Retour sur la troisième étape de la Volvo Ocean Race

Arrivée Dongfeng à Sanya
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La deuxième étape s’était terminée avec la délicate arrivée dans le golfe aux abords des Emirats. La troisième entre Abu Dhabi et Sanya a démarré avec le même casse-tête dans le sens inverse.  Au départ le 3 janvier dernier, un brouillard épais enveloppait le plan d’eau. La première nuit était physique avec une série de virements de bord pour sortir du golfe. Mais 24 heures après le départ, Dongfeng Race Team a pris la tête de la flotte, un position que le bateau franco-chinois allait garder jusqu’à l’arrivée à l’exception de quelques heures le 7 janvier dernier à cause d’un positionnement défavorable par rapport à l’arrivée.

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Une fois le détroit d’Ormuz dans les sillages, l’océan Indien s’ouvrait devant les étraves, mais un anticyclone a obligé les skippers à serrer les côtes pakistanaises avant de mettre le clignotant à droite. Charles Caudrelier a déclaré que ce plan d’eau ressemblait au Solent, car il y avait tellement de bateaux et de jolies côtes à regarder. Mais il n’était pas là pour faire du tourisme et sentait la pression permanente de ses poursuivants. Le premier à plonger vers la pointe sud de l’Inde, il a été vite suivi par ses adversaires à 400 millles au large des côtes indiennes. Personne n’a tenté une option à l’est, et préférant rester au large, la flotte est restée relativement groupée. “Jusqu’ici tout le monde se suit comme des moutons, “ déclarait Ian Walker sur Abu Dhabi.

Pour doubler Sri Lanka, deux grandes options se présentaient aux navigateurs également. Dongfeng a perdu un peu de son avance dans des dévents au sud de l’Inde, mais a su garder la première place. Charles Caudrelier allait répéter à plusieurs reprises que « c’était extrêmement dur sur les nerfs ».

La partie suivante du parcours pour aborder le détroit de Malacca avait l’air plus simple, mais il restait encore 2 400 milles à parcourir avec surtout les conditions imprévisibles du détroit à venir. Pour la plupart des équipiers, Malacca était le gros point noir de cette étape – un plan d’eau réduit avec un intense trafic maritime et des calmes à éviter à tout prix. Une fois dans cette zone, les équipages signalaient également une pollution désolante. Un triste spectacle, mais aussi un handicap quand des sacs s’enroulaient autour des appendices…

Encore une fois, la tension est montée d’un cran à bord de Dongfeng, quand le VOR65 s’est trouvé encalminé. Le 19 janvier dernier, Caudrelier et ses hommes ont ainsi perdu une centaine de milles de leur avance, mais d’autres équipages ont dû également jeter l’ancre afin de ne pas reculer à la dérive.  A la sortie du détroit, Dongfeng était toujours en tête avec Team SCA encore à l’arrière à 70 milles du leader.

Les options étaient limitées dans la remontée vers les côtes vietnamiennes et c’était alors une course de vitesse pure jusqu’aux côtes, où il fallait se méfier de nouveau des nombreux bateaux de pêche. “C’était la nuit de navigation la plus intense de ma vie,” déclare Charlie Enright, skipper d’Alvimedica.Un souci technique n’a pas empêché Dongfeng de garder son avance pour remporter cette étape à domicile à Sanya le 27 janvier dernier au terme de ce qui avait été “l’étape la plus stressante de ma vie,” selon Charles Caudrelier.