Tous en Atlantique, rude bagarre pour la 3e place

Temenos II Wavre Arrivée Route du Rhum 2006
DR

Tous les concurrents de la Barcelona World Race sont désormais en Atlantique Sud. A 15h55 heure française, Servane Escoffier et Albert Barguès ont en effet doublé le cap Horn. Un moment d’émotion intense pour l’un comme pour l’autre. Pour Albert, c’est un remake, 22 ans après son passage inaugural lors de la Whitbread 1986, à bord de Fortuna. Et pour Servane, c’est une première. Elle pourra si elle le souhaite perpétuer la vieille tradition des marins en accrochant un anneau à son oreille gauche ! En tout cas les voeux de la jeune navigatrice (26 ans) ont été exaucés. Pour ne pas rater une miette de ce passage initiatique et immortaliser l’endroit, elle souhaitait franchir le rocher de jour. Lors de notre vacation quotidienne, elle était à la barre, à 20 milles du but, sans rien distinguer encore des côtes chiliennes.
Educacion sin Fronteras (qui n’est autre que l’ancien Kingfisher) a mis 15 jours 20 heures et 8 minutes entre la porte du détroit de Cook (Nouvelle-Zélande) et celle du cap Horn, à la vitesse moyenne de 11,73 nouds. Et même s’il est le plus lent de la flotte sur cette portion de parcours, il fait partie des deux seuls bateaux à ne pas s’être arrêtés à Wellington pour des raisons techniques. C’est donc une jolie performance en soi. Ce soir, le double mixte franco-espagnol faisait son entrée en Atlantique sud et amorçait sa remontée dans des conditions de vent favorables (ouest 20 à 30 noeuds).

- Publicité -

Situation très favorable pour Paprec-Virbac 2

Aux avant-postes, au large de Bahia, c’est le soulagement pour Jean Pierre Dick et Damian Foxall qui ont enfin pu choquer les voiles, après une bonne dizaine de jours au près (depuis le passage des Malouines). Sous la chaleur moite des tropiques, poussés par un petit alizé d’est d’une dizaine de noeuds, les deux hommes s’accordent désormais des quarts plus longs, afin de récupérer physiquement des dernières 48 heures à tirer des bords. Leurs regards se posent loin, au-delà même du pot au noir, pour attaquer les derniers 4000 milles de course. La question des réserves de nourriture se pose d’ici l’arrivée. Mais même si les leaders n’auront pas, théoriquement, à se rationner, ils devraient terminer leur parcours avec un régime presque exclusivement composé de soupes. Tant pis pour Jean Pierre qui rêvait déjà de steaks et de caipirinha ! En tout cas, leur avance de presque 600 milles sur Hugo Boss semblait les satisfaire. « Si on ne commet pas d’erreur et si nous n’avons pas d’avarie, la partie est bien emmanchée ».
Ce que confirmait Alex Thomson sur Hugo Boss : « ils sont dans une meilleure position que nous actuellement. Je ne les vois pas être ralentis dans le pot au noir ». Ces derniers jours, au milieu des grains, l’équipage anglo-saxon a souffert. « Il faut être sur le pont en permanence. Sous un nuage, tu te retrouves au près. Celui d’après, tu es au portant » confiait Alex Thomson.
La situation est bien plus claire pour les poursuivants. Temenos II et Mutua Madrileña poursuivent leur pas de deux au largue pour contourner un bel anticyclone. La lutte continue entre ces deux adversaires séparés d’une cinquantaine de milles à peine.

Le classement du 22/01/2008 à 15h:

1 PAPREC-VIRBAC 2 à 4001,6 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 580,5 milles des leaders
3 TEMENOS 2 à 1782,8 milles
4 MUTUA MADRILENA à 1838,6 milles
5 EDUCACION SIN FRONTERAS à 2899,1 milles
ABD VEOLIA ENVIRONNEMENT
ABD ESTRELLA DAMM
ABD DELTA DORE
ABD PRB