Photo sent from the boat Comme Un Seul Homme, on November 18th, 2016 - Photo Eric Bellion
Photo envoyée depuis le bateau Comme Un Seul Hommele 18 Novembre 2016 - Photo Eric Bellion
Éric Bellion a informé son équipe à terre, aujourd’hui à 18h20, d’une avarie survenue sur son safran tribord. Alors qu’il naviguait dans une mer formée et un vent moyen d’une trentaine de nœuds, le bateau s’est couché dans une rafale à plus de 50 nœuds. Sous la violence du choc, la mèche de safran – pièce en carbone qui relie l’appendice au bateau – s’est vrillée. La pelle de safran est donc toujours reliée au bateau mais est rendue inutilisable.
Un safran de rechange a été embarqué avant le départ et Éric va devoir effectuer le remplacement pour poursuivre la course. Il fait route au 47° (Nord Est) sous voile réduite vers une zone de calme qu’il atteindra demain en fin de matinée. C’est à ce moment-là qu’il pourra effectuer cette réparation – qui requière des conditions aussi clémentes que possible.
Le skipper va bien et n’a pas repéré d’autres avaries. Il navigue actuellement en 17ème position et n’a pas demandé d’assistance.
Kito de Pavant est en sécurité à bord du navire Marion Dufresne II. Il a pu être récupéré à 2h du matin.
Par chance le Marion Dufresne II était à 110 milles de la position de Kito au moment où celui-ci à lancer son appel. Le navire de ravitaillement des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) a alors accéléré pour rallier au plus vite le monocoque dont la quille risquait à tout moment de se désolidariser totalement, mettant en danger la vie du skipper. Alors que la nuit tombait sur zone, le navire a rejoint Bastide-Otio vers 17h30 (heure française) et est entré en contact radio avec Kito de Pavant qui a pu décrire la situation alors que le vent soufflait encore à une trentaine de nœuds sur une mer très agitée.
Commandant Duduit (Marion Dufresne II) : « Nous avons récupéré Kito de Pavant avec notre semi-rigide ce matin malgré une météo qui était encore assez agitée avec force 6-7 et de gros creux. Nous avons pu mettre notre pneumatique à l’eau et nous l’avons récupéré sur son bateau. Nous sommes arrivés sur zone vers 16h30 TU et la nuit tombait. Nous étions en contact visuel et par radio VHF avec Kito de Pavant mais avec la nuit tombante et du gros temps, il était impossible d’intervenir tout de suite sachant que le skipper maîtrisait encore la situation à bord de son bateau. D’un commun accord, nous avons décidé d’attendre le lever du jour pour mettre notre semi-rigide à l’eau et venir le chercher. Il nous a décrit sa situation : il avait une voie d’eau maîtrisée et nous étions d’accord que si son bateau chavirait suite à la perte de sa quille, nous allions le chercher dans son radeau de survie. Nous avions des contacts réguliers avec lui, ce qui lui a permis de dormir un peu. Ce matin, la situation a commencé à s’aggraver car le niveau de l’eau est monté. Kito de Pavant a donc été récupéré directement par notre semi-rigide et embarqué à bord du Marion Dufresne II : il est fatigué et surtout très déçu d’avoir dû quitter la course et son navire… Un médecin l’a pris en charge. »
Kito de Pavant (Bastide-Otio) : « J’ai eu de la chance dans mon malheur ! Le Marion Dufresne était sur zone et il n’y est que quatre fois par an… Les conditions étaient mauvaises et en fin de nuit, je n’arrivais plus à étaler la voie d’eau. Les planchers flottaient : ça a été dur de quitter mon bateau et de l’abandonner au milieu de nulle part, ça me fait mal au cœur de perdre le bateau. Mais c’était la seule solution parce que je n’avais quasiment plus d’énergie pour les pompes et je ne pouvais pas recharger les batteries puisque le moteur était sous l’eau… Une bonne partie de la coque est très endommagée puisque le fond de coque est parti avec le palier arrière de la quille. Et le vérin de quille a déchiré la coque sur plus d’un mètre : c’était sinistre de voir le bateau dans cet état-là. Ça devenait trop dangereux pour moi… Je suis donc sur le Marion Dufresne II qui est en route vers les îles Crozet, puis les Kerguelen, Amsterdam : je suis pour trois semaines sur le navire de ravitaillement des TAAF. Ce sont des régions que je ne connais pas et je vais donc faire le tour de ces îles désolées. Le choc a été très net, très fort : je marchais entre 15 et 20 nœuds avec 25-30 nœuds et une mer formée. J’étais prudent, pas trop rapide, très abattu pour être en phase avec le vent. J’ai tapé quelque chose, je ne sais pas quoi, mais j’ai entendu un gros bruit sec et j’ai tout de suite pensé à quelque chose de dur. Mais en regardant à l’arrière du bateau, je n’ai rien vu ressortir. Peut-être que ce que j’ai entendu était le crash sur le bateau… Le choc a cassé la partie arrière de la quille et de la coque à ce niveau-là et le palier arrière est parti. Quand je suis allé voir, la quille était encore accrochée, mais après avoir enroulé la trinquette (J-3) pour ralentir le bateau, la quille est descendue d’une dizaine de centimètres. Cela n’a fait que s’aggraver : je ne pouvais pas intervenir. J’ai viré de bord pour changer de cap afin de remonter vers le Nord, mais rapidement, j’ai compris que le bateau ne pouvait plus avancer. J’ai affalé la grand-voile et j’ai appelé la Direction de Course… Le Marion Dufresne était heureusement à 110 milles dans mon Nord car l’autre alternative, c’était Louis Burton qui était à deux jours de ma position ! Il serait arrivé demain matin… C’est terrible de laisser le bateau sur place parce que je perds beaucoup et les conséquences seront lourdes : c’est la première fois que je perds un bateau… Moralement, je suis assez marqué, physiquement, je n’ai rien. »
Kito de Pavant faisait le point sur la situation hier soir :
« – vers 8h TU, j’ai percuté un OFNI, dur, car le choc a été très sec et brutal – Le bateau s’est arrêté net puis a repris sa route – les safrans n’ont rien touché et sont intacts – un craquement au niveau de la quille m’a tout de suite alerté – le palier arrière de la quille a subi de gros dégâts – je roule la voile d’avant pour ralentir le bateau – quand je retourne voir l’état de la quille, elle ne tient plus que par son palier avant. Le palier arrière a disparu avec un bon morceau de fond de coque – puis, elle finit par glisser de son palier avant pour ne tenir quelques dizaines de centimètres plus bas que par la tige de vérin – avarie donc très grave, impossible à réparer et potentiellement dangereuse pour ma sécurité… – en effet, petit a petit, la tige de vérin déchire la coque vers tribord jusqu’à ce que la tige soit à la verticale – le puits de quille lui-même est gravement endommagé occasionnant une voie d’eau, heureusement contenue dans le compartiment du moteur – le puits de vérin est également ouvert aux abysses et l’eau menaçait de remplir les autres compartiments à l’arrière, notamment celui des batteries – c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de changer de cap – le bateau dérive à sec de toile vers le Sud-Ouest à 3 noeuds environ – il y a sur zone 30 noeuds de vent et 5/6 m de creux. L’eau est à 5°C. – la situation ne me permet pas d’envisager une autre solution que d’évacuer le bateau – le risque de chavirage est trop important – et surtout, je ne peux déplacer le bateau au risque de détériorer encore la situation Vous imaginez sans doute mon désarroi, ma déception sur cette course, décidément maudite. Je suis sincèrement navré pour toutes les personnes qui ont cru dans ce projet ; Bastide Médical, Otio-Groupe HBF, tous les partenaires Made in Midi, Elteans, Quadran et la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, tous les amis, les fans de plus en plus nombreux, la famille, l’équipe Sixteam, etc. Je ne vous explique pas à quel point c’est dur d’imaginer qu’il va falloir que je quitte le bateau, avec toute l’énergie que cela a demandé depuis 2 ans et demi. Mais bon, d’abord la vie, ensuite le reste… »
A 9h00 (heure française) ce mardi matin, la Direction de Course du Vendée Globe a été alertée par l’équipe technique du navigateur Kito de Pavant qu’une avarie grave était intervenue à bord de son bateau Bastide Otio. Kito de Pavant qui naviguait à 16 noeuds sous grand-voile et deux ris dans une mer très formée, a informé son équipe à terre que le bateau avait subi un violent choc au niveau de la quille, suite à la rencontre avec un OFNI, provoquant une voie d’eau importante à bord du bateau.
Joint par téléphone, Kito de Pavant déclarait : « J’ai tapé quelque chose de dur avec la quille. Le choc a été brutal et le bateau s’est arrêté net. Le palier arrière de la quille a été arraché. La quille pend sous le bateau simplement tenue par le vérin de quille qui est en train de cisailler la coque… Le puits de quille est arraché, il y a une grosse voie d’eau à ce niveau mais contenue pour le moment au compartiment moteur. Actuellement il y a 40 nœuds de vent et 5 à 6 mètres de creux sur zone. Le bateau est arrêté. J’ai affalé la grand-voile pour que ça gîte moins. La situation est stabilisée pour le moment. Le matériel de survie est à côté de moi. Il va falloir venir me chercher. Je suis en train de contacter le Marion Dufresne pour qu’il vienne sur zone ».
La Direction de Course du Vendée Globe a immédiatement alerté les MRCC (Maritime Rescue Coordination Center) Gris Nez afin de les informer de l’avarie et d’organiser les secours. Le Cross a prévenu le Marion Dufresne qui est actuellement positionné à 110 milles nautiques dans le nord de l’endroit où se trouve Kito de Pavant dans le Nord des îles Crozet. Il devrait être sur zone dans une dizaine d’heures.
Plus d’information dans la journée.
« Une très grande émotion a envahi les équipes Otio, et plus largement le Groupe HBF, ce matin après la réception du May Day de Kito. Nos préoccupations se portent à présent sur l’organisation du sauvetage de Kito, dans les meilleurs délais et dans les conditions les plus favorables possibles.
Nos équipes restent plus que jamais solidaires envers le team Bastide Otio et saluent les 29 jours extraordinaires de course que Kito nous a fait vivre sur ce Vendée Globe 2016/2017. »
Jean-Pierre Ferraud, Président du Groupe HBF
« Kito a réalisé une course remarquable depuis son départ des Sables d’Olonne en réalisant une très belle performance. Malheureusement c’est un OFNI qui aura eu raison de cette grande aventure. C’est une dure loi des séries. Le groupe Bastide est solidaire de Kito dans tous ses choix de bon marin. Nous comptons sur la direction de course du Vendée Globe pour réaliser une opération de secours dans les plus brefs délais.
L’essentiel est de maintenir sa sécurité est de préserver le bateau.
Nous sommes de tout cœur avec lui. »
Vincent Bastide, Directeur Général de Bastide Médical
Très belle soirée hier soir au Théâtre Edouard VII à Paris pour récompenser les champions de la voile de l’année ainsi que le prix de la Haute Technologie de la FIN.
Thierry Rey, Champion Olympique de judo (1980), membre du Comité de Candidature de Paris 2024 et Président du Jury pour l’élection du Marin de l’Année 2016, a annoncé sur la scène du théâtre Edouard VII, le sacre de Charline Picon. La médaillée d’or aux Jeux Olympiques de Rio devient ainsi Marin de l’Année 2016. Le titre de la française vient clore une cérémonie qui a récompensé les marins ou équipages français pour leurs remarquables performances durant cette année 2016.
Marin de l’Année 2016
Le titre de Marin de l’Année lui avait échappé en 2014, cette année il est bel et bien pour Charline Picon. Elle succède au duo quadruple champion du monde Billy Besson et Marie Riou (Nacra17). La véliplanchiste a réalisé une Olympiade parfaite, avec en conclusion la plus belle des médailles acquise dans la baie de Rio. Son palmarès, depuis sa 8eme place aux JO de Londres en 2012 parle pour elle. Triple Championne d’Europe (2013,2014, 2016) Championne du Monde en 2014, double vainqueur du Test Event à Rio (2014,2015) et enfin Championne Olympique à Rio cet été. Charline Picon « C’est un immense honneur et encore une belle émotion de recevoir ce prix de Marin de l’année. Savoir que mon nom va être inscrit aux côtés de grands marins français est une belle consécration tant la barre est haute pour décrocher ce prix. 2016 est une année incroyable pour moi, l’aboutissement de nombreuses années sur l’eau à travailler dur avec mon entraîneur, d’une olympiade au rythme effréné, couronnée par ma médaille d’Or. Je remercie l’ensemble des personnes qui m’ont permis de réaliser mon rêve. »
Pour rappel, les nommés au titre de Marin de l’Année étaient :
• Pierre Le Coq (CMV Saint Brieuc)
• Camille Lecointre (SR Brest) & Hélène Defrance (ASPTT Marseille)
• François Gabart (Macif Centre Voile)
• Jérémie Beyou (CN Lorient)
• Damien Seguin (SNO Nantes)
On saluera particulièrement les marins nominés pour la Récompenses Course au Large :
Olivier Cardin pour sa victoire sur la Clipper Race
Ian Lipinski pour sa victoire sur Les Sables-Açores-Les Sables en Mini6.50
Thierry Chabagny et Erwan Tabarly pour leur victoire sur la Transat AG2R
Yoann Richomme pour sa victoire sur La Solitaire du Figaro
Charlie Dalin pour son titre de Champion de France Elite Course au Large en Solitaire
Armel Le Cléac’h pour sa victoire sur The Transat en Imoca
Jérémie Beyou pour sa victoire sur la transat New-York – Vendée en Imoca
Gilles Lamiré pour sa victoire sur The Transat en Multi50
François Gabart pour sa victoire sur The Transat et son record des 24H en solo en Ultime
Thibaut Vauchel-Camus pour sa victoire sur The Transat en Class40
ainsi que ceux nominés pour la Récompenses Inshore :
Eric Brezellec et son équipage composé de Christian Ponthieu, Julie Richeux, Hervé Corlay pour leur 2ème place au Championnat du Monde de J80
Anne-Claire Le Berre et son équipage composé de Mathilde Geron et Alice Ponsar pour leur 2ème place au Championnat du Monde de Match Racing féminin
Matthieu Salomon, Quentin Delapierre, Kévin Péponnet, Bruno Mourniac et Quentin Ponroy pour leur victoire sur le Tour de France à la Voile en Diam24
Franck Cammas et son équipage composé de Adam Minoprio, Hervé Cunningham, Thierry Douillard, Thierry Fouchier, Nicolas Heintz, Devan Le Bihan, Thomas Le Breton, Arnaud Jarlegan, Thibaut Julien, Matthieu Vandame, Louis Viat, Julien Villon pour leur victoire sur le Circuit GC32
France Bleu pour leur victoire sur la Commodore’s Cup
Eric de Turckheim et son équipage pour leur victoire sur la Rolex Sydney Hobart, sur la Commodore’s Cup et sur la Middle Sea Race
Trophée du Meilleur Espoir de l’Année
Parmi les différents prix décernés, le Trophée du Meilleur Espoir de l’Année a été remis à Erwan Fischer Guillou et Thibault Julien. Les deux jeunes, membres du Centre Nautique de la Baule Pouliguen Le Pornichet, ont reçu cette distinction suite à leur titre de Champions du Monde Jeunes en 49er acquis en septembre dernier aux Pays-Bas.
Les autres prix décernés lors de la Soirée du Trophée des Champions
Au-delà du titre de Marin de l’Année, la cérémonie des Trophées des Champions a également mis à l’honneur les grands champions de l’année, toutes disciplines confondues.
Récompenses Jeunes :
Charles Dorange et Louis Flament pour leur titre Mondial en SL16
Titouan Le Bosq pour son titre de Champion du Monde en RS :X
Erwan Fisher Guillou et Thibault Julien pour leur titre Mondial en 49er
Emeric Michel et son équipage composé de Gabriel Skockzek, Marine Boudot et Lucas Chatonnier pour leur 2eme place au Championnat du Monde en SB20
Récompenses Funboard :
Delphine Cousin pour sa 3eme place en Slalom au Championnat du Monde PWA
Pierre Mortefon pour son titre de Vice-Champion du Monde PWA en Slalom
Récompenses Voile Olympique :
Charline Picon pour son titre de Championne Olympique et Championne d’Europe RS :X
Damien Seguin pour son titre de Champion Paralympique et sa 2eme place au Championnat du Monde en 2.4mR
Pierre Le Coq pour sa médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Rio en RS :X
Camille Lecointre et Hélène Defrance pour leur titre de Championnes du Monde et leur médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Rio en 470
Billy Besson et Marie Riou pour leur titre de Champions du Monde en Nacra17
Jean Baptiste Bernaz pour son titre de Vice-Champion du Monde de Laser Standard
Sofian Bouvet et Jérémie Mion pour leur titre de de Champions d’Europe et leur 3eme place au Championnat du Monde de 470
Thomas Goyard pour son titre de Champion d’Europe RS :X
L’Equipe de France de Voile pour sa performance exceptionnelle
Trophée Coup de Cœur :
Billy Besson & Marie Riou pour leur abnégation pendant les Jeux Olympiques de Rio
Team France Jeune pour leur victoire sur le Tour de France à la Voile Jeune et Amateur, pour leur titre de Champion du Monde Jeune 49er, et pour leur 3eme place au Championnat du Monde de Match Racing Jeune
Prix de la Haute Technologie et de la FIN :
Mer Agitée gagnant en Catégorie Produits
HDS GSEA Design gagnant Catégorie Conception
2 Mentions spéciales décernées par le jury de la FIN :
– WATT&SEA
– SEAir
Photo sent from the boat Famille Mary - Etamine du Lys, on December 4th, 2016 - Photo Romain Attanasio
Photo envoyée depuis le bateau Famille Mary - Etamine du Lys le 4 Décembre 2016 - Photo Romain Attanasio
bonne nuit
ibe demain matin
mer toujours chaotique mais mieux que ce matin
05Romain Attanasio, skipper du bateau Famille Mary – Etamine du Lys a heurté un OFNI (objet flottant non identifié) aujourd’hui lundi 5 décembre aux alentours de 12h30 (heure française). Romain se trouvait à environ 470 milles nautiques au sud du Cap (Afrique du Sud) lorsque son bateau Famille Mary – Etamine du Lys est entré en collision avec un OFNI qui a endommagé ses deux safrans.
Romain est en bonne santé et n’est pas en danger. Il a pris la décision de se dérouter vers Le Cap pour tenter une réparation sans assistance. Plus que jamais, Romain est soutenu par ses partenaires Famille Mary, Etamine du Lys et tous membres du Club Sixième océan. Sa compagne Samantha Davies, team manager du bateau a réagi : « J’ai senti Romain touché au début, mais il ne baisse pas les bras et il a déjà retrouvé le moral. Il va tout essayer pour réparer son bateau et poursuivre l’aventure. J’espère qu’il aura un maximum d’encouragements. » Romain Attanasio devrait mettre deux à trois jours pour rallier Le Cap.
Romain Attanasio :
“J’ai senti un énorme choc et vu des morceaux de safrans dans mon sillage. J’ai vite compris ce qu’il s’était passé. Je suis parti à l’abattée, le bateau s’est couché avec le gennaker à contre. J’ai pris mon temps pour redresser la situation. J’ai alors fait un état des lieux des dégâts. Le safran tribord est à moitié cassé, l’autre est beaucoup plus abîmé. Il n’y a pas d’autres soucis à bord : la barre bouge correctement. Il ne semble pas y avoir de problème dans la transmission. Mais il était hors de question de partir dans l’océan Indien dans ces conditions. Je fais donc route vers Cape Town où je devrais arriver mercredi matin. Je n’abandonne pas, je vais me débrouiller tout seul, sans assistance. L’idée est de trouver une baie abritée, de réparer le safran endommagé et remplacer celui qui est complètement cassé (j’ai un safran de spare à bord). Je suis passé par tous les sentiments aujourd’hui. Au moment du choc, j’étais abattu. Je m’imaginais en train d’annoncer à mon fils que je rentrais en avion. Mais le moral est meilleur maintenant. Je ne baisse pas les bras. Je vais perdre une semaine dans l’affaire mais cela n’est pas grave, l’aventure continue ! »
L’équipe de Banque Populaire peut savourer ce moment et se détendre un peu. Armel Le Cléac’h est en tête de la flotte de ce Vendée Globe au passage de la longitude du cap Leeuwin à 9h14 ce lundi matin. Un nouveau temps de référence de 28 jours, 20 heures et 12 minutes qui montre combien cette édition va vite avec 5 jours et 14 heures de moins que le temps de référence établi par François Gabart sur le Vendée Globe 2012. Chapeau Armel qui aura pris le temps de répondre en direct à la Soirée des Champions pour saluer les nominés.
Banque Populaire VIII a réussi à creuser un écart de 100 milles d’avances sur Hugo Boss mais la course est loin d’être finie. “Je suis en avance sur le temps de référence et mon propre temps, c’est une bonne nouvelle ! Cette avance montre qu’on est dans le tempo, qu’on progresse vite… Ce sont des bons chiffres, la première partie de la course s’est faite rapidement, c’est positif par rapport à la longueur de ce tour du monde. Je suis content ! Le cap Leeuwin est un cap majeur à franchir pendant ce tour du monde et être en tête dans ces moments là est important. Depuis 24 heure j’ai gagné pas mal de milles sur Alex Thomson. On est dans une phase de transition entre 2 dépressions, la prochaine qui arrive promet d’être musclée, le vent commence à rentrer et va arriver par derrière, ça va donc faire l’élastique au niveau du classement. Mais je suis content d’avoir pris un peu d’avance, maintenant chacun continue sa course et rien n’est joué. La semaine va être assez agitée, on va aller de dépression en dépression. Le Sud de l’Australie est un passage compliqué avec du vent soutenu, de la mer forte, ça ne va pas être la partie la plus drôle qu’on ait faîte depuis le départ. Il va falloir être prudent, je surveille ça de très près. Dans les prochains jours je ne vais pas être de toute quiétude mais cela fait partie du menu des mers du Sud. Je sais que derrière ils sont aussi un peu secoués. Ça va être ça jusqu’au cap Horn.”
CLASSEMENT DE 15H :
1) Armel Le Cléac’h – BANQUE POPULAIRE à 13408,7 milles de l’arrivée.
2) Alex Thomson – HUGO BOSS à 110 milles du leader.
3) Sébastien Josse – EDMOND DE ROTHSCHILD à 647,3 milles du leader.
4) Paul Meilhat – SMA à 1188,5 milles du leader.
5) Jérémie Beyou – MAITRE COQ à 1444 milles du leader.
Nous avons eu la chance de rencontrer Morgan Lagravière ce matin au PC Course du Vendée Globe. Le Skipper de Safran s’est confié sans langue de bois après son abandon suite à une collision avec un Ofni au large du Cap de Bonne-Espérance. Rentré à Paris, il n’est plus dans la course mais une part de lui-même y est encore un peu. Un passage difficile pour un marin que Morgan mieux qu’un autre parvient à décrire avec l’émotion qu’on lui connait ou que l’on a découvert à travers cette édition.
“Soulagement que cela s’arrête“, c’est les mots qu’il a prononcé quelques heures après son avarie. Des mots qui peuvent laisser perplexes un sponsor ou le public mais qui ont le mérite d’être dits tout hauts quand tous les marins du Vendée Globe le pensent tout bas. Sur un Imoca à foil, naviguer à bord est presqu’inhumain, voir surhumain. Passer le moment de l’avarie, de la décision d’abandonner, on peut comprendre le soulagement. A défaut de pouvoir continuer, on y gagne au moins un retour à la vie normale après “l’enfer”.
Comme toutes le courses, il y a des hauts et des bas et Morgan les aura tous vécus. Comme tous les autres concurrents, il a eu son lot de problèmes à gérer au quotidien sur ses voiles, son informatique. Des problèmes sur lesquels il n’aura pas voulu communiquer pendant sa course parce que c’est le lot quotidien finalement des skippers.
Forcément il est déçu, une déception parfois surprenante : celle du compétiteur à qui il a manqué de pouvoir régater au contact. Le moment où le solitaire en course doit faire avancer au mieux son bateau seul au monde des centaines de milles derrière les leaders, des centaines de milles devant des poursuivants. Dans ces moments-là, les vacations deviennent des moments sympas où l’on peut parler à la terre, se réveiller le matin et penser à ce que l’on va dire après et même parodier l’une des émissions connues de la Réunion, son île natale.
Morgan est rentré en avion. Il aurait pu faire le convoyage retour mais il en a laissé le soin à son équipe, à Roland Jourdain qui en avait l’envie et aux autres membres de l’équipe qui vont pouvoir préparer la suite et travailler dessus.
La suite, Morgan ne la connaît pas encore. Il est trop tôt, il est encore marqué par ce qui pour lui ressemble pour le moment encore à un échec quand tous le monde salue sa performance. La relation nouée avec Roland Jourdain prend tout son sens. Celle de la transmission de l’expérience en course au large. Une transmission qui pourrait se faire également sur la prochaine Jacques Vabre en vue d’une Route du Rhum. L’étincelle du compétiteur brillant est encore là.
Avarie à bord d’Edmond de Rothschild, Sébastien Josse met provisoirement la course entre parenthèses
À 10h30 ce lundi matin, tandis qu’il pointait à quelques 600 milles dans l’ouest de la longitude du cap Leeuwin, Sébastien Josse contactait son équipe à terre pour prévenir d’une avarie majeure sur le foil bâbord du Mono60 Edmond de Rothschild. Compte tenu des mauvaises conditions météorologiques que rencontre le skipper du Gitana Team depuis 24h et de la dégradation annoncée dans les prochaines heures sur la zone, le solitaire en accord avec ses armateurs, met provisoirement la course entre parenthèses et établit actuellement avec son équipe les meilleures options pour laisser passer le gros de la tempête en sécurité.
Depuis hier, Sébastien Josse doit faire face à des conditions très musclées en avant d’une dépression tropicale venue de Madagascar. Ce matin, tandis qu’il naviguait bâbord amures dans un flux d’Ouest compris entre 30 et 35 nœuds et sur mer formée avec des creux de plus 4 mètres, le Mono60 Edmond de Rothschild est parti en survitesse dans un surf et a dû encaisser un gros « planté » en bas de la vague. L’arrêt a été brutal et, dans le choc, le foil bâbord est violemment descendu. Il est alors venu percuter de plein fouet sa cale haute, ce qui a endommagé le haut de l’appendice et son système de réglage. Sébastien Josse était à l’intérieur lors de l’incident et n’a pas été blessé.
Afin de sécuriser le foil, qui menaçait alors de sortir de sa cale ce qui aurait pu entraîner des conséquences sur le puits de l’appendice et l’intégrité structurelle de cette partie du bateau, Sébastien Josse a empanné pour changer d’amures et naviguer sur son foil tribord le temps d’une réparation provisoire. Gitana 16 faisait alors cap au Nord – Nord-Est en direction de l’Australie mais, pour des raisons de sécurité, il ne pouvait pas conserver ce cap trop longtemps. En effet, il s’agit précisément de la trajectoire du cœur de la dépression que le marin tente d’éviter depuis 24 h en gagnant au plus vite dans l’Est le long de la ZEA (Zone d’Exclusion Antarctique). Selon les dernières prévisions, le marin aurait dû faire face à des vents de 50 nœuds et une mer très forte avec des creux de 10 mètres. Depuis 14h, le Mono60 Edmond de Rothschild a ainsi remis le cap au Sud-Est.
Cyril Dardashti, directeur du Gitana Team, et toute son équipe sont en contact permanent avec Sébastien Josse pour trouver au plus vite les meilleures solutions à mettre en place.
Plus d’informations à venir dans les prochaines heures.
Stephan Serra le patron d’Uship nous présente la USHIP Academy qui est lancée au Nautic de Paris, une très bonne initiative et un concept original. L’occasion de se former à la course au large via différentes thématiques.
Thomas Coville entame son 28è jour de course en solitaire. Le voilà au pays de la Grande Solitude. Ses positionneurs lui disent qu’il a déjà couvert la première moitié de l’Océan Pacifique. Ses routeurs l’informent qu’il en est aux deux tiers de son impossible voyage. Mais la mappemonde donne d’autres sortes d’informations. Perdu dans son immensité, ce solitaire est bien plus éloigné de la première âme humaine que les spationautes de la Station Spatiale Internationale.
Les occupants de l’ISS sillonnent l’espace à 400 kilomètres de la surface terrestre. Et ils naviguent en équipage. Thomas Coville n’a d’autre compagnie que lui-même. Il est beaucoup plus isolé. Les premières terres habitées émergent à 2 500 kilomètres en arrière sur sa gauche, ce sont des poussières d’îles baptisées Australes. Pitcairn, l’île des descendants du Bounty, se trouve à 3 000 kilomètres sur son avant gauche. Wellington, la capitale de la Nouvelle Zélande, est à 3 500 kilomètres dans son dos. L’Ile de Pâques à 3 700 kilomètres en haut à gauche. Et la côte chilienne à 4 500 kilomètres devant lui, soit en gros la distance de Paris à Terre Neuve. Les premiers du Vendée Globe ? Ils luttent, 9 500 kilomètres derrière lui…
C’est comme s’il était seul sur Mars. On a beau chercher, se tourner vers l’inaccessible Antarctique, tout en bas, il n’y a pas âme qui vive à l’horizon. Pour simplement apercevoir une silhouette humaine, depuis l’endroit où il se trouve, il faut couvrir des distances si grandes qu’elles ressemblent à des trajets dans la galaxie. Heureusement, il va si vite que l’endroit où il se trouve n’a pas vocation à le rester. Son immense trimaran taille sa route, imperturbable, à travers les infinis d’une planète liquide si lointaine qu’aucun Etat, n’a encore réussi à la revendiquer. Sodebo Ultim’ ne fait qu’y passer, vif comme un météore, étirant derrière lui un triple sillage qui dit seulement : « Je reviens de là-bas. »