mercredi 26 novembre 2025
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Vendée Globe. Pip Hare retrouve le sourire

Photo envoyée depuis le bateau Medallia pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 8 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Pip Hare) Rudder changed

Dévastée hier par la casse de son safran, la Britannique Pip Hare a retrouvé le sourire ce matin après avoir réussi à remettre un nouveau safran sur Medallia. 17e au classement général, elle réalise une magnifique course.

“Chaque partie de mon corps me fait mal. J’ai les articulations ensanglantées sur chaque doigt, des bleus sur toutes mes jambes et j’ai découvert des muscles dont j’ignorais l’existence, mais OUI !!!!! Le nouveau safran est en place et Medallia est de retour dans le jeu.

Alan Roura a dû remplacer un safran sur ce bateau, à un endroit assez similaire, sur son La Fabrique lors du Vendée Globe 2016. J’ai parlé à Alan de cette histoire et j’ai toujours été étonné qu’il ait pu changer un safran dans l’océan Austral, je ne pouvais pas imaginer à quel point cela a dû être difficile. Sur la base de son histoire, j’ai fait construire un safran de rechange pour ma course et Joff (team manager de Medallia) et moi avons pratiqué la procédure de changement de safran à peine deux semaines avant le départ aux Sables d’Olonne. Mais chaque fois que je pensais à Alan en train de changer un safran dans l’océan Austral, je doutais de pouvoir le faire.

Hier, j’avais peur et j’appréhendais. Les conditions étaient loin d’être idéales, une grosse houle et la prévision d’un léger coup de vent. J’ai discuté de la procédure avec Joff et avec Paul, le principal souci était de ralentir suffisamment le bateau pour mettre le safran en place.

Je pense que toute la procédure a pris environ une heure et demie, avec de nombreuses heures de préparation et de rangement avant et après. J’avais le cœur qui se serrait. J’ai couru autour du cockpit, enroulant les winches, tirant les bouts, me glissant à l’arrière du bateau pour saisir, tirer, manier, les cordes du gouvernail et la chaîne de l’ancre. Une fois que je me suis engagée à le faire, rien n’allait se mettre en travers de mon chemin. Il y a eu des moments difficiles et j’ai dû supplier mon bateau et l’océan à plusieurs reprises, mais quand la nouvelle mèche du gouvernail a été finalement mise en place, j’ai traversé le pont en poussant des cris de joie qui auraient pu être entendus à des kilomètres à la ronde… si quelqu’un avait été là pour l’entendre.

Je suis maintenant de retour dans le jeu, la brise est revenue et Medallia ronronne à 15 nœuds et je n’arrive pas à croire que j’ai fait ça.

J’ai toujours dit que l’une des choses qui m’attire dans le sport de la voile en solitaire, c’est qu’il me permet de devenir la meilleure version de moi-même. Quand on est seul au milieu d’un océan, il n’y a pas d’option facile. Vous devez affronter chaque problème et trouver la solution de l’intérieur. Cette course met au défi chaque aspect de ce que signifie être un être humain, à tous les niveaux nous sommes obligés de réaliser et de faire des choses extraordinaires. Vous pouvez le constater sur l’ensemble de la flotte, car chaque skipper traite ses propres problèmes après 60 jours de course, nous luttons tous pour rester dans le jeu. Je suis fière de faire partie de ce groupe. Je suis fière d’être un marin solitaire qui participe au Vendée Globe.

Maintenant, puis-je avoir un laissez-passer pour sortir des mers du Sud ? Je pense que j’en ai terminé.”

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Vendée Globe. Moments décisifs en tête de flotte ?

Yannick Bestaven est ralentie ce matin prémices des jours à venir alors que Charlie Dalin et Thomas Ruyant ont retrouvé du vent filent plein est. Ces 48 heures s’annoncent décisives pour la suite.

Yannick Bestaven avance à 5 noeuds ce matin plein nord en attendant une bascule dans les prochaines heures qui devrait lui permettre de continuer sa route mais sans doute pas pour longtemps avec un grand centre anticyclonique qui va s’étendre devant lui. Derrière, Charlie Dalin et Thomas Ruyant avancent plein est à 17nds et commencent à resserrer l’écart. Ils vont avoir un peu plus de temps pour réfléchir à l’endroit où porter leur attaque. C’est maintenant qu’ils leur faut passer devant pour faire parler la vitesse de leur foiler et espérer ensuite mettre suffisamment de distance avec Maitre CoQ pour s’imposer sur ce Vendée.

Joint ce matin à 5h, Yannick Bestaven était au réglages fins de son IMOCA et restait parfaitement lucide sur la situation avec ses cartes en main.

« Il n’y a pas de vent, je suis à essayer de régler le bateau pour avancer. Il y a un petit résidu de clapot mais ce n’est pas désagréable par rapport à ce qu’on a connu !

Ce sont des vents erratiques, j’ai 5 nœuds de vent, qui tournoie pas mal, je continue à avancer tout doucement plein nord en attendant que le vent bascule dans mon ouest-sud-ouest pour partir au portant. C’était prévu sur les fichiers mais j’espère que cela ne va pas durer trop longtemps.

Je ne sais pas combien de temps cela va durer. Normalement, pas trop longtemps ! Affaire à suivre. Il doit faire 25 degrés dans le bateau, la température de l’eau est également à 25 degrés. C’est chaud, c’est bon pour la baignade ! On est dans des courants d’eau chaude qui redescendent, ça grimpe vite, c’est impressionnant. L’ambiance est humide, c’est très nuageux, car c’est dépressionnaire au-dessus de nous. Il fait chaud et moite.

Il n’y a rien, je n’ai croisé personne. Je n’ai croisé aucun bateau depuis un moment. On assez loin des côtes, ce sera plus compliqué dans la remontée le long du Brésil, car il y pas mal de bateaux de pêche. J’espère que le radar fonctionnera bien. Le couloir de vent sera assez proche de la terre après. On risque de raser les côtes après les Cabo Frio, et il y a des parcs éoliens, surtout beaucoup de plateformes pétrolières. Je risque de passer pas top loin de tout ça, il faudra être très attentif.

Je surveille ce qu’il se passe derrière, les camarades de jeu vont revenir, mon avance va décroître au fur et à mesure de la journée. J’espère qu’il m’en restera un peu ! C’est tout l’enjeu de cette journée et de ce week-end. Je suis un homme heureux mais je dois continuer à régler pour bien avancer. Je vais manger du chocolat car cela me maintient éveillé, c’est mon seul excitant avec le café. Et c’est du chocolat très noir, très fort en cacao !”

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Performance Spirit, un groupement d’entreprises françaises spécialistes de l’équipement des voiliers et des navigants en course au large

performance-spirit.com
performance-spirit.com

Sept entreprises bien connu des équipes de course au large s’associent pour créer une nouvelle marque et entité : Performance Spirit pour proposer une offre complémentaire, innovante et fiable à travers un site web : performance-spirit.com. L’objectif commun est reste tournée autour de la performance, la sécurité, et la fiabilité des équipements.

à l’origine du projet, Adrena, Karver, nke, ROM-arrangé, TEEM, Plastimo et Watt&Sea, vont communiquer à travers ce média une vue globale de leurs offres, leurs nouveautés produits, mais aussi proposer des événements spécialisés, des présentations produits répondant à toutes les attentes d’un marin au large :
• Équipement de sécurité et de navigation
• Électronique marine
• Logiciel de navigation
• Accastillage
• Hydro générateurs
• Informatique, Communication satellite
• Intégrateurs d’électronique et électricité en milieu marin

Plus d’infos : https://www.performance-spirit.com/

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Vendée Globe. Bestaven : “On dirait qu’on fait tout pour que l’on n’arrive pas vite aux Sables d’Olonne ! “

Yannick Bestaven a le sourire. On le comprend. Toujours leader du Vendée Globe. Il creuse l’écart sur ses concurrents directs même s’il s’attend à être rattraper.

“C’est top d’avoir pu passer l’anticyclone, j’ai pu engranger des milles et faire de la vitesse ensuite, c’est plutôt agréable. Je suis satisfait de ça, mais quand je regarde ce qui va se passer devant… L’élastique va se raccourcir et derrière, ils vont revenir. J’espère qu’il y aura suffisamment de vent pour ne pas m’arrêter. Je n’ai plus que quelques dizaines de milles d’avance. Il ne faudra pas stresser, il faudra garder la tête froide parce que je vais reperdre beaucoup.

Je ne sais pas qui a fait la météo sur ce Vendée Globe, mais il faut changer de météorologue, je vous le dis ! On dirait qu’on fait tout pour que l’on n’arrive pas vite aux Sables d’Olonne ! La situation est très compliquée, il y a pas mal d’arrêts, il a des minimums dépressionnaires qui vont aspirer tout le vent… Faire une stratégie est compliqué, au gré des cartes ce n’est pas la même chose. Je crois que personne ne sait vraiment comment ça va se passer, mais il va falloir être dessus. Je vais vite mais je me repose aussi beaucoup pour avoir les yeux grands ouverts pendant les 24/48h difficiles qui arrivent et être en mesure d’exploiter les vannes de vent. Il faudra faire une route approchante à petite vitesse dans le nord pour récupérer de nouveaux vents. Ce sera un peu “ambiance Figaro”, et je sais que j’ai des experts derrière moi. Ce ne sera pas de tout repos ! On va essayer d’avancer vers le but.

Actuellement j’ai une quinzaine de nœuds de vent, la mer tape un petit peu mais ça va et c’est redevenu gris. Cette nuit j’ai eu jusqu’à 25 nœuds au reaching. C’est moins stressant que les mers du Sud.

Manger des algues ? Non merci !

Je ne suis pas soucieux pour la nourriture, j’avais pris bien plus qu’il n’en faut. Tu sais quand tu pars, tu ne sais jamais quand tu arrives sur un Vendée Globe ! Mon ami Yves Parlier, après son dématage et son rematage, avait mis beaucoup plus de jours que prévu. Je ne suis pas très fan des algues et des poissons volants alors j’avais pris large !

Premier bilan

J’ai plein de bons et de moins bons moments en tête, c’est une tranche de vie le Vendée Globe ! Il y a eu le bord de Sainte-Hélène que l’on fait bord à bord avec Boris Herrmann qui me filme avec son drone, on pouvait prendre l’apéro ensemble, on était côte à côte ! Il y a eu l’épisode Kevin qui m’a fait flipper et qui a été très compliqué à gérer mentalement. Et puis les mers du Sud, ces images splendides avec des albatros, des aurores australes, des dépressions aussi. Je n’avais jamais pris des dépressions aussi fortes avec des mers aussi grosses. Ce sont des moments que je n’oublierai jamais, d’autant que c’était des premières fois, ça ne s’oublie pas les premières fois. Quoi qu’il se passe maintenant, j’ai réussi mon Vendée Globe, au niveau du voyage à proprement parlé et des images qui vont me rester.

Il fait 22 degrés dans le bateau, ça donne l’impression de fin de printemps et d’été qui arrive, on traverse beaucoup de saisons.

Pour l’instant je n’ai vu qu’un seul AIS, je n’ai rien vu d’autre. J’ai croisé une baleine, pas cette nuit mais la nuit d’avant. Elle est venue souffler juste à côté de moi. J’étais à l’avant en train de changer de voile, d’affaler le spi et là j’ai entendu un souffle, un gros jet d’eau à deux mètres de moi à l’étrave. J’ai tellement eu peur je suis allé me cacher derrière le mât. J’étais mort de rire. Il y avait un peu de lune, la baleine m’a accompagné pendant 20 minutes, c’était magique. 

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Vendée Globe. Maitre CoQ creuse l’écart sur Apivia et Linked Out

#EN# The Vendee Globe yacht race is a solo sailing race round the world, non-stop and without assistance. This photo shows Charlie Dalin’s yacht, APIVIA, 2nd place at time taken. Aircrew and media from the Royal Air Force based at Mount Pleasant Airfield, Falkland Islands, were requested to intercept the vessel for a capability exercise, on January 4, 2021. (Photo by Cpl Phil Dye/BFSAI Photographer) #FR# Le Vendee Globe est une course à la voile en solo autour du monde, sans escale et sans assistance. La photo illustre Apivia, skipper Charlie Dalin (FRA), 2ème ce jour. Le personnel navigant et les médias de la Royal Air Force basée à Mount Pleasant Airfield, îles Malouines, sont allés à la rencontre du bateau pour un exercice de capacité, le 4 Janvier 2021. (Photo par Cpl Phil Dye/BFSAI Photographer)

Yannick Bestaven continue de creuser l’écart sur Charlie Dalin et Thomas Ruyant en bénéficiant d’un bon flux d’air qui lui permet de faire route directe.

L’écart entre Maitre CoQ et Apivia est passé de 82 milles à 400 milles entre le passage du Cap Horn et aujourd’hui, soit à peine 3-4 jours. Yannick Bestaven a su trouver le bon chemin pour éviter l’anticyclone qui le menaçait sur sa route alors qu’Apivia n’avait aucun échappatoire. Charlie Dalin a vu revenir Thomas Ruyant sur lui et les deux bateaux sont désormais bord à bord. Jusqu’à demain, ils devraient encore concéder des milles sur Maitre CoQ qui fait route presque directe vers le nord. Mais l’écart pourrait se réduire vendredi à l’approche de Maitre CoQ d’un autre anticylone. Le Rochelais en tête de la course a porté son avance à plus de  400 milles et cavale plein nord travers au vent. L’Océan Atlantique au large de l’Argentine et de l’Uruguay est un champs de mines, truffés de petites bulles anticycloniques et de petites centres dépressionnaires en formation. Thomas Ruyant va toute la journée, au près plus ou moins serré,  y chercher son chemin, à la bagarre avec Dalin pour le gain de la deuxième place.

Derrière, Damien Séguin a pu savourer quelques heures sa deuxième place du Vendée Globe. Il avance le long de la ZEA avec Louis Burton, Jean le Cam dans son sillage. Benjamin Dutreux a profité du petit temps pour monter à son mât remettre en place son J2. Il va pouvoir se battre à armes égales avec ses compagnons de route. A noter également le retour de Giancarlo Pedote, discret mais qui est remonte progressivement sur la tête de la course. Son bateau, l’ex-St-Michel-Virbac peut prétendre à une 4e place avec BUreau Vallée 2.

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Vendée Globe Virtuel. Une maintenance bienvenue ?

virtual regatta maintenance

Une maintenance en cours depuis ce jeudi après midi sur le jeu virtuel du Vendée Globe Virtuel Regatta limite les fonctionnalités du jeu et notamment l’impossibilité de voir les autres joueurs et notamment à un moment décisif pour le groupe de tête composé de 50 000 bateaux.

Les routages du Vendée virtuel prédisent une arrivée autour du 15 janvier et tout se joue plus ou moins maintenant pour le groupe de tête. Les options sont nombreuses pour relier les Sables selon sa position qui s’est généralement décidée au moment de franchir l’Equateur. Très ouest, qui obligera à faire le grand tour, au centre mais avec l’obligation de bien gérer un centre dépressionnaire, plein est mais en acceptant de jouer à la loterie à la pointe du Portugal. Quoi qu’il en soit, cette maintenance intempestive tombe pile au moment opportun et elle est peut-être bienvenue pour certains, chaque bateau évoluant en mode fantôme pour le autres. Elle apporte en tout cas un peu de sel à cette fin de course virtuelle où l’effet moutonnier ces derniers jours portée par les conditions météos a laissé peu d’option. Le niveau en revanche est monté d’un cran depuis la dernière édition où 5000 concurrents avaient pris le large en tête. Là avec 50 000 bateaux, chaque place gagnée est appréciée. Cela se jouera à quelques heures pour être dans les 10 000 premiers.

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Vendée Globe. Apivia et LinkedOut bord à bord, Maitre CoQ s’échappe quelques jours

Photo envoyée depuis le bateau Seaexplorer - YC de Monaco pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 24 Novembre 2020. (Photo prise par le skipper Boris Herrmann) Maitre Coq, skipper Yannick Bestaven (FRA) en vue

Le dernier classement était attendu. Thomas Ruyant est revenu sur Apivia à moins de 20 milles à la faveur de l’anticyclone et d’un pari à l’ouest payant alors que Maitre CoQ s’échappe et a retrouvé de la vitesse. Plus sud Damien Séguin et Louis Burton remontent provisoirement au classement.

Pour autant, rien n’est joué pour Yannick Bestaven. D’après les routages, il pourrait être rejoint par Charlie Dalin et Thomas Ruyant d’ici samedi. En effet un autre anticyclone devrait s’étendre devant sa route et favoriser le retour des deux foilers de nouvelle génération qui ont le mors au dent. La régate s’annonce tendue. Charlie Dalin et Thomas Ruyant savent qu’ils ne vont pas avoir beaucoup d’autres possibilités de dépasser Maitre Coq et de creuser un écart suffisant avec lui pour emporter ce Vendée. Comme l’indiquait Thomas Ruyant, cela peut se faire maintenant ou dans l’Atlantique nord. Entre les deux avec le régimes des alizés, un pot au noir qui ne semble pas très actif, il n’y aura pas beaucoup d’options à jouer.

« Le truc, c’est que les trajectoires sont dictées par nos positions à l’instant T. déclarait Charlie hier. Une option peut marcher pour l’un et ne peut pas exister pour l’autre. Les systèmes sont mouvants. Les options s’ouvrent et se referment différemment pour les uns et les autres. On se retrouve dans une zone où la stratégie et le placement sont importants, sauf que les prévisions changent énormément. La situation est très complexe et les fichiers ne sont pas ultra performants. » On l’aura tous compris : cet anticyclone va tantôt faire gagner des milles à l’un, pour en faire potentiellement perdre le lendemain… Un vrai jeu d’accordéon où, si une chose est acquise et tous le savent : celui qui entre le premier dans la zone à risque est logiquement celui qui en sort le plus vite. Ce qui a été le cas de Yannick Bestaven (Maître CoQ). A noter que Charlie, dans ces conditions de vent très légères, en a profité pour monter en haut du mât d’APIVIA pour réparer une pale de sa girouette.

Plus sud, Damien Séguin continue sa magnifique course et joue sa carte à fond. Il a pris la deuxième place de ce Vendée Globe. IL est suivi par Louis Burton qui revient à fond. Avec son Bureau Vallée 2, vainqueur du dernier Vendée Globe, Louis peut créer véritablement la surprise. Il est en confiance et peut légitimement viser le podium. En attendant, il devrait logiquement prendre la 4e place.

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Vendée Globe. Armel Tripon a passé le cap Horn, une GV déchirée

Photo envoyée depuis le bateau L’Occitane en Provence pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 6 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Armel Tripon) Cap Horn

L’Occitane en Provence a passé le cap Horn ce mercredi 6 janvier 2021 à 9h01 heure française à la 13e place. Armel Tripon est passé très près du mythique rocher. Il a une déchirure dans sa GV qu’il va devoir réparer.

Armel Tripon a passé le cap Horn ! Regardez ses images, ressentez son immense émotion, scrutez chaque détail. Tout fait sens après presque 59 jours de mer (*). « C’est splendide bon sang, c’est magnifique » répète le skipper de L’Occitane en Provence, ce matin du mercredi 6 janvier sur le coup de neuf heures. Très peu d’autres épreuves sportives et d’aventures engendrent des émotions aussi intenses. Aucune après deux mois de compétition en solitaire, jour et nuit. Très difficile à imaginer pour les terriens, ce cap Horn est une délivrance.

Cerise sur le gâteau, le vent qui s’est beaucoup calmé a poussé L’Occitane en Provence à raser de très près, le célèbre cap chilien. Voici la porte d’entrée dans l’Atlantique et ses promesses de mers moins dantesques, de vagues moins stressantes, de températures qui repartent enfin à la hausse après des semaines glaciales à faire le tour du continent blanc, l’Antarctique.

« C’est magnifique, splendide, un tel symbole pour les marins ! »

Nous avons pu converser avec Armel il y a deux heures, au passage du cap Horn. Il était enjoué, euphorique. ” Je n’ai pas fait exprès de venir jusqu’ici, à raser le caillou ! Mais le vent a adonné en mollissant, ce qui m’a amené là… et je ne vais pas m’en plaindre. Je le vois de très près, ce fameux cap Horn tant espéré : il est juste là, à ma gauche, je passe à 4 milles de lui seulement, c’est dingue ! “. Les images envoyées par le skipper de L’Occitane en Provence sont extraordinaires, il faut prendre en mesure leur valeur. Aucun autre skipper du Vendée Globe n’est passé aussi près du Horn pour l’instant.

Le nouveau cap-hornier Armel Tripon raconte encore : ” C’est un tel symbole pour les marins. C’est la première fois de ma vie que je viens ici, la première fois de ma vie que je passe deux mois seul en mer… Et les derniers jours ont été tellement durs que c’est comme une délivrance”. Quand on l’interroge sur la valeur du symbole, il cherche ses mots, pris par l’émotion et lâche “je me sens comme un pèlerin qui arrive pour la première fois de sa vie dans un lieu saint, à Jérusalem, à La Mecque ou ailleurs. Cela représente tellement de choses, d’engagement, de motivation. Si ça se trouve je ne viendrai là qu’une seule fois dans ma vie… “

« J’ai quelques pépins dont une déchirure dans ma grand-voile, au-dessus du troisième ris. »

Ces derniers jours, Armel Tripon a été contraint de freiner le bateau, “car la mer était infecte, croisée, le bateau tapait énormément. Il y avait moyen de tout casser ! Donc oui, le fait que le vent et la mer se soient enfin calmés il y a quelques heures, je prends ça comme une bonne nouvelle. Surtout que j’ai quelques pépins dont une déchirure dans ma grand-voile, au-dessus du troisième ris. Je vais devoir trouver un moment pour l’affaler sur le pont et la réparer, dès que le moment sera propice. L’opération devrait me prendre environ quatre heures. Ce n’est pas inquiétant, j’agis en fonction des priorités. Par exemple là je vois que Clarisse (Crémer, qui est 12e) n’est plus que 60 milles devant moi, mais je ne fais pas du tout une obsession d’essayer de revenir sur elle. Ce serait une erreur. Mais ça viendra !”. Il est cependant clair et très perceptible au téléphone qu’Armel a plus que jamais la volonté de tout donner pour revenir sur le peloton de tête. Jusqu’au bout, y croire car tout est possible dans une course au large !

L’émotion du passage du cap, une voile à réparer, un Vendée Globe à finir en étant le mieux placé possible au classement. Tout donner encore, jusqu’au bout… Voilà ce qui anime le skipper de L’Occitane en Provence, lucide cependant sur les priorités. Il reste encore beaucoup, beaucoup de travail et de milles à couvrir pour boucler ce tour du monde en solitaire. “Je pourrai attaquer de nouveau quand ce sera propice pour le faire.”
Armel n’a pas dit son dernier mot !

(*) L’Occitane en Provence a passé le cap Horn à 9h01 heure française (8h01 TU), après 58 jours, 18 heures et 41 minutes en mer. Armel Tripon a franchi le cap en 13e position du Vendée Globe, 9 heures et 42 minutes après Clarisse Crémer.

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Vendée Globe. La bonne option de Thomas Ruyant

Photo envoyée depuis le bateau LinkedOut pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 4 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Thomas Ruyant)

Thomas Ruyant a pris une option Ouest après le cap Horn qui a été payante. Il recolle un peu à Charlie Dalin. Le jeu s’annonce ouvert.

« Les conditions sont agréables. Ça change ! On arrive sur les horaires qui ne sont pas encore celles de l’Europe, mais là, il fait nuit et les nuits sont plus longues. On sent qu’on remonte dans le Nord ! On est en bordure d’anticyclone, je suis sur un bord de reaching un peu ouvert avec une mer plate, des étoiles et c’est sympa. Ça fait du bien de naviguer sur une mer qui n’est pas croisée où on peut aller vite assez facilement. Le ralentissement a eu lieu hier, maintenant plus ça va, plus j’aurai un petit peu de vent, avec un peu de refus, je suis sur un près très ouvert. Je suis en bâbord amures donc du bon côté pour moi. Je n’aurai pas le ralentissement qu’ont Charlie (Dalin) et Yannick (Bestaven) en ce moment. Après, Damien (Seguin), je ne sais pas. Ça bouge pas mal les prévisions. Il y a tellement de choix de route différents, il y a un peu de jeu. J’ai une route à l’écart, mais je suis plutôt content, ce n’est pas si mal.”

Option Ouest

“Après le passage du cap Horn, il y avait deux choix de route possibles. Une route plus directe vers le Nord avec un angle plus fermé, ou une route VMG avec quelques empannages à placer pour se rapprocher de l’anticyclone. Je ne sentais pas trop la route Est vu ma position. Les deux choix de route se valent, je suis un peu joueur de temps en temps, et je suis en mode chasseur. Des occasions et des choix d’options, il n’y en aura plus beaucoup après. C’est une route finalement assez peu risquée qui me permettait de faire quelque chose de différent pour essayer de recoller, même si j’ai peu d’espoir de recoller franchement sur Yannick. Je peux revenir sur Charlie. J’essaye de trouver mon chemin et de me rapprocher des deux premiers.

Il se passe beaucoup de choses en Atlantique Sud : les dépressions qui se forment dans l’Indien, des bulles anticycloniques, ce n’est pas fluide, mais ça ouvre le jeu sur cette remontée. Après, ce sera moins le cas, une fois qu’on sera dans les alizés de sud-est puis de nord-est. Les choses peuvent se faire en ce moment. Mais la route n’est pas simple !

Retour à la civilisation

“J’ai eu une super journée après le passage du cap dans le détroit de Lemaire, à l’intérieur de l’île des Etats et dans l’Ouest des Falklands. J’ai vu des cargos, une mer de couleur différente, du soleil. Hier, j’en ai beaucoup profité pour faire un gros contrôle de tout le bateau, quelques petites réparations. On sent qu’on a basculé dans un monde différent. J’avais l’impression d’être dans un monde parallèle jusqu’au Horn. Le changement est radical par rapport au grand Sud. On retrouve un monde plus normal. C’est une navigation en dehors du temps le grand Sud. On retrouve une navigation plus normale, on se rapproche de la civilisation, c’est une sensation agréable.”

Un Pacifique à tenter de raccrocher le wagon

“Je n’ai pas trouvé la longue houle que j’étais venu chercher, ni dans l’Indien, ni dans le Pacifique. J’avais eu des bribes en 2016 de ces longues glissades. Ça m’a manqué. La régate a été intense, j’ai eu la sensation de gérer des soucis techniques et de courir après quelques chose suite à mon épisode de voie d’eau. J’ai sans cesse essayé de raccrocher le wagon sans y arriver. Maintenant, la régate est intense, c’est aussi ça qu’on est venu chercher sur ce Vendée Globe. Je suis content d’avoir franchi mes obstacles et de remonter vers la maison. »

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Vendée Globe. Clarisse Crémer cap hornière !

Clarisse Crémer a passé le cap Horn mardi à 23h18 (heure française). Un soulagement pour la navigatrice qui avouait hier stressée et « en avoir marre » des conditions brusques et sauvages de la dépression qui l’accompagnait jusqu’au Horn.

Un vrai baptême du feu pour la navigatrice qui aurait fait une très belle course depuis le départ mettant le curseur de la sécurité ou de la performance au bon moment. Une nouvelle phase commence pour elle et son bateau où elle peut renouer avec la compétition. 12e au classement général, elle a un bateau qui peut lui permettre de revenir dans le top 10.

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