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Solitaire du Figaro. Loïs Berrehar, vainqueur de la première étape devant Basile Bourgnon !

Loïs Berrehar a remporté la première étape devant Gijón après une bagarre haletante dans de tout petits airs. 1 minute le sépare du deuxième, Basile Bourgnon ; 2 minutes du troisième, Jules Ducelier. Preuve d’une flotte très groupée devant le port espagnol.

3 jours 21 heures 58 minutes et 21 secondes, c’est le temps que Loïs aura mis pour boucler le parcours théorique de 615 milles de cette première étape de la 55e édition de La Solitaire du Figaro Paprec. Il a parcouru en réalité 711,25 milles à la vitesse moyenne de 7,57 nœuds avec intelligence et brio. Toujours dans le groupe de tête, rapide, choisissant sans hésiter ses trajectoires lors de la traversée de la Manche pour doubler le phare de Wolf Rock, le Skipper Macif 2022 mène les débats devant ses 36 concurrents lors de cette première étape. Au coude à coude avec les meilleurs skippers du moment, la décision d’une route médiane pour plonger vers le sud du golfe de Gascogne, pariant sur une bascule du vent, lui a valu de prendre la tête de la course à 20 milles de l’arrivée… La suite fut une guerre des nerfs dans du vent évanescent. Jusqu’à la dernière seconde, Loïs Berrehar a démontré un mental d’athlète de haut niveau, réussissant une ultime manœuvre qui le propulse vainqueur d’une étape diabolique !

Les mots des marins à leur arrivée à Gijón :

Loïs Berrehar, Skipper Macif 2022 :
« Cela faisait longtemps que j’en rêvais ! C’est ma sixième année sur le circuit Figaro Bénéteau, et c’est la première fois que je gagne une étape. Cela m’aura pris six ans, mais ça y est ! Après un podium l’an passé sur La Solitaire, je rêvais de gagner une étape. Cela s’est joué à rien. Mais c’est bien payé, parce qu’on a bien navigué. On a fait peu d’erreurs, toujours dans le bon tempo, que ce soit dans les choix d’options ou la vitesse. La grande difficulté était sans doute le passage de nuit à la pointe du Cotentin. C’était chaud, on a bien failli s’emplafonner dans les croisements. Je n’ai pas du tout dormi la première nuit, car il y avait trop de cailloux, trop de manœuvres à faire. Être dans le bon paquet tout du long, fut très plaisant. C’est sûr qu’il y a très peu d’écart pour démarrer la deuxième étape, mais peu importe : j’avais envie de gagner une étape. Je vais poursuivre la Solitaire en me faisant plaisir, je ne vais pas révolutionner ma manière de naviguer, je vais faire ce que je sais faire. Je suis très content. »

« Comptablement cette étape n’a pas permis de creuser de gros écarts entre les différents concurrents. Mais je repars avec un bon état esprit et je vais garder cela pour la suite de la course ». En théorie, même s’il est difficile d’établir un classement général avec une seule étape, Basile Bourgnon, grâce à sa bonification de trois minutes sur le Sprint Intermédiaire de Wolf Rock, possèdera deux minutes d’avance sur Loïs au moment de prendre le départ de la deuxième étape dimanche. Les favoris de cette édition 2024 ont été les grands acteurs de l’étape avec Alexis Loison qui termine à la 21ème place à moins de 7 minutes du vainqueur. C’est dire si les écarts sont infimes après 3 jours et 21 heures de course. « Les arrivées dans la molle c’est décidément ma spécialité, mais une arrivée aussi groupée, c’est vraiment incroyable ! Nous étions assez loin devant avec Loïs et Elodie à 5 milles de l’arrivée. Et comme on pouvait l’imaginer en approche de Gijón, il y a eu un regroupement général. Nous avons quand même su tirer notre épingle du jeu avec Loïs et ce podium est largement mérité », conclut Basile.

Suite du Programme de La Solitaire du Figaro Paprec (17 août au 15 septembre)
1er septembre : Départ de la deuxième étape vers Royan via le cap Finisterre,
605 milles à parcourir, arrivée estimée le 5 septembre.

8 septembre : Départ de la troisième et dernière étape vers La Turballe via les côtes anglaises, 620 milles à parcourir, arrivée estimée le 12 septembre.

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Louis Vuitton Cup. Début des Round Robins ce jeudi

August 28, 2024. Louis Vuitton Cup, Skippers portrait ahead of the Press Conference at Hospital Sant Pau. EMIRATES TEAM NEW ZEALAND, Peter Burling, ALINGHI RED BULL RACING, Arnaud Psarofaghis, INEOS BRITANNIA, Ben Ainslie, LUNA ROSSA PRADA PIRELLI TEAM, Jimmy Spithill, NYYC AMERICAN MAGIC, Tom Slingsby, ORIENT EXPRESS RACING TEAM, Quentin Delapierre

Les 6 challengers et le Defender s’affronteront en match racing dès ce jeudi sur le plan d’eau de Barcelone. Il y aura 4 matchs par jour. A l’issue des ces 2 rounds robins, un seul challenger sera éliminé.

La traditionnelle conférence de presse de la Louis Vuitton Cup s’est tenue ce mercredi dans le tout nouveau centre d’affaires de Barcelone. Dans un ambiance plutôt calme, les 6 skippers des équipes engagées ont répondu posément aux questions. Pour la première fois, sur une Louis Vuitton Cup, le Defender Emirates Team New Zealand y participait représenté par son skipper talentueux Peter Burling. L’équipe participera à la phase des deux rounds robins mais ses points ne compteront pas.

Côté challenger, Sir Ben Ainslie semblait être le plus crispé. Les résultats de son équipe lors des régates préliminaires et la performance de son AC75 assez radical n’ont pas convaincu. Arnaud Psarofaghis, skipper d’Alinghi semblait assez à l’aise. L’équipe a montré de belles choses notamment dans les phases de départ. Jimmy Spithill représentait Luna Rossa et semblait détendu assis à côté de Tom Slingsby, barreur d’American Magic seule équipe à avoir battu le Defender. Une victoire qui permet à l’équipe de figurer dans les favoris pour aller en finale face à Luna Rossa. Quentin Delapierre, le skipper d’Orient Express Racing Team pouvait montré une certaine confiance dans son bateau, reste à réussir les phases de départ.

Qui en finale ? quel challenger éliminé ?

A la veille de cette Louis Vuitton Cup, Luna Rossa apparaît comme le grand favori pour l’emporter. Il pourra alors choisir son adversaire en demi-finale. On peut imaginer que les italiens choisissent Alinghi ou Orient Express, laissant American Magic face à Ineos.
Reste que le plan d’eau réserve beaucoup de surprise. L’appréciation des distances à bord des AC75 est assez difficile surtout quand il y a des vagues. Celles-ci peuvent rebattre les cartes.
Les prévisions météos s’annoncent assez légères pour le début des confrontations. Cela pourraient favoriser les Suisses et les Américains qui disposent d’un bateau assez manœuvrant. A noter qu’en cas d’égalité pour les premiers ou les derniers, un match sera joué en plus pour départager chaque équipe.
Les Français d’Orient Express Team emmenés par Quentin Delapierre et Kévin Péponnet veulent croire en leur chances. Leur AC75 est rapide mais leur temps de préparation aura été assez court avec 40 jours de navigation interrompus par des problèmes techniques. Ils manquent d’entraînement dans la phase de départ. Une phase cruciale qui participe énormément au résultat final. Tout peut se passer sur cette Louis Vuitton Cup. Ils vont prendre les matchs les uns après les autres.

Sir Ben Ainslie, PDG du Challenger of Record, INEOS Britannia: « Cela commence à devenir sérieux très vite. Nous courons maintenant pour de bon. Nous avons participé à la régate préliminaire, qui a été une excellente occasion pour toutes les équipes de se mesurer les unes aux autres, certainement beaucoup d’apprentissages pour toutes les équipes, mais maintenant chaque point compte et il faut faire en sorte que cela fonctionne. »

Tom Slingsby, barreur de NYYC American Magic : « C’était vraiment intéressant pour nous de voir toutes les équipes, leurs forces et leurs faiblesses, et c’est assez intéressant de voir comment vous vous situez. Quant à nous, à American Magic, je pense que nous avons montré notre potentiel sur quelques courses et que dans d’autres, nous sommes tombés un peu en dessous de ce niveau. Nous devons être réalistes ; nous ne pouvons pas laisser cela se produire lorsque les points comptent. »

Jimmy Spithill, le barreur de Luna Rossa Prada Pirelli « Il n’y a plus d’entraînement. Je pense que toute la flotte a eu un problème de fiabilité à un moment donné, que ce soit lors de la régate préliminaire ou lors de certains jours d’entraînement avec les médias, donc c’est dans tous les esprits. Mais il faut comprendre que ces bateaux sont littéralement à la limite. Nous poussons ces choses très, très, très loin et ce sont des machines incroyables, donc cela fait partie intégrante de la technologie de pointe et de la poussée des choses. Je pense que la régate préliminaire a montré que tout le monde a eu ses moments, tout le monde est allé au bout et a gagné des courses, mais en même temps, il y a eu des erreurs de la part de toutes les équipes, et cela s’est vu. Si vous faites trop d’erreurs, vous serez puni.»

Arnaud Psarofaghis, barreur et skipper de l’équipe suisse Alinghi Red Bull Racing: « Je pense que nous devons simplement nous qualifier, et notre objectif est de gagner autant de courses que nécessaire pour passer à l’étape suivante. Nous voulons surtout nous assurer que nous faisons un pas en avant à chaque course, que nous progressons et que nous évitons les erreurs que nous avons commises la semaine dernière. Nous avions un bon plan de jeu mais quelques erreurs nous ont mis en difficulté. Cette semaine, nous allons simplement naviguer comme nous le savons et attaquer à fond, et si nous parvenons à prendre un bon départ, nous pouvons gagner n’importe quelle course. »

Quentin Delapierre, skipper de l’équipe française Orient Express Racing Team: « Nous savons que nous n’avions pas beaucoup d’expérience sur le circuit, en particulier sur les départs, et que nous n’avions pas eu l’occasion de courir contre un autre bateau pendant la saison. La régate préliminaire a donc été pour nous une expérience incroyable qui nous a permis d’apprendre autant que possible. Sur les départs et les pré-départs, nous avons beaucoup appris et nous le montrerons demain. J’ai vraiment confiance en l’équipe, le défi est énorme pour nous mais nous avons beaucoup appris et amélioré nos compétences pendant la régate préliminaire, donc c’est une bonne opportunité pour nous. »

Peter Burling, skipper du Defender de la Louis Vuitton 37th America’s Cup, Emirates Team New Zealand : « Le groupe des Challengers est le plus difficile depuis longtemps dans l’America’s Cup, nous avons vu des courses incroyables pendant cette série préliminaire. Je pense que tout le monde a des forces et des faiblesses et ce sera super excitant de voir ce qui se passera au cours des deux prochaines semaines. Puis, à la fin de ce double Round Robin, l’une de ces équipes rentrera chez elle. Le niveau est élevé à un tout autre niveau et c’est excitant de voir ce qui va se passer. »

Les courses de la Louis Vuitton Cup débuteront ce jeudi 29 août avec Emirates Team New Zealand face à Luna Rossa Prada Pirelli, lors de la deuxième course de la journée, tandis qu’INEOS Britannia et NYYC American Magic s’affronteront dans une course importante pour les deux équipes. Orient Express Racing Team disputera deux courses le jour de l’ouverture, d’abord contre Alinghi Red Bull Racing, puis, lors de la dernière course, contre Luna Rossa Prada Pirelli. Les conditions devraient être légères avec une brise venant de l’est-sud-est et une mer peu agitée.

Il n’y a pas de place pour l’erreur. C’est maintenant ou jamais. La Louis Vuitton Cup est sur le point d’entrer en action, et tout, littéralement tout, compte désormais. Restez à l’écoute. Cette édition est vouée à devenir un classique et pourrait bien se jouer jusqu’au bout.


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Solitaire. Premier jour tonique, Alexis Loison en tête

Crédit photo: Alexis Courcoux

Les 37 Figaristes ont été plongés d’entrée de jeu dans le vif du sujet avec une première nuit agitée et une matinée tonique. Emmenée par Alexis Loison (Groupe REEL) depuis le milieu de la nuit, la flotte fait désormais route quasi directe vers Wolf Rock, où sera jugé le Sprint Intermédiaire de la première étape de la course. Au pointage de 16h30, Alexis Loison comptait 0,6 mille d’avance sur Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022), 1 mille sur Basile Bourgnon (EDENRED).

Le début de course n’a rien eu d’un long fleuve tranquille. Les concurrents, qui ont enchaîné les virements de bord le long du chenal du Havre, ont dû ensuite composer avec le courant, une mer parfois chaotique et un trafic maritime toujours très dense dans la Manche. Les marins ont atteint la pointe de Barfleur aux alentours de minuit, face au courant, ce qui les a forcés à se prêter au jeu du rase-cailloux. Ce dernier n’a pas souri à Louise Acker (Région Bretagne – CMB Océane), qui a talonné. La navigatrice a rejoint le port de Cherbourg par ses propres moyens et a été contrainte d’abandonner sur cette première étape. Les autres concurrents, emmenés par Alexis Loison, ont pu bénéficier de la renverse de courant peu après avoir passé Cherbourg. Le passage du raz Blanchard s’est opéré dans une mer hachée peu avant 6h ce matin. Après une matinée tonique, les marins, qui sont sortis du rail des cargos, essaient de s’accorder un peu de repos pour recharger les batteries avant d’affronter le passage d’un front la nuit prochaine.

Cap sur Wolf Rock
L’heure des premiers choix a ensuite sonné au large des îles anglo-normandes avec un point de virement assez important. « Certains, à l’instar d’Alexis Loison, ont décidé de virer pour être sur une position plutôt sud, d’autres, comme Basile Bourgnon (EDENRED) plutôt nord. Tout cela va se dessiner à la fin du long bord bâbord parce que si pour l’instant, tous font cap à l’ouest-nord-ouest, le vent est en train de basculer à gauche au fur et à mesure. Ils ne devraient pas être loin d’aller à Wolf Rock en un seul bord », décrypte Yann Chateau, Directeur de Course. « Ceux qui ont opté pour le nord ont choisi une route plus courte mais bénéficient d’un moins bon angle que les autres pour aller vite jusqu’à Wolf Rock. Les partisans de l’option sud se sont un peu rallongé la route ce matin mais ont un meilleur angle et sont plus rapides », poursuit-il. La flotte est attendue à Wolf Rock à partir de 1h selon le retour le plus rapide dans la nuit de lundi à mardi, dans un flux de sud avoisinant les 20 nœuds, avec des rafales à 25 nœuds. Situé à l’ouest de la Cornouaille anglaise, ce waypoint déterminera le vainqueur du Sprint Intermédiaire de la première étape de la course.

Les marins entameront ensuite la descente vers Gijón toujours dans un flux de sud, qui les empêchera de faire route directe vers l’Espagne. Ils devront donc choisir entre une route sud-ouest ou sud-est, ce qui laissera place à un peu de jeu en fonction de leur préparation et des modèles météo. « Les routages s’étalent sur plus de 100 milles nautiques en latéral au nord de la Bretagne d’ouest en est. J’ai hâte de voir les options qui vont se dessiner et comment les choses vont évoluer demain », conclut le Directeur de Course.

De leur côté, les huit duos inscrits sur le Défi Paprec, qui ont également rencontré des conditions difficiles la nuit dernière, font eux aussi route vers Wolf Rock. A 15h45, Hugo Le Clech et Arthur Meurice (Mieux) étaient en tête, devant Pier Paolo Dean et Tiphaine Rideau (DeanRacingTeam) et Normandy Offshore Program by Paprec (Pierrick Letouzé/Lola Billy).

Ils ont dit (à la vacation de ce midi) :

Basile Bourgnon (EDENRED) : « La mer est un peu plus plate ce midi. Ça nous permet d’enchaîner les siestes pour refaire le plein d’énergie. On a environ 1 mètre à 1,5 mètre de houle. Ce n’est pas forcément gênant. Le vent souffle à environ 13 nœuds en moyenne. On est au près, sur un bord direct. »

Chloé Le Bars (Endoreizh) : « Je prends du temps pour me reposer un peu après une nuit bien agitée. J’ai une petite voie d’eau par la trappe de mon foil. J’ai vidé 20 seaux depuis le départ. Comme le bateau est plus à plat, l’eau rentre beaucoup moins. Les conditions sont enfin chouettes avec une quinzaine de nœuds. Je suis sous le vent du plus gros du paquet, il y en a encore un peu sous mon vent mais après mon départ un peu loupé, ça me va. Je tente un positionnement sous la flotte pour essayer de revenir. On devrait avoir un envoi de gennaker en fin de journée, j’espère que l’angle sera bon pour pouvoir bien composer avec le paquet du dessus. La météo ne fait pas trop rêver pour la suite mais on va faire avec ».

Hugo Dhallenne (YCSL – Primatice – SLB Pharma) : « La suite de la course va être tonique avec le passage d’un front. Je suis à ma troisième sieste de 20 minutes. Il faut que j’arrive à les enchaîner pour reprendre des forces. Depuis deux heures, notre route nous permet de mettre les écoutes au taquet, le pilote sur marche et d’aller dormir un peu, il faut juste être vigilant à l’approche du rail des cargos et des algues. ».

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America’s Cup. Emirates Team New Zealand remportent les régates préliminaires

August 25, 2024. Louis Vuitton Preliminary Regatta, Race Day 4.

Les kiwis s’imposent à l’issue des régates préliminaires qui se sont déroulées durant 3 jours à Barcelone. Un bon test des forces en présence avant le début de la Louis Vuitton Cup.

Le classement final qui n’est pas vraiment une surprise ne reflète pas le spectacle qui a été donné à Barcelone. Il y a eu beaucoup de rebondissements et de beaux duels. Les kiwis semblent un cran au-dessus mais cela s’annonce serré avec les challengers qui vont continuer à progresser. Le Defender a concédé une défaite face aux Américains qui semblent un redoutable adversaire pour Luna Rossa Pirelli et Ineos. Les deux nouveaux challengers, les Suisses et les Français ont montrés de belles choses. Les Suisses ont failli créer la surprise face aux Italiens. De même les Français face à Ineos n’ont pas démérités.

Le match final entre Emirates Team New Zealand et Luna Rossa aura été passionnant, extrêmement serrée dans des conditions de er assez difficile. Peter Burling, skipper d’Emirates Team New Zealand, était naturellement ravi de la victoire : « Nous nous attendions à ce que ce soit serré et nous avons eu du mal à trouver les bons changements de vitesse. Il s’agit de s’assurer que vous avez les bonnes phases et que le bateau navigue aux bons endroits. Je pense que nous étions un peu frustrés par la façon dont nous avons navigué aujourd’hui, mais il y a beaucoup de choses à revoir après coup. »

Outre la finale, il y a eu également trois autres belles courses. Tom Slingsby et Paul Goodison, à bord du Patriot, ont infligé la première défaite de la régate à Emirates Team New Zealand grâce à une démonstration de vitesse, de tactique et de technique époustouflante. Ce jour-là, les Américains étaient dans une classe à part, mais avec leur place déjà assurée en finale grâce à un palmarès de 100% de victoires, les Kiwis n’ont pas paniqué.

Paul Goodison, barreur bâbord de Patriot, était satisfait de la victoire mais a relativisé en disant : « C’était vraiment satisfaisant de voir comment nous avons navigué aujourd’hui. Nous étions très déçus hier de ne pas avoir pu régater avec les Français et de remporter une victoire aujourd’hui, c’est tout simplement génial. C’est particulièrement satisfaisant de le faire dans des conditions plus légères et plus délicates que nous attendons de plus en plus au cours de cette compétition. Être capable de bien performer dans ces conditions et de bien courir en équipe a été une grande victoire pour l’équipe. »

Terry Hutchinson, skipper et président des opérations voile de NYYC American Magic, est arrivé à terre satisfait de sa victoire contre Emirates Team New Zealand mais s’est concentré sur les défis à venir : « La façon dont les gars ont navigué aujourd’hui était vraiment constante et c’était tout ce dont nous avons parlé, nous avons donc une courbe d’apprentissage presque verticale devant nous, ce qui est vraiment encourageant car vous pouvez voir le potentiel de Patriot et celui de notre équipe. Nous devons simplement continuer à progresser et tout mettre en place. C’est difficile de ne pas être heureux, mais nous sommes quand même troisièmes, donc si vous remportez quelques batailles mais ne gagnez pas la guerre, vous devez garder la vue d’ensemble à l’esprit et je pense que c’est ce que nous ferons. »

Dans le match Luna Rossa Prada Pirelli et Alinghi Red Bull Racing, la jeune équipe suisse a infligé une pénalité aux italiens dès le départ et a pris l’avantage. Il est difficile de rester en tête dans des situations de pression et les Suisses ont perdu leur avantage à cause de problèmes de pilotage du bateau et d’erreurs tactiques dont ils tireront sans aucun doute des leçons lorsque les Italiens auront remporté la victoire.

August 25, 2024. Louis Vuitton Preliminary Regatta, Race Day 4. NYYC AMERICAN MAGIC, EMIRATES TEAM NEW ZEALAND

Arnaud Psarofaghis, skipper d’Alinghi Red Bull Racing, a décrit l’un des moments clés de la course en disant : « Au portant, nous avons perdu le safran lors de l’empannage. Nous ne savons pas vraiment ce qui s’est passé car après, le bateau fonctionnait plutôt bien. Nous devons revoir les données mais nous avons peut-être un peu trop poussé. C’était une belle bagarre avec Luna Rossa. Nous avons continué à essayer de les repousser, mais ils revenaient sans cesse. C’était une course difficile et les cyclors ont fait du très bon travail, car nous avons vraiment poussé très fort sur la consommation d’énergie aujourd’hui. »

INEOS Britannia et Orient Express Racing. Les Français ont pris l’avantage au départ avant de subir la pression des Anglais qui ont réussi à prendre des gains marginaux pour finalement prendre une avance qu’elle n’a jamais lâchée.

Dylan Fletcher, co-pilote d’Ainslie : « Je pense que c’était une journée de course fantastique pour toute la flotte. Nous avons vu des courses passionnantes, de bons dépassements, et nous avons eu une partie un peu difficile avec les Français, mais je pense qu’une fois que nous avons trouvé notre rythme, nous avons décidé de nous dégourdir les jambes et il y a beaucoup de travail à faire d’ici le Round Robin et pour aller de l’avant, mais nous essayons simplement d’être sur cette trajectoire raide pour être au bon endroit où nous devons être pour gagner à la fin de la journée. »

Pour Kevin Peponnet, barreur bâbord d’Orient Express Racing, ce fut une nouvelle journée pleine de points positifs et de frustrations, l’équipe ayant réalisé de bonnes performances sur le parcours sur cinq étapes dans des conditions difficiles : « Il y a eu beaucoup de bonnes choses mais nous avons fait quelques erreurs avant le départ et sur le choix du foc – nous étions en difficulté et nous avons besoin d’un peu d’entraînement dans la plage basse du foc, nous allons donc travailler là-dessus mais oui, nous avons eu une belle bagarre contre les Britanniques, c’était vraiment un bon moment décisif. »

Francesco Bruni, barreur bâbord, a accepté une partie de la responsabilité de la défaite en déclarant : « C’était douloureux de perdre cette course, nous nous sommes battus durement et je suis vraiment désolé pour toute l’équipe car évidemment une partie de ces pénalités sont dues à des erreurs que j’ai commises. Nous devons examiner en profondeur toutes les situations car nous avons de très petits écrans à bord qui sont très difficiles à juger si la pénalité est pour vous ou pour votre adversaire. Chapeau à la Nouvelle-Zélande, pour une belle course, mais je suis très fier de l’équipe. Je pense que nous avons un super bateau, une super équipe, une super équipe de voile et je pense que ce sera une America’s Cup très intéressante. »

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Figaro. Départ de la 1ere étape de la Solitaire

photo: Vincent Olivaud

Le départ de la première étape de la 55e édition de La Solitaire du Figaro a été donné ce dimanche à 15h en baie de Seine pour les 37 skippers. Les solitaires sont partis dans un flux modéré d’ouest-sud-ouest de 12 à 15 nœuds pour 615 milles nautiques qui les mènera jusqu’à Gijón (Espagne) via Wolf Rock.

Les concurrents de la Solitaire du Figaro Paprec sont entrés tout de suite dans le vif du sujet avec le parcours côtier permettant d’assurer le spectacle. De quoi permettre au grand public d’admirer une dernière fois les bateaux sous voile depuis la terre et de pimenter les débats en imposant une première hiérarchie après un peu moins d’une heure de course.

Ils ont dit (avant le départ des pontons) :

Basile Bourgnon (EDENRED) : « Il va falloir que je rentre dans ma bulle assez rapidement et surtout ne pas faire d’erreur dans les premières heures. Il faut être sur nos réglages tout de suite. Le reste devrait découler simplement. Après, il va aussi falloir négocier les transitions et le petit temps. Je pense que les trois années en Figaro m’ont appris à ne pas être trop mauvais dans ces différentes phases. Il ne reste plus qu’à appliquer tout ça. Le passage du Cotentin va être un moment assez délicat, c’est un coin compliqué avec les casiers, les rochers, les pêcheurs et le courant. C’est un gros morceau pour commencer dans des conditions toniques. »

Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance) : « Je me sens très bien. J’ai bien dormi cette nuit. Je suis très concentré sur le départ. Il va se passer des choses. En plus, ce n’est jamais simple dans la baie de Seine. Ce qui est bien, c’est que l’on est venus reconnaître un peu le parcours il y a trois semaines (sur la Le Havre Allmer Cup) et on connaît bien Le Havre. Ça s’était plutôt bien passé pour moi mais c’est de l’histoire ancienne. On sait aussi que c’est piégeux. On aura quand même du vent assez soutenu pendant les premières heures. Il y aura une petite délivrance demain quand on aura passé Aurigny, le vent va se calmer. Mais il va falloir être très concentré pendant les premières heures de course, on n’aura pas le droit à l’erreur. J’ai des bases solides, je sais que je peux frapper fort si besoin. On verra bien ce qui va se passer. Pour l’instant, c’est focus sur la première étape. On oublie le début de saison, c’est une page blanche qui s’ouvre. Quand tu es capable de gagner une course d’avant-saison, tu es capable de gagner La Solitaire. Tous les anciens vainqueurs l’ont fait mais on est deux à en avoir gagné une cette année donc on verra si ça se valide. L’objectif sur la première étape est de ne pas faire de boulette, de naviguer proprement et d’arriver avec un temps confortable pour la suite. Ce n’est pas la victoire qui m’intéresse sur la première étape, mais plutôt la propreté. »

Elodie Bonafous (Quéguiner – La Vie en Rose) : « Je suis toujours un peu stressée, surtout avant le départ de la première étape. On va avoir un peu de vent sur le début du parcours. J’ai pas mal bossé là-dessus en préparation mentale. J’ai fait mes petits exercices de respiration pour rester assez calme et posée. Mon objectif global sur La Solitaire est de monter sur le podium mais je vais prendre les étapes les unes après les autres. Je vais essayer de ne pas faire de grosse erreur sur la première, d’être bien placée et de prendre du plaisir. C’est un peu la ligne de conduite à suivre sur toutes les étapes. »

Arno Biston (Tizh Mor) : « À quelques heures du départ, on a tous un peu le nez dans le guidon pour améliorer les toutes dernières choses et surtout ne rien oublier. Évidemment, il y a un petit peu de stress avant le départ et après, je pense que sur l’eau ça ira beaucoup mieux. Nous attendons tous ça depuis des années donc oui, j’ai vraiment hâte d’y être. Ça ne sert à rien de se mettre trop de pression. Nous n’avons pas tous la même expérience, l’important est de bien faire et surtout bien naviguer, c’est l’essentiel. Il faut être content de la prestation finale. »

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Figaro. Le skipper Macif Loïs Berrehar parmi les favoris

L’heure de la rentrée a déjà sonné pour les skippers Macif et ils sont fins prêts à affronter le point d’orgue de la saison 2024 sur le circuit Figaro Bénéteau, la Solitaire du Figaro Paprec. A l’occasion de sa dernière saison sous les couleurs de Macif, Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) entend faire valoir son expérience et profiter de cette 6e participation à cette grande classique du circuit pour briller. Quant à Charlotte Yven (Skipper Macif 2023), elle a prouvé qu’elle avait désormais tous les atouts pour se frotter aux meilleurs… Arrivés par la mer à Rouen depuis samedi 17 août, les deux marins ont profité de l’énergie du public venu en nombre admirer les bateaux, et commencent petit à petit à rentrer dans leur bulle en préparant activement la première étape. Elle les emmènera du Havre à Gijon en Espagne en passant par le phare anglais de Wolf Rock. Top départ dimanche 25 août à 15h pour une grosse étape de 615 milles !

Ils ont les crocs Loïs et Charlotte ! Ajoutez à cela du talent, une progression en flèche et une immense envie de se faire plaisir, tous les ingrédients sont donc réunis pour faire que cette 55e édition de La Solitaire du Figaro Paprec soit inscrite au palmarès des deux skippers Macif. D’ailleurs Erwan Tabarly, leur coach du centre d’entraînement de Port-La-Forêt ne s’y trompe pas quand il analyse leurs capacités à être devant et l’expérience qu’ils ont engrangée cette année : « Loïs est monté sur le podium de la Solitaire du Figaro l’année dernière et ça l’a probablement décomplexé. Il a remporté la Solo Guy Cotten en mars, il sait qu’il a les qualités pour gagner. Il va vite, manie bien son bateau et fait peu d’erreurs en stratégie. Pour sa dernière année sous les couleurs de MACIF, il aura à cœur de bien faire. Charlotte, de son côté, continue de progresser. Elle n’est plus très loin des meilleurs. Sur la Figarmor, en juillet, elle a mené une partie de la course et réalise une belle performance. Elle a terminé 4e de la Le Havre Allmer Cup. Ça démontre qu’elle n’a jamais été aussi près du podium. Elle a du talent et ce que je lui souhaite, c’est de concrétiser. »

Les mots des Skipper Macif à leur arrivée à Rouen
L’un et l’autre confirment leurs ambitions pour cette nouvelle Solitaire du Figaro Paprec face à un plateau relevé comptant 35 autres participants.
Loïs Berrehar, skipper Macif 2022 : « C’est ma dernière Solitaire avec Macif. J’ai vraiment hâte d’y aller, et de profiter à fond. Je ne retournerai par forcément tout de suite sur le circuit Figaro Bénéteau 3 ! Sachant que je suis déjà monté sur le podium, je veux aller chercher encore mieux. Bien sûr que j’ai envie de gagner cette 55e édition ! C’est surtout pour ça que je suis revenu faire du Figaro Bénéteau cette année, c’est mon objectif personnel. On a gagné la Transat Paprec (2023) avec Charlotte, j’ai gagné une étape du Championnat 2024 (Solo Guy Cotten), j’ai fait un podium sur la Solitaire 2023, mais je n’ai pas encore gagné d’étape ! Je serais vraiment heureux d’en gagner une. Je me mets donc en mode attaque cette année, et je me sens sans doute aussi plus libéré. »

Charlotte Yven, skipper Macif 2023 : « Nous avons remonté la Seine en convoyage tous ensemble samedi dernier. J’étais contente de l’avoir fait car cela nous a mis dans l’ambiance et cela a donné le coup d’envoi de La Solitaire 2024. Je suis très impatiente désormais car tout est prêt. Le bateau est impeccable grâce à nos super préparateurs. J’aborde chaque étape comme une course à part entière. Ce n’est jamais évident sur La Solitaire d’aborder la première course. Faut-il tout donner au risque de ne plus avoir d’énergie pour les deux suivantes ? Je ne pense pas, mais je sais que les étapes se gèrent les unes après les autres. Il faut être capable de tout donner au bon moment ! Je vais donc profiter au maximum du fait que Loïs soit là. Notre duo a toujours bien fonctionné, nous avons partagé énormément de choses et il m’a apporté beaucoup. Pour lui, c’est une année importante. Je serai à ses côtés pour lui donner de l’énergie. Ce qu’on peut me souhaiter ? De me faire plaisir et d’être à fond dès le départ ! »

Une première étape de longue haleine : tout ce qu’ils aiment !
Le Havre-Gijon en passant par les côtes anglaises, le parcours promet d’être long et très ouvert. Il autorisera d’établir des stratégies à long terme, des petits coups tactiques et de quoi se refaire si jamais une erreur était commise. « Cette première étape promet d’être très technique. Le parcours, très libre va donner lieu à beaucoup de stratégies. Une dorsale anticyclonique devrait, en plus, se positionner en travers du golfe de Gascogne, donc il y aura des conditions légères. » explique Loïs Berrehar, excellent dans la brise, mais qui se satisfait de tout et connaît désormais par cœur La Solitaire, puisque ce sera sa 6e participation à la plus difficile des courses en solo. Charlotte se réjouit également de cette étape de 615 milles où tous les coups peuvent être permis : « La première étape, c’est presque deux étapes en une : un gros morceau de navigation en Manche pour rejoindre Wolf Rock et ensuite une grande traversée du golfe de Gascogne jusqu’à Gijon que je ne connais pas ! J’aime bien ce format de 4 jours. Tu as le temps de te mettre dans ton étape et d’élaborer des coups tactiques. Il y a des choses stratégiques à mettre en place en amont, à imaginer. Ce ne sera pas une étape de brise, mais plutôt de conditions de vent léger à faible… » raconte elle.
De la course au large en solitaire à l’état pur !


Programme de La Solitaire du Figaro Paprec (17 août au 15 septembre)
17 au 23 août : Village départ à Rouen

23 août : Convoyage des Figaro Bénéteau 3 vers Le Havre

25 août : Départ de la première étape vers Gijon (Espagne), 615 milles à parcourir,
arrivée estimée le 29 août.

1er septembre : Départ de la deuxième étape vers Royan via le cap Finisterre,
605 milles à parcourir, arrivée estimée le 5 septembre.

8 septembre : Départ de la troisième et dernière étape vers La Turballe via les côtes
anglaises, 620 milles à parcourir, arrivée estimée le 12 septembre.

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Route des Terre-Neuvas. Arrivée épique de Wind of Trust-Fondation pour l’Enfance !

Une 9e place jusqu’au bout de l’effort, c’est ce qu’il faut saluer. A 19 heures 29 minutes 43 secondes, ce vendredi 23 août, l’équipage de Wind of Trust-Fondation pour l’Enfance est arrivé en 9e position de la Route des Terre-Neuvas. Accueillis par tous les marins et le public venu saluer leur courage et leur ténacité, Christopher Pratt, Ronan Treussart et Robin Follin ont réussi à ramener leur trimaran amputé de la partie avant du flotteur bâbord jusqu’à Saint-Quay-Portrieux. Une victoire en soi d’avoir terminé cette transat exigeante et difficile entre Saint-Pierre et Miquelon et la Baie de Saint-Brieuc. Preuve du talent, des compétences hors-normes et du niveau des équipages : 90% de la flotte est arrivée à bon port. Seul, Le Rire Médecin-Lamotte mené par Luke Berry, Antoine Joubert et Erwan Le Draoulec a été contraint à l’abandon.

Une histoire de mer qui se finit bien : retour sur la course de Wind of Trust-Fondation pour l’Enfance

Même si dès le début de la course, une erreur stratégique mettait l’équipage en retard d’un système météo, les forçant à voir la tête de course s’échapper complètement, il ne se sont jamais sentis vaincus, visant toujours une place de leader dans le 2ème tableau.

Le 21 août dernier, sur un enfournement dans des conditions assez musclées, Ronan Treussart a chuté à l’intérieur du bateau. Au repos forcé, l’équipier ne pouvait continuer les manœuvres: Christopher Pratt et Robin Follin ont poursuivi en double dans des conditions musclées. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, à moins de 24hde leur arrivée, Christopher annonçait à la Direction de course une avarie sur le bateau. Après plusieurs heures de navigation dans le front causé par la tempête Ernesto – 40 nœuds de vent, 4 mètres de mer – le flotteur bâbord, probablement déjà fragilisé, a lâché sous l’effet des chocs répétés. Durant 300 milles, il a fallu ralentir, surveiller, stresser. Les voici à bon port, soulagés et classés sur la première Route des Terre-Neuvas !

Les chiffres de la course de Wind of-Trust-Fondation pour l’Enfance
Heure d’arrivée : le 23/08/2024 à 19h 29mn 43s
Temps de course : 7j 01h 19min 43s
Écart au premier : 1j 20h 39min 40s
Écart au précédent : 23h 14min 50s
Nombre de milles réellement parcourus : 2 500.27 milles nautiques
Vitesse moyenne : 14.77 noeuds

Les mots de Christopher Pratt, skipper de Wind of Trust – Fondation pour l’Enfance

« On sait que ce genre d’avarie, ce ne sont pas des bonnes nouvelles. En plus, ça voulait dire que la course était terminée. Et puis, assez vite, est née dans ma tête l’idée qu’il fallait qu’on termine bien l’histoire et qu’on pouvait peut-être finir la course. Je pense qu’on finit quand même sur une note positive, mais en tout cas, on a fait le job jusqu’au bout, on a ramené le bateau, on a ramené l’équipage, nous sommes arrivés ici à Saint-Quay-Portrieux, de participer à l’histoire de cette route des Terre-Neuvas, parce qu’encore une fois, je pense qu’il y a peut-être un équipage qui a vécu quelque chose qui se rapproche le plus de Terre-Neuviers, c’est nous, avec plein de rebondissements, de l’aventure, des conditions variées, des blessures, des casses de bateau. »

Abandon de Le Rire Médecin-Lamotte
Suite à son avarie conséquente sur le flotteur tribord survenue le 18 août dernier, entraînant une voie d’eau, l’Ocean Fifty Le Rire Médecin-Lamotte avait été contraint de faire route vers l’archipel des Açores. Arrivés à Horta dans la nuit du 21 au 22 août, Luke Berry, Antoine Joubert et Erwan Le Draoulec ont pris le temps de vérifications plus poussées une fois le bateau amarré. Dans l’état actuel, le trimaran ne peut poursuivre la Route des Terre-Neuvas. Son skipper, Luke Berry, a donc signifié son abandon à la Direction de course ce vendredi matin.

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Figaro. Thomas de Dinechin, skipper du Figaro Almond, bizuth de la Solitaire

Photo © Gauthier Lebec

Pour Thomas de Dinechin, jeune bizuth de l’épreuve, il est important de savourer chaque seconde de cette expérience unique. « Je suis content, satisfait et fier d’être là, se réjouit-il. Je profite du village et de ce départ, parce que cela n’a pas été facile d’arriver jusqu’ici. Pour l’instant, je ne suis – étonnement – pas trop stressé. Je me sens prêt. »

Si on rembobine quelques mois en arrière, le chemin pour parvenir jusqu’à la Solitaire du Figaro Paprec n’a pas été un long fleuve tranquille pour Thomas. La première étape – non négligeable – a été d’acheter un bateau, de trouver des partenaires pour financer le projet et de choisir un pôle d’entraînement (en l’occurence, celui de Lorient). S’en suit une grosse phase d’entraînement : un hiver sur l’eau à naviguer un maximum, sous la houlette du coach Tanguy Leglatin et de Kévin Bloch. Fort de ces apprentissages, le francilien d’origine a pris le départ de sa première course sur son Figaro début mars 2024. « J’ai fait le choix – toujours dans cette logique de naviguer le plus possible – de participer à toutes les régates du circuit Figaro, explique Thomas. En parallèle de ce gros volume de navigations, j’ai suivi une préparation physique complète et passé de nombreuses heures à me former en météo et en stratégie. »

Six régates au compteur plus tard, le néo Lorientais s’apprête à participer à l’épreuve pour laquelle il s’est préparé toute l’année : la mythique Solitaire du Figaro Paprec. « J’ai fait une bonne coupure au mois de juin, ce qui m’a permis de revenir reposé et reboosté après un début de saison vraiment intense. Je me présente au départ avec de l’envie et de la motivation ! La particularité de cette course en trois manches, c’est que nous ne larguons pas les amarres pour une transatlantique : pour chaque épreuve, nous partons dans un schéma connu. Les étapes devraient durer quatre jours en moyenne, comme sur les grandes courses auxquelles nous avons participé cette année. »

D’un point de vue concurrents, le slogan de la Solitaire « Ici naissent les légendes », annonce la couleur de l’évènement. « C’est une course où il se passe beaucoup de choses et où les résultats sont assez différents des régates d’avant saison, analyse Thomas. En effet, le classement final est établi sur le temps cumulé des trois étapes : régularité et rigueur sont de mise. Je vise un podium bizuth au général, et je serai très heureux si j’arrive en plus à faire une belle étape. »

Partenaire principal du projet, l’entreprise Almond est venue encourager son skipper et a prévu de le suivre de près tout au long de la Solitaire du Figaro Paprec. « J’ai la chance d’être extrêmement bien accompagné et soutenu par Almond, se réjouit Thomas. Certains collaborateurs étaient là pour m’accueillir à mon arrivée à Rouen, d’autres viendront à Royan, et les deux fondateurs de l’entreprise feront le déplacement jusqu’à Gijón en Espagne ! L’avantage de cette course sur un mois, c’est que chacun peut choisir le moment et le port qui l’arrange pour venir voir le bateau. »

Source CP

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Figaro. Jacques Delcroix : « Être satisfait de la copie à l’arrivée »

Alexis Courcoux

Arrivé sur le circuit Figaro Beneteau en début d’année après deux belles saisons en Mini 6.50, Jacques Delcroix fait partie des seize bizuths engagés dans la 55e édition de la Solitaire du Figaro Paprec, la reine des courses en solitaire et à armes égales dont le coup d’envoi est programmé ce dimanche 25 août, à 15 heures. Exigeante, complexe, technique, l’épreuve est souvent impitoyable pour les rookies. D’une part, parce que la concurrence est redoutable et, d’autre part , parce que l’exercice est unique en son genre, avec l’enchaînement de trois étapes de plus de 600 milles chacune en l’espace de trois semaines seulement. Réussir à trouver le bon rythme et commettre le moins d’erreurs possible : tels sont les principaux enjeux. Cela, le skipper d’Actual, qui considère à juste titre qu’il s’agit d’une course à élimination, l’a bien en tête. Il espère rendre la plus belle copie possible à la fin mais aussi et surtout engranger un maximum d’expérience pour la suite.

Après avoir enchaîné la Solo Guy Cotten, le Trophée Laura Vergne en double avec Julie Simon, La solo Maître CoQ, le Trophée Banque Populaire Grande Ouest en binôme avec Anthony Marchand, puis la Le Havre Allmer Cup en début d’année, Jacques Delcroix est désormais dans les starting-blocks de la Solitaire du Figaro Paprec, LE gros morceau de sa saison. « Les premières épreuves ont été importantes. Elles n’ont pas forcément été faciles car elles étaient complètement différentes de ce que je faisais auparavant en Mini 6.50, mais elles m’ont mis sur les bons rails et dans une bonne dynamique. Aujourd’hui, je ne suis plus du tout dans le même état d’esprit qu’au début. Je me réjouis de ce qui arrive. Ça va être top. Le parcours est chouette », assure le skipper d’Actual qui se prépare à parcourir un total de 1 840 milles entre Rouen et La Turballe via Gijón (Espagne) puis Royan.

« Le fait d’enchaîner trois étapes de quatre jours est quelque chose de totalement nouveau pour moi. C’est clairement une découverte. Il va falloir réussir à trouver le bon rythme, à dormir mais pas trop. Certaines parties en Manche s’annoncent très techniques mais aussi très énergivores car il faudra jouer entre les cailloux, les cargos, les veines de courants et les algues qui promettent d’être nombreuses. Ce sont celles que j’appréhende le plus car elles ne vont laisser que très peu de phases de répit et de relâchement. Dans le golfe de Gascogne, que l’on va traverser à trois reprises durant la cours e, il y aura moins de dangers immédiats même s’il faudra bien sûr rester alerte et concentré sur la vitesse du bateau », détaille l’ingénieur au sein du bureau d’études du Team Actual qui espère faire du mieux possible mais peine, comme les autres bizuths, à se projeter dans la mesure où il ne sait pas vraiment à quoi s’attendre.

Un bateau entièrement passé en revue

« Je ne pense pas à un résultat précis. Mon but est de naviguer bien et propre, comme je pense savoir le faire. Ce que je souhaite, c’est être satisfait de la copie que je vais rendre à l’arrivée en fonction des compétences que j’ai aujourd’hui, et surtout finir sans regrets », relate Jacques dont la monture a entièrement été passée au crible ces dernières semaines. « Tous les détails sur lesquels je n’avais pas eu le temps de me pencher en début d’année ont été soignés. Tout ce qui était susceptible de casser, comme les drisses par exemple, a été changé. La carène a été refaite, tous le s systèmes électroniques ont été révisés et les nouvelles voiles ont été installées. J’ai essayé de faire les choses bien afin de mettre toutes les chances de mon côté », assure le marin qui a pu valider un certain nombre de choses dans le cadre de la Fig’Armor, en début de mois. « Ça a été un très bon dernier galop d’essai. J’ai pu me remettre en jambes et retrouver mes marques. Idem lors du stage d’entraînement à Port-la-Forêt qui a suivi, juste avant de rejoindre Rouen. A présent, j’ai hâte de rentrer dans le vif du sujet. On dit que cette Solitaire du Figaro est un peu une course par élimination. Je vais essayer de faire le moins d’erreurs possibles. L’essentiel pour moi sera de rester au contact avec le groupe et de prendre un maximum d’expérience », termine Jacques Delcroix.

Source CP

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Ocean Fifty. Les mots des équipages arrivés à Saint-Quay-Portrieux

Après plus de 5 jours d’une course chargée d’adrénaline pour les navigatrices et navigateurs de la première édition de la Route des Terre-Neuvas, 6 Ocean Fifty sont arrivés à bon port. L’équipage de Primonial (Sébastien Rogues, Jean-Baptiste Gellée et Matthieu Souben), grand vainqueur de cette transat mémorielle en hommage aux pêcheurs de l’extrême est arrivé hier soir à 22h50 après 5 jours et 4 heures de glissades en équilibre depuis le départ de Saint-Pierre et Miquelon. Le final en baie de Saint-Brieuc fut d’un suspense hitchcockien : vent absent, courant refusant et regroupement des 5 premiers en baie de Saint-Brieuc. Une transat en équipage folle… jusqu’au bout.

Mon Bonnet Rose ©Vincent Olivaud I Route des Terre-Neuvas

Le trimaran Mon Bonnet Rose, mené par Laurent Bourguès, Clément Giraud et Jay Thompson a franchi la ligne d’arrivée devant Saint-Quay-Portrieux cet après-midi à 14h44 très exactement. Il reste 4 bateaux en mer. L’information du jour concerne l’équipage de Christopher Pratt sur Wind of Trust-Fondation pour l’Enfance. L’avant du flotteur bâbord du trimaran marseillais s’est arraché sur un mètre alors que le bateau naviguait dans un flux de sud-ouest pour 20 noeuds. Actuellement à 200 milles de la baie de Saint-Brieuc, Chris Pratt, Ronan Treussart (blessé aux côtes car éjecté suite à enfoncement intempestif de l’avant du bateau hier) et Robin Follin tentent de rejoindre l’arrivée. Des informations sont à venir, dans les heures qui viennent.

L’Ocean Fifty, Le Rire-Médecin-Lamotte a été contraint de regagner l’archipel des Açores, suite à une avarie conséquente sur le flotteur tribord, survenue le 18 août dans la nuit. L’équipage a touché terre cette nuit. Le bateau est amarré à Horta et tout est en train d’être mis en œuvre pour contrôler le bateau, et prendre les bonnes décisions.

UpWind by MerConcept ©OBR G Gatefait I Route des Terre-Neuvas

Deux Ocean Fifty sur le point d’arriver

L’équipage de Matthieu Perraut sur Inter Invest, jeune arrivé dans la classe Ocean Fifty, devrait en finir ce soir aux alentours de 18h45. Avec Mathieu, deux hommes de talent et d’expérience : Antoine Carpentier et Kevin Bloch. Inter Invest réalisait sa toute première transat en équipage, et pourra se féliciter d’avoir déjouer les pièges de ce parcours rude et rythmé. Quant à l’équipage 100% féminin Upwind by MerConcept,composé de trois femmes ultra compétentes Francesca Clapcich, Anne-Claire Le Berre et Elodie-Jane Mettraux, il devrait arriver vers 21h. Une première également et une transat probablement riche en enseignements…

Les mots des équipages arrivés à Saint-Quay-Portrieux

Sébastien Rogues, Primonial (vainqueur de la Route des Terre-Neuvas)
« Le parcours et la dureté de cette transat vont en faire une course de renom, j’en suis convaincu. Ce que je retiendrais surtout, c’est l’engagement. On n’a peut-être pas tout bien fait, mais on a tout fait à fond. Et c’est ça qui paye aujourd’hui. Pas une seconde,on a lâché le truc. En fait, on met un parpaing sur l’accélérateur et puis onvoit ce qui se passe. C’est ce qu’on a été chercher et on s’est fait super plaisir. »

Baptiste Hulin, Viabilis Océans (deuxième)
« Ça fait drôle. Après cinq jours où on était sur le fil, le bateau qui était entre 25 et 30 nœuds tout le temps, a fini dans la molasse, comme quand on est parti finalement de Saint-Pierre. Mais on est resté hyper calme, plutôt serein. Et en tout cas, l’idée, c’était de bien finir et de bien faire. Et on a réussi à garder cette deuxième place bien au chaud, donc c’est top. »

Erwan Le Roux, Koesio (troisième)
« On a eu une belle transat. Convoyer le bateau fut déjà une aventure ! Et la descente à fond la caisse à se tirer la bourre avec les copains était incroyable. C’est allé très vite. C’est super d’avoir 9 bateaux à l’arrivée, surtout d’en avoir eu 10 au départ, c’était une vraie aventure d’être à Saint-Pierre. Les gens là-bas nous ont touché en plein cœur. On a pris des moments de glisse superbes et des shoots d’adrénaline, c’est pour cela qu’on fait du multicoque ! »

Thibaut Vauchel-Camus, Solidaires En Peloton (quatrième)
« Cette arrivée à évidemment donné du piment. C’est incroyable après cette grande cavalcade de se retrouver dans des calmes plats avec les petits copains derrière qui reviennent ! Ce fut une sacrée transat avec mal de plantés, c’était un peu chaud parfois. C’est sûr que ce n’était pas du grand confort,c’était vraiment une transat engagée ! On a rencontré à Saint-Pierre des gens qui ont le cœur sur la main. Un grand moment de course au large. »

Fabrice Cahierc, Realites (cinquième)
« Nous sommes assez contents que Solidaires En Peloton soit arrivé devant, sinon ça aurait été un peu un « hold-up », et en même temps c’était sympa de leur grignoter le bas du dos. Tout le monde était à fond, il fallait être à fond. On a fait je ne sais pas combien de plantés. Pierre (Brasseur) a casséu ne manivelle, Aymeric (Chappellier) s’est cogné aussi, on était quand même un peu sur le fil du rasoir. Cette régate de haut niveau sur l’Atlantique était incroyable ! »

Laurent Bourguès, Mon Bonnet Rose (sixième) :
« Je suis très heureux d’avoir partagé ça avec Clément (Giraud) et Jay (Thompson) que je connais depuis longtemps. C’est déjà une belle aventure humaine. C’est une première en course sur ce bateau, on a eu du mal à atteindre les vitesses de ceux de devant, mais nous avons beaucoup appris, c’était l’objectif. Mon bateau est un 4×4 super. La place de 6e est superbe. On a réussi à faire une belle course, les deux jours après le départ était compliqués, on a raté l etrain. Mais je ne retiens que du bon ! ».

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