Jean-Pierre Dick est heureux. Avec son compère Loïck Peyron, ils peuvent espérer recueillir les fruits d’une navigation parfaitement maîtrisée depuis le départ de Barcelone. Un bateau en parfait état, une navigation qui s’apparente au sans-faute, une expérience sur l’Atlantique incomparable, tout ceci fait du tandem leader plus que jamais le grand favori des pronostics. De quoi voir l’avenir avec une certaine sérénité… Mais pour la flotte à leurs trousses, c’est l’heure des remises en question stratégiques.
Finalement, la Barcelona World Race ne laisse pas beaucoup de répit aux équipages engagés dans cette deuxième édition. Sortis du mauvais temps, débarrassés pour la plupart du stress des mers du sud, ils n’ont guère le loisir de goûter les quelques heures de navigation qui se profilent. Pour presque tous, c’est sous les crânes que s’est levée la tempête.
Tenter le tout pour le tout
En premier lieu, Iker Martinez et Xabi Fernandez ont analysé la situation à quelques jours d’entrer dans le Pot au Noir. A l’heure actuelle, leur retard correspond à 10% de la route restant à parcourir jusqu’à Barcelone. Un déficit quasiment impossible à combler en vitesse pure. Il va donc falloir prendre des risques stratégiques, se démarquer des options des leaders et la traversée des calmes de la zone de convergence intercontinentale est peut-être le moment le plus propice pour le faire. Le tandem de Mapfre est, en tout état de cause, d’autant plus décidé à tenter sa chance que son plus proche poursuivant pointe à plus de mille milles.
Le calcul d’Iker et Xabi est d’autant plus pertinent que Pachi Rivero et Antonio Pïris sont plutôt tentés de regarder la menace qui se profile dans le tableau arrière de Renault Z.E. que de se projeter vers l’avant. Le tandem catalan sait que, devant son étrave, se profilent des heures difficiles. La zone de transition entre les deux dépressions s ‘accompagne de vents faibles quand ses deux poursuivants Neutrogena et Estrella Damm continuent de caracoler à plus de dix nœuds. De quoi se faire quelques soucis quand on voit l’allégresse avec laquelle naviguent Boris Herrmann et Ryan Breymaier depuis le début de la course.
Pour les filles de GAES Centros Auditivos, les jours à venir s’avèrent décisifs. Privées des fichiers météos détaillés, Dee Caffari et Anna Corbella s’en remettent au téléphone pour recevoir les informations de base. Bien évidemment, le niveau d’analyse n’est pas le même et les deux femmes vont devoir aussi se fier à des moyens d’observations et d ‘analyse plus intuitifs. L’observation des nuages, de l’évolution du baromètre vont redevenir des oracles autorisés. D’ailleurs, elles ne pourront pas contrôler la route d’Hugo Boss qui pourrait, sur une trajectoire très à l’est, revenir dans la partie.
Pour Mirabaud, ce n’est pas en heures, mais en jours que s’évalue la fourchette d’incertitude d’arrivée dans un port argentin. Pour l’heure, Michèle Paret et Dominique Wavre ont établi un gréement de fortune qui leur permet d’avancer vers l’ouest. Arrivée estimée dans huit à quinze jours.
Classement de 15 h:
1 VIRBAC-PAPREC 3 à 3458,1 milles de l’arrivée
2 MAPFRE à 436,5 milles du leader
3 RENAULT Z.E à 1565,8 milles
4 ESTRELLA DAMM à 1772,4 milles
5 NEUTROGENA à 1875,7 milles
6 GAES CENTROS AUDITIVOS à 2426,9 milles
7 MIRABAUD à 2526,8 milles
8 HUGO BOSS à 3055,3 milles
9 FORUM MARITIM CATALA à 4740,4 milles
11 WE ARE WATER à 6718,3 milles
12 CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 8092,2 milles




















