The Ocean Race. Tom Laperche, navigateur : “On est plutôt content de ce début de course mais ce n’est que le début !”

4 February 2023, Leg 2, Day 11 onboard Holcim - PRB Team. Kevin Escoffier discusses with navigator Tom Laperche the game plan for the day.

Tom Laperche officie au rôle de navigateur à bord de l’IMOCA Holcim-PRB et jusqu’ici tout va bien après deux belles victoires sur les deux premières étapes. Il revient pour nous sur la dernière étape et le programme à venir.

” Commencer The Ocean Race avec deux victoires d’étapes c’est cool mais ce n’est que le début quand on voit encore ce qu’il reste à faire. On est assez content. Je n’avais quasiment jamais fait d’IMOCA auparavant. Mon rôle est plutôt celui de navigateur, à l’ordinateur a essayer de trouver la meilleure trajectoire météo. Un rôle que j’apprécie. Mais nous sommes quatre à bord et on discute quand même et on prend les décisions ensemble. Kevin reste le skipper donc quand il y a un choix à faire, c’est lui qui le fait.
On a fait un débrief météo de la dernière étape avec Jean-Yves Bernot et Corentin Douguet et c’est plutôt positif sur les trajectoires que l’on a faites. On leur a fait des retours sur ce qu’il y avait sur l’eau par rapport à ce qui était prévu avant de partir. Et eux nous ont fait part de leur analyse sur nos choix de positionnement par rapport aux autres. C’est plutôt positif. On avait travaillé ensemble la sortie du Cap Vert, descendre dans l’alizé qui était très faible et vraiment VMG puis le passage du Pot au noir. Finalement on n’a pas vraiment changé de plan. Guyot nous a assez surpris. Je n’avais pas vu que cela pouvait passer plus est. Il y a beaucoup d’aléatoire dans le pot au noir. Ils ont bien joué et ont eu un peu de réussite. Mais nous étions contents d’être à côté des autres bateaux rapides de la flotte pour ne pas prendre de risque. Un passage dans l’est cela peut gagner un peu mais aussi faire perdre énormément. Si cela ne marche pas, tu perds une journée et si cela marche tu gagnes un peu. Le niveau de risque n’est pas le même et il faut savoir arbitrer.
Sur le processus de décision et l’organisation des quarts à bord, c’est soit Kévin, soit moi qui téléchargeons les dernières données météos. On met ensuite à jour les routages, la prévision de route théorique et on fait une analyse autour de cela. On en rediscute pour fixer un objectif à court terme et à moyen terme. On s’est organisé pour avoir un moment où on peut discuter ensemble du choix que l’on peut faire. C’est toujours plus facile d’être à deux et de se mettre d’accord.

Sur l’approche de Cap Town, cela faisait plus d’une semaine avant l’arrivée que l’on savait que l’on allait se heurter à cette barrière sans vent, cette dorsale anticyclonique où on n’aurait pas de vent. Même avec 12 heures d’avance, on repartirait tous ensemble. C’était assez particulier pendant 4-5 jours. En approchant de la dorsale, les vents étaient très faibles. Mais un moment on a fait le choix de glisser sous le vent des autres bateaux. On s’est beaucoup appliqué. On a changé beaucoup de voiles, réglé en permanence et cela a payé au final avec un peu de réussite. On a dû avoir 2-3 petites risées en plus que les autres, mieux négociées et qui nous font gagner quelques centaines de mètres qui font que c’est plus facile ensuite.

En termes de vitesse pure, depuis le départ d’Alicante avec 11th Hour et Malizia on est les 3 bateaux qui ont le plus de polyvalence. Biotherm et Guyot ont parfois des trous de vitesse. Mais tout le monde progresse. 11th Hour sont ceux qui maitrisent le mieux leur bateau. Ils mettent le moins de temps à aller vite quand le vent change. Il y a des conditions où on a un bateau très rapide avec du vent medium. Mais quand le vent est plus fort, ce sont des bateaux assez compliqués à régler. Il faut de l’expérience et les choix de voiles sont primordiaux. Les équilibres sont précaires. Cela rebondit sur l’eau. Un coup c’est le foil qui pousse ensuite c’est la quille, la coque, le safran. Et pour atteindre un bon équilibre, il faut la bonne voile, le bon angle. C’est très technique.”

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