Thomas Coville analyse la première étape

Groupama arrivée Cape Town
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Les pirouettes que peut réserver cette descente de l’Atlantique nord puis sud, le skipper de Sodebo les connaît bien pour s’y être heurté à plusieurs reprises que ce soit en monocoque, en multicoque, en solitaire comme en équipage. Pour lui « c’est quand même la plus belle des étapes d’un tour du monde car elle traverse en latitude des conditions météorologiques nombreuses et tellement différentes ».

Pour Tom, la route retenue par Franck Cammas dès la sortie de Gibraltar est le résultat d’une sacrée expérience. « Il a une bonne vision des faiblesses et des forces où plus le jeu de l’optimisation est poussé, plus la prise de risques est forte. Tu vas alors aux bordures de la « loi » et tu peux subir l’effet boomerang de cette jauge qui est là au départ pour limiter les risques. La finesse dans laquelle tu entres, finit pas créer des cas particuliers qui peuvent devenir des faiblesses ».

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Franck qui comme on l’a déjà dit à une sacrée expérience et expertise a choisi une route qui d’après Tom « correspond bien à sa personnalité, une route qui économise le bateau et qui est plus facile à réaliser dans la manière de glisser. C’est la culture de ceux qui viennent du multicoque qui exige le dosage des machines. En multi, tu apprends à jouer. Sur un Volvo Open 70, tu affrontes les éléments. Pendant le Jules Verne, on a cherché a échapper aux éléments. On n’a pas recherché l’affrontement »

Ces choix stratégiques ont pu en frustrer certains qui, comme Tom, était venu chercher la confrontation. Ceux là devront patienter face à cette option aux antipodes de la philosophie anglo-saxonne « qui est du domaine du rapport de force, du viril. Ken Read, le grand favori, avait intérêt au bras de fer pour contrôler le jeu. Il ne pouvait imaginer qu’un groupe se permette de jouer d’une autre façon. Après, tu as deux attitudes : tu fais la course aux points avec régularité ou tu tentes des coups magiques. La réponse n’est pas facile entre gagne-petit ou coup à jouer ? »

Thomas confirme que « cette expérience sera d’après l’avis de tous très constructive pour la suite de la course ». Si l’équipage en mer a pu mesurer « le merveilleux potentiel de vitesse de Groupama 4, l’équipe technique à terre peut être fière d’avoir gagné son pari en construisant et en mettant au point un des bateaux qui finit sur le podium et qui a été dessiné par Juan Kouyoumdjian, l’architecte des deux derniers bateaux vainqueurs de la Volvo. »