En ce premier jour de l’année 2012, situé à la latitude des Antilles, progressant dans des alizés assez forts, avec des grains à 30 nœuds, le Maxi Banque Populaire V dispose de conditions idéales avec un vent soufflant à une moyenne de 26-27 nœuds. Une situation jugée de « magnifique, dans des conditions parfaites et une température qui devient plus fraîche et très agréable pour le confort » par son skipper Loïck Peyron. Après ces beaux moments de mer dans des latitudes tropicales, l’équipage s’attend à une période plus lente à partir de ce soir. Lors de la vacation du jour, Loïck racontait : « l’Anticyclone des Açores est énorme et cela fera d’ailleurs du joli beau temps en Europe dans les prochains jours ».
Une météo qui doit certainement être bien appréciée des équipiers du bord, après deux nuits de navigation très difficiles dans de grosses vagues. Le Maxi Banque Populaire V qui n’est pas descendu sous les 25 nœuds de vitesse depuis hier 20h (heure de Paris), a effectué ainsi 660 milles en 24 heures. Situés à la latitude de la Guadeloupe, Loïck Peyron et les hommes du maxi-trimaran ont fêté la St Sylvestre sous une vingtaine de nœuds de vent de secteur Est, enregistrant une vitesse instantanée de 32,2 nœuds.
Un océan à traverser !
Si le Maxi Banque Populaire V navigue à une vitesse moyenne de 28,8 nœuds sur les 4 dernières heures et dispose d’une confortable avance de plus de 1500 milles sur le temps de référence de Groupama 3, il reste un océan à traverser pour franchir la ligne d’arrivée de ce Trophée Jules Verne. Lors de la vacation du jour, Loïck revient sur l’option choisie : "les conditions rencontrées depuis deux jours ne sont pas simples ni pour le bateau, ni pour les hommes face à une mer pas belle du tout. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de faire une route un peu bizarre qui va surprendre un peu tout le monde. Nous avions deux choix, celui de ralentir au risque de casser le bateau en faisant une route plus courte et plus directe, soit d’accélérer en rallongeant énormément ma route mais avec moins de difficultés pour le bateau. On a pris cette seconde solution pour rentrer à Brest. On commencera vers le 3 janvier à subir les effets de la dépression dans sa première partie avec un vent de sud qui va nous accompagner jusqu’au bout. Après New York, on obliquera à 400 milles des Bermudes vers le nord-nord est. Cette dépression et cet anticyclone centrés dans notre sud vont nous obliger à aller revisiter notre phare fétiche, le Fastnet aux alentours du 6 janvier pour une arrivée potentielle le 6 au soir ou le 7 janvier. On a l’impression qu’on va aller faire escale à New York, ce n’est pas faux. Dans les prochaines 24 heures on va toujours avoir une direction à 90 degrés de la route normale mais malheureusement c’est le seul moyen pour nous de rentrer à la maison et d’éviter de rentrer dans l’Anticyclone des Açores de plein fouet. Et surtout, on ne peut pas serrer comme le vent arrive de trop près maintenant. Je n’ai pas envie d’abîmer le bébé. On va contourner deux difficultés en même temps, les vagues trop fortes et l’Anticyclone des Açores et là, une fois de plus il y a une grande dorsale anticyclonique du même style que celle qui nous avait bloqués dans le Pacifique. On fait route convergente vers une dépression située au niveau des côtes de Terre-Neuve et avec laquelle on va rentrer dans la bonne direction demain. »
Le menu du réveillon de la Saint Sylvestre
Si les choix et les conditions météo ne sont pas simples à négocier, les 14 hommes du bord n’ont pas failli à la tradition du dîner de la Saint Sylvestre. Le capitaine du bord de commenter : « Ca a été calme, pas d’excès, pas de folie. 4 sur le pont, 4 à l’intérieur, 4 dans leur lit ! Mais un menu d’exception préparé par Xavier Revil et ses petits commis d’office PYM (Pierre-Yves Moreau) et notre suisse national (Yvan Ravussin). Tout cela pour du foie gras de canard du sud ouest pour 14 sur quelques tranches de pains émietté, un petit coup de pinard, enfin il restait un fond de Monbazillac ! Un tajine d’agneau avec une petite sauce de notre cuisinier suisse Philippe Rochat. Et parce qu’on ne mégote pas avec la sécurité, on a mis un coup de désinfectant sur des fruits secs, le désinfectant étant une petite fiole de rhum le tout noyé dans du lyophilisé ».
Avance/Retard à 16h00 : 1481,7 milles par rapport au temps de référence