas les Anglais contre les Français. Pour moi, la plus grosse problématique a été la vitesse à laquelle Franck a pris possession du bateau en retirant des initiatives aux équipiers. Ça a été le plus dur à vivre. Franck s’est appuyé sur des gars qui avaient de l’expérience, mais comme il a sa propre expertise, il a petit à petit pris beaucoup d’initiatives. Les équipiers l’ont pris comme une perte de confiance. »
C’est là que le rôle technique du coach inshore est devenu plus complexe. Et que la finesse de Péponnet, « qui apporte un regard extérieur, » a été utile. « À un moment donné, il faut faire comprendre aux gars qu’ils doivent s’asseoir sur leur ego. Ça bouscule leurs références mais Franck le fait pour être plus performant sur l’eau. C’est la preuve d’un grand professionnel. C’est un gars hors norme et il est difficile à suivre. C’est pourtant le rôle qu’on attend d’un leader : montrer une voie, une méthode de travail. » Et puis forcément, le coach refait surface. « Il y a un petit enjeu samedi prochain : gagner le classement In-Port.»



















