IDEC tricote depuis ce matin en allant le plus au sud possible tout testant la bordure anticyclonique à la recherche de meilleurs vents. Pendant ce temps, il perd des milles. Bientôt 100 milles de retard. A la vacation, Francis Joyon explique qu’il s’attendait à ce passage. Le but du jeu, essayer d’être le moins loin possible de Banque Populaire avant le Cap de Bonne Espérance.
Côté Spindrift2, placé plus au sud, il a fini aussi par toucher les bordures et se voit contraint de repartir plus ouest. Un savant dosage à trouver pour essayer de perdre le moins possible son matelas d’avance à 115 milles mais qui descend à toute vitesse compte tenu de son cap face à un banque Populaire qui arrive à 29,5 nds dans la bonne direction.
Il faut donc bien cerner la météo pour comprendre la situation actuelle. Une explication donnée sur le journal de bord de SPindrift2 :
” Sauter à la volée dans un train en marche n’est jamais dénué de risques : on court sur le quai, encombré de bagages, puis un saut habile doit vous propulser sur le marchepied, en route pour les vacances. Jeu de sale gosse qui, si l’on se rate, peut se terminer à plat-ventre sur le quai sous les lazzis.
C’est à peu prés la situation de Spindrift 2 aujourd’hui : le train c’est la jolie dépression L1 qui fait route vers le Sud-Est. Le marchepied est représenté par le front froid FF1 précédé de vent de NW 25 kt. Le bateau essaie de se faufiler sous l’anticyclone vers le front froid et ses promesses.
Réponse cette nuit. Si on croche le front froid, on fait un bout de chemin avec lui (3-4 jours). Sinon, on replonge vers le sud en attendant la prochaine dépression. Voilà pour le court terme. A moyen terme, la situation est encore indécise. L’anticyclone de Sainte- Hélène prend ses aises vers le sud de l’Afrique et pousserait le bateau vers une trajectoire bien sud.
Ce n’est pas très malin car il va falloir se prendre la tête avec l’eau froide, les glaces éventuelles et le passage entre dépressions hargneuses et anticyclone envahissant.
En bleu c’est l’eau froide : 2-3 °C. Les icebergs peuvent passer l’été là-dedans. En vert clair : 6°C. Les gros icebergs peuvent y survivre un certain temps. Vert plus sombre 8°C : en théorie le risque de glaces dérivantes devient faible. Plus nord, on peut se baigner. L’Atlantique sud n’est pas très coopératif cette année.
