La saison 2005 aura permis à Gildas Philippe et Nicolas Le Berre d’enchaîner les expériences sur des supports très variés : Tornado, 470, mais aussi Dragon et multicoque 60’ sur le Foncia d’Armel le Cleac’h pour Gildas. Le duo a vécu ces expériences variées comme un vent de fraîcheur et d’innovation dans leur projet. L’année 2006 sera une année charnière avec, à la clé, le choix du support qui les conduira à Pékin 2008.Gildas et Nicolas courront la plupart de la saison en Tornado et, en seconde partie de saison, ils participeront aux épreuves internationales en 470.
Ils vont donc se confronter à d’autres types d’entraînement et de préparation. Avec une préparation olympique d’avance, calés sur des schémas tactiques, Gildas et Nicolas ont conscience d’avoir un avantage sur leurs concurrents. C’est en fin de saison 2006 qu’ils seront à même d’évaluer la progression technique acquise et qu’ils sauront si la quête de la médaille Olympique est plus accessible en Tornado ou en 470.
Gildas Philippe : Pourquoi ce choix stratégique ?
« Notre objectif est de revenir de Pékin avec une médaille Olympique. Nous mettrons tout en œuvre pour y parvenir. Après 12 ans de 470, nous avons envie d’explorer de nouveaux horizons. Nous avions le choix entre le Tornado et le 49er. Le 49er est un support techniquement difficile. En Tornado, il y a du niveau mais nous avons remarqué qu’au bout de deux ans, on peut obtenir des résultats corrects. Comme en 470, nous naviguons à deux. Le Tornado a la spécificité d’évoluer sur des bords plus longs et donc plus stratégiques que le 470. Cela nous permet de nous remettre en cause et de nous ouvrir les yeux sur des erreurs éventuelles. Notre expérience à deux en 470 est un avantage, avec toutefois des différences. Le Tornado est un bateau plus stratégique et plus physique. Les rôles sont répartis différemment. Ce sera plus physique pour Nicolas parce que les tâches sont moins bien réparties. Et moi à la barre, je dois moins réguler. Ce choix de support n’est évidemment pas définitif, nous verrons en fin de saison. Il me semble que, quelque soit l’engin, c’est le bonhomme qui fait la différence. Le transfert des compétences doit se faire facilement. Avec Nicolas, nous avons l’habitude d’avoir de la pression sur les épaules et de l’assumer, ce sera forcément un atout. »
Nicolas Le Berre : Quels sont les atouts d’un tel choix ?
«Techniquement, nous avons du retard sur les autres coureurs en Tornado. Notre meilleur atout est d’avoir une préparation olympique commune derrière nous. Nous avons beaucoup travaillé sur le relationnel, nous connaissons le rôle de chacun à bord. Nous sommes calés sur les schémas tactiques, ce que n’ont pas acquis des équipages plus jeunes. Notre premier objectif, cette année, est de naviguer le plus possible, d’apprendre à connaître le bateau. Si nous parvenons à nous hisser parmi les 15 premiers mondiaux, nous aurons atteint nos objectifs. »
Comment allez-vous vous préparer ?
« En Tornado, c’est l’équipier qui régule la grand voile et le spi,, il lui faut donc plus de force qu’en 470. Je vais suivre une préparation physique spécifique en travaillant surtout le haut du corps pour gagner en puissance. »
Comment se déroulera la saison ?
« Si nous étions partis dès cette année sur une préparation olympique en 470, cela aurait été un peu prématuré. Le risque est d’arriver aux J.O. sur les rotules. Le Tornado nous ouvre une autre porte. Nous avons la chance de pouvoir fonctionner ainsi. La Direction Technique Nationale de la FFV, et notamment Claire Fountaine, ont soutenu notre projet. Notre confiance en nous et notre résultat au Mondial 470 en 2005 (3ème) ont sûrement joué en notre faveur. Philippe Neiras, l’entraîneur de l’équipe de France de Tornado est à nos côtés. Nous espérons pouvoir intégrer l’équipe de France de Tornado et ainsi pouvoir échanger notre expérience avec les autres coureurs. En fin de saison, nous aurons toutes les billes pour évaluer la faisabilité de notre projet.»
Source Le Berre/Philippe