Un dernier obstacle avant l´arrivée à Miami

A bord de Puma au large du Brésil
DR

Jusqu’à présent, Puma a été impérial depuis le cap Frio (Brésil) et malgré les moult retours des Espagnols et des néo-Zélandais, les Américains ont toujours tenu le premier rang. Et ils viennent de confirmer leur aisance dans ce temps particulièrement instable depuis le départ de Itajai : avec vendredi soir à peine dix milles de marge sur Camper et moins de vingt sur Telefonica, la situation était tendue pour Ken Read et son équipage. Mais en 36h, le voilier d’Outre-Atlantique a creusé l’écart avec quarante milles sur ses deux plus dangereux adversaires.

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Pour autant, la configuration météorologique inhabituelle sur les Antilles et les Bahamas perdure et provoque un nouvel « arrachage de cheveux » pour tous les navigateurs qui peinent à définir de quoi l’avenir proche sera fait. Quant à se projeter à deux ou trois jours, c’est-à-dire à l’approche de l’arrivée à Miami, cela tourne à la boule de cristal ! Ce dimanche après-midi un régime de Nord-Est balaye le plan d’eau, mais il atteint douze à quinze nœuds à l’avant de la flotte et à peine sept à l’arrière… Par conséquent, les vitesses moyennes sont aussi variées mais pour combien de temps ? L’approche du tropique du Cancer va encore une fois compresser la flotte aux abords de l’île de San Salvador.

Ce ralentissement attendu pour lundi soir est probablement le dernier coup de Jarnac avant la Floride… Cacique de cette étape au scénario improbable, le hiérarque américain a toutefois la possibilité de s’infiltrer dans les nombreuses passes qui séparent les Caïques et les autres îles des Bahamas. Tout comme Camper qui suit la même trace, car Telefonica s’est décalé de 40 milles au vent et s’avère moins bien positionné pour se détourner vers les canaux sans perdre des milles.

Pour Groupama 4 et Abu Dhabi qui se suivent sur une trajectoire 35 milles plus au Sud que celle de Puma et Camper, le choix de la route est imminent entre déborder les récifs coralliens par le Nord ou plonger vers les bancs de Navidad, Silver et Mouchoir en longeant la République Dominicaine et Haïti afin de passer entre les îles de Grande Inagua et des Caïques. Mais c’est ensuite un véritable dédale de « patates » de corail, de récifs et d’îlots où la profondeur de la mer passe brutalement de 1 000 mètres à 10, voire un mètre ! Il n’y a pas de passage partout et il faut de toutes façons laisser à bâbord la grande île de Eleuthera (au Nord des Bahamas), ce qui limite le champ tactique. 

Il reste aussi une voie par la passe Mouchoir, au Sud du Grand Turk, ou la passe des Caïques, un chemin que les Américains pourraient bien inaugurer car la grande bulle sans vent qui se forme dans l’Est de l’archipel des Bahamas ne laisse pas beaucoup d’autres choix que de raser les côtes. Il est en tout cas presque acquis que le premier à s’extraire de ce dernier obstacle d’ici 48h aura de grandes chances de s’imposer à Miami. 

Classement de 15h

1. Puma – à 621,9 milles de l’arrivée
2. Camper – à 39,8 milles du premier
3. Telefonica – à 40 milles du premier
4. Groupama 4 – à 121,6 milles du premier
5. Abu Dhabi Ocean Racing – à 163,6 milles du premier