Comment faire quand les adversaires que l’on est censé contrôler choisissent de se disperser… A bord de Safran, seules deux stratégies étaient possibles : adapter sa route à celle de PRB, le bateau le plus menaçant au classement général au risque de voir une autre partie de la flotte s’échapper ou faire sa route en décidant de surveiller l’ensemble de la flotte pour être éventuellement capable de réagir. C’est visiblement cette seconde solution qui est adoptée actuellement par Marc Guillemot et Charles Caudrelier et la méthode semble porter ses fruits. Actuellement Safran possède près de 15 milles d’avance sur le reste du peloton.
Il reste encore plus de 300 milles à parcourir jusqu’à Calpe et visiblement, ce ne seront pas les plus simples. La mer d’Alboran est connue pour réserver des surprises par petit temps et aucun schéma météo ne semble en mesure de trancher clairement pour savoir à quelle sauce les navigateurs vont être mangés. D’un Vincent Riou (PRB) un peu dépité de voir que son adversaire direct avait réussi à s’échapper à un Charles Caudrelier (Safran) satisfait de sa position de leader, mais inquiet de voir la flotte se disperser dans son tableau arrière, on sent bien que la gamberge est un des accompagnateurs obligés de la navigation dans les petits airs.
Les équipages espagnols, habitués de la Méditerranée, sauront-ils se montreront plus patients que leurs homologues français ? Une chose est d’ores et déjà certaine, c’est que l’entrée en mer d’Alboran marque leur retour, Estrella Damm et Movistar en tête, aux avant-postes. Pour l’heure, c’est une situation qui profite à Safran, mais Marc Guillemot et son équipage savent trop bien les caprices de la Grande Bleue pour ne pas se méfier d’un retour de bâton.
Ils ont dit :
Charles Caudrelier (Safran) : « La nuit a été pénible et très difficile. On a eu des soucis avec les filets de pêche du coin qui nous ont fait perdre du temps mais heureusement on a réussi à se faufiler entre les molles. Ce qui nous attend est très aléatoire. Il nous reste 300 milles à faire au près et dans ces conditions, c’est énorme. La mer d’Alboran est large et il y a moyen d’aller dans tous les coins. Il faudra être opportuniste et avoir un peu de réussite… »
Vincent Riou (PRB) : « On est un peu soulagé quand ça a molli. Durant toute la nuit, le bateau était submergé sous des tonnes d’eau. On est content de pouvoir sécher. On est bord à bord avec Movistar et Estrella Damm. Il va falloir être attentif jusqu’à Calpe, parce que la route est longue dans ces petits airs. Il va sûrement y avoir des trucs à faire jusqu’à la fin. »
Alex Pella (Estrella Damm) : «On a sûrement eu un petit peu de chance dans notre choix de route. Safran semble s’être échappé un peu, mais il n’y a rien de définitif. Impossible de dire quand nous allons arriver à Calpe, mais il va y avoir encore de la bagarre jusqu’au bout. »
Ordre de passage de la porte du détroit de Gibraltar (étape 4)
1ère Safran, Marc Guillemot, FRA, 07:35:15h (0,5 point)
2ème Estrella Damm, P.Ribes / A.Pella, ESP, 08:06:10h (1 point)
3ème PRB, Vincent Riou, FRA, 08:26:40h (1,5 point)
4ème GAES Centros Auditivos, D.Caffari / A.Corbella, 08:50:12h (2 points)
5ème Movistar, I.Martínez/ X.Fernández, ESP, 08:56:20h (2,5 points)
6ème W Hotels-Nova Bocana, P.Rivero/ A.Piris, ESP, 09:51:14h (3 points)
7ème Central Lechera Asturiana, J.Merediz / F.Palacio, ESP, 12:45:45h (3,5 points)
8ème Pakea Bizkaia, J.Mumbrú / C.Sanmarti, ESP, N’a pas encore passé la porte à 18h