Jean Le Cam présente son équipe. Romain Attanasio remonte à son mât. Maxime Sorel croise du monde. Jérémie Beyou dans le Pot.
Vendée Globe. Images du bord – Jour 18
Vendée Globe. Alex Thomson a renforcé encore sa réparation, prêt pour les mers australes

Ross Daniel, le directeur technique d’Alex Thomson Racing a indiqué qu’Alex avait ralenti un peu pour renforcer les réparations effectués les jours précédents en profitant des dernières heures de calmes.
«Hier soir, Alex a décidé de profiter des conditions de luminosité pour renforcer encore les réparations qu’il a effectuées à bord de HUGO BOSS afin d’augmenter les facteurs de sécurité avant d’entrer dans l’océan Austral.
«Pour ce faire, il a dû ralentir légèrement le bateau pour pouvoir travailler dans des conditions relativement stables. Avec le nouveau front météorologique traversant la flotte aujourd’hui, qui la portera vers le sud, Alex savait que la nuit dernière serait sa dernière occasion de compléter ce renfort.
«Ce matin, nous avons pu jeter un coup d’œil sur le travail qu’Alex a fait pendant la nuit. Cela a l’air bien et nous sommes très satisfaits de ce qu’il a pu faire. Alex est maintenant de retour en mode course et se prépare pour l’océan Austral».
Actuellement 11e, Alex Thomson a 658 nm de retard sur Charlie Dalin.
Vendée Globe. Comment Thomas Ruyant a-t-il coupé son foil ? – La vidéo
Pas simple de couper son foil en mer. Thomas Ruyant a du s’y résoudre pour conserver l’intégrité de son bateau.
Alors qu’il vient tout juste de sortir de la nasse anticyclonique, Thomas Ruyant sur LinkedOut revient sur son problème de foil bâbord qu’il a dû couper en pleine mer, une opération délicate et seulement possible dans les petits airs…
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Ce matin à la vacation
« Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé, mais mon foil bâbord était bien fissuré au niveau du coude. Avec mon équipe à terre et les architectes, on a pris la décision de couper une partie du « tip » (zone verticale du foil). Désormais, le foil est rentré dans son puits sans « rake » (incidence donnant de la portance à l’appendice pour soulager la coque, voire « voler ») : il ne sert plus à grand-chose mais au moins, il ne risque pas de provoquer des avaries s’il casse. Il ne reste plus qu’un bout qui sort de la coque. Cela ne va pas m’empêcher d’aller vite et de faire ma course !
J’ai une scie sabre à bord, mais il a fallu que je sorte du bateau pour opérer : j’ai pu faire quelques images que vous verrez samedi. C’était tout de même un beau dossier à gérer ! J’ai profité du peu de vent de jeudi pour m’occuper de ça… Mais il a quand même fallu que je me suspende au-dessus du foil : j’ai retiré environ deux mètres de « tip ».
Les conséquences, si je ne faisais rien, c’est qu’un morceau vienne endommager l’outrigger qui tient le mât et/ou la coque ou le puits de foil. Il y avait trop de risque pour l’intégrité du bateau : avec moins de tip, LinkedOut a moins de puissance en tribord amures. »
Vendée Globe. Souci de pilote pour PRB, “On va changer de monde demain”
Kevin Escoffier fait une très belle course depuis le début de ce Vendée globe et pointe en 5e position ce vendredi. Il a rencontré un problème de pilote cette nuit.
“Ce matin j’ai eu un petit souci, j’ai ma centrale inertielle qui est ‘partie en sucette’ et qui a indiqué à ma centrale de navigation une vitesse de 80 nœuds. Comme elle indiquait une vitesse fausse, la centrale pensait que j’étais à 165 du vent alors que j’étais à 140 au portant VMG. Du coup, le pilote a lofé en grand jusqu’à aller au virement sous grand gennak, J3, avec le deuxième safran relevé… Donc là, je vous laisse imaginer le truc ! Le temps de tout remettre en route, Yannick (Bestaven) avait glissé dessous dans la pression. C’est pour ça que je me retrouve à devoir faire un petit tribord de recalage et que je n’étais pas dispo à la vacation de 5h ce matin ! En attendant je suis passé sur le GPS de ‘spare’. Je vais essayer de trouver d’où ça vient. Ça va parce qu’il y avait 15 nœuds de vent mais dans les prochains jours il ne faudrait pas que ça se reproduise dans des conditions plus sportives.
Actuellement j’ai 15/16 nœuds, la mer est plate. On va ‘changer de monde’ à partir de demain. On va être en avant du front, il va falloir aller vite pour rester le plus longtemps possible. Il va falloir savoir où empanner par rapport à ce front pour se placer par rapport à la dépression qui est annoncée pour le 1er décembre. Là, ça va cogner un peu plus, j’ai des vents prévus à plus de 40 nœuds avec de la mer sur les fichiers. C’est le moment où je devrais passer le Cap de Bonne-Espérance. Il faut faire gaffe, il ne faut pas être trop proche de la limite des glaces. Il y a aussi le courant des Aiguilles si tu passes proche du Cap de Bonne-Espérance. Là si tu as le vent contre le courant, il faut vraiment faire gaffe !
La température a chuté mais ça me va bien. Ça ne va faire que descendre maintenant. J’ai pris une petite douche hier soir et j’ai remis les sous-couches. J’ai reculé les poids, j’ai rentré la voile que j’avais pour faire le tour de l’anticyclone. Je suis resté toute la journée sans vent à regarder mes petits copains passer à l’intérieur… J’ai ‘cleané’ le bateau pour me préparer à ce changement de monde, avec les quarantièmes et l’Océan Indien qui se profilent.
La prochaine douche ce sera sans doute avec la bouilloire !
On naviguait à vue avec Boris (Herrmann) et Yannick (Bestaven) hier. Je crois que Boris a eu des soucis il a dû monter au mât. J’étais plutôt déçu qu’ils reviennent comme ça. J’ai longtemps hésité à faire l’option de Jean qui était intéressante parce qu’elle se rapprochait de la route directe. J’ai fait un choix stratégique. Je n’ai pas de regret, mais je pensais que le contournement de l’anticyclone allait se passer mieux que ça, les fichiers m’indiquaient plus de vent. C’est un nouveau départ à l’entrée des mers du Sud avec ce groupe, il va falloir se mettre dans le rythme.
À mon avis, Jean va réussir à croiser devant. Après entre les fichiers météo et la réalité, il peut se passer des choses. Sam Davies et Louis Burton sont bien positionnés aussi, on va tous se retrouver. Le prochain choix important ce sera le positionnement de l’empannage dans le front en fonction du vent et de la mer.”
Vendée Globe. Louis Burton en confiance !

Louis Burton est au taquet depuis le départ sur ce Vendée Globe. Il ose, il suit sa route et son bateau Bureau Vallée II, vainqueur de la dernière édition est bien au rendez-vous. C’est une bonne surprise. Arthur Hubert, le boat Captain nous parle des évolutions qui ont été faites sur le bateau.
Nous avons eu Arthur quelques heures après le choix de Louis de descendre plein sud pour contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène. A ce moment-là, Louis Burton était le seul à tenter cette option avant d’être rejoint ensuite par Sam Davies. « J’ai eu Louis. Il est en confiance. Il suit sa route. Ce n’est pas un coup de poker. Il y va ! »
La confiance dans son bateau, c’est aussi une donnée fondamentale sur un Vendée Globe. Louis Burton l’a assurément sur son Bureau Vallée II même s’il n’a pas navigué beaucoup avec. Il est actuellement 8e et file dans le sud à bonne vitesse rivalisant avec Initiatives Cœur et PRB depuis le départ alors qu’il n’a que des foils de première génération. Si le bateau a été bien pensé dès le départ par Verdier-VPLP, Louis l’a depuis bien pris en main. Arthur Hubert nous décrit ses évolutions et tous les petits détails qui font parfois la différence.
« L’évolution majeure qui a été faite est le système de réglage des foils. Suite à son avarie lors de la Route du Rhum 2018, la poulie qui permettait de descendre le foil s’était arrachée de la coque. On en a profité pour changer le système. Il a été testé sur la Transat Jacques Vabre 2019 avec Davy Baudart. On a vu que l’évolution était payante. On s’est rassuré en vitesse. En plus, le bateau n’avait pas encore son jeu de voiles neuves. Ce qui est le cas depuis.
On a beaucoup travaillé sur le confort à bord. Louis est plus performant quand il va bien. On a fermé la casquette notamment. Ce sont plein de petits détails que l’on a amélioré. Sous la casquette, on avait une toile en Spectra qui faisait beaucoup de bruit en vibrant avec le vent. On est passé sur un plexiglas développé par Arkema qui fait 3mm d’épaisseur, plus transparent et qui ne fait pas de bruit. On a fermé la casquette à l’arrière avec une bâche qui vient jusqu’au rail d’écoute et qui ferme un peu comme sur Apivia. Cela enlève beaucoup le retour du vent par l’arrière, cela ne fait plus de bruit. Il y aune sensation de confort qui est beaucoup plus forte. On a remis aussi le siège de barre à la forme du gabarit de Louis.
On a également travaillé sur les manières de matosser. On a rajouté des palans des deux côtés du bateau pour amener facilement les voiles à l’arrière. Maintenant, il n’a plus qu’à mettre ses voiles sur les palans et cela renvoi tout à l’arrière dans les fonds de coque. On a également un toboggan de matossage. C’est ce qu’il avait sur son précédent bateau pour matosser de tribord à bâbord. Avec un rail au plafond, Louis peut passer les voiles d’un côté à l’autre facilement et rapidement. Là on a fait un tobogan qui part de la bannette au vent vers la bannette sous le vent et qui s’accroche sur les tunnels où passent les bouts. Cela motive à matosser chaque truc.
On a mis également un chauffage. Il y avait une penderie qui a été développé par Banque Pop. Là, cela permet de prendre moins d’affaires. Cela marche très bien. Ça chauffe et permet de sécher les affaires et ventiler à bord.
Quand il est en confiance, il va vraiment bien. Le bateau est fiable, il a été hyper bien pensé et développé par Banque Pop. Louis connait très bien son bateau. Il a eu toute les data après le Vendée d’Armel. Il n’a pas les mêmes questions par exemple que les bateaux de nouvelle génération qui se sont inquiétés après le démâtage de Corum.
Il a cet avantage même s’il n’a pas énormément navigué. Il a également l’expérience du précédent Vendée globe, ce qui l’a sans doute amené à descendre plus sud vers les glaces. Louis est en confiance.
Les foils sont les mêmes mais il peut en gérer l’incidence. On a fait un peu de la performance avec KND, Louis joue beaucoup avec ses sensations et il valide ses réglages. Il allait plus vite que PRB dans la descente. Il a trouvé des réglages intermédiaires. La route est encore longue. »
Trophée Jules Verne. Sodebo aux Canaries Jour 3 + 152 nm
Le rythme est toujours soutenu à bord de Sodebo Ultim 3 qui accentue son avance à 152 nm sur Idec détenteur du record. Le bateau a parcouru 755 milles en 24 heures soit 31,5 nœuds de moyenne. Des conditions engagées qui devraient se calmer un peu et offrir du répit avec une belle glisse prévue vers l’équateur.
Les sourires étaient lumineux sur les visages des « Sodeboys » jeudi sur le coup de 18h à l’occasion du premier « live » hebdomadaire organisé depuis la base du Team à Lorient. Thomas Coville a pu évoquer en direct un début de Trophée Jules Verne engagé : « On a traversé beaucoup de grains, avec un vent instable en force et en direction, qui a nécessité de sans cesse réagir aux conditions changeantes. Le vent est soutenu, mais c’est ce qu’on voulait et d’ici quelques heures, ça va s’apaiser et on va rentrer dans une phase plus volante. J’ai l’impression d’être parti depuis très longtemps, alors que ça fait à peine 36 heures. Tout le monde a pris son rythme, les quarts se succèdent, on a réussi à bien dormir et manger, on prend un plaisir incroyable. »
Et Sodebo Ultim 3 a déjà atteint d’impressionnantes vitesses, puisque le skipper a ajouté : « Pour l’instant, c’est François Morvan qui a la palme avec une pointe à 48,9 nœuds, mais ce n’est pas l’objectif, on essaie plutôt d’avoir des vitesses moyennes élevées qui n’altèrent pas le bateau. Il faut tout le temps avoir en tête le compromis entre la performance et l’usure du matériel, c’est à moi qu’incombe cette responsabilité, donc je ne pousse pas forcément les gars à aller très vite, parce que le risque est de brusquer le bateau et de les fatiguer. »
L’équipage a vécu jeudi son premier anniversaire à bord, celui de Thomas Rouxel qui fêtait ses 38 ans et a eu le droit à un « gâteau sport », avec un briquet en guise de bougie, que lui a apporté le boat-captain François Duguet : « C’est loin d’être la première fois que ça m’arrive. L’an dernier déjà, j’étais sur Sodebo Ultim 3 lors du convoyage retour du Cap, a-t-il commenté. C’est une époque où, en général, on navigue beaucoup, j’ai l’habitude de passer mes anniversaires et mes Noël en mer. »
Les cadeaux du Costarmoricain ? Une avance sur le tableau de marche d’Idec Sport qui a doublé en 24 heures (124 milles ce vendredi matin) et des conditions qui vont peu à peu s’apaiser : « Après un début de course assez engagé, on ne va que vers du plus facile. Jusqu’ici, nous étions plutôt dans 25-30 nœuds de vent avec une mer jusqu’à 4,5 mètres ; on s’attend désormais à 15-20 nœuds et entre 1 et 3 mètres de mer, ça sera plus drôle. Car plus la mer est plate, plus le bateau est confortable à vivre tout en allant toujours aussi vite, ce sont les allures optimales pour Sodebo Ultim 3. »
Ce que confirmait jeudi soir le routeur du trimaran, Jean-Luc Nélias : « Le vent va peu à peu mollir et tourner, la mer va s’aplatir, la température se réchauffer. A partir de vendredi, ils seront dans des conditions d’alizés très sympas, mais qui ne vont pas durer si longtemps, parce que le bateau va très vite, ils devraient être à l’équateur en 5 jours environ. »
Vendée Globe. Charlie Dalin, premier dans les Quarantièmes

Charlie Dalin est ce matin encore leader du Vendée Globe dont la flotte s’apprête à rentrer dans une nouvelle phase, la navigation dans le grand sud à hauteur des Quarantièmes Rugissants au rythme des dépressions successives.
Apivia est le premier à rejoindre la latitude des Quarantièmes, non loin de Gough Island, seule échappatoire à la bulle anticyclonique dans laquelle la flotte s’est amalgamée depuis 4 jours et en premier lieu Thomas Ruyant qui est reste bloqué en son centre hier. Il en a profité pour couper 2 m de son foil et monter en haut de son mât et terminer ses réparations. Il a retouché un peu de vent ce matin et devrait passer non loin de l’ile de Tristan da Cunha.
Thomas Ruyant
Chaque skipper a pu préparer son bateau et le checker intégralement avant d’attaquer l’Océan Indien qu’ils devraient rejoindre la semaine prochaine. La flotte derrière Apivia et LinkedOut devrait à nouveau se regrouper. Louis Burton et Samantha Davies auront sans doute fait la bonne affaire durant ces 5 jours mais c’est surtout Sébastien Simon sur Arkea Paprec actuellement 7e qui va pouvoir prétendre à la 3e place dans les jours à venir.
Figaro. Gaston MORVAN, remporte le Challenge Espoir CMB 2021
Gaston Morvan s’est imposé dans la finale à trois du Challenge Espoir Bretagne – Crédit Mutuel de Bretagne qui s’est déroulée cette semaine en baie de Port-la-Forêt. Il devient le nouveau skipper Espoir de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – CMB. Champion de France Espoirs Laser en 2017, le jeune navigateur de Landéda, âgé de 23 ans, succède ainsi à Tom Laperche. Il est le fils du Figariste Gildas Morvan. A la clé pour lui : un bateau, un budget de fonctionnement permettant de disputer dans les meilleures conditions le circuit du Championnat de France Élite de Course au Large et l’intégration au Pôle Finistère Course au Large, gage d’une formation professionnelle sérieuse et d’un apprentissage au contact des meilleurs navigateurs.
Ils ont dit :
Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne : « Encore une fois, le Challenge Espoir, brillamment organisé par le Pôle Finistère course au large, a tenu toutes ses promesses. Aristide, Gaston et Victor, nos trois finalistes, ont su faire preuve d’une grande combativité et d’un bel esprit de compétition qui feront d’eux, à n’en pas douter, de grands champions demain. Je souhaite la bienvenue à Gaston Morvan dans cette académie bretonne de la course au large qui a formé de nombreux talents devenus, depuis, des références parmi les skippers professionnels. Au côté de Tom Laperche, skipper Performance, et d’Élodie Bonafous, skippeuse Océane, Gaston complètera le trio de l’équipe Bretagne-CMB. Je leur souhaite une très belle saison 2021. Profitez pleinement de cette formation, vous êtes entre de bonnes mains, faites-vous plaisir, et faites-nous vibrer ! »
Jean-Pierre Denis, Président du Crédit Mutuel de Bretagne : “Je veux tout d’abord féliciter les trois marins finalistes de cette édition du Challenge Espoir : Aristide Gasquet, Victor Le Pape et Gaston Morvan. Sur l’eau, toute la semaine, ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes et démontré combien ils méritaient leur place dans cette sélection. A l’issue de cette dernière phase, Gaston s’impose et devient le nouveau skipper Bretagne-CMB Espoir. Je lui souhaite la bienvenue au sein de notre Filière d’excellence de course au large. Dès la saison prochaine, il bénéficiera de l’accompagnement et de l’expertise du Pôle Finistère Course au large pour performer sur l’exigeant circuit Figaro, aux côtés d’Elodie Bonafous et Tom Laperche, nos talentueux skippers Océane et Performance. Ils forment à eux trois une très belle équipe que l’on aura plaisir à suivre et soutenir tout au long de l’année 2021 ».
Christian Le Pape, Directeur du Pôle Finistère Course au Large : « Lors de cette ultime phase de test, les trois marins se sont affrontés en solitaire à bord de Figaro Bénéteau 3 sur des parcours de type « banane » relativement longs, et dans des conditions assez variées. Gaston s’est bien fait challenger car à chaque fois, ça a été très tendu, même si, au final, il l’emporte avec six victoires sur huit courses. Une fois encore, le niveau a été très bon. Nous avons vu des manœuvres très propres et Gaston, qui avait déjà été finaliste il y a deux ans, mérite largement cette victoire. Il a su marquer des points et faire preuve d’une belle maîtrise. Il rejoint désormais Tom Laperche et Elodie Bonafous au sein du team tandis que la belle histoire avec Loïs Berrehar se termine. Ce dernier est arrivé d’une manière inhabituelle dans l’équipe mais il a mouillé le maillot et il a vraiment été exemplaire sur nombre de points, même s’il n’a pas toujours eu les résultats qu’il pouvait espérer. Cela va venir et je le remercie de son implication. Il a été important dans cette équipe. »
Gaston Morvan, nouveau skipper Bretagne – CMB Espoir : « Je suis super content et évidemment très fier d’intégrer la Filière Bretagne – CMB. Hier (jeudi, ndlr), avant d’attaquer les dernières manches, avec Victor, on avait seulement deux points d’écart. Je suis parti sur l’eau en sachant que je n’avais pas le droit à l’erreur, même si j’avais un tout petit joker. Je savais que la journée serait déterminante et mais j’ai sorti un super jeu. J’ai ainsi remporté les deux courses du programme, et avec la manière car j’ai vraiment fait des choses propres, notamment lors des manœuvres et des phases de départ. Au final, la copie a été belle. J’ai réussi à rester calme, lucide et bien concentré, mais aussi à prendre du plaisir sur l’eau. Je suis heureux de rejoindre Tom et Elodie au sein du team. Un team qui est indiscutablement au top niveau en termes de performance. Cela va assurément me tirer vers le haut. »
Vendée Globe. Thomas Ruyant : “Se couper un foil ou pas ?”

Thomas Ruyant continue sa route pour l’instant. Actuellement deuxième coincé dans une bulle anticyclonique, il va devoir prendre une décision rapidement. La grande question pour Thomas Ruyant et l’équipe de LinkedOut est de savoir comment procéder désormais avec le foil bâbord cassé. L’équipe a par ailleurs confirmé que les dégâts étaient structurels et ne sont pas la conséquence d’un impact avec un OFNI ou un animal marin.
Le dilemme est entier, car même retiré, le foil endommagé offre de la vitesse et de la portance, notamment en mode VMG au près et au portant. Il faut donc essayer de le conserver à tout prix.
Cependant, garder le foil implique un risque, car il pourrait se détacher quand le bateau marche à pleine vitesse. Et avec une telle casse, la partie horizontale du foil pourrait endommager l’outrigger bâbord, ce qui pourrait toucher la stabilité du gréement. Encore plus probable, la casse de cette partie du foil pourrait endommager le puits du foil à l’intérieur du bateau, compromettant son étanchéité.
Ce matin, Laurent Bourguès, le Directeur Technique de LinkedOut, a organisé une réunion sur Skype avec les architectes et les ingénieurs, afin d’évaluer les options pour Thomas Ruyant. Si la décision est prise de garder le foil – qui est fêlé dans sa partie horizontale – il faudrait attacher des plaques pour le renforcer à l’intérieur du puits du foil, ou attacher des sangles d’arrimage à cliquet, pour essayer de garder le tout intact.
Si la décision est prise de libérer le foil, il va falloir que Thomas découpe le foil à l’extérieur de la coque, avant de retirer le moignon.
“Nous estimons qu’en mode VMG, nous tirerons encore un avantage significatif de la présence du foil,”déclare Marcus Hutchinson, chef du projet de LinkedOut, “Du coup, on voudrait bien essayer de le garder. Mais les charges augmentent au carré de la vitesse. Quand on avance rapidement au reaching, il va falloir ou bien lever le pied ou le retirer complètement, à cause des risques inhérents à une casse.”
En attendant la décision de l’équipe, Thomas fait de son mieux pour rester collé à Charlie Dalin à bord d’APIVIA – qui a désormais pris une avance de 120 milles. Le duo de tête essaie de se frayer un passage pour sortir des vents faibles et variables qui ralentissent leur progression vers la première dépression des mers du Sud.
Derrière eux, Jean Le Cam sur Yes We Cam! en troisième position, est également ralenti, tandis que le groupe plus à l’ouest continue de bénéficier de leur grand contournement par l’ouest de l’anticyclone. Ce groupe est mené par Boris Herrmann sur Seaexplorer-Yacht Club de Monaco et Kevin Escoffier sur PRB, qui naviguent à environ 530 milles de Dalin.
Hutchinson estime que la position des poursuivants à l’ouest préoccupe Ruyant en ce moment. “Le risque pour le duo de tête d’être englué et de voir les autres les passer par l’extérieur est le plus important danger en ce moment,” déclare-t-il. “Je crois que Thomas et Charlie devront faire face à des conditions légères et imprévisibles pour encore 24 heures.”
Hutchinson prévient qu’il est très facile de tirer des conclusions basées sur les modèles météorologiques lorsque l’on est confortablement assis dans son fauteuil devant l’écran – le grand défi pour les marins est de gérer les conditions météorologiques réelles sur le plan d’eau, car elles peuvent diverger énormément des prévisions.
“Nous regardons la météo sur la cartographie et sur d’autres sites, mais les conditions sont complètement différentes sur l’eau,” dit-il. “Les prévisions n’annonçaient pas ceci – ils ne seraient pas allés dans cette direction s’ils avaient connu la réalité à laquelle ils font face.“
Inquiétude donc en ce qui concerne la progression des leaders, cette phase de la course pourrait être critique, car elle pourrait déterminer le nom de celui qui va dominer dans les mers du Sud. L’objectif de Dalin et Ruyant est de descendre aussi rapidement que possible vers le Sud, en espérant que la séparation latérale par rapport aux leaders du groupe à l’ouest tourne à leur avantage.
Hutchinson confirme que le niveau de stress est élevé pour Thomas Ruyant. Il surveille ses adversaires à l’ouest, mais doit également digérer la perte de sa première place au profit de Charlie Dalin. “Il y a la pression psychologique d’être dans une zone sans vent où on ne sait pas comment en sortir, après avoir été en tête. Thomas a perdu cette avance et à chaque classement, il constate qu’il a perdu encore cinq ou dix milles supplémentaires. Il a désormais un retard de 120 milles sur Charlie alors qu’il y a quelques jours il disposait d’une avance de 65 milles.“
Pendant ce temps-là, dans l’Hémisphère Nord et à environ 3000 milles de Ruyant, Jérémie Beyou continue sa route vers le sud sur Charal. Parmi ses principaux objectifs, il dit vouloir rattraper le skipper à l’arrière de la flotte principale. Il s’agit actuellement de Kojiro Shiraishi sur le sistership de Charal, DMG Mori Global One. A 14 heures aujourd’hui, Beyou se trouvait à seulement 450 milles du tableau arrière du Japonais et progressait à une vitesse supérieure de quatre nœuds.
Source : Ed Gorman / IMOCA
Trophée Jules Verne. Quick, quick jour 2
Franck Cammas : ” On commence à prendre notre rythme. Il y a un vent instable mais cela va vite. On va essayer d’éviter le duel avec Sodebo et les risques qui vont avec une régate au contact.”










