Dans la course de vitesse entre Spindrift 2 et ce fameux front sur lequel il surfe depuis plus de quarante-huit heures, les fichiers donnaient Spindrift 2 perdant. Le skipper et son navigateur avaient un plan B, et commençaient à l’envisager sérieusement, quand hier soir, le vent s’est mis à forcir en refusant. Le ciel qui s’assombrit, une ligne de grains à l’horizon, et la température qui chute brutalement. La ligne de convergence est là, juste derrière le bateau. A l’arrière de cette ligne, du vent froid et adonnant, qui condamnerait Spindrift 2 à empanner.

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A l’inverse, ce refus salvateur permet de plonger vers le sud en accélérant. La course de vitesse est lancée. Les barreurs se relaient et enchainent des moyennes époustouflantes : 39, 40, et jusqu’à 41 nœuds de vitesse moyenne sur 10 minutes. Après deux à trois heures de course effrénée, la partie semble gagnée. Le front dont la vitesse de déplacement ralentit est derrière Spindrift 2 et il le restera, pour les prochaines heures. Yann Guichard décide alors de calmer un peu le jeu. Le J1 (Solent) cède sa place au J2 (Trinquette), et la vitesse se stabilise autour de 35 nœuds. La moyenne affichée sur 24 heures est de 816 miles.