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A 24h d’un énorme exploit pour IDEC Sport

Les exploits dans la course au large se succèdent. Après Thomas Coville, les foilers du Vendée Globe, c’est Francis Joyon et son équipage qui vont écrire une nouvelle page du Trophée Jules Verne. Un immense exploit puisque le trimaran IDEC Sport devrait couper la ligne d’arrivée au large d’Ouessant demain vers 5h/6h du matin avant d’arriver à Brest vers 10h. Un tour du Monde en 40 jours et quelques heures pulvérisant le record détenu par Loïck Peyron sur Banque Populaire V depuis 2012 en 45j 13h 42mn et 53sec. C’est énorme! Parti le 16 décembre après une première tentative avortée au pot au noir quelques semaines avant, IDEC a dévalé les mers du sud a une vitesse stratosphérique avec parfois des distances de 900 milles parcourues par jour.

À l’aube de sa dernière journée en mer dans la conquête du Trophée Jules Verne, IDEC SPORT poursuit sa progression sur la route retour vers Brest selon le rythme qui lui est propre : à pleine vitesse sur une trajectoire optimale. « Il dévale les pentes au large de Lisbonne », raconte Sébastien Audigane dans un message de la nuit. À 350 milles du cap Finisterre, Francis Joyon et ses équipiers abordent la phase finale de leur folle épopée maritime. Lancés à plus de 30 nœuds, ils avalent les milles avec une facilité rare. Les six marins sont toujours attendus, demain au petit jour, sur la ligne d’arrivée au large d’Ouessant pour accrocher à leur palmarès le prestigieux record de vitesse absolue autour de la planète mer. Et signer, après un peu plus de 40 jours de course, un formidable exploit collectif…

« Sous un ciel mi étoilé et poussé par des vents de sud nerveux IDEC SPORT dévale les pentes au large de Lisbonne. Une dernière ligne droite en direction des côtes finistériennes, le vent devrait refuser dans le golfe de Gascogne. La dernière nuit risque d’être sportive et humide au reaching. Pour l’instant, nous naviguons vite et safe. La mer n’est pas trop formée, nous permettant de bien dormir. Tout va bien à bord de notre brave coursier des océans. »

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Arrivée jeudi matin pour IDEC

« Nous sommes depuis ce matin en route quasiment directe vers une arrivée qui pourrait intervenir jeudi matin. » Francis Joyon ne masque pas sa satisfaction.

À moins de 1500 milles de l’arrivée au large d’Ouessant, IDEC SPORT progresse dans le sud des Açores sur la route directe qui doit le mener jusqu’à la ligne de la délivrance d’ici 48 heures. C’est dire si ça commence à sentir l’écurie pour le fougueux pur-sang des océans et son équipage, qui abordent, au cœur de l’Atlantique Nord, l’ultime épisode stratégique de leur odyssée planétaire.

« La dépression qui arrive en apportant du sud-ouest aux Açores nous offre une fin de parcours idéale. Elle nous permet de couper le fromage », consent Gwénolé Gahinet à bord du trimaran rouge et gris, qui a déjà retrouvé dans les alizés des vitesses constantes de plus de 25 nœuds et avale de la distance avec l’appétit qu’on lui connaît sur une trajectoire économe en milles. Déjà, l’écart avec son concurrent virtuel, qui a ce stade du parcours avait fait un grand tour par l’ouest, se creuse de nouveau à vitesse grand V.

Dans les prochaines heures, Francis Joyon et ses hommes doivent au prix de quelques empannages, passer des alizés au système dépressionnaire. Il s’agit en effet d’attraper au niveau des Açores, ce flux de sud-ouest dans les voiles du maxi-multicoque, qui pourra dès lors, foncer sur le cap Finisterre et le golfe de Gascogne, en direction de Brest. Déjà dans le ciel les cumulus ont laissé la place aux cirrus. Le vent, lui, commence à se renforcer augurant un sprint final d’une belle intensité en direction de la ligne d’arrivée. La formidable équipée sauvage y est toujours attendue jeudi au petit matin pour accrocher à son palmarès le prestigieux Trophée Jules Verne au terme d’un tour du monde rondement – et si rapidement – mené…

Les systèmes météos s’organisent de manière favorable sur la route du maxi-trimaran IDEC SPORT. Joyon et ses hommes visent un point dans le sud des Açores, au plus près d’un centre de hautes pressions qu’il conviendra d’esquiver en empannant à deux, voire trois reprises, pour foncer vers le cap Finisterre et le Golfe de Gascogne, tribord amure dans le fort vent de sud-ouest. Un moment crucial, une dernière grosse difficulté stratégique avant la fin de ce tour du monde express. Les Joyon, Surtel, Audigane, Pella, Stamm et Gahinet s’y préparent déjà, non sans profiter au maximum des belles conditions du jour, quand leur maxi-trimaran donne le meilleur de lui même, dans l’exacte dose de vent, d’angulation et de houle pour tenir sans effort apparent ses 30 nœuds .

« Nous sortons d’une nuit à grains. Les gars se sont démenés en lofant, abattant, réglant sans cesse pour rester au plus près du routage, et aller vite dans la bonne direction. » A un peu plus de trois jours de la délivrance, Francis Joyon nous rappelle combien rien n’est encore acquis à son formidable équipage. Les milles, dans un alizé enfin ensoleillé, se gagnent toujours aussi âprement, au talent, à la concentration, à la vigilance. « Le vent adonne sur le travers du bateau et on peut progresser sur la route directe. 30 nœuds, c’est la vitesse que le bateau et nous même aimons bien, en équilibre sur le foil. »

Francis, à l’instar de ses 5 équipiers, profite à fond de ces derniers jours de mer, de ce bateau décidément magique, et de l’efficacité de ses marins. « On commence à parler un peu de l’arrivée » confesse Gwénolé Gahinet. « Nous sommes heureux de retrouver de belles vitesses, et de voir que l’horizon se dégage pour nous, avec une route et une trajectoire, dans la théorie des fichiers météos, bien dessinées devant nous. » Quelques dévents à anticiper du côté du cap Finistère, le trafic maritime qui s’intensifie au rythme de la progression dans l’hémisphère Nord, la route de la Bretagne semble en effet idéalement tracée pour permettre une arrivée jeudi matin à Ouessant, en un peu moins de 41 jours !

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La belle course de Jérémie

Podium with Armel Le Cleac’h (FRA), skipper Banque Populaire VIII (winner) and Alex Thomson (GBR), skipper Hugo Boss (2nd), during Finish arrival of Jeremie Beyou (FRA), skipper Maitre Coq, 3rd of the sailing circumnavigation solo race Vendee Globe, in Les Sables d'Olonne, France, on January 23rd, 2017 - Photo Jean Marie Liot / DPPI / Vendee Globe Arrivée de Jeremie Beyou (FRA), skipper Maitre Coq, 3ème du Vendee Globe, aux Sables d'Olonne, France, le 23 Janvier 2017 - Photo Jean Marie Liot / DPPI / Vendee Globe

Parti le 6 novembre des Sables d’Olonne parmi les 29 skippers inscrits à cette édition 2016-2017 du Vendée Globe, Jérémie Beyou a pris la troisième place après 78 jours 6 heures 38 minutes et 40 secondes. Retour sur le parcours du skipper de Maître CoQ, terminé en apothéose.

6 novembre, top départ !
L’émotion est intense ce dimanche 6 novembre quand Jérémie Beyou débarque à 10h sur le ponton de Port Olona. « On a beau être prévenu, l’émotion revient à chaque, fois, il ne faut pas essayer de lutter contre ça », avait-il prévenu la veille. Les étreintes avec les nombreux proches et salariés de Maître CoQ venus lui témoigner leur affection sont poignantes, un dernier salut de la main et le Finistérien s’élance dans le chenal où se sont rassemblés plusieurs centaines de milliers de spectateurs. A 13h02, c’est sous grand-voile haute et J1 à l’avant (grande voile de reaching) qu’il prend la direction du large, dans une brise de 14 nœuds de nord. Un départ parfaitement maîtrisé au milieu des très nombreuses embarcations de toutes sortes (14 000 personnes !) venues sur l’eau accompagner les 29 marins. L’aventure commence…
Jean-Marie Liot / DPPI / Vendée Globe

16 novembre, dans le sud sans pilotes
Comme prévu, la descente de l’Atlantique Nord a été particulièrement rapide pour le peloton de tête dont fait partie Jérémie qui attaque cependant le Pot-au-noir handicapé par des problèmes de pilotes automatiques. « J’ai eu des soucis avec mes deux premiers pilotes quasiment depuis le départ des Sables d’Olonne, ils se sont aggravés durant le passage du Pot-au-noir. J’utilise maintenant un troisième pilote sommaire qui me permet de passer du temps à essayer des modes de réparation. Le reste du temps est passé à la barre », confie le skipper au moment de basculer dans l’hémisphère Sud en sixième position après 9 jours 16 heures et 49 minutes de mer.

23 novembre, « une nouvelle course » commence
Après de belles glissades le long du Brésil – journées entre 450 et 500 milles en 24 heures, pointes à 30 nœuds -, Jérémie Beyou, s’il a pu trouver une solution pour réinitialiser ses pilotes automatiques, se retrouve confronté peu avant son entrée dans le Grand Sud à un problème de taille : ses antennes Fleet, qui lui permettent de se connecter à Internet et donc de recevoir les infos météo, ne fonctionnent plus, l’obligeant à utiliser son Iridium pour récupérer un ou deux fichiers par jour. Le moral est atteint pour le marin breton qui a en outre appris l’abandon de son ami Vincent Riou suite à une collision avec un OFNI. « Ça m’a forcément touché. Il y a tellement d’engagement sur cette course, tu vas au bout de toi-même, que quand ça s’arrête brutalement comme ça, c’est terrible. Je suis vraiment triste pour lui. » Et de poursuivre, à propos de « la nouvelle course » qui commence pour lui, désormais contraint de naviguer avec un minimum d’infos météo : « J’avance jour par jour. Cette course, je peux vous dire que j’ai envie de la finir, je ne veux pas tourner à gauche, je me battrai jusqu’au bout, j’ai encore de l’énergie. »

27 novembre, régate au contact dans le Grand Sud
Après vingt jours et demi de course, Jérémie Beyou attaque l’océan Indien à vive allure, porté par une bonne dépression qui lui permet d’enchaîner des journées à 450 milles. Le skipper de Maître CoQ livre une course dans la course à Paul Meilhat, les deux marins évoluant à quelques milles l’un de l’autre au point de régulièrement converser à la VHF. Une proximité qui est plutôt utile au Finistérien pour mesurer la pertinence de ses choix météo. « Je passe beaucoup de temps à la table à cartes à faire des suppositions et des schémas, confie-t-il alors. J’ai des infos succinctes, je ne vois pas trop ce qui se passe devant, j’ai du mal à me projeter plus loin que 24 ou 36 heures, c’est difficile pour moi d’anticiper. C’est plus de la navigation à l’observation, je regarde aussi la trajectoire de Paul qui est à côté. »

3 décembre : après le hook, la grand-voile !
Alors qu’il navigue en plein milieu de l’océan Indien, Jérémie Beyou enchaîne les pépins : c’est d’abord le hook de son gennaker (grande voile d’avant utilisée au portant) qui se retrouve bloqué en tête de mât, l’empêchant de l’affaler – il réussira finalement après plusieurs essais infructueux à le débloquer, ce qui lui évitera une périlleuse ascension dans le mât -, c’est ensuite la grand-voile qui tombe soudainement sur le pont, encore à cause d’un problème de hook, l’obligeant à mettre la course entre parenthèses le temps de le remplacer (il passera ensuite pas mal de temps à réparer les déchirures dans la grand-voile occasionnées par la chute). « Ces avaries sont derrière moi, je croise les doigts, confie-t-il quelques jours plus tard au moment de franchir le Cap Leeuwin après 32 jours de mer. Mais quand mon hook de grand-voile a cassé, j’ai failli baisser les bras. Il faisait nuit noire, dans des creux de 5 mètres, pendant quelques heures, j’ai eu du mal à redémarrer, je me disais que je n’arriverais pas à réparer. Après, je ne sais pas où j’ai été chercher ça, mais j’ai réussi à le faire. Je me dis que chaque journée passée est une journée gagnée, j’essaie d’avancer comme ça, sans me projeter plus loin. »

12 décembre : A l’assaut du désert Pacifique
35 jours après avoir quitté les Sables d’Olonne, Jérémie Beyou, quatrième, entre dans le Pacifique, toujours à la lutte avec Paul Meilhat. Une entame musclée avec 40-50 nœuds de vent de travers et une mer croisée, le tout dans un décor de fin du monde qui n’entame pas le moral du skipper, content de disposer d’un « bateau en état de marche » et décidé à le ménager : « Je prends du plaisir dans les petites choses, comme faire de belles manœuvres. Et à chaque fois que j’arrive à me connecter à Internet, c’est la fête ! J’ai trouvé ma cadence, je fais ma course, sans trop regarder ce que font les autres, j’ai envie de sortir du Pacifique pas plus amoché que je n’y suis rentré. »

16 décembre : Jérémie Beyou passe troisième
Après avoir fait le dos rond dans la grosse dépression d’entrée de Pacifique, Jérémie Beyou s’empare de la troisième place (qu’il ne quittera plus), son duel avec Paul Meilhat prenant fin suite à l’avarie de quille rencontrée par ce dernier, contraint de mettre le cap sur Tahiti. Les ateliers bricolage se poursuivent sur Maître CoQ : fuites de puits de foil et de ballast à colmater, déchirures dans la grand-voile à réparer, le tout dans des conditions assez dantesques, les grosses dépressions s’enchaînant dans le Pacifique… « Allez, ne rien lâcher, malgré tout, on avance toujours », lâche-t-il à son équipe…

Après Noël, c’est le Cap Horn !
Il est 14h44 (heure française) ce mardi 27 décembre lorsque Jérémie Beyou franchit pour la première fois de sa carrière le mythique Cap Horn, après 51 jours 1 heure et 42 minutes de mer. Soit le troisième chrono de tous les temps en solitaire sur un monocoque, derrière ceux réalisés par les deux skippers qui le devancent au classement de ce Vendée Globe, Armel Le Cléac’h et Alex Thomson. Un beau cadeau de Noël après l’heure pour le marin qui devient alors cap-hornier à 40 ans. « J’ai pris beaucoup de départs de tours du monde, entre le Vendée Globe, le Trophée Jules-Verne et la Barcelona World Race, à chaque fois, je n’ai pas réussi à passer le Cap Horn, donc il est temps ! Je suis content de sortir de cette zone compliquée, il est temps de changer de coin, parce que ce n’est pas le plus sympa », commente-t-il, avant de se projeter aussitôt vers la suite du programme : « La course va reprendre ses droits, le jeu va se rouvrir, il va falloir s’engager au maximum pendant ces dernières semaines. »

11 janvier : la tête de nouveau à l’endroit
Deux semaines après avoir passé le Cap Horn et 65 jours, 1 heure et 27 minutes après avoir quitté les Sables d’Olonne, Jérémie Beyou fait son retour dans l’hémisphère Nord, solidement campé à la troisième place qu’il occupe depuis près d’un mois. La remontée de l’Atlantique Sud est parfaitement maîtrisée par le Finistérien qui file à vive allure (Jérémie reprend près de 800 milles au leader entre le Cap Horn et l’Equateur !). Le Pot-au-noir puis l’Atlantique Nord, en revanche, sont plus compliqués : « J’ai passé cinq jours dans des orages, des nuages qui bourgeonnaient dans tous les sens, de grosses masses pluvieuses, c’était juste n’importe quoi ce Pot-au-Noir !, confiera-t-il. J’ai laissé un paquet de plumes dans l’histoire. Je n’aurai été servi ni à l’aller ni au retour. » A ce stade de la course, les jeux au classement sont faits : sauf avarie, les deux de devant ne sont plus à la portée du skipper de Maître CoQ qui n’a pas non plus à s’inquiéter d’un éventuel retour derrière lui du trio Dick-Eliès-Le Cam qu’il a mis loin derrière.

20 janvier : « Des images dans la tête »
Armel Le Cléac’h a coupé la ligne d’arrivée en vainqueur la veille, Alex Thomson le vendredi matin, Jérémie Beyou est le prochain skipper attendu aux Sables d’Olonne. S’il essaie de rester concentré sur la bonne marche et l’entretien de son bateau, le capitaine de Maître CoQ ne cache pas qu’il commence à penser à l’accueil qui l’attend… « Ça chamboule un peu partout dans la tête ! Tu as beau essayer de t’en empêcher, tu penses forcément à l’arrivée et tu commences à avoir des images dans la tête. » De belles images, forcément…

23 janvier : Sur le podium !
Au terme de trois derniers jours à naviguer sans vent, Jérémie Beyou franchit la ligne d’arrivée du Vendée Globe en troisième position le lundi 23 janvier à 19h 40min 40sec après 78 jours 6h 38min et 40sec de mer, à la vitesse moyenne réelle de 14,43 nœuds (27 101 milles parcourus). Ses premiers sentiments avant d’aller embouquer le chenal des Sables où l’attend ses supporters de Maître CoQ et d’ailleurs venus nombreux et enthousiastes. « De l’euphorie, de l’adrénaline, du plaisir, quelque chose d’énorme et ce n’est pas fini ! Maintenant, je vais me laisser porter, lâcher prise, parce que j’en ai besoin ! » Sa première nuit de terrien s’annonce aussi longue que festive !

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Les premiers mots de Jérémie Beyou

Il y avait du monde sur l’eau pour venir accueillir dans la nuit Jérémie Beyou au moment où il franchissait la ligne d’arrivée à 19h40 ce lundi soir.  Dès celle-ci franchie, son équipe est montée à bord prend en main l’Imoca dont le moteur ne fonctionne plus. Et après avoir retrouvé sa famille montée à bord, il a livré ses premières impressions.

” C’est un truc de barge parce que c’est une course qui se mérite. Cela m’a pris trois éditions pour le finir. Il faut aller chercher chaque mille. Il faut se dépasser, demander au bateau de se dépasser. Il fallait de la ténacité. C’est parti à l’envers la 2e semaine; J’ai traîné cela jusqu’au bout mais je n’ai pas lâcher la course même si je l’ai mis entre parenthèse parfois. Arrivé à faire 3e c’est génial. Sans Paul Meilhat c’était plus facile; Dans l’Indien il m’a servi de poisson pilote mais après c’était oppressant. Je regrette qu’il ait eu un souci mais je me suis sentie ensuite plus libre et dans ma course.”

“C’est délirant de voir ces bateaux. L’arrivée était magique à 19 nds et les zodicas à cotés alors que je n’avais pas de vent il y a quelques jours. J’ai profité de la navigation toute la journée. Au bout de 78 jours on est à l’aise sur le bateau. On maîtrise son sujet. On fait corps avec son bateau. Le bateau m’en a fait bavé mais moi aussi. Et c’est moi qui est commencé. La bateau a bien tenu, il n’y a pas eu de problèmes majeurs type gréément ou énergie. ”

“Ça me fait presque un peu peur d’avoir terminé un Vendée. C’est une dimension supérieure. J’ai hâte de voir Armel et Alex parce qu’il y a que eux qui peuvent comprendre ce que je ressens. Je voudrai leur dire bravo.”

 

 

 

 

 

Jérémie Beyou devra attendre la marée de 22h30 pour pouvoir remonter le chenal.

 

 

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Arrivée de Jérémie Beyou

Finish arrival of Jeremie Beyou (FRA), skipper Maitre Coq, 3rd of the sailing circumnavigation solo race Vendee Globe, in Les Sables d'Olonne, France, on January 23rd, 2017 - Photo Olivier Blanchet / DPPI / Vendee Globe Arrivée de Jeremie Beyou (FRA), skipper Maitre Coq, 3ème du Vendee Globe, aux Sables d'Olonne, France, le 23 Janvier 2017 - Photo Olivier Blanchet / DPPI / Vendee Globe

Jérémie Beyou sur Maître CoQ a franchi la ligne d’arrivée ce lundi soir à 19h40 pour monter sur la 3è marche du podium de cette 8e édition du Vendée Globe. Un véritable exploit compte tenu des conditions avec lesquelles il a du composer tout au long de ce tour du monde. Il remontera le chenal à partir de 22H45 pour une arrivée au ponton prévue à 23h20.

La troisième place est presque inespérée pour Jérémie et c’est un exploit qu’il réalise. Jérémie Beyou fait partie de ceux qui ne lâchent jamais rien mais on imaginer à quel point il a du souffrir sur cette édition qu’il n’aurait jamais envisager sous cette forme. Ses problèmes ont commencé dès la première semaine avec un pilote récalcitrant qui l’envoyait à l’abattée régulièrement. Le problème venait d’une minuscule résistance dont il est parvenu à bout. Dans la bataille, il aura laissé partir les leaders et accumulé après 10 jours déjà beaucoup de fatigue. Mais ses problèmes malheureusement ne se sont pas arrêtés là. Son antenne fleet puis la deuxième l’ont lâché. Impossible de récupérer des fichiers météos volumineux à l’entrée de l’Ocean Indien. Certains se seraient peut-être arrêtés mais pas lui. Bord à bord avec SMA, Maitre CoQ a suivi le rythme avec une faible visibilité des dépressions à venir. Jérémie à fait le dos rond poursuivant sa course à une place qui n’était pas à la hauteur de ses espérances. Mais devant, entre le Cap de Bonne Espérance et le Cap Leeuwin, la route s’est éclaircie, PRB, Safran, Edmond de Rotschild et SMA ont du abandonner et Jérémie s’est retrouvée 3e.

 

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Jean-Pierre Dick bien placé pour la 4e place

Jean-Pierre Dick, Yann Eliès et Jean Le Cam nous offrent un beau finish pour la 4è place; Si jean-Pierre DIck semble le mieux placé avec un bateau également plus rapide, rien n’est joué tant que la ligne n’est pas franchie.

A deux jours de l’arrivée, les jeux ne sont toujours pas faits pour la 4è place. Même si Jean-Pierre est le plus rapide du trio infernal, la situation météo à l’approche des côtes française favorisera les poursuivants. La vacation avec son équipe a été brève ce matin car JP voulait retourner sur le pont pour régler ses voiles. « Chaque mètre gagné aura son importance à l’arrivée » souligne JP en raccrochant le téléphone.
« J’ai eu des bonnes conditions toute la nuit pour appuyer sur le ‘champignon’ ! J’avais la bonne configuration de voiles et les bons réglages pour aller vite.
Je dois continuer dans cette dynamique pour mettre le maximum de distance à Yann et Jean car le vent sera mou à l’approche des côtes bretonnes. Le scénario est incertain, à moi de l’écrire ! Je vous laisse car chaque mètre gagné aura son importance à l’arrivée. »

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Exploit en vue pour IDEC attendu jeudi à Brest

L’actualité de la voile ne s’arrête plus. Alors que les arrivées du Vendée Globe s’enchaînent, c’est Francis Joyon qui devrait arriver ce jeudi si tout se passe bien avec un record à la clé. IDEC a pour l’instant 1238 milles d’avance sur le record de Loïck Peyron à 1950 mn de l’arrivée. C’est aller tellement vite que l’on a du mal à prendre la mesure de l’exploit mais cela en est un assurément.

Le dernier rush du maxi-trimaran IDEC SPORT dans sa conquête du Trophée Jules Verne a débuté hier. Il s’annonce tonique, tonitruant, tout au long des derniers 2 000 milles et quelques encore à parcourir d’ici la ligne d’arrivée d’Ouessant. En approche de la latitude des Canaries, Francis Joyon et ses hommes profitent à plein d’un alizé qui adonne, tourne sensiblement sur l’arrière du bateau, pour allonger la foulée aux allures portantes. Seuls l’état de la mer, et la houle parfois contraire, refrènent les ardeurs des hommes du bord. Déjà à plus de 28 noeuds de manière régulière, IDEC SPORT met heure après heure un peu plus d’est sur une route jusqu’alors franchement calée au nord. Sa vitesse de rapprochement vers la Bretagne augmente ainsi régulièrement et les distances parcourues quotidiennement vont à partir d’aujourd’hui tutoyer les 700 milles. IDEC SPORT va accrocher la bordure sud d’une dépression en formation dans le nord-ouest des Açores pour terminer au grand galop jeudi prochain son phénoménal tour du monde. Un exercice de haute voltige pour un équipage qui se donne sans calculer depuis 38 jours, partagé entre la hâte d’en terminer, et les impérieuses nécessités de préserver jusqu’au bout leur extraordinaire machine déjà tant sollicitée.

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Les règles de course à la voile : Ce qui change en 2017-2020

Ce samedi 21 janvier à Paris, la Fédération Française de Voile a réuni 460 arbitres pour une journée de présentation des nouvelles règles de course à la voile 2017-2020. Ce rassemblement quadriennal a notamment permis à la Commission Centrale d’Arbitrage de présenter les évolutions applicables dès cette année. Corinne Aulnette, Responsable de la Commission Centrale d’Arbitrage et juge internationale, nous explique les grandes évolutions qui vont désormais concerner tous les régatiers.

Dans cette nouvelle édition des règles de course à la voile 2017-2020, comptabilise-t-on beaucoup de changements ?
« En termes de nombre de changements, oui, ils sont assez nombreux, mais pas d’inquiétude cependant, le tribord reste prioritaire… Par rapport à l’édition précédente, nous pouvons classer les changements en trois catégories :
• Les nouveautés
• Les réécritures de règles pour les rendre plus aisément compréhensibles
• Les intégrations des bonnes pratiques, jusqu’alors uniquement utilisées dans les instructions de course de bon nombre de nos compétitions
Les curieux et férus de règles peuvent d’ailleurs télécharger un document reprenant l’intégralité des modifications sur le site internet de la Fédération, rubrique arbitrage. »

Quelles sont les principales nouveautés ?
« Si nous nous plaçons en tant que régatier, il y a en fait assez peu de changements dans ce que nous appelons « les règles de route », qui régissent les priorités entre les bateaux. Néanmoins, l’une d’elles concerne le contournement des bouées, et là, le changement n’est pas neutre : en effet, la règle 18.3 qui régit les virements de bord dans la zone des trois longueurs autour de la bouée est modifiée et désormais, elle s’applique uniquement lorsque les bouées sont à laisser à bâbord (ce qui n’était pas le cas avant). Je conseille donc aux régatiers de bien lire attentivement toute cette règle 18, qui est assez ardue !

Autre évolution, celle-ci dans le préambule de ce même chapitre 2 : dorénavant, un bateau qui causerait un dommage sérieux à un autre bateau peut être pénalisé même s’il n’est pas en course (avant son départ ou après avoir fini la course).

Enfin, nous avons une nouvelle définition, celle de l’accompagnateur (parent, entraîneur, etc…), qui de fait est dorénavant soumis aux règles de course. Cet ajout permettra de réguler certains débordements, c’est selon nous plutôt une avancée. »

La FFVoile vient d’obtenir la délégation du kiteboard, cela impacte t’il les règles de course à la voile ?
« Depuis que notre Fédération internationale (World Sailing) a accueilli cette discipline, les règles de course à la voile ont toujours eu un chapitre dédié aux règles des compétitions de kiteboard (Chapitre F). Ce n’est donc pas une nouveauté puisqu’au niveau international le kiteboard a toujours été considéré comme une discipline de la voile. Les arbitres de notre Fédération sont formés pour encadrer tous les types de pratique. Le kiteboard ne fait pas exception à cette règle. »

Enfin, comment un licencié peut se procurer les règles de course à la voile nouvelle édition ?
« Il doit se rapprocher de son club. Ces derniers peuvent les commander directement via le site internet de la FFVoile sur la rubrique boutique club (espace réservé aux structures affiliées à la FFVoile). Parallèlement, le livre des règles de course à la voile 2017-2020 sera prochainement disponible pour chaque licencié dans « l’espace licencié ». Une information sera faite dès que cela aura été mis en place. »

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Record à l’Equateur pour Francis Joyon et IDEC Sport + 1334

Concentré sur le passage du Pot au noir, Francis Joyon en aurait presqu’oublié le passage de l’Equateur. C’est pourtant à 13 heures, 28 minutes en ce vendredi 20 janvier 2017 que le maxi-trimaran IDEC SPORT l’a franchi. Francis Joyon, Sébastien Audigane, Clément Surtel, Gwénolé Gahinet, Alex Pella et Bernard Stamm signent la meilleure performance de tous les temps sur le tronçon Ouessant – Equateur après le passage aux trois grands caps (Espérance, Leeuwin et Horn) en 35 jours, 04 heures, 45 minutes. Ils améliorent de 2 jours, 22 heures et 36 minutes le précédent record détenu depuis 2012 par Loïck Peyron et le maxi trimaran Banque Populaire V.

C’est le 5ème record intermédiaire que s’adjugent Francis Joyon et ses hommes après les passages records au cap Leeuwin, en Tasmanie, à l’antiméridien et au Cap Horn.

La suite c’est le pot au noir que le trimaran rouge va devoir contourner par l’ouest avant de refaire du nord en jouant la prudence extrême. Pour cela, l’équipage regarde de près la progression de Louis Burton juste devant leur étrave. IDEC perd un peu de son avance qui est maintenant de 1300 milles.

« Cela nous était complètement sorti de l’esprit » s’exclame Francis Joyon à l’évocation de ce passage retour dans l’hémisphère nord. « Toute notre attention est focalisée sur la traversée de cette étrange Zone de Convergence Intertropicale qui nous oblige à naviguer loin à l’ouest de la route habituelle, dans le nord du Brésil. Nous contournons à petite vitesse un énorme magma anticyclonique, qui n’a pas la virulence du pot au noir, mais qui nous ralentit dans une franche pétole. La mer est très calme, le ciel est gris et il fait très chaud. Nous espérons toucher un peu de vent en fin d’après midi, pour reprendre notre marche vers la Bretagne, au près dans un premier temps, puis aux allures de plus en plus débridées pour terminer, nous l’espérons, à toute allure après les Açores… »

Trophée Jules Verne – Temps de référence / Banque Populaire V (2012) : 45 jours, 13 heures, 42 minutes et 53 secondes

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Arrivée d’Alex Thomson aux Sables

Finish arrival of Alex Thomson (GBR), skipper Hugo Boss, 2nd place of the sailing circumnavigation solo race Vendee Globe, in Les Sables d'Olonne, France, on January 20th, 2017 - Photo Vincent Curutchet / DPPI / Vendee Globe Arrivée de Alex Thomson (GBR), skipper Hugo Boss, deuxième du Vendee Globe, aux Sables d'Olonne, France, le 20 Janvier 2017 - Photo Vincent Curutchet / DPPI / Vendee Globe

Alex Thomson est arrivé ce matin. Il a franchi la ligne d’arrivée ce vendredi 20 janvier 2017 à 8 heures 37 minutes et 15 secondes, heure française, 15 h  59 mn et 29 s après le vainqueur Armel Le Cléac’h. Pour sa quatrième participation au Vendée Globe (3e en 2013, abandon en 2004 et 2008), le Britannique a révélé tout son talent et n’est pas passé loin de l’exploit. Il a imprimé un rythme d’enfer battant le record de distance parcourue sur 24 heures avec 536,81 milles avalés à la vitesse moyenne de 22,4 nœuds ! Privé de son foil depuis le 19 novembre, Alex a su maintenir la pression sur son adversaire Armel Le Cléac’h… jusqu’au bout.

C’est super surtout de finir. Il y a 24-36 heures, je savais que c’était fini et qu’Armel allait gagner. Je n’ai dormi que 5 heures en 3 jours et depuis 24 heures, je n’ai pas dormi du tout. Le foil ? Cela arrive. Cela fait partie du jeu du Vendée Globe. Je ressentais une certaine frustration, mais maintenant je n’y pense plus. Cela n’a pas été facile. Cette course ne m’a pas plu autant que la dernière édition. Je veux dormir ! Mais je sais que si je dors, je vais me réveiller dans une heure.  Troisième, deuxième… la suite, on verra. Je voudrais mettre en place un projet compétitif. Armel est une machine, Un grand marin. Il a fait deux fois deuxième. Il fallait qu’il gagne. C’est quelqu’un de très modeste. Très sympa. Son équipe a fait un super boulot.”

Le Britannique Alex Thomson achève ce Vendée Globe 2016-2017 à la deuxième place, à l’issue d’un extraordinaire duel avec Armel le Cléac’h : le suspense a duré jusqu’au dernier jour de course ! Sa vitesse moyenne sur le parcours théorique de 24 500 milles est de 13,64 nœuds. Mais Hugo Boss a en réalité parcouru 27 636 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 15,39 nœuds. Ce vendredi matin s’achève donc le quatrième tour du monde en solitaire d’Alex Thomson (42 ans) qui, après deux abandons en 2004 et 2008, montait sur la troisième marche du podium en 2012-2013, juste derrière… Armel le Cléac’h.

Avant le départ du ponton de Port-Olona, le monocoque à foils noir suscitait déjà l’admiration du plus grand nombre, public très averti y compris. Le marin britannique qui navigue sous les couleurs d’Hugo Boss depuis près de 15 années est un personnage certainement plus exubérant que son rival breton au comportement de métronome dans ce Vendée Globe. Une audace et un talent sportif dont témoignent les célèbres vidéos Mast, Keel et Sky walks. L’IMOCA à foils au look avant-gardiste dessiné par Guillaume Verdier et le cabinet VPLP et construit par le chantier anglais Green Marine, a démontré un potentiel de vitesse supérieur à tous ses concurrents.

Un tour du monde express

Pour cette huitième édition du Vendée Globe, le duel a commencé dès le début de la course, puisque Alex Thomson était en tête les 7 et 8 novembre, puis treize jours du 12 au 26 novembre, ainsi que les 26 novembre, 1er et 2 décembre. Privilège qu’Armel ne lui laissera plus jusqu’à l’arrivée… Le 15 novembre, il établit un nouveau temps de référence au passage de l’équateur en 9j 07h 02mn soit 1 jour et 4 heures de moins que le précédent détenu par Jean Le Cam depuis 2004. Le Britannique est alors trois heures devant Armel Le Cléac’h et accélère encore puisque le 19 novembre, il est 133,70 milles devant le futur vainqueur : c’est le plus grand écart qu’il pourra lui infliger, mais il casse alors son foil tribord…

Malgré cette avarie, le 24 novembre Alex Thomson franchit la longitude du cap de Bonne-Espérance après 17 jours 22h et 58 mn de mer, pulvérisant le temps de référence d’Armel Le Cléac’h de 2012 de plus de cinq jours. Il a encore 4h 22 minutes d’avance sur son poursuivant. Handicapé par son avarie de foil tribord, Alex Thomson voit son adversaire préféré gérer les transitions entre les systèmes météo à la perfection : il lui rend cinq heures au passage de la longitude du cap Leeuwin.

Et la traversée du Pacifique ne lui est pas favorable lorsque les deux leaders doivent contourner un anticyclone mal positionné juste au-dessus de la Zone d’Exclusion Antarctique : le skipper de Banque Populaire VIII fort de sa petite avance, fait alors le break : le 25 décembre, Alex Thomson passe le cap Horn quasiment deux jours après et avec 819 milles d’écart sur le premier. Mais malgré les retours successifs du Britannique pendant toute la remontée de l’Atlantique, après les Falkland, au large du Brésil, dans un Pot au Noir à rallonge, au passage des Açores et jusqu’à la veille de l’arrivée, Armel Le Cléac’h est à portée de lance-pierres… mais toujours devant. Pourtant le 16 janvier matin, Hugo Boss s’adjuge le record de distance parcourue en 24 heures avec 536,81 milles à la moyenne de 22,4 nœuds !

Le 18 janvier à la veille de l’arrivée aux Sables d’Olonne, le skipper britannique est à seulement 40 milles derrière son rival français, toujours en compétition pour la première place : « J’essaie de faire fonctionner mon anémomètre (qui perturbe le fonctionnement du pilote automatique). Mais il ne me reste plus d’options pour revenir sur Armel. Je ne me concentre pas sur l’arrivée mais sur ce qu’il faut faire pour que les pilotes automatiques fonctionnent afin que je puisse dormir. J’ai fait une nuit blanche et suis très fatigué… » déclare le solitaire qui finira sa magnifique course au lever du soleil après avoir été obligé de tirer des bords pour conclure son quatrième Vendée Globe en dauphin.

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