Loïs Berrehar et Charlotte Yven (Skipper MACIF) ont franchi la ligne d’arrivée en tête ce vendredi matin à 02h 03min à Saint-Barthélemy. Ils ont mis 18 jours 19 heures et 01 minutes pour parcourir les 3.890 milles.
Dans cette course de vitesse au départ de Concarneau il a fallu résister aux grains, aux algues, à la fatigue et parfois à la monotonie. Ils n’ont rien laissé au hasard en s’entraînant ensemble depuis la fin de l’année dernière. Pour faciliter leur préparation, ils ont même fait une colocation. « Ça avait un côté pratique et ça nous a permis de mieux nous connaître ». Cette complémentarité était soulignée par les autres skippers quand ils évoquaient la liste des favoris. « Loïs et Charlotte, c’est un très bon duo d’expérience », indiquait Anne-Claire Le Berre avant le départ. Skipper MACIF a en effet été le bateau le plus souvent en tête durant la Transat Paprec. Après avoir mené la flotte au départ, ils ont repris l’ascendant entre le sud du Portugal et le passage de La Palma. Puis à l’entrée des alizés, pendant trois jours cette fois (du dimanche 7 au mardi 9) et en début la dernière semaine (du samedi 13 au mardi 16).
À la vacation samedi dernier, Loïs, tout sourire, s’amusait : « on navigue à vue en Figaro au milieu de l’Atlantique. On a l’impression de batailler comme si on était en stage à Port-La-Forêt. C’est complètement dingue ! » Ce plaisir-là a aussi servi de source de motivation jusqu’au bout, notamment quand les écarts se sont resserrés avec Région Bretagne – CMB Performance (Gaston Morvan/Anne-Claire Le Berre) 2e et Mutuelle Bleue (Corentin Horeau/Pauline Courtois) 3e.
Charlotte : “On a été au contact, à vue avec les autres bateaux toute la course. On a été sous tension jusqu’à l’arrivée. C’était serrée. La bagarre était dure. On était tellement concentré, à regarder dans le rétro tout le temps.”
Lois : “C’est ma première grande victoire. Cela progresse. Notre duo a été performant et cela a été une belle aventure humaine.”
À la veille de l’arrivée, Loïs reconnaissait que la course de vitesse finale « allait se jouer à pas grand-chose, à un surf ou une vague près ». Loïs et Charlotte se sont repositionnés sur la route directe avant d’entamer le tour de l’île et sont parvenus à prendre l’avantage sur leurs deux adversaires. La victoire n’en est que plus belle, au bout de l’effort et du suspense. Et elle donne à tous une solide intuition : celle de revoir Loïs Berrehar et Charlotte Yven briller sur d’autres terrains de la course au large.