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Vendée Globe. Déjà un mois en mer

Photo envoyée depuis le bateau One Planet One Ocean pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 8 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Didac Costa) Cap de Bonne Espérance

Ils sont en mer depuis 30 jours et il s’en ait passé des choses. 33 skippers étaient au départ, ils ne sont plus que 28 en course. Des statistiques assez bonnes.

Avant le départ je me voyais potentiellement bien placée, mais je ne me rendais pas compte de ce que ça coûtait d’être bien placée. Je n’imaginais pas un début de course aussi difficile. Je pense que j’imaginais mon Vendée Globe un peu moins dur, surtout psychologiquement. Je prends du recul, ça fait une semaine que je suis dans les mers du Sud et je me demande ce que je fais là et ce que je vais rencontrer là. Je me sens quand même une toute petite chose devant les éléments, je me sens plus fragile que dans l’Atlantique. Je ne l’avais pas autant anticipé.”
Isabelle Joschke / MACSF

Je me suis éclaté sur ce premier mois de course. J’ai pu régater au contact de beaux bateaux et se retrouver avec un tel classement à ce moment de la course, c’est incroyable pour un petit budget et une petite équipe comme la nôtre. Je ne pensais pas être dans ce classement. Je ne pensais rien en fait. Mais c’est surtout d’avoir été en tête après 3-4 jours de course et se tirer la bourre avec le roi Jean, là je n’y croyais pas, c’était génial. Bon après, il est très vite parti ! Mais c’est vrai que ça représente quelque chose de fort de se dire « j’ai été leader du Vendée Globe » ? Oui c’est quelque chose de fort…
J’aborde ce nouveau mois avec plus de recul, un peu moins à l’attaque d’un point de vue compétition. Le bateau et le marin commencent à fatiguer, il faut faire attention. Et nous allons quand même naviguer dans des endroits particuliers. J’essaie quand même de m’agripper au groupe de bateaux avec lequel je suis, bien qu’ils soient plus rapides. C’est un bon challenge ! 

Benjamin Dutreux / OMIA – Water Family 
 

“ Je n’ai jamais été aussi loin dans le parcours donc déjà c’est une belle satisfaction. Je n’aurais pas imaginé qu’il puisse avoir autant d’événements divers et variés, du front fort qu’on a pris au large du Portugal, la dépression tropicale au large des Canaries, les côtes brésiliennes, le sauvetage de Kevin (Escoffier) qui restera dans les mémoires du Vendée Globe et puis cet océan Indien qui ne nous aura pas fait de cadeau. On n’aura pas été gâtés. “
Yannick Bestaven / Maître CoQ IV
 

“ Ça parait pas mal un mois déjà, c’est cool. Je me souviens qu’avant le départ, je me disais que quand j’arriverais en décembre, ça sera déjà bien, et quand ça fera un mois, ça sera un bel accomplissement. J’essaye de me rappeler tout ça. On n’a pas été très rapides, donc ça fait un mois qu’on est partis mais on n’est pas très loin non plus. C’est déjà incroyable d’avoir pu passer un mois sur le Vendée Globe. Ce sont des beaux accomplissements donc j’essaye de me réjouir de tout ça ! “
Clarisse Crémer / Banque Populaire X

“ Après un mois en mer, je ressens une plénitude avec le bateau et l’environnement. Physiquement et mentalement, je me sens très bien et j’adore passer des journées et des nuits sur ce bateau en course, essayer d’aller le plus vite possible et trouver les meilleures trajectoires. C’est tout un tas de choses qu’on ressent et c’est fort. Cette nuit, je n’avais jamais vu une nuit aussi étoilée. C’était d’une pureté incroyable, il n’y avait pas une once de pollution, les étoiles scintillaient comme jamais, c’était magique. Ce sont des moments de grâce inouïs. “ 
Armel Tripon / L’Occitane en Provence 

“ Je ressens vraiment beaucoup de bonheur à être là. J’essaie d’employer le moins souvent possible le mot “extraordinaire” pour laisser du poids dans ces moments-là. J’ai tous les sens en éveil, je capte une belle lumière. Le tout est entremêlé avec du stress, de l’angoisse et donc de grands moments. 
Clément Giraud / Compagnie du Lit – JILITI

” C’est une chance énorme d’être là. J’essaie de profiter de chaque instant parce que, comme on l’a vu malheureusement, ça peut s’arrêter très vite. Donc tout ce qui est pris est bon à prendre. Pour l’instant, ça fonctionne pas mal ! Je suis fier du travail accompli par toute l’équipe surtout. Si j’en suis là, c’est que le bateau va bien et qu’il y a eu un gros travail en amont de fait. Je suis fier de l’équipe, fier d’être là mais on prend étape par étape. C’est loin d’être terminé mais je suis très content et il y a forcément un peu de fierté là-dedans. 
Manuel Cousin / Groupe Sétin 

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Vendée Globe. Direction l’Ocean Indien

Encore à plus de 1000 milles du cap de Bonne Espérance, Sébastien Destremau poursuit sa route.

“Très tôt ce matin et alors que la barrière des glaces n’était plus qu’à une cinquantaine de miles, Merci mettait le clignotant à gauche et prenait la bretelle pour embouquer l’autoroute de l’est : Direction l’Océan Indien !!Je préfère garder une cinquantaine de miles de pied de pilote avec la barrière des glaces ou avec n’importe qu’elle obstruction d’allures. En cas de pépin, y a rien de trop tant ces  bateaux sont capables de couvrir de la route. Tiens, l’autre jour, il m’a fallut cinq heures pour régler un problème de gennaker et les 50 miles on les a largement fait.Les conditions sont plutôt musclées depuis l’empannage avec le vent qui oscille entre 25/35 nds de vent. Avec le gennak de capelage et la grand voile haute, on est un peu surtoilé et je crois qu’il va nous falloir réduire un peu. C’est franchement pas le moment de péter du matériel…”

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Vendée Globe. La contribution utile des skippers IMOCA à la météo mondiale

Ils sont treize des 33 skippers ayant pris la mer début novembre qui ont embarqué à bord de leur IMOCA des bouées dérivantes (7 bouées) qui recueillent des informations climatologiques ainsi que des flotteurs Argo (3 flotteurs) qui analysent l’eau et d’autres instruments scientifiques.

Après un mois en mer, les skippers ont maintenant déployé toutes les bouées dérivantes et presque tous les flotteurs Argo aux coordonnées convenues avant le départ. Le dernier instrument sera déployé par la navigatrice française Alexia Barrier depuis son IMOCA TSE-4MYPLANET lorsqu’elle atteindra un point défini dans le sud de l’océan Indien d’ici une dizaine de jours, près des Iles Kerguelen (Terres et mers australes françaises classées au patrimoine de l’UNESCO).

Martin Kramp, le coordinateur des navires OceanOPS – organisme officiant sous la houlette de la Commission Océanographique Intergouvernementale (COI) de l’UNESCO et de l’Organisation Météorologique Mondiale pour contribuer au Global Ocean Observing System – explique que les skippers apportent une contribution importante. “Ces instruments nous aident dans des endroits où nous avons peu de moyens pour rassembler des données nécessaires aux prévisions météorologiques mondiales quotidiennes”, déclare-t-il. “Cela améliore la sécurité de la vie en mer et nous aide à comprendre les courants océaniques.” Il ajoute : “Les informations provenant des flotteurs Argo sont utilisées pour la climatologie et servent également à la prévision à court terme de phénomènes météorologiques tels que El Niño et La Niña, événements qui ont un impact immédiat sur l’humanité avec des sécheresses et des inondations“.

Marin passionné d’origine allemande, Martin Kramp souligne également que dans un monde où le grand public a parfois du mal à entendre les avertissements sur le changement climatique, la participation de certains des plus célèbres marins de course au large à ce programme international est précieux. “Le grand public est parfois agacé d’entendre parler du changement climatique”, confie-t-il, “et il est difficile pour les scientifiques de bien aborder le sujet. Ces coureurs au large sont les meilleurs ambassadeurs que nous puissions avoir. Lorsqu’ils parlent des questions relatives aux océans, les gens écoutent“.

L’implication de l’IMOCA dans OceanOPS remonte au partenariat que la Classe a signé avec la COI à Paris en 2015. Cet accord a été renouvelé avant le départ de ce Vendée Globe et comprend un certain nombre d’activités conjointes dans le monde entier en vue du lancement, le 1er janvier prochain, de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).

Le grand avantage pour les climatologues est que les skippers se rendent dans des parties de l’océan où la navigation commerciale ne va pas. Pour les marins, en revanche, l’inconvénient réside dans le fait qu’ils doivent transporter des instruments pesant autour de 20 kilos, sur des bateaux de course sur lesquels ils cherchent constamment à gagner du poids pour obtenir des performances optimales.

Selon Martin Kramp, les skippers volontaires ont accepté de participer à un système de tirage au sort pour définir les endroits où déployer leurs instruments. “Nous avons identifié les zones cibles pour les déploiements et les skippers ont accepté de participer au tirage au sort“, explique-t-il. “Lorsqu’ils descendaient l’Atlantique, nous leur avons donné des points de déploiement à des latitudes espacées de cinq degrés. Nous avons commencé à 40 degrés nord. Ils avaient également besoin d’être à une distance minimale de 200 milles des côtes. Ensuite, ils étaient autorisés à déployer de jour et dans des bonnes conditions de sécurité“.

Les bouées dérivantes envoient des informations sur la pression atmosphérique en temps réel par satellite à un réseau international de données climatiques. La pression atmosphérique ne peut pas être mesurée par satellite, donc avoir un instrument en mer reste le meilleur moyen de surveiller cet élément essentiel dans les prévisions météorologiques mondiales.

Les bouées commencent à émettre dès qu’elles sont larguées et activées par les skippers. Les concurrents du Vendée Globe bénéficieront alors des informations que les bouées introduisent dans les modèles météorologiques mondiaux, car ces informations seront immédiatement intégrées dans les modèles qu’ils téléchargent pour réaliser leurs propres routages en course. Et pour rappel, les logiciels de navigation embarqués permettent également de connaître en temps réel la dernière position des bouées météorologiques sur la surface du globe.

Les flotteurs Argo, quant à eux, peuvent durer jusqu’à sept ou même dix ans et fonctionnent en plongeant à une profondeur de 2 000 mètres tous les dix jours, puis en remontant à la surface, mesurant ainsi la conductivité, la température et la pression de l’eau. Ce sont des paramètres clés qui aident les scientifiques à calculer les niveaux de salinité et les courants océaniques. Les informations fournies par les flotteurs sont également utilisées pour mesurer le réchauffement climatique.

Avant, quand nous devions compter principalement sur les navires de recherche pour prendre des mesures, nous ne pouvions observer l’océan qu’au travers de certains points isolés“, complète Martin. “Maintenant, à l’échelle mondiale, grâce aux flotteurs Argo, nous pouvons observer jusqu’à 2 000 mètres de profondeur partout et tout le temps. Nous savons quelle quantité de chaleur intègre l’océan, donc, pour étudier le changement climatique, cela change tout pour les scientifiques“.

Trois des skippers de la Classe IMOCA – Boris Herrmann sur Seaexplorer-Yacht Club de Monaco, Fabrice Amedeo sur Newrest-Art & Fenêtres et Alexia Barrier – ont non seulement déployé des instruments mais ils collectent et analysent également des échantillons d’eau de mer. Leurs travaux aident les scientifiques à comprendre les niveaux de pollution plastique, de CO2 et d’autres paramètres océaniques, grâce à un mini laboratoire de bord que Martin Kramp a contribué à mettre au point.

La participation de la Classe IMOCA à cet important travail pendant le Vendée Globe fait suite à des initiatives similaires des marins sur la dernière Volvo Ocean Race (et cela sera encore le cas sur The Ocean Race 2022-23), ainsi que sur la Barcelona World Race, la Clipper Race, ou encore les rallyes organisés par Jimmy Cornell. En 2020, un programme similaire a pu aussi être mis en place sur la Vendée – Arctique – Les Sables D’Olonne, dernière épreuve de préparation des IMOCA au Vendée Globe.

Martin Kramp affirme qu’à long terme, il aimerait que le transport d’instruments météorologiques et d’instruments d’analyse de l’eau fasse partie des règles de la Classe IMOCA pour les courses au large, afin que chaque skipper, qu’il soit sur le podium ou non, y participe. “Nous aimerions que ce soit la même chose pour tous les skippers, afin que cela soit égalitaire sur toute la flotte,’’ conclue-t-il..

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Vendée Globe. Images du bord J30

Il n’y a que dans les mers du sud que les marins peuvent voir des couleurs aussi belles.

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Trophée Jules Verne. Sodebo à l’entrée de l’Océan Indien +371 milles

Sodebo Ultim 3 aborde la partie la plus rapide du record établi par Idec Sport et voit son avance fondre. L’équipe continue de faire route vers l’est et l’archipel des Kerguelen, situé à un peu plus de 1000 milles de son étrave mardi matin. Après une journée à 32 nœuds de moyenne, Thomas Coville et ses sept équipiers sont toujours en avance sur le tableau de marche d’Idec Sport (371 milles).

Malgré un début d’Océan Indien assez chaotique, comme l’a montré la vidéo envoyée lundi par le media man Martin Keruzoré, Sodebo Ultim 3 parvient à maintenir une bonne vitesse : après un peu plus de 13 jours de mer, le trimaran a parcouru 765 milles lors des dernières 24 heures, à 32 nœuds de moyenne.


Les conditions sont engagées, faisant dire lundi à Matthieu Vandame, barreur/régleur : « Il y a 30 nœuds établis, pas mal de mer, il fait très froid, ça va très vite, ça bouge énormément, il faut sans cesse se tenir. »

Le tempo reste élevé, fruit d’un échange permanent entre Thomas Coville en mer et la cellule de routage à terre composée de Jean-Luc Nélias et de Philippe Legros.

« On propose et eux disposent, c’est toujours une boucle entre nous, explique Jean-Luc Nélias. On est un peu un aiguillon, mais généralement, les consignes qu’on leur donne sont atteignables, on essaie d’être réaliste et on tient évidemment compte des problématiques à bord. Et avec Thomas, on commence à avoir l’habitude de travailler ensemble. »

Jean-Luc Nélias a effectivement accompagné le skipper de Sodebo Ultim 3 sur ses tentatives de record du tour du monde en solitaire pou sur la Route du Rhum, mais également en mer, notamment l’an dernier sur la Brest Atlantiques. Cette complicité primordiale permet aux deux hommes de s’accorder sur le rythme à tenir, même si, c’est avant tout la nature qui décide, aux dires du routeur : « La météo demande toujours d’aller un peu plus vite pour éviter de se faire rattraper par du petit temps ou par un coup de baston ; nous, on décide de quelques adaptations, mais globalement, c’est la météo qui nous dirige et donne le tempo. »

Une météo qui reste donc actuellement soutenue pour Sodebo Ultim 3, légèrement remonté en latitude la nuit dernière, puisqu’il évolue par 48°50 Sud, dans un flux de nord-ouest qui va peu à peu tourner à l’ouest. Ce qui va sans doute contraindre l’équipage à caler un ou plusieurs empannages sur la route des Kerguelen. Et explique que l’avance sur Idec Sport, particulièrement véloce il y a quatre ans sur cette partie du parcours, ait un peu baissé en 24 heures.

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Vendée Globe. Thomas Ruyant:” La dépression se creuse sur moi !”

Thomas Ruyant est dans une situation difficile. Il connait depuis 24 heures, et pour encore une journée, les moments le plus délicats de son Vendée Globe. Délicat est un doux euphémisme, car malgré tous ses efforts pour se positionner au mieux par rapport au phénomène météo en développement sur sa zone d’évolution, le skipper de LinkedOut se fait durement châtier par la combinaison de vents forts, jusqu’à 48 noeuds ce matin, et sur une mer infernale, creuse et désordonnée façon « chaudron”. Et le pire reste à venir ! « La dépression s’enroule sur moi » résume Thomas, laconique et un peu fataliste. En effet, le centre dépressionnaire situé juste derrière la bateau aux couleurs de la course au changement et en faveur de l’inclusion, se creuse, s’enroule, provoquant une nouvelle accélération de vents en déplacement vers l’Est. Une nouvelle « cartouche » va passer sur LinkedOut, avec des vents attendus en rafales au delà des 50 noeuds.

Faire le dos rond est depuis 24 heures le mot d’ordre à bord de LinkedOut. Thomas, tout en privilégiant un déplacement vers le Nord, dans le but d’éviter cette nuit et demain le plus fort du vent en mouvement dans son Ouest, a dû réduire au minimum sa voilure. Sous trois ris et rien à l’avant, il progresse à dessein lentement, trop lentement cependant pour éviter le plus fort de la dépression. La faute à une mer disons-le, casse bateau, sur laquelle Thomas hésite à renvoyer de la toile pour accélérer. Le compromis du jour semble impossible à décider, entre lenteur qui évite au bateau de taper trop fort dans les vagues, et l’impérieuse nécessité de s’éloigner des zones de vents puissant attendus la nuit prochaine. « J’ai cherché le meilleur placement possible” avoue Thomas, « mais je n’y échapperai pas ! » Une petite et toute relative accalmie est attendue et espérée par le marin du Nord. « Je devrais avoir environ 25 noeuds ces prochaines heures, sur une mer je l’espère plus carrossable » explique-t’il, lucide et terriblement déterminé. « Je relancerai immédiatement de la toile pour tenter de m’échapper le plus possible cap au Nord Est. Je sais que je n’échapperai pas à la punition. Mais j’espère éviter le pire du vent ! »

Thomas navigue en marin de l’extrême, soucieux de sa machine et de sa trajectoire. La course est toujours bien présente dans son esprit, et cette deuxième place au classement général, recouvrée après tant de misères techniques, lui donne du baume au coeur. Son Vendée Globe rêvé et fantasmé est bien là, sous un jour totalement surprenant. « Depuis près de 15 jours, on a “reçu grave» s’amuse presque Thomas ! « Ce premier mois de course ne m’a pas paru long. Ce sont ces derniers jours qui deviennent lassants car très durs physiquement pour nous et pour les bateaux. Cet Océan Indien ne nous aime pas. Il nous fait payer cher sa traversée. Je vis au jour le jour, me disant que chaque heure me rapproche de temps meilleurs. Cette grosse « cartouche » devrait être la dernière avant une période plus calme. On vit de cet espoir, avec pas mal de stress. Curieusement, j’ai merveilleusement bien dormi la nuit dernière. Le bateau tapait beaucoup, mais je suis content d’être bien reposé pour affronter les prochaines heures qui seront les plus terribles de cette première partie de Vendée Globe…. »

VIDEO / Tempête indienne

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Vendée Globe. Atelier voilerie pour Louis Burton sur Bureau Vallée

Le grand sud n’épargne personne, ni les hommes, ni les bateaux mis à rude épreuve. Après deux semaines d’une remontée folle très sud qui a permis à Louis Burton de hisser Bureau Vallée II temporairement sur la deuxième marche du podium de ce Vendée Globe, Louis Burton doit faire face à quelques difficultés. Des problèmes de pilote ce week end et de voile ce lundi. Il s’est mis dans une zone de calme pour pouvoir réparer.

Il fait nuit noire. Sur une mer cabossée, au nord des îles de Possession, par la latitude 44°Sud, poussé par des rafales à près de 40 nœuds, Louis Burton a laissé dériver quelques heures son IMOCA Bureau Vallée 2 pour tenter de réparer son pilote automatique hors de contrôle. 100 fois en 24 heures, Louis a débranché, rebranché, secoué comme un prunier, ses câbles électroniques. Pendant ce temps-là, à terre, Davy Beaudart, son ami de toujours, tente de faire bonne figure, mais l’angoisse prévaut dans chaque geste du quotidien en famille ou dans son chantier naval d’Hennebont.

« C’est à la fois excitant, mais on serre les fesses à chaque fois qu’il y a un problème à bord, surtout dans ces mers du Sud dures et stressantes. Avant-hier, Louis nous a prévenu que rien ne marchait à bord du point de vue de l’électronique. Il est parti en vrac plusieurs fois. La centrale partait en rade. C’est un capteur qui faisait court-circuit. Il doit être crevé. » confiait Davy Beaudart ce matin, la gueule de bois, pas d’une nuit festive, mais d’un cerveau en ébullition permanente.

Pour celui qui connaît Louis depuis longtemps pour avoir régaté en équipage contre et avec lui, pour avoir aidé à la préparation de chacune de ses courses au large depuis ses débuts en Class40, pour avoir également été son co-skipper sur la Transat Jacques Vabre 2019, l’immersion est totale sur le suivi de la grande boucle planétaire. « Je ne pensais pas que cela prendrait une part aussi grande dans mon quotidien. Je connais par cœur Louis et son bateau. Je sais qu’il n’a peur de rien, qu’il est capable de tout réparer, c’est un dur au mal. » poursuit Davy. De son précédent Vendée Globe sur « un tank qu’il pouvait charger en toile » précise Davy, à cette machine à foils bien plus énergivore et qui ne demande qu’à cavaler, le jeu n’est pas le même. C’est plutôt le pied sur le frein, avec beaucoup de sensibilité dans les choix de voiles et dans les réglages qu’il faut gérer ce long et violent tunnel qui traverse les océans Indien et Pacifique. « La mer est forte et croisée, ça tape, et les foilers ne demandent qu’à accélérer. Il faut retenir le bateau et jouer en permanence entre les accélérations et les freinages. C’est un mode d’emploi drastique, mais Louis connaît son bateau par cœur, c’est pour cela qu’il peut se permettre de faire une route engagée. » précise Davy Beaudart, qui ne cache pas son admiration pour son « pote » de toujours.

Tandis que Louis Burton va tenter de récupérer de ses efforts (il est également allé au bout de son bout-dehors pour enrouler une voile d’avant !), c’est en famille que Davy va tenter de passer une journée sereine. « Si les nouvelles sont bonnes ce matin, ce sera une bonne journée ! » sourit’il. Téléphone à portée de main, ordinateur ouvert sur la carto, travaux manuels avec ses enfants de 8 et 3 ans, mais toujours l’esprit tourné vers le large et les 40e hurlants, ça se passe comme ça un dimanche à terre quand on suit un proche, presque un frère…

Louis Burton, joint à la vacation de l’organisation du Vendée Globe, dimanche à 5h :

« Je suis assez mal cramé. Mes ennuis ont commencé avant-hier ( vendredi) à 18h, et je n’ai pu me reposer un peu que cette nuit. Le problème, c’est que pour réparer mes ennuis, il aurait fallu de la pétole. Et quand je regarde l’horizon, je me dis que ce n’est pas pour tout de suite le calme plat ! A un moment, je n’arrivais plus à faire route, je barrais car je n’arrivais pas à résoudre les problèmes de pilote. J’ai affalé, laissé le bateau dériver pour essayer de résoudre, et je me suis vraiment dit que je ne pourrais pas continuer la course. Maintenant, c’est résolu ! Pour faire court, le bateau est en réseau, et donc s’il y a un élément qui merde sur le réseau ça fout en l’air le reste et tu n’as aucun moyen de savoir ce qui ne va pas. Il faut débrancher un par un chaque câble et il y en a des centaines ! Et à un moment, au bout de longues heures, ça s’est remis à marcher. Ce n’était pas bien passionnant : j’ai branché, débranché pendant des heures. Cette nuit, c’était assez mou le long de la ZEA (Zone d’Exclusion Antarctique), c’est rentré vers 1h du matin, et là, c’est fort : entre 30 et 35 nœuds, mais la mer est relativement raisonnable par rapport à ce que j’ai connu jusqu’à présent. Il y a 5 m de creux dans le bon sens. Et puis, cette nuit toujours, je ne pouvais plus enrouler ma voile d’avant, il a fallu aller faire le guignol au bout du bout-dehors. Ma stratégie, c’est de rester en avant du front. Là, je suis en retard, je ne suis pas sûr de rester devant, il faut que j’aille vite sur ce bord en bâbord. Ça va être très fort à un moment notamment au passage des Kerguelen. Il faut absolument que je range le bateau maintenant, parce que je ne veux pas de sur-accident. Je me dis que les autres ont aussi des problèmes, il faut s’accrocher, et c’est ce que je fais ! ».

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Vendée Globe. Sodebo, Où va l’Indien ? Jour XIII +615 nm

Les 8 marins qui constituent l’équipage de Sodebo Ultim sont entrés dans le vif du sujet de l’océan Indien par 50° Sud. Au programme : du vent fort, de la mer, du froid et de la haute vitesse !

Après la belle glisse du week-end dans l’Atlantique Sud qui a permis à Sodebo Ultim 3 de filer pleine balle vers le Cap de Bonne-Espérance, franchi lundi à 5h, Thomas Coville et ses sept équipiers ont changé d’ambiance en même temps que d’océan : « C’est engagé, la mer est en train de se former, l’océan Indien est pour moi le plus difficile », commente Thomas Coville dans une impressionnante vidéo envoyée par Martin Keruzoré, où l’on voit le trimaran filer à vive allure sous un ciel gris et sur une mer cabossée. « On a changé d’ambiance en deux-trois jours, on est dans le frigo ! », sourit quant à lui un Corentin Horeau encagoulé, en référence aux petits 4°C affichés sur le thermomètre.

Pour le skipper de Sodebo Ultim 3, « Bonne-Espérance, c’est le cap de l’espoir, c’est aussi le cap de la décision, d’y aller ou de faire demi-tour. » En l’occurrence, en accord avec la cellule de routage composée de Jean-Luc Nélias et de Philippe Legros, Thomas Coville a choisi de poursuivre le périple entamé le 25 novembre : « Aujourd’hui, on estime que nous sommes dans des temps honorables, on sait que la suite jusqu’au Cap Leeuwin (pointe sud-ouest de l’Australie), voire jusqu’en Nouvelle-Zélande, sera moins bien que ce qu’ont fait nos concurrents de référence (Idec Sport), mais c’était le moment où il fallait se décider, on est lancés. »

Et bien lancés, puisqu’à Bonne-Espérance, Sodebo Ultim 3 comptait 17 heures et 35 minutes d’avance sur le tableau de marche du détenteur du Trophée Jules Verne. Ce qui ne fait que confirmer à Jean-Luc Nélias que la fenêtre choisie au départ valait le coup d’être tentée : « On a respecté le planning de cette fenêtre, on savait qu’elle n’était pas excellente, mais le résultat est conforme à ce qu’on avait prévu. »

Des icebergs sous surveillance
La suite du programme ? « Ça s’annonce plus compliqué que pour Idec qui avait été tout droit jusqu’en Nouvelle-Zélande, poursuit-il. Nous allons avoir plus de vent arrière et en arrivant vers le Cap Leeuwin, il y a une situation météo complexe avec soit du petit temps, soit du très mauvais, mais ça peut aussi très bien se passer. On va sans doute perdre l’avance accumulée jusqu’ici, ce serait bien d’être à égalité avec Idec sous la Nouvelle-Zélande. » Ce qui permettrait d’attaquer le Pacifique avec des chances de s’emparer du record.

D’ici là, il va falloir négocier au mieux un océan Indien où ont été repérés quelques icebergs et growlers (morceaux de glace qui se détachent) que l’équipage et la cellule de routage surveillent attentivement, avec le support de CLS, société spécialisée dans leur détection. « Contrairement au Vendée Globe sur lequel une limite des glaces s’impose à tous les concurrents, rien ne nous contraint, si ce n’est la sécurité du bateau et surtout de l’équipage, explique Jean-Luc Nélias. On est obligés de prendre un peu de risques parce que la route la plus courte passe plus proche des glaces, c’est un dosage particulier à trouver. Comme le plus petit objet détectable par les images satellites mesure 20 mètres, on mise aussi sur les statistiques et sur notre savoir-faire. »

Autant dire que l’heure est à la plus extrême concentration, tant à bord de Sodebo Ultim 3 que dans la base du team à Lorient, où Jean-Luc Nélias et Philippe Legros veillent au grain : « Le rythme est intense ici aussi, confirme le premier. Entre 7h et midi, nous sommes à fond, entre les visio-conférences pour les glaces, la récupération des fichiers météo, la préparation des bulletins et des routages. L’après-midi, c’est plus du suivi, ce qui nous permet de faire une sieste ou du sport à tour de rôle. Et la nuit, on a également des quarts ; on dispose des mêmes alarmes que sur le bateau : de vitesse, de cap, de pression atmosphérique… on vit le truc comme un neuvième équipier. » À fond…

Pour s’emparer du Trophée Jules Verne, détenu depuis le 26 janvier 2017 par Idec Sport en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes, Thomas Coville, François Duguet, Sam Goodchild, Corentin Horeau, Martin Keruzoré, François Morvan, Thomas Rouxel et Matthieu Vandame doivent couper la ligne à Ouessant avant le mardi 5 janvier à 2h25 (heure française, sous réserves de validation du WSSRC).

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Vendée Globe. Benjamin Dutreux, faire le dos rond et avancer

Benjamin Dutreux sur Omia-Water Family continue d’impressionner. Il point à la 7e position mais pourrait gagner encore 2 places à la faveur d’un bon positionnement.

La nuit dernière, Benj et Flaggy ont fait le dos rond… Depuis hier, un nouveau front balaye la tête de flotte dont Benj fait partie. Et à partir de mardi, une dépression secondaire très active devrait se développer dans ce front. Ces dépressions qui se creusent très rapidement dans un système déjà actif peuvent être redoutables. L’angle du vent sera serré, les vagues vont déferler. Bref, les conditions ne seront vraiment pas hospitalières… “ En ce moment, je suis au Nord des îles Kerguelen à environ 800 km dans l’océan Indien. Il y a 5 mètres de creux, la mer est croisée, et le temps est nuageux avec des grains pouvant atteindre 40 nœuds.” Et pourtant notre marin est loin d’avoir perdu le sens de l’humour. Heureusement que Flaggy lui tient compagnie !

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Vendée Globe. Sam Davies vit sa vie au Cap

Photo envoyée depuis le bateau Initiatives Coeur pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 11 Novembre 2020. (Photo prise par le skipper Sam Davies)

Les réparations sur Initiatives Coeur avancent au Cap où Sam Davies s’occupe également entre otaries, coiffeur et radar mais surtout 30 enfants sauvés.

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