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Analyse de la course Imoca par Morgan Lagravière

La moitié de la flotte s’est arrêtée et l’autre continue vers les Antilles. Yannick Bestaven a malheureusement dû abandonner, Jérémie Beyou, Alexia Barrier, Fabrice Amedeo, Manuel Cousin et Romain Attanasio comptent bien reprendre la mer après leurs escales respectives. En tête, un quatuor navigue dans les alizés et va se livrer une formidable bataille pour la victoire. Sauf coups de théâtre successifs, Alex Thomson, Paul Meilhat, Vincent Riou et Yann Eliès vont jouer la victoire. Derrière, d’autres batailles pour de belles places d’honneur se mettent en place. Morgan Lagravière nous fait part de son analyse de la Route du Rhum en IMOCA.

« Comme on pouvait s’y attendre, Alex Thomson, Paul Meilhat, Vincent Riou et Yann Eliès ont réussi à se faufiler au Sud de la dorsale anticyclonique qui va barrer la route de leurs poursuivants. Les leaders vont commencer à rentrer dans l’alizé profond de Nord-Est et donc s’échapper.

Pour ces marins, les plus au Sud, le confort à bord s’est clairement amélioré. C’est un beau moment de délivrance. Mais même dans l’alizé, il faut garder un niveau de vigilance très élevé pour éviter la sortie de route. La régate peut s’arrêter en un claquement de doigts, il suffit d’un départ au lof ou à l’abattée… D’un point de vue sportif, il reste des choses importantes à faire, et les quatre leaders vont se mettre la pression les uns les autres. Ils vont donc pousser les bateaux à fond et repousser leurs limites physiques. Mais attention car le début de course a laissé des traces sur les bateaux et les bonhommes.

« Paul Meilhat, loin d’être un outsider ! »

Je ne suis absolument pas surpris par les performances de Paul Meilhat. Depuis le début de la Route du Rhum, les concurrents ont souvent progressé dans des conditions plutôt à l’avantage d’un IMOCA avec des dérives droites. Il y a eu beaucoup de près et depuis peu, les premiers font du VMG (compromis cap/vitesse) portant. C’est encore une configuration favorable pour un bateau à dérives. C’est presque une surprise que des IMOCA à foils, notamment celui d’Alex, pas du tout typé pour le près, puissent s’en être sortis aussi bien.

Paul connaît bien la route pour avoir déjà gagné la Transat AG2R en Figaro (sur un parcours entre Concarneau et Saint-Barth). Il est aussi l’un des skippers IMOCA qui a parcouru le plus de milles ces dernières années. C’est tout à fait légitime qu’il se retrouve dans cette situation. Il est bien placé pour percer dans les alizés et remporter la Route du Rhum. Paul est loin d’être un outsider ! La situation est très ouverte et tous les espoirs sont également permis pour Alex Thomson, Vincent Riou et Yann Eliès.

« Une histoire de compromis »

La stratégie sur la suite du parcours va être intéressante à suivre. La route pour aller à Pointe-à-Pitre est plein vent arrière, il va donc y avoir des empannages à prévoir. Globalement, plus on est au Sud, plus on s’éloigne de l’influence de l’anticyclone et plus l’alizé est installé. Différentes trajectoires sont donc possibles. Pour résumer, soit on peut choisir de plonger plus au Sud, en faisant donc plus de route mais en touchant un alizé plus fort ; soit on peut essayer de « couper le fromage » par le Nord, mais ayant moins de pression. Ca doit commencer à mouliner dans les cerveaux des premiers car le choix va devoir se faire assez rapidement. Tout va être une histoire de compromis.

Il est possible que les trajectoires de Paul divergent de celles de ses trois concurrents. Le foil n’apporte pas toujours une valeur ajoutée. Dans certaines conditions c’est un frein plus qu’autre chose. Pour être efficaces et accélérer fort, les foilers doivent mettre plus d’angle dans leurs trajectoires. Toute la question est de savoir si le gain de vitesse peut compenser l’allongement de la route… Cela dépendra beaucoup de l’intensité de l’alizé. Si le vent monte beaucoup, les IMOCA à foils pourront « voler » et auront donc toutes leurs chances. C’est très intéressant car chaque bateau est différent, avec sa gamme de performances. Chaque marin navigue donc avec ses armes, avec les spécificités techniques de sa machine.

« Etre encore en course, une victoire en soi »

Derrière, Boris Herrmann a tenté une option tranchée mais je vois mal comment il va pouvoir s’en sortir car la dorsale qui barre la route est plus imposante dans l’Ouest, je ne vois pas vraiment l’alternative qui s’offre à lui. Cela dit, il est toujours en course, ce qui est déjà une victoire en soi. Beaucoup de très bons marins ont dû s’arrêter et ceux qui ont résisté à des conditions si violentes inspirent le respect, pour le dernier comme pour le premier.

Un bon petit groupe s’est formé avec Stéphane Le Diraison, Alan Roura, Damien Seguin et Arnaud Boissières. Les premiers vont buter dans la dorsale et ralentir, ce qui devrait permettre à Arnaud de revenir. Ils seront probablement tous les quatre assez proches au moment d’attraper l’alizé. Il va y avoir un match dans le match sympa à suivre. Pour eux, cela doit être stimulant de naviguer ainsi au contact. La proximité rassure et permet de se dépasser. Ils engrangent de l’expérience et prennent du plaisir. Et ils se battent pour la 5eplace sur la Route du Rhum, ce n’est pas rien ! Ils font une très belle course.

« La variété de la classe IMOCA est une force »

Je suis aussi Erik Nigon et Ari Huusela. Je ne les connais pas mais je constate que pour des bizuths de l’IMOCA, ils répondent bien présents. Cette première transat en solitaire peut être marquante pour eux. La mixité des profils, des parcours sportifs et des générations est l’une des marques de fabrique de la classe IMOCA. Les concurrents n’ont pas forcément le même niveau sportif sur l’eau mais chacun fait sa course, raconte une histoire. Cette variété est une force. »

Morgan Lagravière

Le palmarès de Morgan Lagravière en IMOCA
– Participation au Vendée Globe 2016-2017
– 2 participations à la Transat Jacques Vabre (3een 2017 avec Eric Péron)
– 9e de la Transat New York/Vendée 2016
– 4e de la Transat Saint-Barth/Port-la-Forêt 2015
– 3e de la Rolex Fastnet Race 2015

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Avarie à bord du Multi50 Solidaires En Peloton – ARSEP

Depuis ce matin, la route prise par Thibaut Vauchel-Camus n’annonçait rien de bon en le voyant faire demi-tour et revenir vers les Açores qu’il avait dépassé durant la nuit. En fin de matinée, Thibaut Vauchel-Camus a annoncé à la direction de course de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe et à son équipe à terre qu’une partie du rail de la grand-voile de son trimaran s’est arraché du mât. L’anneau du chariot de têtière sur lequel est pris le lashing a explosé dans la foulée. Thibaut fait actuellement demi-tour et se dirige vers Sao Miguel aux Açores.

Solidaires En Peloton – ARSEP, alors en tête des Multi50, réalisait depuis le début de la Route du Rhum, et malgré les conditions météos dantesques, un parcours quasi sans-faute avec plus de 150 milles d’avance sur le deuxième, Armel Tripon.

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Armel Le Cleac’h a rejoint Vigo

Armel a rejoint ce matin le port de Vigo où l’attendaient des membres de son équipe. Recueilli par l’équipage du Sonho de Infancia mardi soir, il va maintenant pouvoir rejoindre ses proches en Bretagne. Interview à venir dans l’après midi. La récupération du Maxi Trimaran est en cours actuellement par son équipe.

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Ça empanne en Imoca

Paul Meilhat a été le premier à empanner à 12h ce vendredi. Vincent Riou devrait suivre. Alex Thomson devrait croiser leur route cette après-midi finalement légèrement devant. Le skipper gallois n’a pas eu de chance avec le vent rencontré cette nuit.

La nuit n’a pas été de tout repos pour la tête de flotte de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. PRB et ses adversaires ont franchi l’anticyclone et ont dû gérer des vents faibles. Cette zone traversée, Vincent Riou poursuit sa descente vers les Canaries au portant toujours non loin de Paul Meilhat. Une dizaine de milles sépare actuellement SMA de PRB. L’alizé est encore instable et les lignes de grains menacent les solitaires. « Tu ne sais jamais ce qu’il y a derrière le grain. Il ne faut pas se laisser piéger par les zones sans vent car ça peut coûter cher. C’est un peu ce qui s’est passé avec l’anticyclone cette nuit pour Yann Eliès. Il a perdu du terrain. Quand on a passé Madère hier, il y avait une large zone de pétole dans le nord. Là, on profite d’un couloir de vent entre Madère et les Canaries » explique Vincent que l’on sent à l’affût de la moindre variation du vent.

Yann Eliès revient ce matin. «Il y a 15 nœuds de vent, est au reaching. Je vais essayer de grappiller des milles sur mes camarades. Ça ne va pas être simple mais les fichiers météos ne sont pas calés et il y aura des coups à jouer. Je ne vais rien lâcher ! »

Dans quelques heures, on assistera à la convergence du duo PRB/SMA avec Hugo Boss… La course de vitesse pourra alors s’engager dans un alizé, on l’espère plus stable !

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Monsieur Bonjour Bonjour toujours en tête !

François Gabart continue d’accélérer et l’écart de se creuser avec Francis Joyon. 143 milles à 12h ce vendredi. Les écarts de vitesse ne sont pas pour autant flagrants. La moyenne d’Idec Sport est de 24,2 nds et celle de Macif de 24,9 nds. En Ultime, 143 mn ont vite fait d’être rattrapés au moindre écart. La maîtrise de Francois Gabart reste impressionnante. Bonjour bonjour pour le rattraper ! 🙂

En mode attaque car pressé par le tempo imposé par Francis Joyon, François Gabart a passé la nuit à exploiter les grains, avec les conseils du Jean-Yves Bernot. « La présence de Francis met du piment, c’est cool, dit Guillaume Combescure, membre du team technique du trimaran MACIF, qui travaille au sein du bureau d’étude Merconcept et qui assiste la cellule routage. Jean-Yves (Bernot) a passé la nuit à confronter les photos satellite aux informations données par François ».

Depuis quelques heures, le trimaran MACIF se dégourdit les articulations et allonge gentiment la foulée. Dans ce flux d’une quinzaine de nœuds, François Gabart fait avancer son bateau à 22,9 nœuds de moyenne au cours des 24 dernières heures et, ce vendredi matin, il déboulait à 27 nœuds réguliers dans un tout petit peu moins de 17 nœuds de nord-est. Il lui reste moins de 1400 milles à parcourir.

Le programme du jour
Aux incertitudes de la première moitié de course a succédé une certitude. Le flux de nord-est est en place, variable en direction et en force, mais le régime est constant, fiable et globalement stable. « Il n’y aura plus de moments charnières d’ici dimanche soir, dit Guillaume Combescure, il faut exploiter les alizés au mieux ». Il y aura cependant un jybe à poser. Jybe dont la précision dans la manœuvre et le timing sont essentiels.

L’éclairage
Guillaume Combescure a pris ses quartiers chez Jean-Yves Bernot, en Charente-Maritime, le temps de la course. S’il a élu provisoirement domicile chez l’homme qui rend joyeuses les dépressions, le Champollion de la frontologie, Jean-Yves Bernot, c’est avec le rôle d’interface entre l’écurie de course MerConcept et la cellule de routage. C’est lui qui gère notamment les soucis techniques qui peuvent intervenir dans cet exercice à distance… « et Jean-Yves est en veille permanente pour guider du mieux possible. » S’il dort ? « Oh, disons qu’il fait une belle Route du Rhum, lui aussi… »

Classement de 8h
Trimaran MACIF à 1355,6 de l’arrivée
IDEC Sport à 137,7 mn
Remade – Use It Again à 1776,2 mn
Sodebo Ultim’ à 1839,6 mn
Maxi Banque Populaire – Abandon
Maxi Edmond de Rothschild – Abandon

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Poste de barre arraché pour Gilles Lamiré

Les images sont impressionnantes et parlent d’eux-mêmes de la violence des chocs subis sur le Multi50 French Tech Rennes-Saint-Malo skippé par Gilles Lamiré. Il se situe actuellement au sud des Açores.

1️⃣ère vidéo de bord‼️ Vous allez découvrir l’état du poste de barre tribord après 3️⃣ jours de conditions extrêmes ????????IMPRESSIONNANT‼️ Ouf cela n’endommage pas la structure du @Multi50 , voir même apporte un confort supplémentaire pour le quotidien du skipper???? #rdr2018

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Un nouveau départ dimanche pour Charal ?

Banque Image aérienne de l'IMOCA CHARAL, skipper Jérémie BEYOU (FRA), le 23 Septembre 2018, au large de Groix - Photo Yvan Zedda / Alea

Jérémie Beyou scrute la météo et compte les heures : le skipper a envie d’y retourner pour continuer à naviguer sur Charal. Il lui faut attendre la fin de la construction de deux pièces indispensable à son système de barre.
Lundi dernier, alors que la tempête faisait rage dans le golfe de Gascogne, où la flotte de la 11e Route du Rhum – Destination Guadeloupe commençait à s’aventurer, Jérémie Beyou a lancé un message vers son équipe à terre pour annoncer une avarie du système de barre et dire que le bateau était devenu incontrôlable après être parti en toupie. Mardi, dans la nuit qui tombait, Charal a retrouvé Lorient après avoir été remorqué. L’équipe de Charal Sailing Team avait déjà commencé à travailler sur les réparations à venir.

Pour permettre à Charal de revenir en course, il fallait reconstruire deux pièces, des palonniers de safran (plus précisément l’interface entre le palonnier intérieur et le palonnier extérieur), de dimensions importantes et de conception complexe.
Le système en lui-même est fait en aluminium par les sociétés Prodesign 3D et Méca Lorient, et l’adaptation du système au bateau, en carbone, est réalisée par l’équipe technique de Charal Sailing team.Avant que Charal sorte du chantier, l’été dernier, ces pièces avaient demandé un peu de temps, entre la commande et la livraison. « Là, nous sommes en train de les refaire en deux jours, salue Jérémie Beyou. Elles ne sont pas finies, il faut le temps de l’usinage, de la stratification, du collage et du séchage.
Ce sont des temps de fabrication incompressibles si nous voulons éviter une nouvelle casse ».

D’autres éléments du bateau ont également subi quelques dommages dans le mouvement intempestif du bateau et ont également fait l’objet de soins assidus. « Tout le monde est mobilisé toute la journée et quasiment toutes les nuits pour nous permettre d’être à nouveau en stand-by, précise le skipper. Encore une fois, tout le monde fait un gros effort. On savait que tout n’était pas parfaitement fiabilisé sur le bateau, et ça fait du bien de sentir qu’une équipe solidaire porte ce projet.

Tandis que l’équipe technique s’affaire aux réparations, Jérémie Beyou garde un œil sur la météo, dans l’attente de la fenêtre météo qui lui permettra de repartir sereinement et dans les meilleures conditions.

« Une nouvelle situation violente se présente depuis mardi et ça va durer jusqu’à samedi. A partir de samedi-dimanche, cela devrait s’atténuer avec une « frontologie » plus classique (l’étude des différents fronts météo, ndlr). On croise les doigts pour qu’il y ait des conditions d’un retour sur l’eau plus simples qu’actuellement, j’ai envie de repartir pour continuer à fiabiliser le bateau. Parce que je sais que le meilleur est à venir ».

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Pourquoi c’est maintenant qu’il faut suivre la course

Les audiences sur le site course au large ont battu des records ces 3 derniers jours. L’actualité était aussi dense que triste avec les avaries, casses et le chavirage d’Armel. La chronique d’une tragédie antique annoncée a bien eu lieue. Ce jeudi au 4ème jour, la tension commence à retomber comme les polaires et cirées qui s’empilent au fond des bateaux pour ceux qui, enfin, ont atteint des latitudes plus clémentes.

Si le match semble plié entre Macif et Idec Sport même si Francis Joyon ne lâchera rien, en revanche tout commence en Imoca, Class40 et Multi50. Les choix opérées ces prochaines 24h décideront de l’issue de la course.
Le classement
Ultimes : François Gabart (Macif) à 1288 milles de l’arrivée
Multi50 : Thibaut Vauchel Camus (Solidaires en peloton Arsep) à 2289 milles de l’arrivée
Imoca : Boris Herrmann (Malizia 2 Yacht Club de Monaco) à 2413 milles de l’arrivée
Class40 :  Yoann Richomme (Veedol AIC) à 2570 milles de l’arrivée
Rhum Multi : Pierre Antoine (Olmix) à 2533 milles de l’arrivée
Rhum Mono : Sidney Gavignet (Café Joyeux) à 2648 milles de l’arrivée

En Imoca avec 4 bateaux bien différents et 4 skippers redoutables, la course s’annonce passionnante. Alex Thomson a fait un très beau coup au départ mais ce ne sera pas décisif pour la suite. Il devrait dans la journée rejoindre et croiser avec une très courte avance devant le duo Paul Meilhat et Vincent Riou. Et on peut espérer que Yann Eliès pourra venir se joindre à la fête. Des 4 bateaux, Vincent Riou, s’il a encore 100% du potentiel de son nouveau foiler devrait être le plus rapide de tous. La fin de course s’annonce haletante.

En Multi50, on se rapproche d’un duel entre Thibaut Vauchel-Camus et Armel Tripon qui sont distant de plus de 570 milles l’un de l’autre. Depuis le départ, les deux ont pris des routes radicalement opposées et c’est Thibaut qui en a sans doute le plus bavé enchaînant dépression sur dépression. Un choix qui pourrait payer dans les prochains jours.

En Class40, Yoann Richomme impressionne tous les ténors de la classe. Il n’a jamais molli depuis le départ et son tout nouveau Lift40 qu’il a soigneusement préparé tient bien le coup. Il a pour l’instant 50 mn d’avance sur Phil Sharp et Aymeric Chappelier. Mais la course est loin d’être finie.

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Yoann Richomme caracole en tête

The Lift 40 ( Class 40 ) Black Mamba for the skipper Yoann Richomme training for the Route du Rhum Destination Guadeloupe 2018. The Lift 40 was built at Gepeto Composite and designed by Marc Lombard Yacht Design Group, Lorient Keroman Submarine Base, Brittany, France.

Dans une quinzaine de nœuds, Yoann Richomme et les autres leaders progressent, ce vendredi matin, ce qui leur permet de gagner un peu en termes de confort même si, désormais, ils font route au près.
« Ca va durer comme ça encore deux jours. Le positif, c’est qu’à cette allure, mon bateau est plus rapide que ceux de mes concurrents », explique le skipper de Veedol – AIC qui caracole toujours en pôle position ce matin et qui a désormais porté son avance à 41 milles sur Phil Sharp puis à 50 sur Aymeric Chappellier, ses deux poursuivants les plus proches. « J’ai mis un bon coup de cravache cette nuit. C’est un virage à la corde qu’il faut réaliser pour parcourir le moins de distance, mais la mer étant encore très désorganisée, ce n’est pas simple. Il n’empêche que ce matin, je suis plutôt content de la situation. J’ai remis des miles à mes poursuivants et je me positionne à l’intérieur de la courbure », explique Yoann, actuellement à environ 230 milles dans l’est de l’île São Miguel. « On ne passe pas loin des Açores et ça, ça me fait plaisir. C’était le lieu de notre escale lors de ma première traversée de l’Atlantique en 2000, avec mon père. On retournait vivre en France après quatre ans aux USA, et on rentrait avec notre voilier de 10 mètres. L’escale à Horta ma toujours fascinée, comme beaucoup de marins à la vue du nombre de peinture laissées sur les digues du port. Nous y sommes retournés deux fois en Figaro pour le Championnat de France, et à chaque fois cet archipel m’a laissé de magnifiques souvenirs, notamment ceux de paysages d’un autre monde. Voir ces îles jaillir au milieu de nulle part, c’est vraiment magique ! Qu’est-ce que j’aurai aimé passer plus proche ! Ce sera pour une autre fois… », a terminé Yoann Richomme, manifestement en grande forme.

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Fin de course. Gitana vous remercie

Tous les passionnés de course au large et de la Route du Rhum attendaient ce moment. Celui de voir cette confrontation entre Ultime. Une confrontation entre des marins talentueux et des équipes qui ont su se hisser au top du niveau mondial avec des machines incroyables, impressionnant le milieu Anglo saxon à l’instar de Peter Burling venu naviguer sur Gitana, Spithill sur Macif. Forbes s’en faisait l’écho récemment.

C’est un rendez-vous manqué. La voile reste un sport mécanique. Mais on peut aussi considérer cela comme une étape avant Brest Oceans en décembre 2019. Le coup est rude. C’est dur autant pour les skippers que pour les équipes et ils peuvent compter sur le public aussi qui les suit avec passion dans les bons comme dans les mauvais moments. Nous sommes avec Gitana et Sébastien Josse comme avec Armel et Banque Populaire pour les soutenir dans ces moments. On pense à Thomas aussi qui s’accroche pour finir.

Gitana a envoyé un communiqué “Fin de course” tout en pensant à Banque Populaire. Et même si François Gabart continue d’avancer, il a eu des mots pour eux aussi. Armel Le Cleac’h devrait arriver en Espagne ce vendredi où il retrouvera ses proches et son équipe. Il lui reste à récupérer son bateau. Tout le monde espère qu’ils y parviendront pour qu’enfin ces géants se retrouvent ensemble sur l’eau pour le plaisir de tous. Merci à ces armateurs qui prennent aussi des risques et qui font que ces machines existent.

Communiqué de Gitana

La Route du Rhum – Destination Guadeloupe s’est arrêtée très vite, trop vite, pour Sébastien Josse et le Maxi Edmond de Rothschild. À la barre du dernier-né des Gitana, emblème des maxi-volants de nouvelle génération, le marin niçois partait dans les favoris. Mais dans la première nuit, il a subi une avarie majeure sur son flotteur tribord, dont l’étrave a été arrachée sur 8 mètres. Alors qu’il pointait en tête de flotte et avait su démontrer l’incroyable potentiel de sa machine, le skipper n’avait plus d’autres choix que d’abandonner la course et de regagner le port de La Corogne, le plus proche et apte à l’accueillir au moment des faits, pour préserver l’intégrité du Maxi.

Mettre la course de côté, ramener l’homme puis le bateau… quand les avaries majeures surviennent équipe comme marin ne se posent guère de question. La sécurité du solitaire prédomine toujours face à l’hostilité des éléments, comme ce fut le cas en début de semaine dans le Golfe de Gascogne. Lundi soir, peu avant 22h, le Maxi Edmond de Rothschild se présentait à l’entrée du port galicien de La Corogne, au Nord-Ouest de l’Espagne. Grâce à son sang froid et à son sens marin, Sébastien Josse mettait ainsi un terme à seize longues heures à petite vitesse pour rejoindre la terre ferme ; un grand soulagement pour les armateurs du Gitana tenu informés en temps réel de la situation au large et naturellement pour tous les membres de l’équipe basée à Lorient.

Les premiers mots de Sébastien Josse au large de la Corogne

Retour sur les faits
Le lendemain de son arrivée à La Corogne, après quelques heures d’un sommeil bien difficile à trouver, le skipper du Maxi Edmond de Rothschild revenait sur sa course. Du départ au Cap Fréhel en vol, avec ce bord de reaching qui restera longtemps dans les annales de la couse au large, le passage de Ouessant et l’état d’esprit dans lequel il se trouvait avant de « rentrer » dans le dur de la dépression ; comme à son habitude, le marin n’élude rien de ces quelques heures sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe avant son abandon.

Cet abandon est un coup dur pour les membres de l’écurie aux cinq flèches, qui avait fait preuve d’un engagement sans faille pour préparer ce grand rendez-vous qu’est la Route du Rhum. Tous souhaitaient offrir à Sébastien Josse une monture à la hauteur de son talent. « La déception est immense car nous avions beaucoup travaillé pour être présents et pertinents sur cette course. Mais la course au large est et restera toujours un sport mécanique où les casses font malheureusement partie des risques. L’avarie survenue sur le flotteur tribord va nous obliger à nous remettre en question, à chercher et comprendre ce qui s’est passé et à réparer pour revenir plus fort. Nous ne cherchons en rien à nous défausser. La quête d’innovation dans laquelle nous nous sommes lancés avec le soutien et l’enthousiasme de nos armateurs et des collaborateurs du groupe Edmond de Rothschild n’est pas une tâche facile mais le jeu en vaut la chandelle. Remettre en cause notre esprit pionnier et la vision que nous avons de la voile de demain n’est pas à l’ordre du jour » nous confiait Cyril Dardashti, le directeur de l’équipe.

« Nous avons le cœur gros pour nos voisins de ponton, le Team Banque Populaire, qui essaye aujourd’hui de récupérer leur bateau au large des Açores. Ce sont de moments très durs, et bien que l’essentiel étant qu’Armel retrouve bientôt les siens, je pense beaucoup à l’équipe de Ronan Lucas depuis mardi. »

Sébastien Josse et l’ensemble du Gitana Team vous remercient pour votre soutien et les nombreux messages reçus ces derniers jours pour nous témoigner votre sympathie.

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