Trophée Mer et Montagne : résumé

Gabart lors du prologue (c)Gilles Morelle

La 23ème édition du Trophée Mer Montagne se déroule cette année dans la station du Corbier, au coeur du domaine des Sybelles. Les marins et montagnards ont 3 jours d’épreuves sportives et de rencontres au sommet avec François Gabart, Marie-Laure Brunet, Tanguy De Lamotte, Sandrine Aubert, Samantha Davies, Sylvie Becaert…

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Le tirage au sort des équipes marque le début des festivités. Parmi les duos à suivre sur cette 23ème édition : Erwan Le Lann (alpiniste et glaciairiste de renom) et Nicolas Boidevézy (skieur / skipper) devraient, sauf erreur de leur part, jouer la gagne, tout comme Tony Sbalbi (champion de ski-alpinisme) et Pierre Leboucher (vice-champion du Monde en 470). Et cette année, la gente féminine est très bien représentée avec 12 sportives en lice et des duos de choc et de charme !

A peine les équipes formées, le coup d’envoi a été officiellement donné avec le prologue qui se déroulait sur le front de neige du Corbier, devant un public venu nombreux pour encourager les champions sur l’épreuve de luge qui les attendait : un slalom en Snake Glisse ! Adresse, vitesse, tactique, rien n’a été laissé au hasard. En finale, Carole Rattaggi, Steve Ravussin et Shania Yvroud (enfant) se sont imposés devant Vincent Vachette, Eric Peron et Mano Faure (enfant). Sylvie Becaert, Martin Lepape et Thimothee Chauvin (enfant) complètent le podium.

Les grands “classiques”
Mardi matin, c’est l’épreuve tant redoutée (par les marins !) de ski de randonnée qui attendait les concurrents. Malgré les conditions délicates de sécurité, tous ont pu profiter d’un superbe itinéraire au coeur du domaine des Sybelles : 600 mètres de dénivelé+, un long hors piste jusqu’à St Sorlin et un panorama à couper le souffle dès que le brouillard se levait. Sans surprise, Tony Sbalbi et Pierre Leboucher ont survolé l’épreuve devançant respectivement François Gabart / Jean-Marc Bertelo et Guillaume Vallot / Christopher Pratt.

Juste le temps pour les organismes de se remettre avant d’embarquer pour la régate du Trophée Mer Montagne, la fameuse épreuve d’Optimist sur neige, toujours très appréciée des compétiteurs et plébiscitée par les spectateurs ! En s’imposant, Adrien Coirier, Laurent Voiron et la jeune Léa Quezel ont pris leur revanche sur le prologue de la veille (ils avaient terminé derniers de la finale car avaient bénéficié de moins de temps de récupération). Ils devancent le duo de charme Perrine Vangilve / Marie Hausermann / Louxanne Rossat (enfant) et le duo de choc Erwan Le Lann /Nicolas Boidevézy / Maureen Bouteiller (enfant).
Au terme de ce deuxième jour de compétition, Tony Sbalbi et Pierre Leboucher arrivent en tête du classement général avec 106 points, devant Erwan Le Lann et Nicolas Boidevézy (96 points) et Guillaume Vallot et Christopher Pratt (91 points).

Si les favoris ont bien répondu présent, rien n’est encore joué ! La journée de mercredi comptant 4 épreuves (skicross, slalom géant, biathlon et sky race) et la transtation de jeudi peuvent encore changer la donne…
Conférence – Les passports Trophée Mer Montagne
Les passeports du Trophée Mer montagne tel était le titre de la conférence du mardi soir toujours très attendue par les touristes mais aussi l’ensemble des habitants de la vallée de l’Arvan. Une référence naturelle à la notion d’échange, de partage, de frontière, soulignée par Guillaume Vallot en préambule.
Trois thématiques retenues, trois histoires et trois personnages qui ont entraîné dans leur rêve d’autres passionnés qui se sont souvent, envers et contre tout, eux aussi plongés dans l’aventure.

Projet Maewan
Tout d’abord Erwan Le Lann devenu le symbole du Trophée Mer Montagne avec son expédition Maewan à laquelle ont participé pour la 1ère partie de ce tour du monde Guillaume Vallot, Jeanne Grégoire, Aymeric Clouet, Eric Loizeau, Carole Rattaggi , Adrien Coirier, Thierry Dubois, tous concurrents du Mer Montagne. Si les images furent à couper le souffle, ce sont surtout les témoignages et anecdotes des uns et des autres qui ont enchanté l’auditoire. Les montagnards et leur adaptation à des semaines de navigation pour se rendre sur des « spots » à déflorer les marins attendris et respectueux de l’apprentissage accéléré d’Erwan et de son équipage à la navigation en eaux polaires. Un mix des aventures de Tintin et de Gaston Lagaffe et au final une certitude : ceux-là sont bien des aventuriers des temps modernes.

Défi Latitude Neige Longitude Mer
Au tour ensuite d’Aurélien Ducroz et ses multiples vies qu’il doit, comme il l’a rappelé, à ses rencontres du Mer Montagne. D’Adrien Hardy à Sébastien Josse, de Michel Desjoyeaux à François Gabart de Tanguy de Lamotte à Eric Peron, de Laurent Voiron à tous les autres marins du Trophée, Aurélien a énuméré les coups de pouces et opportunités qui lui ont permis de s’essayer à la Transat 6.5 la Jacques Vabre, le figaro, La Québec Saint-Malo, le Tour de France à la voile etc. Prêt de bateaux, professeurs particuliers de navigation, coéquipiers, chacun lui a transmis un peu de son savoir et beaucoup d’encouragements. Le récit chronologique de cet apprentissage débuté officiellement en 2010 la même année que son 1er titre de champion du monde de ski freeride a révélé le fil imaginaire tressé par la communauté des marins du Mer Montagne pour soutenir ce bizut et lui permettre à de nombreuses reprises de créer la surprise en allant chatouiller les meilleurs.

Challenge : une Marocaine à l’Everest
La soirée s’est évidement clôturée par la présentation de la gagnante des passeports du Trophée Mer Montagne 2016 Bouchra Baibanou. Ce que retiendra l’assemblée ce n’est pas l’exploit d’avoir déjà gravi 5 des plus hauts sommets de 5 continents, ni de tenter les 2 restants le Mont Vinson et l’Everest mais l’histoire d’une jeune marocaine qui depuis ses sorties scolaires s’est passionnée pour la randonnée en montagne. Une passion qui lui a donné la force de convaincre sa famille puis ses amis de lui laisser la liberté de se perdre sur les chemins d’abord marocains puis au-delà des frontières. Une sacrée détermination qui surprend, interroge, bouscule dans un pays où la place de la femme est plus traditionnellement à la maison. Bouchra renverse les codes, emmènent son mari en voyage de noces en randonnée dans le Toubkal, décide avec lui de sacrifier leurs économies dans l’ascension du Kilimandjaro avant qu’ils n’aient plus le physique pour la tenter. Le virus est pris, son mari la soutient et la voilà lancée sur son projet d’ascensions et devient au fil de ses exploits un symbole pour les femmes marocaines. Mais si le sommet reste une belle récompense, ce sont les rencontres, la découverte de l’humanité, des pays, qui lui donne cette motivation sans faille. Déterminée mais un brin fataliste avec une confiance en son destin comme le résume Guillaume Vallot, ce petit bout de femme a bluffé l’assistance comme elle a bluffé tous les concurrents en les rejoignant au skicross sur les hauteurs du Corbier après seulement 3 jours de ski.