vendredi 26 septembre 2025
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Philippe Bertrand et Thierry Libra sur Solenn remportent la Duo Max

Avec 37 minutes d’avance au classement général sur leur premier poursuivant, Philippe Bertrand et Thierry Libra ont gravé leur nom sur la coupe de la Duo Max 2017 sous les couleurs du CNTL, menant leur JPK 1080 Solenn devant un autre bateau du club, le Delher 38 Delos mené par Pierre et François Lacoste. Art Immobilier Construction, le JPK 1010 du Cercle Nautique de Golf-Juan skippé par Daniel Dupont et Sandrine Revil, boucle le podium de cette course hauturière destinée à faire partager leur passion du large à des régatiers aguerris et à des amateurs.

Une très belle édition
Partie de Marseille avec du vent léger en direction de Roses (Espagne) le samedi 24 juin, la flotte des 34 concurrents de la 11ème édition de la Duo Max a eu droit à un menu particulièrement “musclé” aussi varié que peuvent l’être les conditions météo en Méditerranée en ce tout début de saison estivale : du vent, parfois très fort, de la mer, on parla même de déferlantes, des grains et de la pluie, et bien entendu, l’incontournable dose de petit temps, indissociable de la notion même de course au large. Au terme des trois étapes et après avoir parcouru près de 400 milles nautiques occasionnant un certain nombre d’avaries diverses et variées, ce sont finalement 28 duos qui ont réussi à boucler la totalité du parcours et ont franchi la ligne d’arrivée mouillée dans la rade de Marseille.

Une ouverture à de nouveaux coureurs
Au-delà de l’attrait d’une course hauturière en double entre la France et l’Espagne, et de sa prise en compte pour le championnat IRC Méditerranée en double grâce à un double classement – Osiris/IRC,  la Duo Max, qui est organisée par la commission voile sportive du CNTL sous la direction de Marc Sanjuan, a également pour but de servir de porte d’entrée à des amateurs. “C’est très important pour nous” explique-t-il avec un enthousiasme qui n’a pas faibli avec le temps “Le choix de la saison et le format permettent d’attirer de nouveaux équipages qui s’essayent à la course au large et au double grâce à la Duo Max, notamment des jeunes, mais pas que, puisque nous avons également un certain nombre d’équipages intergénérationnels. Pour le Club, c’est une possibilité d’initiation irremplaçable

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Départ de la course Les Sables-Horta

@ Christophe Favreau

C’est ce dimanche que la course la course les Sables – Horta est partie aidée par un vent ed 0-12nds. 19 skippers sont partis pour cette première étape de 1 270 milles à destination des Açores. Si la paire Aymeric Chappellier – Arthur Le Vaillant (AINA Enfance et Avenir) a pris le meilleur départ, le binôme Cédric de Kervenoael – Robin Marais (Transports Hesnault – Cabinet Z) a, lui, fait forte impression en passant la bouée de dégagement en tête puis en bouclant le petit parcours de dégagement mouillé en baie des Sables d’Olonne (6 milles) toujours dans la même position, après une heure de course. Reste qu’au moment de mettre franchement le cap au large, c’est le tandem Phil Sharp et Corentin Douguet (Imerys) qui s’est installé aux commandes de la flotte, affichant d’emblée son statut de favori, même si le scénario annoncé pour cette première manche risque bien de créer quelques surprises. Cela pourrait d’ailleurs bien commencer dès la nuit prochaine et demain, avec la première difficulté de l’épreuve : une dorsale plantée au beau milieu du golfe de Gascogne !

Ce matin, au moment de quitter le ponton Vendée Globe de Port Olona, si certains affichaient clairement leur impatience d’en découdre, à l’image d’Halvard Mabire et Miranda Merron  (Campagne de France), d’Alexander Krause et Antoine Carpentier (Stella Nova), de Phil Sharp et Corentin Douguet (Imerys), de Catherine Pourre et Benoît Hochard (Eärendil) ou des Espagnols Pablo Santurde del Arco et Gonzalo Botin (Tales II), tous en course pour la victoire ou, a minima, le podium, d’autres, moins expérimentés, ne cachaient pas avoir une petite boule au ventre. « C’est la première fois que je vais faire du grand large. Je ressens un truc un peu particulier. J’ai l’impression de couper un peu le cordon. C’est quelque chose qui n’est pas du tout anodin pour moi mais je suis impatient de découvrir ce qu’est la houle Atlantique », a notamment déclaré Cédric de Kervenoael (Transports Hesnault – Cabinet Z), auteur d’un début de course pour le moins tonitruant. De fait, si le duo Aymeric Chappellier – Arthur Le Vaillant (AINA Enfance et Avenir), positionné en milieu de ligne, a pris le meilleur départ, le skipper Parisien et Robin Marais ont réussi un joli coup en tricotant à terre pour remonter au près jusqu’à la bouée de dégagement qu’ils ont donc enroulé en tête devant deux pointures de la Class40 : Tales II (Pablo Santurde del Arco – Gonzalo Botin) et Stella Nova (Alexander Krause – Antoine Carpentier), respectivement deuxième et troisième à cette première marque de parcours. Autant dire que ceux qui le redoutaient déjà sur le papier pour le classement Vintage ont la confirmation qu’il s’agit là d’un client sérieux pour la victoire chez les bateaux « première génération » …et peut-être pas seulement puisque deux heures après le coup d’envoi, ce dernier jouait toujours aux avant-postes, au coude à coude avec Oman Sail de Sidney Gavignet et Fahad Al Hasni.

Une première étape très tactique
Reste que tout reste à faire sur cette première étape des Sables – Horta qui s’annonce très tactique, ainsi que l’ont confirmé tous les marins, peu avant leur départ des Sables d’Olonne. « Elle ne sera assurément pas aussi simple qu’il y paraît », a justement rappelé François Lassort, skipper de Montres Michel Herbelin. Dans un premier temps, lui et les autres vont devoir négocier au mieux le passage d’une dorsale dans le golfe de Gascogne. « Le vent devrait, en effet, commencer à mollir en milieu de nuit. Les premiers devraient être tirés d’affaire demain à la mi-journée », a expliqué Denis Hugues, le Directeur de course. C’est, de fait, ce à quoi se préparent les concurrents. « Nous allons avoir quelques heures un peu délicates, avec très peu de vent, voire pas du tout. On verra qui sort en premier de la dorsale et touche le nouveau vent avant les autres. En attendant, il va falloir être patient, c’est sûr », a indiqué Gonzalo Botin qui, en réalité, redoute surtout le passage du cap Finisterre, mardi. Et pour cause, outre le fait qu’il va sans doute falloir y affronter des conditions un peu sportives (jusqu’à 35-40 nœuds), il va surtout falloir y faire le bon choix de trajectoire pour rejoindre Horta. Deux options : contourner l’anticyclone des Açores soit par le Sud et rallonger la route avec un peu plus de pression, soit par le Nord avec une trajectoire plus directe, mais avec le risque de tomber dans la molle à proximité du centre de la zone fermée de hautes pressions. « Pour l’heure, la météo n’est pas très stable. Le déplacement de l’anticyclone reste très incertain. C’est difficile de prévoir les choses et de faire des plans sur la comète », a commenté, pour sa part, Phil Sharp (Imerys) qui se réjouit néanmoins du match à venir, tout comme Sidney Gavignet (Oman Sail). « Il va y avoir des choix importants à faire et une multitude de petites choses à jouer jusqu’à l’arrivée. On va bien s’amuser ! », a assuré le skipper. On n’en doute pas !

Ils ont dit :
Phil Sharp, skipper d’Imerys : « Cette première étape s’annonce très tactique. Dans un premier temps, l’idée sera d’arriver le plus vite possible au cap Finisterre. Là, nous aurons sans doute beaucoup de vent. Nos priorités seront de naviguer proprement et de réussir à prendre la bonne route pour rejoindre les Açores car il va falloir choisir entre une option Nord et une option Sud. Pour l’heure, la météo n’est pas très stable et c’est difficile de prévoir les choses. Il va falloir être dessus tout le temps. Après The Transat bakerly que j’ai fait l’année dernière, je sais qu’une prévision n’est qu’une prévision, et que les choses peuvent bouger très vite. Corentin et moi espérons faire une bonne première étape pour arriver au Peter Café les premiers ! (Rires) Plus sérieusement, nous partons pour gagner mais la concurrence est coriace, à commencer par les Espagnols de Tales II qui vont aller vite, c’est sûr. Il y a aussi le tout nouveau AINA Enfance et Avenir puis Oman Sail qui vont être intéressants à observer. »

Gonzalo Botin, co-skipper de Tales II : « Comme à chaque départ de course, on est super content de partir en mer et on a envie d’aller jouer avec les copains. La première nuit va sans doute être un peu délicate. Je pense qu’on n’aura pas trop de vent, voire pas de vent du tout. On verra qui sort en premier de la dorsale et touche le nouveau vent avant les autres. Il va falloir être patient, c’est sûr. Le passage du cap Finisterre sera intéressant également parce qu’il y aura de l’air. A ce moment-là, on risque vraiment de voir des différences entre les bateaux parce qu’il y aura des gens prudents et d’autres qui pousseront plus fort. Selon moi, c’est surtout là que les premiers écarts risquent de se créer au sein de la flotte. Cela étant, je pense qu’entre les premiers ça va rester très serré et qu’il va y avoir du match jusqu’à la fin. Pablo (Santurde) et moi, nous partons avec l’objectif de finir sur le podium, mais aussi et surtout celui de finir la course parce que lors de nos deux précédentes participations, nous avons abandonné pour différentes raisons. »

Catherine Pourre, skipper de Eärendil : « Globalement, ça s’annonce assez confortable. Nous allons toutefois commencer par traverser une petite dorsale. Le petit temps est une des choses que je crains le plus car il ne permet pas de se reposer. Il faut être dessus tout le temps. C’est aussi dur psychologiquement, surtout quand parfois tu vois des bateaux à 100 mètres de toi qui avancent pour une raison totalement inconnue et que toi, tu es littéralement scotché. L’autre gros sujet de cette première étape sera l’approche du cap Finisterre surtout que la météo est un peu particulière, avec des petites dépressions qui sont en train de se former et qui pourraient bien perturber la fin de parcours. Il faudra donc être bien inspiré ou avoir un gros coup de bol pour attaquer la suite par le bon côté : soit le Nord, soit le Sud. L’arrivée sera, elle aussi un bon dossier, avec, traditionnellement, très peu de vent. Lors de mes deux précédentes participations à la course, je suis passée par le canal Saint-Georges. La première fois, ça m’a bien réussi, la deuxième, nettement moins. Cette première étape va donc être assez tactique et c’est tant mieux ! »

Sidney Gavignet, skipper d’Oman Sail : « Pour nous qui avons beaucoup de points d’interrogation concernant le bateau techniquement parlant, c’est bien de commencer la course en douceur. Ceci dit, ça va sans doute partir relativement vite puisque les premiers mille vont se faire avec entre 12 et 15 nœuds, au reaching. C’est la nuit prochaine que ça va devenir plus délicat avec un passage de dorsale, et donc du petit temps. Je pense que ce sera un premier point assez crucial de la course, car il y a des bateaux qui vont très fort dans le petit temps et d’autres nettement moins. Ceux qui arriveront à sortir de la dorsale en premiers auront forcément un avantage pour la suite. Après le cap Finisterre, il y aura manifestement une grande phase de reaching. A partir de là, c’est essentiellement la puissance qui va jouer même s’il va y avoir un choix important à faire en termes de tactique. Ça va être assez sympa, avec plein de petites choses à jouer. »

Jean-Luc Schoch, co-skipper d’Esprit Scout : « Pour les premiers milles, on devrait avoir un peu de vent et surtout, retrouver le soleil. Ça devrait donc bien se passer. On a toutefois un point à surveiller au cap Finisterre où il devrait y avoir pas mal de vent. Après, il faudra faire un peu de nav’ pour choisir le bon côté de l’anticyclone pour descendre jusqu’aux Açores. On verra mais je suis sûr que ça va être sympa. Pour moi, cette Les Sables -Horta est une grosse bulle d’oxygène car je fais ça en amateur, sur mes vacances. C’est un gros moment d’évasion. Pour le résultat, nous essayerons évidemment de faire au mieux mais nous ne sommes pas en position de gagner quoi que ce soit. Nous sommes là pour nous faire plaisir avant tout. De plus, en ce qui me concerne, ça va être ma première fois aux Açores. Ça va être la découverte et je suis super content ! »
François Lassort, skipper de Montres Michel Herbelin : « On est dans les starting-blocks. Tout est prêt. C’est même la première fois que le bateau est prêt 24 heures avant le départ. La bonne chose, c’est qu’on a pu se reposer hier. On aimerait un petit rayon de soleil, mais on va aller le chercher en mer ! (Rires) Nous sommes super contents de ce qui nous attend pour cette première étape, même si elle risque de ne pas être aussi simple qu’il y parait. L’arrivée, notamment, me semble assez compliquée. Bref, on verra, mais le match est ouvert. Avant tout, on veut se faire plaisir. C’est toujours la petite blagounette de dire qu’on veut gagner le classement Vintage, mais c’est sympa. Nous, on ne lâchera rien pour essayer de finir premier bateau « ancienne génération », ça c’est sûr !
»

Aymeric Chappellier, skipper d’AINA Enfance et Avenir : « Le fait de pouvoir prendre le départ est une vraie libération pour nous. Je pense malgré tout que nous n’allons pas faire la même course que les autres parce que nous allons beaucoup bricoler. La bonne nouvelle c’est que les conditions vont être assez clémentes pour ça au début, avec une petite traversée de dorsale dans la nuit et demain. Ainsi, nous aurons le temps de nous reposer et de nous organiser. L’objectif n’est pas du tout d’aller cherche un résultat sportif sur cette course, mais de prendre un peu le bateau en main, de trouver les bonnes manettes et d’évaluer un peu la concurrence. Nous partons vraiment sans pression. Comme je l’ai dit, la première victoire pour nous, c’est d’être là, seulement quinze jours après la mise à l’eau du bateau. Nous sommes, par ailleurs, fiers de porter les valeurs de l’association AINA Enfance et Avenir, de permettre aux partenaires et à leurs collaborateurs de découvrir le bateau, puis de lancer l’aventure ».
Antoine Carpentier, co-skipper de Stella Nova : « Nous sommes évidemment contents de partir. On a hâte d’en découdre avec les autres. On est prêt. Le bateau aussi. Il est assez polyvalent, du coup que ce soit mou ou venté, ça devrait bien se passer. Ce que l’on redoute, c’est simplement de finir dans la molle et que les cartes soient rebattues à dix milles de la ligne d’arrivée. On verra bien. Pour l’instant c’est encore loin. On va déjà se concentrer sur le départ, qui devrait être assez mou, et faire en sorte de prendre le bon wagon
».

Jean Galfione, skipper de Serenis Consulting
: « On est prêt et content de partir avec des conditions clémentes qui vont nous éviter de nous retrouver dans le rouge d’entrée de jeu. Jean-Christophe et moi allons pouvoir échanger tranquillement et ainsi aborder sereinement la première difficulté du parcours, en l’occurrence une dorsale plantée au milieu du golfe de Gascogne dans laquelle il faudra éviter de rester englué trop longtemps. Après, il faudra se méfier du passage du cap Finisterre où il devrait y avoir pas mal d’air. A priori, le plus fort n’est pas sur notre route mais si c’est le cas, il faudra être capable de lever le pied. L’avantage, c’est que nous serons alors au portant. Je ne m’inquiète donc pas trop, même si, dans le vent fort et à cette allure, nos concurrents directs marchent très fort. Nous avons un bateau polyvalent et les moyens de jouer. Evidemment, il faudra faire les bons choix tactiques, surtout que deux options très différentes vont s’ouvrir à la sortie du golfe de Gascogne : une au nord et l’autre au sud. Les objectifs ? L’important, ce sera déjà de finir, d’éviter les bêtises et les incidents à bord. Sur un plan plus général, j’espère de prendre du plaisir et là, les conditions devraient le permettre. En termes de résultat, si j’arrive à accrocher une place dans le Top 5, je serais content car tous les très bons bateaux de la Class40 sont présents. Il va falloir être bon ! »

Cédric de Kervenoael, skipper de Transports Hesnault – Cabinet Z
: « On est impatient de partir. A titre personnel, c’est la première fois que je vais faire du grand large, donc je ressens un truc un peu particulier. De fait, c’est assez différent, dans mon esprit en tous les cas, d’aller aux Açores ou d’aller en mer d’Irlande par exemple. Là, j’ai le sentiment de couper un peu le cordon. Comme je ne suis pas un professionnel, je suis assez content de le faire avec Robin (Marais) car cette histoire n’est clairement pas anodine pour moi. J’espère que ça va bien se passer. Il y a logiquement un petit pincement au cœur en quittant le ponton mais j’ai envie de faire cette course. Après avoir passé des années et des années à tourner autour de trois bouées, j’ai envie d’aller voir ce qu’est la houle Atlantique ! »

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Déboires et derniers milles dans The Bridge

La dureté de l’Atlantique s’est rappelée au bon souvenir d’un équipage sur la course de The Bridge. Si pour Macif cette journée de lundi sonne comme une délivrance, pour Sodebo en revanche la fin de course est plus difficile. Entre la perte d’un safran et la blessure à la tête de Thierry Briend la tâche s’annonce difficile pour rattraper Idec, toujours deuxième à une centaine de milles devant.

 Lors d’un point presse organisé hier soir à New York, Bernard Duval, directeur de course de The Bridge, faisait état de l’accident survenu à Thierry Briend alors à la barre de Sodebo. Une vague plus forte que les autres a secoué le triamran et désarçonné le barreur qui lors de sa chute a violemment heurté le bateau. Thierry, inconscient sur le coup, est hors de danger et le diagnostic réalisé par les membres de l’équipage sous la direction du docteur Jean Yves Chauve n’a pas nécessité d’évacuation. Sodebo est toujours en course et Thierry Briend est au repos forcé avec une minerve et sous la surveillance constante de Jean Luc Nélias.

Sodebo était à 07h00 (heure de Paris) à 358 milles de l’arrivée et continue de naviguer à bonne allure malgré la perte d’une partie d’un de ses safrans suite à une collision avec un thon. Un handicap certain pour Sodebo qui concède des milles à Idec. Avec 88 milles d’avance sur Sodebo, Idec continue sa très belle progression et pointe ce matin à 269 milles de New York.

« Il va nous être difficile de revenir sur lui (Ndr, Macif), à moins d’un grand coup de tampon à l’arrivée sur New York, un scénario possible qui verrait un regroupement pour un nouveau départ vers le pont de Verrazano et l’arrivée. Nous allons de surcroît devoir beaucoup manœuvrer, et tirer des petits bords pour gagner un peu dans le sud, tout en modifiant le plan de voilure en conséquence, prises de ris, réduction des voiles d’avant… Nous avons été accompagnés hier par un très grand nombre de dauphins. Nous n’avons pas vu de grands cétacés et c’est très bien ainsi. Notre dérive vibre un peu, et j’ai tenu à maintenir cette petite vibration qui agit un peu comme un avertisseur de notre arrivée pour les baleines endormies entre deux eaux sur notre route » commentait Francis Joyon.

De son côté, Francois Gabart et ses équipiers de Macif continuent leur course et devraient en toute logique terminer cette traversée de The Bridge en grand vainqueur. Avec 152 milles (position à 07H00) à parcourir jusqu’au pont de Verrazano, l’ETA du trimaran se situe en début de soirée, lundi 3 juillet, soit environ 60 heures après le Queen Mary 2. Une très belle navigation mais il est certain que si les vents avaient été mieux orientés et plus soutenus la compétition entre le paquebot transatlantique et les maxis trimarans aurait été beaucoup plus serrée. Les conditions finales sur le parcours vont une nouvelle fois contraindre Macif à quelques manœuvres le tout dans un vent léger et instable en direction.

567 milles derrière Macif, Actual continue de naviguer dans un vent plus fort que ses adversaires mais toujours au près. Une situation qui devrait perdurer au moins 24 heures.

Classement de The Bridge le dimanche 3 juillet à 07h00

1 – Macif à 152 milles de l’arrivée

2 – Idec à 118 milles du leader

3 – Sodebo à 206 milles du leader

4 – Actual à 567 milles du leader

 

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Le Queen Mary 2 à bon port à New York.

Il fallait être très matinal samedi matin pour admirer une nouvelle fois un spectacle unique que seul The Bridge est capable de fournir. Après un petit tour au pied de Manhattan et de la statue de la liberté, le Queen  Mary est venu s’amarrer dans le port de Brooklyn mettant un terme à sa traversée historique. Pendant ce temps les 4 cavaliers océaniques continuaient leur chevauché sur un parcours toujours chaotique.

Au tout petit matin, alors que les premières lueurs du soleil viennent à peine caresser l’horizon, le Queen Mary 2 franchissait symboliquement le pont Verrazano. Le spectacle qui allait suivre allait laisser sans voix l’ensemble des 2000 passagers présents sur le pont. Si la pluie avait un moment était annoncée c’est sous un soleil étincelant que la manœuvre du commandant Christopher Wells au pied des tours de Manhattan a ravi les passagers. Il n’en fallait pas plus pour achever ce voyage mais c’était sans compter sur la bonne étoile de Damien Grimont, organisateur et créateur de The Bridge. Un arc en ciel, un bateau à pompe au pied de la statue de la liberté, la chorale sur le pont arrière, l’émotion palpable, le ballet d’hélicoptères, le direct sur CNN et le concert de corne de brume au passage d’un autre paquebot tels étaient les cerises sur ce gâteau déjà bien chargé.

« Les gens qui ont eu la chance de vivre cette aventure on vécu quelque chose d’exceptionnel. Ca a été crescendo. Il s’est passé un truc. Découvrir 2000 personnes heureuses en même temps c’est rare. Les gens me tombaient dans les bras, ils ont vécu la semaine de leur vie. C’est le meilleur retour que je puisse avoir pour The Bridge. On a allumé une pile humaine avec toutes ces connexions. Ce qui a été aussi très important c’est la réconciliation des habitants de Saint-Nazaire avec le Queen Mary. C’était très important et je suis heureux de ce retour réussi. L’humain a réconcilié le bateau. La suite a été incroyable avec des émotions uniques et cette arrivée à New York restera gravée à jamais dans l’esprit des gens. On a fait des Bridges constamment sur cette aventure ; entre les marins qui découvrent le basket ou des concerts à bord, des jeunes qui touchent les trimarans pour la première fois, les exemples ne manquent pas  » nous confiait Damien à bord du Queen Mary quelques minutes après l’arrivée à quai.

Du coté de la course si Macif continue sa course en tête, Idec a réussi à contenir la remontée de Sodebo et retrouve un peu de marge à 718 milles de l’arrivée. Légèrement plus sud qu’Idec, Sodebo dispose pour l’heure d’un ange d’attaque légèrement plus ouvert pour les prochaines heures et l’arrivée d’un front devrait permettre de retrouver de bonnes moyennes au moins pour une petite journée. Actual est quant à lui toujours sous la zone des glaces et évolue 10 nœuds moins vite que Macif sur les dernières 24h.

 

Classement de The Bridge le dimanche 2 juillet à 04h00

1 – Macif à 650 milles de l’arrivée

2 – Idec à 69 milles du leader

3 – Sodebo à 137 milles du leader

4 – Actual à 492 milles du leader

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Dernières heures sur l’eau pour le géant d’acier, lutte acharnée chez les multis

Tandis que les 4 trimarans se battent toujours contre vents et courants, le Queen Mary 2 entame les dernières manœuvres pour son arrivée à quai à New York. Si la victoire est acquise pour le Queen Mary 2, la lutte fait rage sur l’Atlantique entre Macif, toujours leader et une meute prête à exploiter la moindre opportunité. Pour Idec et Sodebo la partie est loin d’être terminée et tous espèrent pouvoir revenir sur François Gabart et ses équipiers.

La dernière journée de mer à bord du Queen Mary 2 a été l’occasion pour les passagers de The Bridge d’assister encore une fois à de nombreuses activités avec en point d’orgue la vente aux enchères de différentes pièces de collection. Vente unique car elle se déroulait en simultanée sur le Queen Mary 2 et à Drout via satellite. Les bénéfices de cette vente iront à l’association SOS Méditerranée, association qui œuvre pour le sauvetage de civils en haute mer. Parmi les lots en vente on pouvait trouver, une veste de quart de Jean Le Cam qui a bouclé le Vendée Globe, celle de Bruno Peyron, des vêtements techniques de Thomas Coville mais surtout des pièces historiques de la première guerre mondiale, des affiches de la Transat, de nombreux livres de récits et romans, des sacs de marins en voile, … Mais le grande rendez-vous de ces prochaines heures est sans conteste l’arrivée sur New York avec le passage sous le pont de Verrazano où seuls 4 mètres séparent le haut de la cheminée du tablier central. L’arrivée sur la statue de la liberté sera aussi un grand moment chargé d’émotion pour les passagers du Queen.

Ces ultimes milles vers la Grosse Pomme sont aussi l’occasion de se rendre compte que cet Atlantique a été particulièrement clément et rarement, selon les dires du commandant, l’Atlantique n’aura été aussi calme. Une aubaine pour les passagers mais un casse tête pour François Gabart, Francis Joyon, Thomas Coville et Yves Le Belvec à bord de leur monture. En effet les vents contraires et les nombreuses zones de calme ne favorisent pas une bonne progression. Tous s’accordent à dire que cette Transat n’est pas la plus facile.

Pascal Bidégorry à bord de Macif : « Il y a du boulot, et ce n’est pas plus mal, ça nous réchauffe un peu ! Ce matin, le fond de l’air est très frais avec une visibilité quasi nulle. On est plutôt content de notre petit recadrage de la journée d’hier. Depuis, ce matin, on fait notre petit bonhomme de chemin, on n’a plus le même vent que nos petits camarades derrière. À présent, on a entre 10 et 14 nœuds de vent et nous progressons tribord amures. »

Toujours leader, Macif à un œil attentif sur ses deux poursuivants directs, Idec et Sodebo qui se livrent une formidable bataille, Sodebo réduisant l’écart à chaque nouveau classement. Billy Besson (Sodebo Ultim’) : « On essaye de faire au mieux dans la grisaille ambiante. Le petit travail d’élastique nous a bien profité pour revenir sur IDEC.  Le radar est branché, on reste très attentif tout en poussant le bateau dans des limites raisonnables. Pour moi, c’est super intéressant cette transat à bord d’un trimaran Ultime. Je découvre une nouvelle forme de voile.  C’est complètement différent de ce que j’ai l’habitude de faire. Et c’est vraiment sympa de régater dans cette ambiance de brouillard et de jouer au chat et à la souris avec IDEC. Actuellement, on pend ce qui vient, on fait ce qu’on peut. On n’avance pas très vite, il faut vraiment être sur les réglages pour faire avancer le bateau au maximum. Il faut profiter des bascules. Le premier qui pourra se barrer de cette zone de pétole aura un petit avantage. »

 

Francis Joyon (IDEC SPORT) : « L’ambiance est toujours aussi joyeuse à bord, y compris pour ceux qui ont ce matin vu leur quart de sommeil sérieusement amputé, car il nous a fallu tous les bras disponibles pour s’extraire de cette bulle sans vent. La nuit avait pourtant été super, avec des vitesses de 30 nœuds et plus, au près. L’élastique s’est détendu en notre défaveur ce matin puisque Macif n’a pas été gêné par cette bulle, qui a permis à Sodebo de revenir sur nous. Avec de si faibles écarts, nos étonnantes machines ont tôt fait de redistribuer les cartes. Il va encore se passer beaucoup de choses durant les trois prochains jours. D’autant que l’atterrissage en baie de New York s’annonce particulièrement calme… »

 

261 milles derrière Macif, Actual progresse bien mais la différence de génération du trimaran avec ses concurrents pèse quelque peu dans la balance. L’ambiance est cependant excellente et l’équipage prend un malin plaisir à bien naviguer et tirer la quintessence de cette belle machine.

« C’est humide, ce matin, dans un brouillard très épais. On progresse à 20 nœuds. On vise la zone d’exclusion des glaces qui est devant. La course est longue jusqu’à New York, surtout pour nous qui allons moins vite que les autres.  Mais, je m’éclate sur cette transat. On ne s’ennuie pas, il se passe quelque chose tout le temps. L’ambiance est très bonne à bord, nous sommes tous assez complémentaires. Les prévisions ne sont pas fiables pour l’arrivée, et il est difficile d’envisager une ETA précise » confiait Samantha Davies.

 

Difficile pour le moment d’établir une ETA précise car quelques zones météorologiques complexes la  font évoluer sans cesse avec de gros écarts.

 

Classement de The Bridge le samedi 1er juillet à 0h300

1 – Macif à 1109 milles de l’arrivée

2 – Idec à 35 milles du leader

3 – Sodebo à 38 milles du leader

4 – Actual à 261 milles du leader

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Transquadra : une flotte d’amateurs éclairés

@ Didier Hillaire

Le plateau sportif de la Transquadra – Martinique est toujours plus relevé à chaque édition : une bonne vingtaine de concurrents joue le podium voire la gagne. « Si un skipper professionnel participait, il aurait très peu de chance de faire un bon résultat. C’est une flotte d’amateurs, mais le niveau monte à chaque édition. Les concurrents se préparent très sérieusement, ce fut vraiment flagrant cette année. Ça n’ira pas forcément plus vite, mais ce sera serré en tête de flotte. On mesure le niveau d’une course aux écarts à l’arrivée ! Il y aura du match jusqu’au bout. C’est une des caractéristiques très séduisantes de la course », commente Mico Bolo, directeur de course.  f

Les duos à suivre  
Au départ de Lorient, il faudra notamment avoir un œil sur Gérard Quenot, vainqueur en double Atlantique en 2011 il sera épaulé par Jérôme Apolda sur leur JPK 10,10 Alkaïde 3. À suivre également, bien sûr, le très expérimenté journaliste-navigateur Patrice Carpentier qui fera la paire avec l’architecte naval Gilles Brétéché sur le Sun Fast 3200 Groupe 5.

Beaucoup d’expérience aussi pour Alain Roland vainqueur notamment de la Course des îles 2016, co-skippé par son ami Bernard Avril, ils sont armés d’un Sun Fast 3200 R2, cette version boostée a déjà fait ses preuves…. Ils se sont fait remarquer sur l’édition 2015 de la Transquadra par une route aussi nord qu’efficace, François Valraud et Daniel Peponnet, 2e de la 2e étape 2015 devraient aussi faire parler la poudre. Vainqueurs incontestés du dernier Spi Ouest France, ils sont rapides et visent juste : les récidivistes Pascal Chombart de Lauwe et Fabrice Sorin, 8e de la dernière édition, se sont entrainés pour faire mieux.

Régatiers assidus, en progression rapide François-René Carluer et Gwénaël Roth font figure de solides challengers. Du côté de la Grande Bleue, le couple monégasque, Blandine Médecin et Jean Rodelato, vainqueur de la Transquadra Méditerranée 2011-2012, sur leur Sun Fast 3200, revient avec une envie de résultat : ils en ont les moyens ! Le très expérimenté duo Gilles Caminade /Sébastien Novara régate très régulièrement et avec succès. Beaucoup d’assiduité en IRC également et une grosse motivation pour Roland Montagny et son ami Georges Martinez : ils visent la victoire !

Ambition, travail, progression et belle énergie pour le duo Franck Loubaresse et Matthieu Foulquier Gazagnes (SunFast 3600 Twinl) notamment vainqueur de la SNIM 2017 en IRC3. Solitaires hors pair Chez les solitaires, Jean-Pierre Kelbert s’engage sur sa 4e Transquadra, sa 2e en solitaire (vainqueur en 2009) : ce régatier talentueux et engagé vient bien sûr pour la gagne avec son JPK 10,80 3DDI. Alexandre Ozon, du haut de ses 40 ans, plusieurs fois vainqueur de la Course des îles, est un excellent marin à la barre d’un bateau rapide, le Bepox 990. Jean-François Hamon revient avec un JPK 10,10 (Aster) pour la 3e fois sur la Transquadra où il a connu des pépins techniques, mais toujours de très belles places : la performance sans les soucis pour 2017 ? Fin régatier, Louis-Marie Dussere cumule les succès en Manche. Ce sera sa 2e Transquadra, la 1ère en solitaire : encore un JPK 10,10 (Raging Bee) à suivre, donc. 2e Transquadra et 1ère en solitaire également pour Philippe Gaudru (Sun Fast 3200 Jokari), skipper sablais en grosse progression.Grosse préparation, notamment auprès de Lorient Grand Large, et bateau affuté pour Hervé Chataigner (Pogo 30 Pilou) : à suivre.

Attention, skipper à palmarès : Ludovic Melnyk (JPK 9,60 Sous Mama) 3ème à la Normandie Solo en 2015, triple champion du RORC en RORC en équipage.À Barcelone, parmi les solitaires à surveiller, il y aura notamment Frédéric Ponsenard. Il connaît son A35 Coco par cœur, marin et bateau s’attaquent à leur 4e Transquadra… Impossible de citer tout le monde, d’autres duos et solitaires affutés et expérimentés vont avoir tout le loisir de s’exprimer sur cette transat en deux temps. Car à chaque édition, la Transquadra – Martinique est aussi un révélateur de talents.

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Dernière journée de mer pour certains, calmes et placement pour d’autres 

En ce dernier jour du mois de juin, les 4 Maxis Trimarans engagés dans l’incroyable course de The Bridge continuent leur route chaotique sur un océan Atlantique peu conciliant. De son côté, le paquebot amiral de la Cunard trace toujours sa route à travers brumes et anticyclone et s’apprête à passer sa dernière journée en mer. Au classement général les positions n’évolue que très peu, seuls les écarts varient en fonction des conditions rencontrées. Macif ouvre toujours la route devant Idec, Sodebo et Actual. 

 La journée de jeudi a été mitigée sur le Queen Mary 2. Entre les pluies diluviennes du début de matinée, le brouillard épais caractéristique de cette région et le grand soleil retrouvé dans l’après midi, le temps change vite sur l’Atlantique. Une vision de ce que les marins vont vivre aujourd’hui, 711 milles derrière le transatlantique. Tous sont toujours à la lutte pour trouver la meilleure voie vers New York à des allures peu habituelles pour ces avaleurs de milles. Le seul ce matin au classement de 9H00 à flirter encore avec des moyennes supérieures à 20 nœuds est Actual qui bénéficie toujours de ce flux de 15 nœuds de sud-ouest. 275 milles devant, Macif créé un léger décalage en filant vers le nord-ouest ce qui devrait lui permettre de continuer de rester dans un flux légèrement plus fort tout en capitalisant pour les heures à venir et le franchissement d’une zone peu ventée. De son côté, Idec continue sa route vers le sud ouest malgré un contre bord opéré dans la nuit. A bord de Sodebo, 9 milles derrière l’ambiance est studieuse et les Sodebo boys espèrent encore, même si les ouvertures tactiques se comptent sur les phalanges d’un doigt : « Autour de nous, c’est nuit noire mer plate et c’est un peu brumeux. On est avec Vincent (Riou) de quart sous le rouf et on pilote aux instruments ! Ça paraît simple comme ça, mais on a vingt compteurs et afficheurs devant nous que l’on surveille pour faire marcher le bateau le plus vite possible, et c’est assez passionnant. Ce matin l’on va traverser un talweg (zone de basses pressions), et il y aura de la molle et des vents instables avant de repartir au près. Sur les prochaines 24 heures, on a deux transitions à franchir. C’est une transat de près et on voit bien que les bateaux sont à la queue leu-leu depuis Saint-Nazaire. Et à part créer de petits décalages en faisant du tribord amures quand le vent est à droite et du bâbord amures quand le vent est à gauche, c’est un peu monotone et une course de vitesse pour ne pas se faire décrocher, et rester dans les mêmes systèmes météo. Le final s’annonce un peu foireux et il peut y avoir un coup de Jarnac ».

 

Antoine Gautier (Macif) : « Il y a tellement de brouillard que l’on distingue à peine le haut du mât. C’est un truc que l’on n’a pas chez nous ! Hier, il y a eu localement une rotation du vent sur la droite, et du coup on a décidé de la saisir en virant. En fait, toute cette nuit il y a eu des passages de courant dus au Gulf Stream, et on vient d’en sortir. C’est pour ça qu’on va vite (à 28 nœuds au classement de 5 heures) et que l’on risque de creuser un peu l’écart quand nos poursuivants vont rentrer à leur tour dedans. On va encore avoir du vent pendant cinq à six heures avant un virement en bordure de la zone des glaces. Ensuite, on va traverser de nouvelles dorsales (anticycloniques) et donc on aura peu de vent dans la journée. On n’a même pas le radar en route mais ça ne change rien, et on est à l’attaque. Tout à l’heure on a eu une petite alerte car on a tapé quelque chose. Je pense que c’était un poisson. Ce sont les aléas et on n’est jamais à l’abri de casser quelque chose. Sinon, ça va super. On est juste un peu perdus dans l’organisation de nos quarts. On ne sait jamais qui il faut réveiller et à quelle heure, mais tout se passe bien. Les routages peuvent évoluer, et il y a un gros écart entre les différents fichiers météo. Notre ETA (temps estimé d’arrivée) se situe entre le 3 et 4 juillet. »

La réflexion d’Antoine Gautier à bord de Macif concernant les horaires n’a rien d’étonnante et à bord du Queen Mary, depuis le départ de Saint-Nazaire, nos journées durent 25 heures. Chaque nuit à 2h00 nous reculons notre montre d’une heure afin de se caler sur les différents fuseaux horaires.Un bon moyen de profiter encore plus des joies de naviguer sur un tel bateau.

Pourtant la vie de passager touche bientôt à sa fin et à moins de 600 milles de l’arrivée la grande question est de savoir où bien se positionner pour découvrir de la meilleure des façons Manhattan et la Statue de la Liberté. Ce final débutera à 4h30 samedi avec le passage sous le pont de Verrazano. Un moment impressionnant car seul 4 mètres séparent le haut de la cheminée du Queen du pont. Ce final sera certainement un moment très fort de cette traversée unique. Tous l’attendent avec impatience et vont encore, une journée durant, vivre au rythme de l’Atlantique.

 Classement du vendredi 30 juin à 0çH00

1 – Macif à 1274 milles de l’arrivée
2 – Idec à 36 milles du leader
3 – Sodebo à 45 milles
4 – Actual à 275 milles

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GC32 et Flying Phantom à Madère

L’équipage de SAP Extreme Sailing Team a pris l’ascendant lors de la journée d’ouverture de l’Act 3 des Extreme Sailing Series™, tandis que la flotte internationale des sept GC32 a navigué face au cadre magnifique de Funchal, la capitale de Madère, devant un public venu en nombre sur le Village de la Course.

Après six courses courues dans des conditions changeantes, l’équipe danoise a réussi à sécuriser la victoire, mais avec NZ Extreme Sailing Team sur ses talons. Le syndicat Kiwi était bien en place au sommet du classement la majeure partie de la journée, battu au poteau sur la dernière manche. SAP Extreme Sailing Team entame la deuxième journée avec deux petits points d’avance.

“Dans l’ensemble, c’était vraiment une bonne journée sur l’eau”, déclarait Adam Minoprio, barreur de SAP Extreme Sailing, dont l’équipage a effectué un retour convaincant après une regrettable erreur sur la première manche. “La première course a été un fiasco car nous avons mal entendu le parcours à la radio, et pensions avoir deux tours à faire, mais il n’y en avait qu’un. Nous avons abandonné la victoire sur cette manche et avons dû nous contenter de la quatrième place, ce qui est vraiment frustrant, car ces trois points peuvent valoir cher le dernier jour.

Le reste de la journée s’est bien déroulé pour nous. Je suis vraiment heureux de commencer ainsi, dans ces conditions extrêmement difficiles, et d’être régulièrement devant”, a-t-il ajouté.

La constance de l’équipage Kiwi leur permet de terminer à la deuxième place, avec le co-skipper et barreur Chris Steele qui amène son équipe sur cinq podiums, dont une victoire, après six courses.

“Nous sommes très heureux de cette première journée. Nous n’avons pas connu de désastre, donc tout va bien”, a déclaré Steele. “C’était assez erratique avec le vent très variable en force et en direction. Les départs étaient importants et nous en avons faits quelques bons et d’autres moins bons, mais il y avait des possibilités de revenir et les gars ont fait un super travail pour faire la boucle du parcours et choisir les bons côtés du plan d’eau.”

Alinghi, qui a remporté l’Act portugais la saison dernière, termine troisième, huit points derrière NZ Extreme Sailing Team.

“Ça n’a pas été une super journée, mais nous avons encore trois jours devant nous, et parfois, nous avons bien navigué”, a déclaré Arnaud Psarofaghis, co-skipper et barreur de l’équipage suisse. “Tout est encore possible et nous verrons ce qui se passe demain”.

L’Oman Air de Phil Robertson a connu du bon et du moins bon en termes de résultats, dont deux victoires, mais vient de sortir du podium suite à une disqualification sur la dernière manche. Red Bull Sailing Team termine la journée en cinquième position, à 12 points du leader SAP Extreme Sailing Team.

Malgré un bon début pour Land Rover BAR Academy, qui a débuté la journée avec une deuxième et une troisième place consécutives, l’équipage britannique n’a pas été capable de maintenir son bon état de forme. Il termine sixième du général après trois places de cinq, et une place de sept.

Les Britanniques terminent dix points devant le dernier Team Extreme, l’équipage local invité. Malgré les résultats, la navigatrice et skipper Mariana Lobato reste positive : “L’équipe est assez jeune et nous sommes toujours dans l’adaptation. Je pense que nous nous sommes bien améliorés aujourd’hui. C’est formidable de voir comment nous pouvons apprendre les uns des autres “.

La journée a également été marquée par le début de la saison 2017 des Flying Phantom Series. La flotte des 12 équipages internationaux s’est élancée devant les stades nautiques des GC32 pour lancer le foiling festival à Madère.

L’équipage autrichien Red Bull prend la tête après sept manches. L’équipage français Cup Legend, qui avait précédemment remporté l’évènement à La Baule, suit en deuxième position à trois points, suivi de l’autre équipe française, ZEPHIR par Idrewa, en troisième place.

Les épreuves reprennent demain, avec le départ des Flying Phantom Series programmé pour 10:00 UTC + 1, suivi des régates en format stade nautique en GC32 de 14:00 à 17:00 UTC +1. Gardez un œil aux médias sociaux officiels pour des mises à jour régulières et suivez la régate en direct via le blog.

Extreme Sailing Series™ Act 3, Madère – Résultats après 1 journée, 6 courses (29.06.17)
Classement / Equipage / Points
1e SAP Extreme Sailing Team (DEN) Rasmus Køstner, Adam Minoprio, Mads Emil Stephensen, Pierluigi de Felice, Nicolas Heintz 64 points.
2e NZ Extreme Sailing Team (NZL) Chris Steele, Graeme Sutherland, Harry Hull, Sam Meech, Josh Salthouse 62 points.
3e Alinghi (SUI) Arnaud Psarofaghis, Nicolas Charbonnier, Timothé Lapauw, Nils Frei, Yves Detrey 54 points.
4e Oman Air (OMA) Phil Robertson, Pete Greenhalgh, James Wierzbowski, Ed Smyth, Nasser Al Mashari 54 points.
5e Red Bull Sailing Team (AUT) Roman Hagara, Stewart Dodson, Shane Diviney, Jason Saunders, Will Tiller 52 points.
6e Land Rover BAR Academy (GBR) Rob Bunce, Owen Bowerman, Will Alloway, Adam Kay, Oil Greber 51 points.
7e Team Extreme (POR) Mariana Lobato, Olivia Mackay, Owen Siese, Peter Dill, Micah Wilkinson, Francesca Clapcich 41 points.

Le classement des Flying Phantom Series Madère après 7 courses
Classement / Équipage / Points
1 Red Bull 135 points
2 Cup Legend 132 points
3 ZEPHIR by Idrewa 118 points
4 Culture Foil 114 points
5 Solidaires en Peloton 109 points
6 UON 107 points
7 Oman Sail 98 points
8 Lupe Tortilla 95 points
9 EVO Visian ICL 87 points
10 Masterlan 83 points
11 Back to Basics 75 points
12 Red Bill II 64 points

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L’Atlantique n’est pas un long fleuve tranquille

Pendant qu’à bord du Queen Mary 2 la vie s’écoule tranquillement, presque 600 milles derrière le géant, le rythme est beaucoup plus soutenu pour les participants de The Bridge et les stratèges se tirent les cheveux dans cet Atlantique bien peu conciliant. Au classement général après 4 jours de course, les positions semblent stabilisées avec Macif en tête, Idec Sport en deuxième position, Sodebo troisième et enfin Actual décroché de la tête.

Avec 24 heures d’avance sur Macif, chef de file de la flotte des trimarans, le Queen Mary 2 est le bon indicateur des conditions à venir. Si aujourd’hui la position du paquebot se situe sur les bancs de Terre Neuve avec cette immuable brume et fraicheur, résultat d’une conjonction entre le courant froid du Labrador et le Golf Stream, ce courant chaud qui remonte du sud, l’avenir ne semble pas dès plus optimiste pour les marins qui ne cessent de chercher le meilleur passage vers New York. Cette route mythique d’est en ouest se mérite et ce n’est pas François Gabart, Francis Joyon, Thomas Coville et Yves Le Blevec qui diront le contraire. « Dans les prochaines 24 heures, on a au moins deux virements à déclencher, avec beaucoup de changements de voiles. Il peut se passer plein de choses, ça peut recoller. Aller jusqu’à New York, cela reste pas simple du tout, je le confirme !  Les conditions ne nous facilitent pas la vie.  On est un peu coincé par l’anticyclone et la zone des glaces. Mais on va faire avec, on n’a pas le choix » affirmait le skipper de Macif, François Gabart. De son côté, Thomas Coville, troisième, espère toujours refaire son retard qui se porte à 63 milles. « Depuis le départ, on n’a pas fait beaucoup de portant. On espère pouvoir profiter ou créer un petit décalage, un petit changement d’angle pour rattraper notre retard, qui peut se mesurer à 2 heures à bord de nos bateaux. On verra si le passage de la zone des glaces nous offre une opportunité. » 220 miles derrière le leader, Actual bénéficie toujours d’un flux actif de nord ouest qui permet à l’équipage d’aligner de belles moyennes alors que devant tous ont commencé à buter dans une nouvelle zone sans vent. L’élastique va certainement se resserrer dans la journée mais se tendre de nouveau dès que Macif et Idec auront touché ce courant de sud sud-ouest assez actif. Il va cependant falloir rester très vigilent car le brouillard dense que traverse actuellement le Queen Mary 2 et bientôt les maxis plus la navigation à proximité de la zone des glaces et de surcroit d’icebergs n’arrangent pas les choses. Les hautes vitesses dans ces conditions sont stressantes et angoissantes d’autant plus que de nombreux animaux marins tapissent la surface de l’eau.

En visite sur la passerelle du paquebot, nous avons eu la chance de pouvoir apercevoir des dauphins et le souffle d’une baleine. Un beau spectacle mais si le Queen Mary ne risque pas grand chose, les trimarans eux peuvent perdre beaucoup. Alors entre manœuvres, navigations, surveillance et stratégie, la vie à bord de ces maxis trimarans  n’est pas ce long fleuve tranquille que vivent les passagers du paquebot de la Cunard.

 

Classement du jeudi 29 juin à 02H00

1 – Macif à 1819 milles de l’arrivée

2 – Idec à 34 milles du leader

3 – Sodebo à 63 milles

4 – Actual à 220 milles

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A la découverte du géant

A course exceptionnelle découverte exceptionnelle. Les quelques journalistes et photographes embarqués dans l’aventure de The Bridge ont eu l’immense privilège de pouvoir visiter les entrailles du vaisseau amiral de la Cunard, le Queen Mary 2. Une visite au plus profond, au milieu des membres de l’équipage, tous arborant un immense sourire en voyant ces clients si peu habituels venir troubler leur quotidien si bien rodé.

La frontière entre le monde de la croisière et celle de l’organisation d’un tel navire est très petite, un rideau transparent de plastique. Mais avant d’arriver à franchir cette frontière, le pass que l’on remet aux visiteurs, un All Access, raisonne comme le Saint Graal. Un All Access mais pas tant que cela. Le géant a quelques zones vraiment interdites à l’image de la salle des machines, une zone assez sensibles mais cetainement spectaculaire à découvrir. Nous nous dirigeons donc vers notre première découverte, celle du stockage. Des chiffres à faire tourner la tête car pour faire tourner ce château de la mer comme le disait si bien le capitaine, 6000 œufs sont nécessaires par jour, 800 l de lait, 150 l de bière, 200 l d’huile pour la friture, 150kg de riz, 1000 bouteilles d’eau, entre 700 et 800 bouteilles de vin et de champagne puis 300 kg de homard et 600 de poisson sont consommés par semaine. Toutes ces victuailles sont entreposées dans 25 pièces de stockage et 6 chambres froides de la taille d’un bel appartement. Nous partons ensuite découvrir les cuisines, enfin une des 20 cuisines du bateau, celle du Britannia, le restaurant principal. La brigade est d’un calme olympien à 45 minutes de l’ouverture des portes du restaurant. Ici 146 personnes travaillent 24h/24h sur deux niveaux et ont 24 d’avance dans la confection des plats. 86 personnes sont dédiées à la plonge, 18 pour la pâtisserie et 16 000 plats sortent chaque jour. Petit luxe de la cuisine, un escalator relie les deux étages.

Cap ensuite vers la lingerie qui tourne elle aussi 24h/24h et gère l’ensemble des pièces du bord, vêtements du personnel et des clients. Avec 8 machines et 3000 pièces par jour, le rythme est soutenu mais ce calme qui règne dans l’ensemble des services montre à quel point l’organisation semble ici sans faille. Nous délaissons les premiers ponts pour nous diriger vers le 9ème étage à la découverte d’une suite, la numéro 9071, avec vue sur la poupe et la piscine. Sur deux étages cette suite incroyable offre un panorama et un confort sans égal. Pour finir, l’un des officiers nous annonce que pour une telle suite si vous souhaitez faire le Tour du monde pendant 120 jours il en coutera 153 000 euros par personne.

Rendez-vous aujourd’hui pour nous sur la passerelle avec le commandant… Un autre grand moment à découvrir demain mais pendant ce temps sur un océan Atlantique très calme le Queen Mary file vers New York et c’est aujourd’hui que nous devrions atteindre la mi-course. Le temps est gris et le vent de force 3 ne génère que très peu de vague. Une situation idéale pour le Queen Mary 2 mais pour les 4 trimarans, la navigation est plus compliquée.

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