Patience et langueur de vent

ABN AMRO 2
DR

Bénéficiant des dernières heures de brise à l’entrée du Détroit de Cook, Movistar, le plus inquiétant des adversaires de l’équipe de Sanderson sur cette manche, à 32 milles du leader ce matin à 5 heures (Paris), neutralisait entièrement son retard en l’espace de sept heures. A 14h (Paris), il devançait « Black Betty », d’un fragile petit mille.
 
Pour les mêmes raisons, et dans le même laps de temps, Pirates, Brasil 1, ABN AMRO TWO et Ericsson avaient également raccroché les wagons. Dans ce deuxième groupe, au vu du pointage de 14h (Paris), Pirates semble avoir mis une réelle option sur l’ une des marches du podium de cette étape Melbourne – Wellington. Mais rien n’est encore joué.
 
Après 4 jours de course sur une mer brutale,  les acquis d’hier ont été réduits en quelques heures à néant ou presque.
 
Tous les espoirs sont donc permis à ceux qui, ce matin encore, pensaient qu’ ABN AMRO ONE avait course gagnée.
 
 
 
***
 
 
ITV de Sébastien Josse à 12h 45 aujourd’hui – presque minuit sur l’eau pour les concurrents
 
Votre ETA ?
Dans une dizaine d’heures.
 
Des mésaventures et des misères depuis le début ?
Sur le plan matériel, rien de très grave, c’est surtout notre n°1 Gerd Jan qui est un peu amoché. Aujourd’hui, il commence à marcher mais a toujours un peu de mal à s’asseoir. Pour moi, il s’est sans doute fêlé le coccyx. Mais on en saura plus après quelques radios à Wellington. Sinon, sur cette étape nous avons eu une mer très dure, très courte, dès la sortie du Détroit de Bass, même si le vent n’a jamais dépassé 20-25 nœuds. Le bateau s’arrêtait dans les vagues avec des craquements terribles et n’arrivait jamais à décoller. Un peu comme la Méditerranée par fort mistral.  Nous avons eu 4 chandeliers pliés, et notre balcon avant arraché juste par la force des vagues. Je ne sais pas encore comment nous allons gérer cette réparation puisque le règlement nous interdit toutes réparations avec des pièces et des matériaux extérieurs, sous peine de 2h mini de pénalité. Mais pour moi, pas question pour des raisons de sécurité de repartir sans balcon avant dans le Grand Sud. Alors on réfléchit.
 
Que penses-tu de ce regroupement dans le Détroit de Cook ?
C’est vrai, il n’y a pas un souffle d’air depuis que nous avons passé le Cap Farewell (à l’entrée du détroit). Ce regroupement pour moi, c’est comme au Figaro. Tu te crèves pendant toute une étape pour essayer de creuser l’écart ou pour revenir sur un concurrent et puis en fait, c’est toujours à la fin que cela peut se jouer. Pour nous, c’est bien parce que cela nous permet de nous bagarrer à nouveau avec Pirates et Brasil 1.  C’est une autre histoire avec Movistar et ABN AMRO ONE. Je pense qu’eux avec 30 milles d’avance nous n’allons pas les revoir. Mais je pense que nous avons une opportunité de prendre la 3ème place. On se bat pour en tout cas…
 
Comment gérez-vous cette nouvelle donne à 80 milles de l’arrivée ?
Comme les airs sont très faibles, on n’a pas touché les quarts, mais par contre on gère cette fin de course comme une régate in-shore. Tout le monde est prêt à intervenir sur le pont, surtout si on est au contact d’un autre concurrent. Mais pour l’instant, au niveau des options météo et des coups possibles à jouer on est encore un peu dans le flou. Nous ne sommes pas encore assez au contact et pas encore assez près de la côte pour pouvoir lancer quelques attaques. On attend encore une grosse bascule et puis après on verra.
 
Le moral sur ABN AMRO  TWO après une étape en demi-teinte ?
Excellent. Il n’a  pas changé même si nous avons eu un départ difficile, avec notre grand voile abîmée, quelques chandeliers cassés et surtout la blessure de notre n°, Gerd Jan. Ce quasi « nouveau départ » nous incite juste à ne pas nous relâcher tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie. Comme d’habitude quoi.

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