vendredi 19 septembre 2025
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Impact de foudre sur le bateau de Didac Costa

Skipper's studio with Didac Costa (ESP), skipper One planet One ocean, during official launch of the Vendee Globe 2016 at Palais Brongniart in Paris, France, on september 14, 2016 - Photo Vincent Curutchet / DPPI

Le Vendée Globe se mérite et bien souvent le montage d’un projet constitue en soi un vrai challenge. Après Sébastien Destremau qui a cassé son mât, le bateau de l’espagnol Didac Costa a subi la foudre et des dégâts importants. Costa l’assure : il sera bien le quatrième Espagnol à participer au tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, après José de Urgate (le seul à avoir terminé le parcours), Javier Sanso (deux participations) et Unaï Basurko.

Durant une conférence de presse organisée ce mercredi à Barcelone, le team manager Jordi Griso a annoncé que le gréement du monocoque One Planet One Ocean a été touché jeudi dernier par un impact de foudre qui a engendré des dégâts significatifs au niveau de l’électronique du bord. L’équipe a désormais besoin d’un coup de pouce supplémentaire (70 000 euros) pour remplacer le matériel endommagé et installer des systèmes de communication. « Le retour sur cet investissement sera important pour les sponsors », a assuré Jordi Griso. Signalons que parmi les 29 participants au Vendée Globe, Didac Costa dispose d’un des plus petits budgets, estimé à environ 300 000 euros. Lors de cette présentation organisée au siège de la FNOB (Fundació Navegació Oceànica Barcelona), il a par ailleurs été souligné que le projet de Didac Costa a démarré avec l’épargne personnelle du skipper. Depuis, Didac a reçu le soutien d’amis, d’autres marins, d’entreprises, de clubs de voile et de la FNOB. Dídac Costa, ambassadeur pour la Barcelona World Race, poursuivra sa collaboration scientifique avec la commission intergouvernementale de l’UNESCO (IOC-UNESCO), lancée lors du tour du monde en double. C’est ainsi que le bateau a été baptisé ‘One Planet One Ocean’.

« Le combat pour prendre le départ du Vendée Globe est épique »
Xosé Carlos Fernández, PDG de la FNOB, a affirmé que cette collaboration entre la Fondation et l’équipe de Didac Costa en vue du Vendée Globe « rejoint les quatre piliers de base de la FNOB : le sport, la science, le commerce et l’éducation. » L’alpiniste Ferrán Latorre assistait lui aussi à cette présentation.
© Mireia Perelló / FNOB
Même s’il a déjà gravi treize des quatorze sommets culminant à plus de 8 000 mètres d’altitude, il est bien conscient de la difficulté du tour du monde en solitaire. « La course au large est plus dure que l’ascension d’une montagne de plus de 8 000 mètres », a-t-il déclaré. Le Président de la FNOB, adjoint à la Mairie de Barcelone chargé des sports, David Escuder, a mis fin à cette présentation en s’adressant à Didac Costa : « Nous sommes fiers que vous portiez les couleurs de Barcelone sur le Vendée Globe. »

Ils ont dit :

Didac Costa, skipper de One Planet One Ocean :
« Le combat pour prendre le départ du Vendée Globe est épique. Pour démarrer le projet, j’ai dépensé toutes mes économies et pour poursuivre cette aventure, j’ai hypothéqué ma maison et d’autres membres de l’équipe ont demandé des prêts à la banque pour me soutenir. Beaucoup d’autres personnes apporté leur aide. Leur soutien a été essentiel. Je suis très têtu, mais désormais il faut que je pense uniquement au bateau, à la navigation, à la préparation et à la course. Je vais mettre derrière moi tous les soucis de ces mois de préparation. Le plus grand danger pour moi est la précipitation. Il faut savoir être patient plutôt que d’essayer de tout résoudre rapidement. Quand on navigue en solitaire, cela peut être dangereux. »
Jordi Griso, team manager :
« Afin de participer au Vendée Globe, il faut être un marin hors normes et Dídac est prêt à relever ce défi. Nous avions besoin d’un bateau fiable et nous l’avons trouvé. Nous avions besoin d’une équipe technique et nous l’avons trouvée aussi. Alors on y va ! Nous nous sommes fixés un délai pour la prospection afin de chercher le financement et les sponsors, mais cela n’a pas marché. Dídac m’a demandé de repousser la date. Des proches ont apporté leur aide, mais l’argent est rapidement dépensé. Quelques marins, des PME, des fournisseurs sont venus nous soutenir au moment où nous étions sur le point de jeter l’éponge. Nous avons su surmonter tous ces obstacles un par un. Nous allons convoyer le bateau vers Les Sables d’Olonne plus tard que prévu. C’est une course contre la montre d’arriver aux Sables avant le 15 octobre… »

Vendée/Mer & Media

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Conditions idéales aux Voiles de St TRopez

26/09/2016, Saint-Tropez (FRA,83), Voiles de Saint-Tropez 2016, Day 1, Wally yachts, 3 Wally Cento together

L’été n’en finit pas de célébrer les plus beaux yachts du monde à Saint-Tropez. Le chaud soleil omniprésent depuis le début des régates s’est aujourd’hui adjoint les services fort appréciés des marins d’un joli flux de secteur sud est propice à régater, depuis le fond du golfe pour les majestueux yachts Classiques, jusqu’à Cavalaire pour les futuristes Wally. L’esthétisme et l’élégance, indissociables du plan d’eau des Voiles, s’effaçaient pourtant un moment au profit du sport et de la régate quand dès midi les 5 groupes IRC s’élançaient en cadence pour 17 milles de course depuis la Nioulargue. Tous ces voiliers venaient en milieu d’après-midi mêler leurs gréements High-tech ou traditionnels en un même élan vers la ligne d’arrivée sous le Portalet. Les maxi yachts Rambler et Leopard, suivis du ClassJ Velsheda se montraient de nouveau irrésistibles en tête des grands IRC A. Ils précédaient l’arrivée dans un mouchoir des somptueux 15 m JI en lutte pour le titre 2016.

Rien n’est joué chez les Classiques
Les majestueux 15 mJI disputent à Saint-Tropez la dernière manche de leur championnat annuel. Ils ont déjà validé 3 courses. C’est The Lady Ann qui retrouve à Saint-Tropez des couleurs qui lui ont fait défaut lors des précédentes rencontres de la Classe. Le plus récent des plans Fife (1912) mène la danse à mi-parcours, avec un petit point d’avance sur Mariska (1908), en tête du classement général. Tuiga (1909), en remportant la manche du jour, laisse la dernière place à Hispania (1909).

Chez les Grand Tradition du Trophée Rolex la bagarre attendue entre Cambria et les deux Moonbeam tient déjà toutes ses promesses.

Les modernes engrangent des manches
Les Wally, sur leur rond dédié à Pampelonne ont eux aussi validé 3 courses depuis dimanche. L’impérial et peut-être intouchable Wally Cento Magic Carpet Cubed occupe déjà avec 4 longueurs d’avance la tête du classement général provisoire dans la quête du Trophée BMW. Le Wally 80 Nahita est un splendide deuxième, devant un autre 80 pieds, Lyra80. A noter la montée en puissance du nouveau Wally Cento Galateia, auteur d’une belle troisième place aujourd’hui.

Pour les 25 concurrents du groupe IRC C comptant pour le Trophée Edmond de Rotschild, les 17 milles du parcours du jour ont de nouveau vu l’affrontement entre les favoris : les TP 52 Freccia Rossa, Alizee, Conviction, Team Vision, le plan Botin Arobas et les Swan 50 Lady Killer et Genapi.

Demain, on jette le gant !
Le jeudi, les Voiles de Saint-Tropez célèbrent l’esprit créateur de la régate originale vers la Nioulargue entre Ikra et Pride. Les concurrents sont traditionnellement invités à se défier au gré de leurs affinités, en dehors de toute logique de jauge, pour le simple plaisir d’en découdre entre régatiers…

La Club 55 Cup résume à elle seule la philosophie des Voiles, qui mêle régate, amour de la mer et des bateaux, et bonne humeur partagée. Ainsi, le règlement très strict de la Club 55 – qui prévoit une caution en bouteilles de rosé de la presqu’île en cas de réclamation – ne permet pas forcément de savoir qui en sera le tenant… ni l’aboutissement ! Seule obligation incontournable : le propriétaire du bateau doit être à bord en personne le jour de la redoutable épreuve. Cette année, c’est Eugenia V (Rhodes 1968) qui a été désigné « defender » par un conseil de sages. Le célèbre ketch Marconi de 21,60 m a choisi de défier Star Sapphire, le ketch Bermudien (1857 signé Jack Laurent Giles (1957).

Les 15 m JI profiteront de cette journée « hors course », pour continuer leurs joutes fratricides. Pas moins de trois courses sur parcours construits sont envisagées, dans le golfe, entre Sainte Maxime et Saint-Tropez.

Quelques Défis à suivre …

Les trois 12 mJI : Ikra (Boyd 1964) – Emilia (Costaguta 1930) – France (Mauric 1970)

Aile VI (Arbaut 1928) – Harlequin (Nilson 1948)

Ratafia (Mauric 1967) – Palynodie II (Olin Stephens 1962)

Les 3 Swan 50 : Cuordileone, Genapi et Ladykiller

Monbeam III (Fife 1903) – Eva (Fife 1906)

Althane – Tupaï – Kismet – Nina (Modernes)

S (VOR 70) – Moonbeam III (Fife 1903)

Trophée du Centenaire- Centenary Trophy

Les Centenaires bénéficient aussi de leur propre trophée, demain jeudi, initié en collaboration avec la Société Nautique de Saint-Tropez par le Gstaad Yacht Club en 2011. 20 sublimes voiliers construits avant 1916 seront sur la ligne de départ dès midi. Présence attendue également du « jeune » centenaire Eva, cotre aurique sur plan Fife de 1912 dont le propriétaire, Pete Townshend, s’est illustré sur d’autres terrains de jeux que celui de la régate en qualité de guitariste et fondateur du célébrissime groupe des Who.

Les engagés Centenaires :

Lulu (Rabot Caillebotte 1897)

Chinook (Herreshoff 1916)

Esterel (Sibille 1912)

Eva (Fife 1906)

Kelpie (Mylne 1903)

Marga (Liljegren 1910)

Nin (Quernel 1913)

Olympian (Gardner 1913)

Phoebus (Godinet 1903)

Silhouette (Fife 1910)

Spartan (Herreshoff 1912)

Tigris Mylne 1899

Viola (Fife 1908)

Marigold (Nicholson 1892)

Morwenna (Hope 1914)

Nan of Fife (Fife 1896)

Owl (Shepherd 1909)

Veronique (Luke 1907)

Rowdy (Herreshoff 1916)

Mignon (Plym 1905)

Special guest :

Folly (Nicholson 1907)

Palmarès ;

2011: Bonafide (1899)

2012: Marigold (1892)

2013: Régate annulée pour cause de mauvais temps.

2014: Olympian (1913)

2015: Oriole (1905)

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Francis Joyon repart à l’assaut du Jules Verne

Sans surprise, Francis Joyon repart. Il faut finir le boulot ! Pour l’accompagner, il partira avec le même commando de choc que l’année dernière. Interview à lire dans le prochain Course au Large.

A leur arrivée à Brest en février dernier, les six marins d’IDEC SPORT, sans exception, avaient fait part de leur envie de repartir ensemble autour du monde. De nombreux observateurs croyaient alors en un simple vœu pieux formulé dans l’euphorie de l’arrivée, d’autant qu’il n’est jamais simple de réunir des marins de stature internationale, souvent appelés vers d’autres aventures, d’autres compétitions. La probabilité de repartir avec strictement le même équipage semblait donc plutôt faible… et c’est pourtant très exactement ce qui va se passer !

Tous sans exception vont s’élancer de nouveau ensemble autour du monde et ce dès qu’une fenêtre météo va s’ouvrir. Peut-être dès la fin du mois d’octobre, en tout cas « le plus tôt possible » assure Francis Joyon. Notamment parce que « des fenêtres, il n’y en a pas tant que ça entre octobre et février » et que les départs très tôt en saison offrent en général la probabilité d’un meilleur enchaînement pour l’ultime remontée de l’océan Atlantique. Forts d’un premier tour du monde ensemble qui a été riche en exploits sportifs (record de l’océan Indien, notamment) mais s’est surtout avéré une extraordinaire aventure humaine, les six marins d’IDEC SPORT remettent le couvert en espérant avoir un peu plus de réussite pour aller chercher ce fameux record détenu par l’équipage de Loïck Peyron depuis 2012 : 45 jours, 13 heures, 42 minutes et 53 secondes.

Francis Joyon présente …

Mais laissons à Francis Joyon le soin de présenter lui-même – à la lumière de ce qu’il a vécu avec eux pendant 30 000 milles – ces cinq marins venus d’horizons très différents, tous très polyvalents et portés par ce même objectif de devenir les plus rapides autour du monde : Bernard Stamm (SUI), Gwénolé Gahinet (FRA), Alex Pella (ESP), Clément Surtel (FRA), et Boris Herrmann (GER).

Alex Pella (ESP) 43 ans

F.J. : « Alex était de quart avec Bernard (Stamm) et ils s’entendent comme larrons en foire. Il suffit de voir les vidéos rigolotes qu’ils ont fait ensemble pour s’en rendre compte… Alex a une énorme expérience de navigateur sur de nombreux supports et en particulier sur les 60 pieds IMOCA (les bateaux du Vendée Globe). Il apporte sa grosse expérience, à la fois en solitaire en double et en équipage. Comme nous ne sommes pas nombreux, nous n’avons pas de rôle vraiment défini à bord, tout le monde doit savoir tout faire ! Et Alex est à la fois un très bon régleur, un très bon barreur et il est aussi très bon pour les manoeuvres à l’avant du bateau…. En fait, je me demande en quoi il n’est pas bon ! »

>Né à Barcelone, ce Catalan a commencé sa carrière en Mini 6.50 (2e de la Transat) avant de gagner la Route du Rhum en Class40, puis de beaucoup naviguer sur les grands bateaux, notamment sur la Barcelona World Race qu’il a terminé 4e en 2011.

Boris Herrmann (GER) 35 ans

F.J : « Avant de partir avec nous, Boris avait déjà un tour du monde dans les pattes sur un petit bateau, projet qu’il avait géré lui-même. Il navigue beaucoup en équipage mais il a aussi une grosse expérience en solitaire. C’est un garçon agréable, au bon caractère et qui sait faire beaucoup de choses. Il est très polyvalent lui aussi. Notre équipage est formé essentiellement de solitaires qui se complètent et s’entraident. Boris correspond parfaitement à ce critère-là. »

>En 2009, Boris Herrmann devenait le premier Allemand à gagner un tour du monde à la voile : la Global Ocean Race. Il touche-à-tout, des petits monocoques aux multicoques géants, et a l’expérience de l’hostilité des mers australes. C’est un « couteau suisse », hyper polyvalent.

Bernard Stamm (SUI) 52 ans

F.J : « De nous tous, c’est Bernard qui du faire le plus de tours du monde. C’est notre barreur le plus acharné, il fait toujours accélérer le bateau, il cherche la vitesse en permanence. Au cours de notre dernière tentative, il a apporté un plus au niveau de la stratégie, de la navigation, de la route du bateau. Il a un avis hyper pertinent. Ses participations au Vendée Globe, où le routage est interdit, lui ont fait travailler vraiment en profondeur ces sujets là. Il est très bon pour analyser les photos satellites. »

> Seul membre du commando IDEC SPORT a avoir déjà conquis le Trophée Jules Verne (en 2005 dans l’équipage de Bruno Peyron), Bernard a déjà gagné trois tours du monde en monocoque : deux fois Around Alone en solitaire et une fois la Barcelona World Race en double, avec Jean Le Cam. Un sacré client.

Clément Surtel (FRA) 37 ans

F.J : « Avec Corentin (Joyon, son fils) et moi, Clément prépare le bateau à l’année et il s’en occupait déjà pour des skippers précédents. C’est donc lui qui connait le mieux le matériel. Dès qu’il y a un doute technique, un risque d’usure ou une pièce qui peut s’abimer, il sait répondre à nos questions. Il est très précieux, il connaît le bateau depuis des années ! C’est un garçon très gentil qui s’entend bien avec tout le monde, qui a bon caractère et qui aime régler, manoeuvrer, barrer. Il a un profil assez complet et aussi une expérience du solitaire… »

> Passionné de multicoques, Clément a une énorme expérience des grands trimarans. Il était déjà préparateur du bateau lorsque celui-ci naviguait aux mains de Franck Cammas. Et avant son tour du monde embarqué l’an dernier avec IDEC, il avait déjà été dans l’équipe à terre de deux Trophées Jules Verne, en 2005 et 2010.

Gwénolé Gahinet (FRA) 32 ans

F.J : « Gwéno est un gars en or apprécié de tous les équipages avec lesquels il a navigué. Il avait un petit manque d’expérience par rapport aux plus anciens au départ du précédent tour du monde… mais là je pense qu’il connait la musique aussi bien que tout le monde maintenant ! Il a beaucoup barré l’an dernier, beaucoup manoeuvré, beaucoup réglé… c’est lui aussi quelqu’un de très complet sur qui on peut compter. »

> Fils du regretté Gilles Gahinet, un marin de légende, « Gwéno » est aussi ingénieur en architecture navale et a beaucoup travaillé notamment au cabinet VPLP, qui a dessiné IDEC SPORT. C’est surtout un excellent navigateur, qui a obtenu plusieurs victoires de haut vol en Mini 6.50 et en Figaro avant de se lancer dans l’aventure autour du monde.

Routeur à terre : Marcel Van Triest (HOLL), 52 ans

F.J : « Un grand routeur… qu’on espère bien faire naviguer avec nous à bord d’IDEC SPORT début octobre, ce qui n’est jamais inutile quand il lui faudra imaginer notre vie à bord. On va encore penser beaucoup à lui qui travaillera sous le soleil des Baléares pendant que nous naviguerons au milieu des glaçons dans le grand Sud, ça nous est arrivé plusieurs fois l’an passé ! (rires) »

> Le « Hollandais volant », son surnom officiel, est un des tous meilleurs routeurs au monde. Et c’est son propre record qu’il va encore tenter de battre, puisque c’était lui qui officiait auprès de Loïck Peyron en 2012. Un détail : Marcel est aussi un grand navigateur « en vrai » : cinq tours du monde en course au compteur

Francis Joyon (FRA), 60 ans
F.J : « Pas facile de se présenter soi-même… disons que je suis le petit jeune de la bande ! Une des choses très importantes pour moi avant la dernière tentative était de réussir un tour du monde où les marins étaient heureux de faire ce qu’ils faisaient… parce que c’est plus sympa, mais aussi parce que quand on est heureux de faire quelque chose on le fait bien ! Je pense que de ce côté-là c’était réussi, la preuve, c’est qu’il ne nous a pas manqué grand chose pour réussir… et qu’ils reviennent tous ! Comme nous sommes peu nombreux et que l’objectif est difficile à atteindre, la cohésion de l’équipage est indispensable. Je leur laisse beaucoup d’initiatives. Le système des quarts par exemple, c’est eux qui l’ont inventé, pas moi ! »

> Seul marin au monde à avoir détenu en même temps les quatre plus grands records en solitaire – Tour du monde, Atlantique, 24 heures et Route de la Découverte, Francis Joyon était attendu au tournant en équipage l’an dernier. Examen plus que réussi ! Sera-t-il aussi le premier à détenir le record absolu autour du monde à la fois en solitaire et en équipage ?

En bref .-

. L’équipage d’IDEC SPORT

Francis Joyon (FRA), skipper
Bernard Stamm (SUI), barreur-régleur
Gwénolé Gahinet (FRA), barreur-régleur
Alex Pella (ESP), barreur-régleur
Clément Surtel (FRA), barreur-régleur
Boris Herrmann (GER), barreur-régleur

Marcel Van Triest (HOLL), routeur à terre

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Le Défi Azimut a tenu son pari

@ Christophe Favreau

Après une belle journée la veille où Armel Le Cleac’h s’est imposé, ce dimanche marquait la dernière journée du Défi Azimut avec des runs de vitesse et un parcours de 20 milles. On retiendra que les favoris sont bien affutés à l’approche du Vendée Globe mais que l’on pourra aussi compter sur Paul Meilhat et Morgan Lagravière.

Tout a commencé par une série de runs de vitesse sur un parcours d’un mille pris d’assaut par les équipages des onze bateaux présents sur le plan d’eau. La plupart ont enchaîné deux départs pour tenter de gagner de précieuses secondes sur une navigation disputée comme un sprint. A ce petit jeu, un trio – SMA, Edmond de Rothschild, SAFRAN – n’a pas tardé à faire monter le speedomètre dans les tours. Mais au jeu de la vitesse, Morgan Lagravière et les siens ont été les plus rapides. Ils signent le meilleur run du jour en 3 minutes 19 et une vitesse moyenne de 18 nœuds à bord de SAFRAN, qui décolle au quart de tour sur ses nouveaux foils. Bien échauffés, les équipages ont poursuivi de plus belle sur l’incontournable contre-la-montre autour de Groix. De la pointe de Pen Men à la pointe des Chats, ce parcours de 20 milles constitue un terrain de jeu idéal pour une bataille acharnée aux retournements de situation garantis.

Au taquet !
« C’était un peu sport, on a été prudent sur le départ, on a pris une bonne option ensuite qui nous permet de prendre la tête à Pen Men. On a tous fait des erreurs mais Vincent (Riou), qui était en tête à l’approche de l’arrivée, a fait la dernière, nous en avons profité. Tout le monde était au taquet, on est tous pareil, dés qu’un départ est donné ! » Vainqueur du Chrono Azimut – Tour de l’île de Groix, Paul Meilhat donne la mesure de cette journée de régate à bord de SMA. L’équipage du jeune skipper s’est volontiers pris au jeu de la circumnavigation groisillonne expresse, qui se termine avec des écarts infimes et des arrivées en tirs groupés. Il l’emporte de quelques courtes longueurs devant PRB et SAFRAN, qui ont coupé la ligne moins d’une minute après. Pour autant, si le vent a répondu présent, le clapot d’ouest levé par le passage d’un front hier n’a pas permis aux équipages, le pied au plancher, de battre le temps canon de 1h 08mn et 10 sec, établi l’an dernier par Vincent Riou et ses équipiers.

Comme un avant-goût…
Ce chrono termine de la plus belle manière cette édition 2016, qui, Vendée Globe imminent oblige, réunissait tous les ingrédients pour donner au public lorientais un avant-goût du prochain tour du monde en solitaire. Avec son plateau de premier choix composant l’une des plus belles flotte 100% IMOCA jamais rassemblée en Bretagne, le Défi Azimut a tenu son pari. Autour de skippers ne boudant pas leur plaisir de disputer une ultime répétition générale, il a donné la mesure du challenge humain, technique et maritime qui les attend tous sur la route des trois caps. « C’était vraiment sympa de disputer, ici à Lorient, un grand week-end de régate dans une ambiance détendue avant le gros morceau qui nous attend cet hiver », confirme Armel Le Cléac’h, grand vainqueur la course de 24 heures en solitaire à bord de Banque Populaire VIII.

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Alinghi remporte l’Act 6 des Extreme Sailing Series

The Extreme Sailing Series 2016. Act 6. Madeira. Portugal. 25th September 2016. Credit - Lloyd Images

Alinghi remporte l’Act 6 des Extreme Sailing Series™ dans un incroyable come-back
L’équipage Suisse d’Alinghi a fait un retour spectaculaire après un démâtage et remporte l’Act 6 des Extreme Sailing Series™ dans des conditions extraordinaires sur les eaux de Madère au Portugal.

Une collision spectaculaire avec Red Bull Sailing Team hier a entraîné la chute du mât de 16,5 mètres du catamaran CG32 d’Alinghi. Les dégâts encourus dans la troisième course de la journée, ont contraint l’équipage vétéran à déclarer forfait pour les quatre manches du jour restantes et menaçaient de les garder hors circuit pour le dernier jour de l’Act 6.
Mais grâce à l’héroïsme de leur équipe technique, Alinghi était de retour sur la ligne de départ lorsque la compétition a repris aujourd’hui. Les navigants ont rendu la pareille à leur équipe à terre en s’adjugeant l’Act 6 grâce à deux victoires de manches aujourd’hui qui se sont déroulées dans des vents faibles.
Red Bull Sailing Team a décroché la deuxième place pour la troisième fois en six actes alors que Madère faisait ses débuts en Extreme Sailing Series. Les leaders du classement général de la saison, Oman Air complètent le podium.
Le résultat de cette journée voit Alinghi réduire son écart au classement général avec Oman Air avec seulement trois points de retard alors que la saison 2016 ne compte plus que deux Acts, Lisbonne dans moins de deux semaines et Sydney en décembre.
Le skipper d’Alinghi Arnaud Psarofaghis a dédié cette victoire de l’Act 6, leur deuxième victoire d’Act consécutive après leur triomphe dans l’Act 5 à Saint-Pétersbourg, à l’équipe technique à terre qui a travaillé sans relâche toute la nuit pour réparer le bateau et les garder en lice.
« Nous sommes vraiment heureux de gagner ici à Madère. » A déclaré Arnaud Psarofaghis. « Après la casse d’hier, l’équipe technique a fait un travail fantastique en remettant le bateau en bon état et en nous permettant d’être de retour sur l’eau aujourd’hui. Cette victoire, elle est pour eux. Au classement général de la saison, nous ne sommes plus très loin derrière Oman Air, ça va donc être serré jusqu’à la fin. »
Red Bull Sailing Team a fait face à sa propre course contre la montre hier pour réparer les dégâts sur la coque de leur CG32, et eux aussi ont pu reprendre la course, terminant l’Act avec deux podiums, y compris une seconde place dans la dernière manche dont les points comptait double. L’équipe Autrichienne de Roman Hagara prendra le départ de l’avant-dernier Act deux points derrière Alinghi. Une première victoire globale est aujourd’hui à portée de mains.
« Cela fait un certain temps que notre objectif est de battre Oman Air et c’est ce que nous avons réussi à faire ici. » A déclaré Roman Hagara. « Cette deuxième place est formidable pour l’équipe après les efforts de tout le monde après notre crash avec Alinghi. D’avoir remis le bateau à l’eau, puis de s’être bien bagarré pour enfin battre Oman Air est génial. Nous savons maintenant que nous pouvons battre Alinghi et Oman Air, alors nous sommes vraiment impatients d’arriver à Lisbonne. »

Bien que le leadership d’Oman Air se réduise, son skipper Morgan Larson a déclaré que l’équipe allait se recentrer pour Lisbonne et revenir plus fort. « L’équipage a vraiment bien navigué, mais nos résultats ne reflètent pas notre performance.» A-t-il expliqué. « J’ai laissé passer quelques points dans les départs et c’est quelque chose que je dois surveiller. Dorénavant, nous allons rencontrer des conditions plus légères et nous devons tirer les leçons de ce que nous avons appris ici et les mettre en pratique. »
L’équipage Danois de SAP Extreme Sailing Team a raté un podium de justesse malgré quatre victoires de manches, une place de second et trois troisièmes places sur les 14 manches de l’Act. Il termine quatrième devant l’équipage local de Sail Portugal-Visit Madeira cinquième et Land Rover BAR Academy sixième. La wildcard Vega Racing des USA finit septième mais une deuxième place dans la manche 13 a permis de prouver ce dont Brad Funk et son équipage de bizuth sont capables.
Il n’y aura que très peu de temps pour se remettre de l’Act 6. Les Extreme Sailing Series mettent le cap vers Lisbonne, la capitale du Portugal pour la première fois en10 ans d’existence pour l’avant-dernier Act de l’année qui se tiendra du 6 au 9 octobre.

Extreme Sailing Series™ Act 6, classement à Madère après 4 jours, 14 manches (25.09.16)
Classement / Équipe / Points
1erAlinghi (SUI) Arnaud Psarofaghis, Nicolas Charbonnier, Timothé Lapauw, Nils Frei, Yves Detrey 166 points.
2èmeRed Bull Sailing Team (AUT) Roman Hagara, Hans Peter Steinacher, Stewart Dodson, Adam Piggott, Brad Farrand 153 points.
3èmeOman Air (OMA) Morgan Larson, Pete Greenhalgh, James Wierzbowski, Ed Smyth, Nasser Al Mashari 150 points.
4èmeSAP Extreme Sailing Team (DEN) Jes Gram-Hansen, Rasmus Køstner, Mads Emil Stephensen, Pierluigi De Felice, Renato Conde 141 points.
5èmeSail Portugal – Visit Madeira (POR) Diogo Cayolla, Frederico Melo, Nuno Barreto, Luís Brito, João Matos Rosa 127 points.
6èmeLand Rover BAR Academy (GBR) Neil Hunter, Chris Taylor, Will Alloway, Sam Batten, Rob Bunce 122 points.
7èmeVega Racing (USA) Brad Funk, Tom Buggy, Nick Thompson, Zé Costa, Mac Agnese 111 points.
Classement général des Extreme Sailing Series™ 2016
Classement / Équipe / Points
1erOman Air (OMA) 68 points.
2èmeAlinghi (SUI) 65 points.
3èmeRed Bull Sailing Team (AUT) 63 points.
4ème SAP Extreme Sailing Team (DEN) 52 points.
5èmeLand Rover BAR Academy (GBR) 46 points.
6èmeSail Portugal – Visit Madeira (POR) 42 points.
7èmeCHINA One (CHN) 29 points.
8èmeTeam Turx (TUR) 11 points.

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Norauto vainqueur à Sotogrande en tête du GC32 Racing Tour

Alors que Franck Cammas poursuit le développement de l’AC45T, Adam Minoprio, accompagné de Thierry Douillard, Nicolas Heintz, Arnaud Jarlegan et Matthieu Vandame ont brillé en GC32 ce week-end à Sotogrande en Espagne.

15 manches ont été courues en quatre jours, l’équipage en a remporté 10 devant son principal rival Team Tilt. Les conditions ont été assez soutenues le jeudi avec 15 nds et 26 en rafales. Norauto a réalisé une série de 5 victoires sur les 5 courses de la journée, de quoi prendre d’emblée une belle avance au général. Ensuite, dans des vents médiums, la compétition s’est resserrée avec notamment une belle défense de Team Tilt dont le skipper Sébastien Schneiter, de retour de Rio et en l’absence du barreur-régleur Arnaud Psarofaghis (à Madère avec Alinghi sur les Extrême Sailing Series), a mené son team régulièrement sur le podium et trois fois à la victoire. A noter la bonne performance d’Engie de Sébastien Rogues qui prend la troisième place de l’épreuve et la 6ème au général. Malizia, du Yacht Club de Monaco finit 6e de cette étape, malgré une belle victoire de manche… Preuve de tout le potentiel de cet équipage, nouveau venu dans la série, barré par Pierre Casiraghi et entouré de Sébastien Col, Boris Herrmann, Richard Mason et Alister Richardson.

Adam Minoprio, skipper du GC32 Norauto à Sotogrande : « Quand nous sortons régater, c’est pour gagner. Le niveau augmente chaque jour sur le circuit. Les armateurs-barreurs progressent et les professionnels étaient encore plus rapides ici qu’à Palma. Nous avions l’équipage au complet, celui avec lequel nous nous sommes entraînés en avant-saison, et c’était bien de pouvoir dérouler pleinement notre jeu. Le premier jour, on a eu 15 à 25 nœuds. Cet hiver, nous avons passé plus de temps à naviguer dans la brise que les autres équipes. Cela nous aide à garder le bateau plus stable et plus rapide, ce qui fait une énorme différence dans ces forces de vent. Cette semaine, nous avons vraiment bien travaillé les départs et le ‘foiling’. Dans notre préparation avec Groupama Team France, c’est une chance de pouvoir nous aiguiser à ce point dans un contexte de compétition. »

« Pour notre première saison en GC32, c’est le métier qui rentre », confie Pierre Casiraghi. « Je dois continuer à progresser, notamment dans les phases de départ. J’ai la chance de naviguer aux côtés de coureurs très expérimentés et je dois être encore plus attentifs aux consignes de Seb ».
« Avec seulement un point d’avance sur les Suédois de Gunvor (5e), les Français de Team Engie (6e) et les Américains de Argo (7e), la dernière étape à Marseille (13-16 octobre 2016) s’annonce décisive et très disputée. Cela va être pour nous un vrai défi de pouvoir conserver cette 4e place, mais tel est maintenant notre objectif ».

Classement général du GC32 Racing Tour 2016 après quatre épreuves :
1 – NORAUTO (FRA) : 5 points
2 – Team TILT (SUI) : 8 points
3 – ARMIN STROM Sailing Team (SUI) : 15 points
4 – MALIZIA – YC Monaco (MON) : 23 points
5 – Gunvor Sailing (SWE) : 24 points
6 – Team Engie (FRAU) : 24 points
7 – ARGO (USA) : 24 points
8 – Mamma Aiuto! (JPN) : 30 points
9 – Realteam (SUI) : 31 points
10 – Spindrift racing (FRA) : 36 points
11 – ORANGE Racing (NER) : 37 points

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Les inscriptions au Challenge Espoir Bretagne – CMB 2017 sont ouvertes

Team Bretagne CMB / Figaro Performance : SŽbastien SIMON - Transat AG2R : SŽbastien SIMON - Xavier MACAIRE / Figaro Espoir : Aymeric DECROOCQ / Port La Fort - FŽvrier 2016

Le contrat du Skipper Espoir 2016, signé pour une saison, parvenant à son terme le 30 novembre prochain, les partenaires de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – CMB organisent une sélection 2017.
Ce dispositif est ouvert aux jeunes navigateurs âgés de 18 à 25 ans motivés par une carrière professionnelle dans le domaine de la course au large.
Le lauréat disposera pour la saison 2017 d’un Monotype Figaro 2, d’un budget de fonctionnement, d’un salaire et de l’accompagnement du Pôle France de Port-la-Forêt pour participer de manière optimale au Championnat de France de Course au Large Elite Solitaire.

L’évaluation mise en place par le Pôle comporte 3 étapes : une sélection sur dossier, une phase de navigation en équipage restreint et une finale en solitaire.

Opportunité unique, le Challenge Espoir permet régulièrement à de jeunes marins de se révéler au plus haut niveau. Franck Cammas, Sébastien Josse, Armel Le Cléac’h, Yann Elies ou encore François Gabart figurent ainsi parmi les anciens lauréats.

Pour participer, il suffit de s’inscrire avant le 25 octobre 2016 à minuit en cliquant sur le lien suivant : http://www.bretagnecmb-voile.fr

Les dates des phases de sélection :
– 28 octobre 2016 : Sélection sur dossiers par le jury.
– 14 au 18 novembre 2016 : Navigation en équipage (évaluation technique et sportive)
– 28 novembre au 2 décembre 2016 : Finale en solitaire.

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Armel Le Cléac’h remporte la course des 24H

La première épreuve inscrite au programme du Défi Azimut longue de 215 milles a offert une très belle course et un bonne occasion pour le skippers de se préparer et de se jauger.

Solidement installé en tête de flotte dès les premières longueurs, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) a tenu son rang de favori tout du long. Animé d’une furieuse envie de l’emporter comme l’illustre son arrivée à l’attaque sous spi, il n’a pas laissé s’échapper une victoire nette et sans bavure. Dans son sillage, Morgan Lagravière (SAFRAN), bien dans le match, a toutes les raisons d’être satisfait. Le jeune compétiteur décroche une deuxième place bien méritée, à bord de son monocoque fraîchement équipé de nouveaux foils. Quant à Jérémie Beyou (Maître CoQ), qui signe un retour tonitruant sur la fin du parcours, flashé à 18-19 nœuds en vitesse de pointe, il prouve, si besoin était, qu’il maîtrise son sujet. Le triple vainqueur de la Solitaire du Figaro complète le podium de cette épreuve, trusté par trois bateaux à foils.

24 septembre 2016, Lorient La Base, Arrivées du Défi Azimut 2016.
24 septembre 2016, Lorient La Base, Arrivées du Défi Azimut 2016.

24 heures de régate pure
Pour autant, si ces monocoques à moustaches, comme on désigne ces voiliers dotés d’appendices porteurs, l’emportent sur la course, la 4è place de Paul Meilhat (SMA) dans les talons des leaders, vient tempérer des conclusions trop hâtives. Les bateaux à dérives classiques n’ont pas démérité et ont encore leur mot à dire. D’autant que tous s’accordent pour souligner que si les « foilers » prouvent qu’ils ont fait un bon en avant, les places d’honneur de ces 24H Azimut se sont avant tout jouées en termes tactique et de régate pure, au niveau des trajectoires comme des choix de voiles. De quoi attiser le suspense avant le lever de rideau du tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, annoncé comme une grande régate planétaire.

Vincent Riou « Je suis content de cette navigation. Tout s’est bien passé. Nous n’avons eu aucun problème technique. Par contre, nous n’avons pas tiré le bon bord de près cette nuit. On n’était pas dans le bon wagon. On ne peut pas gagner à tous les coups. Mais tout cela s’est déroulé dans de bonnes conditions puisque nous avons eu entre 8 et 20 nœuds de vent. Nous avons navigué au contact. C’était une belle opportunité de se confronter avant le Vendée Globe » raconte Vincent avant de rejoindre le ponton de la base des sous-marins de Lorient.

Yann Eliès : « C’était intéressant. Sur la première portion entre Lorient et le way-point numéro 1, nous avons fait jeu égal avec PBR de Vincent Riou et c’est un point de satisfaction. Après, malheureusement, ça s’est un peu gâté », a indiqué Yann Eliès, peu après son arrivée à terre, en début d’après-midi. « Etonnement, les foilers ont pris le dessus mais cela est lié au fait que nous, les trois bateaux à dérive, nous n’avons pas tiré les bons bords. Nous avons, de fait, navigué sur un mode un peu haut, un peu en travers de la piste, or il fallait privilégier la vitesse », a noté le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir, pas du genre à se chercher de mauvaises excuses. « Au final, ce sont ceux qui ont le mieux régaté qui sont devant car le parcours ne favorisait pas un type de bateau plus qu’un autre », a ajouté le marin.

Demain… Tour de l’Ile de Groix !
Après quelques heures de repos et une bonne nuit de sommeil, le Défi Azimut reprendra dès demain ses droits avec les runs de vitesse et le traditionnel Chrono Azimut-Tour de l’île de Groix. Ce format de course en équipage offre aux skippers l’occasion d’embarquer des membres de leur équipe technique et des partenaires. Du vent d’ouest d’une bonne quinzaine de nœuds est annoncé. Ces conditions permettront-elles de battre le record d’1 heure 08 minutes et 10 secondes établi l’année dernière par les hommes de PRB ?

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Régates Royales L’insoutenable légèreté de l’air

Pour cette dernière journée des Régates Royales de Cannes, la brise s’est évaporée sous l’effet d’une grande aspiration éolienne par les monts du Mercantour ! Une bouffée par ci, une ride par là, un remue-ménage éphémère, un préliminaire qui tourne en eau de boudin, des prémices sans lendemain : le vent n’a pas réussi à combler le marasme vélique de ce samedi et toute la flotte en attente dans la baie de La Napoule a dû faire demi-tour après plus de deux heures de patience en tournant en rond…
Rien ! Ou presque… Ou si peu. Si proche du zéro. Une sorte d’évaporation, d’aspiration, de vide intersidéral, d’occlusion aérienne, d’abréviation éolienne, d’apocoque éthérée. Un ventre si mou qu’on pourrait s’y enliser. Un nettoyage au Karcher vélique. Un coup de Bissel sur la moquette de la Grande Bleue. Pas une miette, pas un cheveu, pas un zest, pas un atome qui virevolte ! Un air de rien… Alors que faire d’autre que se concentrer sur la ride qui se propage au loin, sur ce souffle qui dévale le nuage en s’évaporant, sur ce mince filet qui s’ébroue mais ne remue rien ?
Un trou, une bulle, une cellule orageuse, un marais barométrique, un gouffre de néant : l’anticyclone s’est rétracté en glissant vers l’Est, dans le sillage du Russe Loginov, vainqueur des Régates Royales dans la série des Dragon, reparti vers les sommets himalayens avec Annapurna ! Car les isobares butaient sur le continent nord-africain quand celui-ci exhalait ses bouffées de chaleurs sahéliennes, tels des pschitts qui dégazaient pluies tenaces et zéphyrs éphémères au loin dans les terres, du côté des montagnes alpines. Il y avait donc quelques brises évanescentes, quelques souffles iconoclastes : de quoi perdre sa zénitude quand cette dernière manche pouvait transformer un écart réduit à peau de chagrin, quand le pécule de retard se dévaluait comme en crise systémique. Il n’y aura donc pas eu de belle, de dernier match pour confirmer ou modifier la hiérarchie établie depuis vendredi soir sur ces quatre manches aussi ensoleillées que disputées… Retour au port et même classement que la veille !
Grands chelems et matchs serrés
À l’issue de quatre manches courues dans une brise essentiellement de secteur Sud, faible (8 nœuds) à modéré (15 nœuds), seuls Moonbeam IV parmi les « Big Boat » et Freya of Midgard parmi les « Esprits de Tradition », réalisent le grand chelem avec quatre victoires incontestables et incontestées. Car dans les autres série, il a fallu parfois sortir le grand jeu pour s’imposer à l’image de Arrow qui ne possédait qu’un point d’avance sur Carron II chez les « Époque Marconi » de moins de 15 mètres, tout comme Arcadia face à Ganbare dans la catégorie des « Classique » ! Alors que d’autres équipages dominaient les débats malgré une manche ou deux moins percutantes comme Sovereign face à France pour les 12mJI, Linnet devant Spartan chez les « Époque Aurique » ou Enterprise contre Leonore parmi les « Époque Marconi » de plus de 15 mètres ou Pitch face à Team 42 au sein des Tofinou… De belles batailles qui en annoncent d’autres dès la saison prochaine !
Pascal Gard, Directeur Régates Royales Cannes
« Les conditions météorologiques ont été parfaites pour cette 38ème édition des Régates Royales de Cannes-Trophée Panerai, à part un petit orage mercredi qui n’a pas influé sur le déroulement puisque la flotte était alors rentrée au port. Avec 80 yachts classiques, cinquante Dragon et dix-huit 5.5mJI, ce fut un très beau rassemblement. Cette année, nous avons été très heureux d’accueillir les 5.5mJI qui se sont régalés d’abord avec la Régate en Mer de la Société Nautique de Genève, puis pour les Régates Royales avec un programme spécialement adapté à ces Métriques. Et dans quinze jours, on se tourne déjà vers la prochaine édition ! »
Jacques Flori, Président du Yacht Club de Cannes
« Il y a eu des bagarres à tous les niveaux sur le plan d’eau parce que les vents de secteur Sud permettent de faire de grands bords de près, sportifs et tactiques. Pour les Dragon qui ont pu enchainer dix manches et les 5.5mJI qui ont effectué neuf courses et qui ont régaté dans le golfe Juan, le vent est souvent rentré un peu plus tard, mais tous les équipages ont apprécié le terrain de jeu ! Parmi les yachts classiques, de nouveaux venus comme Linnet, Sincerity, Puritan, Sumurun… étaient à Cannes mais nous sommes obligés de limiter le nombre de bateaux inscrits pour des questions de logistique et de places libres dans le port. On a essayé de prendre tout le monde et le plan de port n’a pu être établi qu’au dernier moment ! Un beau succès… »

Classement des Régates Royales de Cannes
Big Boats (9 voiliers)
1-Moonbeam IV (Mikael Créac’h) 3 points
2-Hallowe’en (Mick Cotter) 6 pts
3-Moonbeam of Fife (Erwan Noblet) 9 pts
12mJI (3 voiliers)
1-Sovereign (Michel Nicolas) 5 points
2-France (Thierry Verneuil) 9 pts
3-Chancegger (José de la Vega) 15 pts
Epoque aurique (16 voiliers)
1-Linnet (Patrizio Bertelli) 4 points
2-Spartan (Courtney Koos) 7 pts
3-Chinook (Jonathan Greenwood) 14 pts
Classique (16 voiliers)
1-Arcadia (Bruno Ricciardi) 5 points
2-Ganbare (Don Wood) 6 pts
3-Maria Giovanna II (Jean-Pierre Sauvan) 13 pts
Epoque Marconi de plus de 15m (16 voiliers)
1-Enterprise (Goran Rutgersson) 4 points
2-Leonore (Mauro Piani) 8 pts
3-Skylark of 1937 (Tony Morse) 11 pts
Epoque Marconi de moins de 15m (13 voiliers)
1-Arrow (Phil Plumtree) 4 points
2-Carron II (Angelo Mazzarella) 7 pts
3-Jalina (Carlo-Luciano Frattimi) 8 pts
Esprit de Tradition (5 voiliers)
1-Freya of Midgard (Philippe Fabre) 3 points
2-Fairlie (Thomas Fisher) 7 pts
3-Tabasco 5 (Karl Lion) 9 pts
Tofinou (6 voiliers)
1-Pitch (Patrice Riboud) 3 points
2-Team 42 (Bernard Giroux) 5 pts
3-Pippa (E. Fort) 7 pts
Dragon (50 voiliers)
1-Anatoly Loginov-RUS (Annapurna) 55 points
2-Jonathan Brown-GBR (Storm) 70 pts
3-Javier Scherk-ESP (Gunter) 74 pts
4-Nicola Friesen-GER (Smaug) 83 pts
5-Stéphane Baseden-FRA (Outlaw) 87 pts
5.5mJI (18 voiliers)
1-Arend Jan Pasman-NED (Feng Shui) 12 points
2-Hannes Waimer-GER (Atari) 17 pts
3-Max Muller-GER (Prettynama) 21 pts

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Riou sur le défi Azimut

Ce sera la dernière compétition avant le Vendée Globe. Le Trophée Azimut réunit à partir d’aujourd’hui et jusque dimanche la moitié des monocoques qui s’élanceront le 6 novembre prochain pour le Vendée Globe. Un plateau de choix pour un rendez-vous exceptionnel à un peu plus d’un mois du tour du monde.

Comme un prologue
Pour Vincent Riou, ce Défi Azimut est au planning de longue date. Pas question de rater ce rendez-vous qui s’est installé solidement au fil des ans dans le calendrier de la classe IMOCA. Appréciée du skipper de PRB, cette course qui alterne une navigation longue en mode solitaire et un record du Tour de l’île de Groix en équipage est un dernier test idéal avant le Vendée Globe. Mais cette année, Vincent l’avoue, le Défi Azimut est davantage chargé en stress.

« Cette édition est un peu plus compliquée que d’habitude. C’est sympa d’avoir une flotte aussi grande mais il va falloir faire attention au matériel. Nous n’allons pas pouvoir être trop chauds sur les départs. Or, les deux formats (la navigation longue comme le Tour de Groix) nécessitent de plutôt bien s’élancer si on veut bien figurer. C’est assez court dans les deux cas donc il faut bien partir. Cela va être à moi de bien jauger mon niveau de prise de risques. L’enjeu sportif est faible. Il faut que ce soit du plus dans la préparation au Vendée Globe et pas du moins. C’est donc un peu stressant » commente le skipper du monocoque PRB.
C’est aujourd’hui à 17h que les monocoques s’élanceront pour un parcours d’environ 150 milles vers le Sud Ouest de la Bretagne. Les conditions météo sont clémentes. La flotte va partir dans du vent faible avant de revenir demain à la mi-journée au portant avec une vingtaine de nœuds.
Dimanche, Vincent tentera de battre en équipage le record du Tour de l’Ile de Groix qu’il détient : 1h 08’ 10’’.

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