Avec un vent qui s’effondre à moins de quatre noeuds, il devient difficile d’envisager une stratégie très constructive et l’objectif des équipages est avant tout de progresser, même si parfois le cap s’écarte de plusieurs dizaines de degrés de la route directe. Avancer s’est d’abord se rassurer par rapport aux adversaires sur une mer lisse en prévision de l’installation de la brise, ce qui est prévu pour la nuit prochaine. En attendant, le barreur regarde ses répétiteurs de vent et de vitesse, les régleurs jouent sur les écoutes, le navigateur observe à la jumelle la moindre ride sur l’eau. En ce mardi après-midi, les Américains tiennent toujours la corde en glissant dans une brise très faible le long de l’île Cat, avant-dernière terre avant d’embouquer le chenal de la Providence.
Et campés sur leur position de dauphin, les néo-Zélandais tentent de les déborder par le Sud avec quatorze milles de retard. Une position qui pourrait s’avérer délicate car Groupama 4 n’est plus qu’à vingt milles de Camper et arrive à glisser un noeud plus vite. Surtout que Franck Cammas et son équipage ont toujours la possibilité de passer sous l’île Cat où la pression est un peu plus soutenue.
Or il faudra certainement attendre la nuit et sa lune resplendissante pour que le vent daigne enfin souffler plus régulièrement à une petite dizaine de noeuds de secteur Sud-Est. Et cette nouvelle brise va arriver par l’Ouest : il faut donc essayer de se décaler le plus possible du côté des îles coralliennes pour démarrer en premier. Mais le dilemme est clair comme l’eau du lagon pour l’équipage français : d’un côté, une option stratégique pourrait permettre un retour gagnant sur les néo-Zélandais ; de l’autre, il est préférable tactiquement d’assurer une place de troisième en contrôlant les Espagnols à seulement seize milles derrière !
Une fois le phare au Nord de l’île Eleuthera paré, le final s’annonce moins tordu que ces jours précédents : un flux de secteur Sud d’une douzaine de noeuds ne va pas permettre d’option car les navigateurs doivent déborder les récifs coralliens des Biminis avant de s’engager dans la dernière ligne droite vers Miami. Là il y a tout de même le courant océanique du Gulf Stream à gérer mais comme il ne restera qu’une cinquantaine de milles, il ne faut pas s’attendre à de grands bouleversements à moins que les équipages naviguent en contact très rapproché. Une brise modérée sera au rendez-vous et il n’y aura normalement pas de surprise de dernière heure. C’est donc le passage au Nord des Bahamas qui va très certainement déterminer la hiérarchie finale de cette sixième étape à rallonge.
Classement de 15h
1. Puma – à 271,6 milles de l’arrivée
2. Camper – à 13,7 milles du premier
3. Groupama 4 – à 42,7 milles du premier
4. Telefonica – à 59,2 milles du premier
5. Abu Dhabi Ocean Racing – à 116,4 milles du premier




















